- LombalgiaNiveau 10
Bonjour aux philosophes,
J'ai un problème avec la définition simple du terme objet,
Si certaines références indiquent qu'il s'agit de :
(définition A) ce qui est jeté devant nos yeux ou plus généralement notre conscience. Il s'agit donc de ce que nous pouvons percevoir, penser ou vouloir (...)
d'autres énoncent :
(définition B) ce qui a une existence en soi, indépendante de la connaissance ou de l'idée que peut en avoir l'être pensant.
ou encore :
(définition C) tout ce qui est pensé, perçu ou représenté, en tant que distingué de l'acte par lequel un sujet le pense, perçoit ou représente. Réalité stable et dotée de cohésion.
Qui serait assez patient pour tenter de m'expliquer les précisions en gras ? En quoi consiste l'existence en soi de phénomènes ou d'idées ? Comment peut-on distinguer leur réalité en soi puisque précisément nous avons besoin de la pensée et du langage pour le faire ? Comment ma pensée peut-elle les manipuler indépendamment de ce que j'en pense ? S'agit-il des idées, concepts, phénomènes tels qu'ils ont été forgés par les conventions ? Mais alors la définition A n'est plus valide dans le cas où ma pensée ne serait pas conforme aux conventions.
Je sais que c'est fondamental et je remercie qui pourra m'aider à comprendre.
J'ai un problème avec la définition simple du terme objet,
Si certaines références indiquent qu'il s'agit de :
(définition A) ce qui est jeté devant nos yeux ou plus généralement notre conscience. Il s'agit donc de ce que nous pouvons percevoir, penser ou vouloir (...)
d'autres énoncent :
(définition B) ce qui a une existence en soi, indépendante de la connaissance ou de l'idée que peut en avoir l'être pensant.
ou encore :
(définition C) tout ce qui est pensé, perçu ou représenté, en tant que distingué de l'acte par lequel un sujet le pense, perçoit ou représente. Réalité stable et dotée de cohésion.
Qui serait assez patient pour tenter de m'expliquer les précisions en gras ? En quoi consiste l'existence en soi de phénomènes ou d'idées ? Comment peut-on distinguer leur réalité en soi puisque précisément nous avons besoin de la pensée et du langage pour le faire ? Comment ma pensée peut-elle les manipuler indépendamment de ce que j'en pense ? S'agit-il des idées, concepts, phénomènes tels qu'ils ont été forgés par les conventions ? Mais alors la définition A n'est plus valide dans le cas où ma pensée ne serait pas conforme aux conventions.
Je sais que c'est fondamental et je remercie qui pourra m'aider à comprendre.
- RuthvenGuide spirituel
b : l'objet n'est pas conditionné par la pensée que l'on peut en avoir ; il existe en lui-même (alors que dans les déf. a et b la question de la pensée intervient). C'est une position réaliste (il y a une réalité indépendante de la pensée).
c : l'objet est ce que l'on pense en tant que différent de la pensée (pour qu'il y ait un objet, il faut qu'on le pense, mais quand on le pense, on le pense comme existant, la pensée le pose comme objet, c'est-à-dire comme différent d'elle). Tu vois une fleur (perception) mais en la voyant tu la poses comme étant différente de l'acte de percevoir ; cette fleur est posée comme n'étant pas le produit de ta subjectivité. Elle apparaît identique à chaque fois que tu ouvres les yeux (stabilité).
c : l'objet est ce que l'on pense en tant que différent de la pensée (pour qu'il y ait un objet, il faut qu'on le pense, mais quand on le pense, on le pense comme existant, la pensée le pose comme objet, c'est-à-dire comme différent d'elle). Tu vois une fleur (perception) mais en la voyant tu la poses comme étant différente de l'acte de percevoir ; cette fleur est posée comme n'étant pas le produit de ta subjectivité. Elle apparaît identique à chaque fois que tu ouvres les yeux (stabilité).
- LombalgiaNiveau 10
Ruthven a écrit:b : l'objet n'est pas conditionné par la pensée que l'on peut en avoir ; il existe en lui-même (alors que dans les déf. a et b la question de la pensée intervient). C'est une position réaliste (il y a une réalité indépendante de la pensée).
c : l'objet est ce que l'on pense en tant que différent de la pensée (pour qu'il y ait un objet, il faut qu'on le pense, mais quand on le pense, on le pense comme existant, la pensée le pose comme objet, c'est-à-dire comme différent d'elle). Tu vois une fleur (perception) mais en la voyant tu la poses comme étant différente de l'acte de percevoir ; cette fleur est posée comme n'étant pas le produit de ta subjectivité. Elle apparaît identique à chaque fois que tu ouvres les yeux (stabilité).
