une pétition lancée pour dénoncer le sujet de français des S et ES, jugé "trop difficile"

En attendant ce sujet, c'est l'horreur à corriger, je vous le dis... je le déteste.

Pain béni, les enfants. Laissons les chatons rageurs rager, avec l'aide bienveillante de leurs parents bienveillants, car s'ils sont assez rageurs, ils ne manqueront pas de relever tout ce que le ministère et son intimidation sur la presse se gardent bien de révéler, quant aux dysfonctionnements induits par la grève de la surveillance.

liliepingouin a écrit:Ça me donne une idée pour le sujet d'invention de l'an prochain: "Vous rédigerez un texte pour une pétition expliquant pourquoi ce sujet est trop difficile. Vous utiliserez le registre pathétique et développerez au moins trois arguments. Vous conclurez en appelant à une notation "bienveillante". Votre texte devra être rédigé sans faute d'orthographe ni de syntaxe, ça changera."
Malheureusement la réforme va empêcher l'application de mon beau projet, snif.

Ma fille ( première S qui a planché- et pleuré- sur Destination : arbre) et moi-même avons ri de bon coeur à cette lecture.

Elle a été contente de voir que c'était la poésie cette année, la prof les avait très bien préparés. Mais la poésie contemporaine l'a déstabilisée. J'avoue que lorsqu'elle m'a parlé de la pétition, cela m'a fait sourire. Quand on révise pour le bac, il y a beaucoup de sujets que l'on travaille et qui ne tomberont pas. C'est comme ça.

roxanne a écrit:D'accord avec Ipigénie quand même.  Au moins l'année prochaine, ce sera du vrai bachotage du moins pour la dissert.

Les élèves sont bien plus prompts à faire des pétitions contre un sujet de bac que contre la réforme ou Parcoursup... peut-être que Blanquer les écoutera un peu plus que nous si l'an prochain ils font une pétition au moment des épreuves du bac parce que "lire 8 livres c'est cro dur et on nous avait pas dit qu'il fallait réfléchire".
Je serais sidérée que les élèves n'aient pas lu le prénom Andrée écrit trois fois dans le sujet si je ne savais pas qu'ils ne lisent pas vraiment ce qu'on leur propose.
Notons tout de même qu'ils ont progressé : il y a quelque temps, ils ont pu écrire que France (nom de famille Anatole), elle écrivait une éloge de Zola, sans jamais penser à faire une pétition. Là, ils ont vu l'erreur juste après être sortis de l'épreuve.

Rendash a écrit:

Sacapus a écrit:

Danska a écrit:J'aime bien le texte de la pétition, et surtout les élèves "paniqués de découvrir que Andrée Chedid est une femme"... C'est vrai que Andrée avec un "e", ça fait très masculin comme prénom (et incidemment, la moitié des élèves l'auraient désignée par le pronom "il" même en sachant qu'ils parlaient d'une femme ).

Benkoi ? Thésée, Persée, Prométhée et Céphée c'est pas des mecs ?

Ha, le premier j'le connais, M'sieur, la prof elle nous en a souvent parlé : "Vous, Thésée vous ! "  


Y'a "ça, Céphée", aussi, sinon.

Méketékon !

Pétition ridicule.

Le "scandale" des épreuves continue et se propage aux autres disciplines :

https://www.lavoixdunord.fr/601391/article/2019-06-19/des-candidats-stupefaits-de-decouvrir-que-vimy-est-bien-en-france

Ce qui est bien avec le bac, c'est que les candidats apprennent plein de choses. Peut-être qu'on devrait le faire passer en septembre et pas en fin d'année, on gagnerait du temps

Alors que les trois premiers mots du texte sont "Vimy Ridge, France".

Dhaiphi a écrit:Le "scandale" des épreuves continue et se propage aux autres disciplines :

https://www.lavoixdunord.fr/601391/article/2019-06-19/des-candidats-stupefaits-de-decouvrir-que-vimy-est-bien-en-france

J'adore mais je pense que c'est une blague vu que c'est écrit dès le départ.

Si jamais on trouve des mathématiques dans le sujet de mathématiques, on va y avoir droit.

Anaxagore a écrit:Si jamais on trouve des mathématiques dans le sujet de mathématiques, on va y avoir droit.

Quelle hypothèse farfelue !

et si la solution pour déstresser tout ce petit monde était : pour l'obtention du bac, seules comptent les notes de spécialité.

La moyenne des autres notes est indicative du niveau de connaissance générale de l'élève et elle est indiquée après un slash.
Ex :
15/2 : il a son bac
12/15 : il a son bac
8/17 : il n'a pas son bac

Bouboule a écrit:

Dhaiphi a écrit:Le "scandale" des épreuves continue et se propage aux autres disciplines :

https://www.lavoixdunord.fr/601391/article/2019-06-19/des-candidats-stupefaits-de-decouvrir-que-vimy-est-bien-en-france

J'adore mais je pense que c'est une blague vu que c'est écrit dès le départ.

Ce n'est pas une blague mais un article sans grand intérêt qui collecte des tweets de gamins perplexes mais pas traumatisés (ils auraient tort de l'être, vu qu'on pouvait bien avoir compris que Vimy Ridge était tout sauf un lieu français et avoir quand même une bonne note à l'arrivée).

Toutes ces pétitions sont intéressantes parce qu'elles montrent le niveau réel des élèves, et encore, dans la série S.
Ce qui est étonnant c''est qu'ensuite le nombre de mentions n'interroge pas plus élèves et parents.
Mais en tout cas, elles tombent à pic pour montrer que les filières n'ont plus de sens puisque le niveau de connaissances et d'expression des S et ES, tel qu'on le voit à travers ces pétitions, est à peu près celui d'un élève moyen de cinquième...
Donc je persiste à penser que ces pétitions nous disent quelque chose du système scolaire qu'il serait très intéressant d'entendre au-delà de la franche rigolade: nos élèves ne sont jamais que ce que leurs parents et nous, l'école, en avons fait.

Nita a écrit:

Rendash a écrit:

Sacapus a écrit:

Danska a écrit:J'aime bien le texte de la pétition, et surtout les élèves "paniqués de découvrir que Andrée Chedid est une femme"... C'est vrai que Andrée avec un "e", ça fait très masculin comme prénom (et incidemment, la moitié des élèves l'auraient désignée par le pronom "il" même en sachant qu'ils parlaient d'une femme ).

Benkoi ? Thésée, Persée, Prométhée et Céphée c'est pas des mecs ?

Ha, le premier j'le connais, M'sieur, la prof elle nous en a souvent parlé : "Vous, Thésée vous ! "  


Y'a "ça, Céphée", aussi, sinon.

Méketékon !  

Méketée kon.

On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens.

S'ils avaient eu un doute sur le genre de l'auteur -mais ils se sont précipités en bon troupeau vers la falaise- l'emploi d'un "il" renvoyant à "le poète" était suffisant pour s'en sortir.

Enfin, il est évident que la cause des taules est à chercher ailleurs...

Bon courage à nos féroces et bienveillants correcteurs !

Mais on s’en fout que ce soit un homme ou une femme . Par contre ne rien leur dire en présentation de son identité ou de ses intérêts majeurs, c’est stupide aussi.
On veut que les élèves puissent commenter un auteur sans le connaitre, et ce faisant on leur reproche de ne pas le connaître.
Et à l’époque des Léa et autres Aïcha, Selim, Loïc et Megan qu’ils sachent distinguer Andrée, Amédée et Salomé : c’est assez absurde.
L’ensemble est idiot.

Je viens d'appeler mon assureur pour une histoire de fenêtre. Au bout d'un moment le jeune homme, qui doit avoir ma profession affichée sur son écran, me demande si je corrige le bac, je lui dis "Oui, hélas", et là, il se confie:" Quatre ans après, je suis encore dégoûté de mon 8, le sujet était complètement infaisable, etc.".
Ils ne se rendent même pas compte qu'ils n'ont tout simplement pas le niveau. Effarant.

Oui mais: c’est quoi le niveau ? Quelle référence en ont-ils dans leur scolarité bienveillante?

Ouaip, sauf que maintenant il gagne peut-être plus que toi, l'EN l'a donc conduit vers la réussite

http://www.legorafi.fr/2017/07/03/baccalaureat-leducation-nationale-cree-une-mention-bof/

La mesure vise à mettre à l’honneur les élèves moyens qui obtiendront une note moyenne comprise entre 10/20 et 10,2/20 sans avoir brillé dans une épreuve en particulier.

Est-ce qu'une mauvaise note au bac de français signifie que le "niveau" de français est insuffisant ? Pas toujours. Les exercices répondent à une méthodologie très stricte qui reflète partiellement les compétences des candidats.

Iphigénie a écrit:Oui mais: c’est quoi le niveau ? Quelle référence en ont-ils dans leur scolarité bienveillante?

Oui, tout à fait. Ce qui est effarant, c'est qu'ils n'ont plus aucun moyen de le savoir.

Slinky a écrit:Est-ce qu'une mauvaise note au bac de français signifie que le "niveau" de français est insuffisant ? Pas toujours. Les exercices répondent à une méthodologie très stricte qui reflète partiellement les compétences des candidats.

Dans l'absolu, peut-être. Mais je t'assure qu'en tant que correctrice, je ne me formalise plus de ce genre de détails.
J'ai mis de bonnes notes à des dissertations ou des commentaires qui n'en étaient pas, du point de vue formel, mais dans ces productions, il y avait de la part de l'élève du soin mis dans la rédaction et une volonté manifeste de réfléchir à quelque chose.
Quand je mets une mauvaise note, c'est bien plutôt que:
1) La langue est très défaillante.
2) Il n'y a pas de réflexion engagée. L'élève s'en tient à d'affligeantes banalités, qui effraient tout de même dans des cerveaux de 16 ans.  Là, par exemple, j'ai quand même une copie sur deux où les candidats, de S, je précise, ne font que me relever fastidieusement et en faisant des fautes d'orthographe, tous les mots renvoyant à la Nature dans les poèmes. Sans blague...
3) Les 4 heures allouées ont accouché d'une production minuscule, pour laquelle une heure aurait suffi. J'en déduis qu'ils ont passé beaucoup trop de temps à lire et à comprendre les textes. J'en suis désolée et effrayée pour eux.

C'est vraiment un faux problème, le prétendu pointillisme des correcteurs. Mais enfin si cela rassure les élèves et leurs parents...

Orlanda a écrit:
3) Les 4 heures allouées ont accouché d'une production minuscule, pour laquelle une heure aurait suffi. J'en déduis qu'ils ont passé beaucoup trop de temps à lire et à comprendre les textes. J'en suis désolée et effrayée pour eux.

Oui, enfin, dans la vraie vie, il arrive très souvent que l'élève ait fait un truc vite fait pour être débarrassé, parce que "de toute façon j'suis nul" et pouvoir sortir profiter de sa journée, plutôt que de se prendre la tête.