Comment entendre poser ? Concevoir comme existant ? Avoir conscience de l'existence de, sans pour autant la penser ? S'agit-il de l'objet perçu en tant que distinct du sujet que je suis ? Constater l'existence stable de la chose distincte du sujet pensant, n'est-ce pas déjà la penser ?
- RuthvenGuide spirituel
Lombalgia a écrit:Ruthven a écrit:b : l'objet n'est pas conditionné par la pensée que l'on peut en avoir ; il existe en lui-même (alors que dans les déf. a et b la question de la pensée intervient). C'est une position réaliste (il y a une réalité indépendante de la pensée).
c : l'objet est ce que l'on pense en tant que différent de la pensée (pour qu'il y ait un objet, il faut qu'on le pense, mais quand on le pense, on le pense comme existant, la pensée le pose comme objet, c'est-à-dire comme différent d'elle). Tu vois une fleur (perception) mais en la voyant tu la poses comme étant différente de l'acte de percevoir ; cette fleur est posée comme n'étant pas le produit de ta subjectivité. Elle apparaît identique à chaque fois que tu ouvres les yeux (stabilité).
Comment entendre poser ? Concevoir comme existant ? Avoir conscience de l'existence de, sans pour autant la penser ? S'agit-il de l'objet perçu en tant que distinct du sujet que je suis ? Constater l'existence stable de la chose distincte du sujet pensant, n'est-ce pas déjà la penser ?
C'est concevoir comme existant - et donc comme différent de ce qui le conçoit. L'acte de penser l'objet fait signe vers son extériorité ou du moins son indépendance. Quand je pense un objet, je le pense comme n'étant pas réductible à ma subjectivité même si je n'y ai accès que par ma subjectivité. L'objet est donc posé par la pensée comme différent d'elle (ta déf. 3 est une synthèse de la déf. 1 (subjectiviste) et de la déf. 2 (réaliste)).
- LombalgiaNiveau 10
Merci Ruthven.
La stabilité c'est une propriété des objets métaphysiques ?
L'objet philosophique peut-il être compris comme toute chose appréhendée par un sujet, soit... tout ? Existe-t-il des "choses", idées ou autre qui ne puissent être objet ?
Si la perception est le mode d'appréhension des objets matériels, le mode d'appréhension des objets abstraits et des concepts est-il bien le langage, via l'expérience sensible du monde ?
La stabilité c'est une propriété des objets métaphysiques ?
L'objet philosophique peut-il être compris comme toute chose appréhendée par un sujet, soit... tout ? Existe-t-il des "choses", idées ou autre qui ne puissent être objet ?
Si la perception est le mode d'appréhension des objets matériels, le mode d'appréhension des objets abstraits et des concepts est-il bien le langage, via l'expérience sensible du monde ?
- RuthvenGuide spirituel
Lombalgia a écrit:
La stabilité c'est une propriété des objets métaphysiques ?
Pas nécessairement dans la définition que tu évoques ; c'est ici ce qui fonde l'identité (la chaise ressemble toujours à la même chaise d'un jour à l'autre).
Lombalgia a écrit:L'objet philosophique peut-il être compris comme toute chose appréhendée par un sujet, soit... tout ? Existe-t-il des "choses", idées ou autre qui ne puissent être objet ?
Par exemple, les sujets ! Un esprit n'est pas réductible aux caractéristiques de tes définitions ; on peut aussi penser à ce qui se donne dans l'illusion (en tout cas, cela ne convient pas pour les défs. 2 et 3). Quant à l'idée d' "objet philosophique", je ne suis pas persuadé qu'elle soit pertinente ; la philosophie essaie de penser ce qu'est un objet en lui-même, pas un "objet philosophique".
Lombalgia a écrit:Si la perception est le mode d'appréhension des objets matériels, le mode d'appréhension des objets abstraits et des concepts est-il bien le langage, via l'expérience sensible du monde ?
Plus que le langage, je dirais plutôt l'intellection, mais une intellection qui ne produit pas son objet.
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