Que proposer à nos élèves rapides ?

Bonjour à tous,

La rentrée approche. J'espère que vous vous êtes tous reposés.
Ma question va peut-être vous paraître stupide mais je la pose tout de même : que faites-vous de vos élèves "rapides" ? J'enseigne en lycée et je suis toujours peiné de constater que les élèves qui travaillent vite et bien en classe sont ensuite tenus d'attendre leurs camarades plus lents. J'étais un élève de ce type et je sais combien il est pénible d'être à ce point désœuvré...

Dans leurs salles, les professeurs des écoles disposent de toute une panoplie de livres et d'activités éducatives vers lesquelles orienter leurs élèves. Ce n'est pas notre cas. Pour ma part, j'autorise les élèves les plus avancés à lire, à dessiner, pour les plus artistes d'entre eux, voire à s'avancer dans d'autres disciplines, lorsque la situation le permet, mais je sens bien qu'il ne s'agit là que de rustines.

Avez-vous prévu, de votre côté, ce cas de figure ? Si oui, comment gérez vous le rythme de vos élèves les plus rapides ?

Amicalement,

C.

Je les laisse aussi lire. Même si ça suscite des récriminations d'élèves lents ou plutôt de mauvaise volonté. Il faut dire que je n'ai pas verbalisé la chose, je le ferai cette année.

Prévoir un travail supplémentaire.
Leur faire corriger les fautes dans tous les écrits ; ça devrait les occuper un moment vu ce qu'on lit dans les copies du baccalauréat.

Leur faire rédiger la réponse là où on ne demande que des éléments de relevés aux autres.

Au lycée ça m'arrive quand même rarement. Un peu en début d'année de 2de, mais comme après ils sont en autonomie sur un temps donné avec une production à rédiger ou à construire, les meilleurs ont le temps d'étoffer (j'ai plutôt le problème de ceux qui ne font rien que de ceux qui finissent avant). Un élève mauvais aura rédigé 5 lignes péniblement, les plus rapides 1 page et demi avec la même consigne.
En STMG je me cale sur les plus rapides. Quand ils ont terminé, j'arrête et on corrige (ça correspond souvent au temps imparti), les autres ont soit presque terminé soit n'ont pas commencé et ne le feront pas, donc bon.
En spé, ils ont toujours un truc à faire.

Ca dépend des moments et des situations.
D'un côté je les pousse à les surpasser, d'un autre côté je les ménage. L'objectif est rempli et parfois ça peut les démotiver d'être surchargé.

Parfois exercices supplémentaires lors des moments clés du programme.
Parfois je demande qu'ils perfectionnent le travail demandé.
Parfois je les autorise à faire autre chose (lire, dessin, etc.) et je m'étonne toujours de voir ces grands dadais sortir des feuilles et crayons

Sinon j'ai des ressources que je peux prêter aux élèves (livres, etc.)

Il y a en effet de plus en plus d'élèves "rapides" dans les classes au collège, au début il y en avait un ou deux par classe, maintenant ils sont plus nombreux. Mais finalement si je compare avec mes vieux cours en revenant 25 ans en arrière, je dirais que ce sont les élèves qui vont à un rythme normal. Le problème vient des autres qui n'avancent plus à un rythme qui correspond à leur niveau. Je pense que la différenciation a permi de rendre cette situation normale.

Si bien que nous sommes incités à inventer un enseignement à plusieurs vitesses, comme si on avait une classe contenant plusieurs niveaux, on nous montre en exemple les PE, mais un PE a une classe CE2-CM1-CM2, sauf que nous, en collège, dans une classe de cinquième on ne refait pas le programme de 6ème et on ne commence pas non plus le programme de 4ème...Et ces élèves ne resteront pas 3 ans en 5ème !!!

On peut toujours donner des exercices supplémentaires et plus difficiles aux élèves rapides, en maths, c'est assez facile à proposer. Mais ensuite, ces élèves rapides et plutôt bons qui rédigent très bien, vont inévitablement poser des questions très intéressantes et ils auront besoin de nous. Sinon, on leur demande gentiment de se débrouiller tout seul ou bien on a donné des exercices trop faciles ou trop analogues aux précédents. Dans les deux cas ils seront déçus, donc j'essaie de me partager en trois, mais c'est impossible... Et un bon élève rapide sera toujours très malin pour savoir capter notre attention par une petite question subtile au sujet d'une méthode inattendue et c'est difficile de résister... Et même si cela fait plaisir de répondre et de prendre ces questions en considération, on sait très bien qu'on va passer moins de temps avec les autres élèves en difficultés qui ne sont pas encore de mauvaises volonté. Je pense que cette mauvaise volonté s'installe petit à petit avec l'âge, mais c'est la conséquence d'une accumulation de lacunes et un système de défense. Je ne pense pas qu'un élève soit content d'être noyé par le moindre calcul mental ou la moindre consigne évidente (à nos yeux).

C'est vrai que les élèves rapides ou simplement qui vont à un rythme normal peuvent souffrir s'ils ont l'impression de perdre leur temps en classe.
Je remercie le professeur de math de terminale de mon fils qui à chaque contrôle lui donnait des exercices bonus d'un niveau supérieur et qui lui permettait pendant les cours de faire ses propres maths sur son ordinateur ( mathtraining je crois).

En mathématiques c'est assez facile de donner des énigmes ou des jeux en plus.
En histoire, quand je m'ennuyais, je lisais le livre. Seulement j'ai l'impression qu'à l'époque les livres étaient bien plus fournis que maintenant. Comme tu es en lycée, il n'est évidemment pas facile d'avoir une bibliothèque de classe. Peut-être prévoir quelques textes intéressants (et longs) à faire lire en plus? À ta place, je donnerai aussi avec des questions, mais facultatives (comme cela l'élève réellement intéressé par ta matière peut progresser, sinon il profite simplement de la lecture d'un document et cela sera sans doute plus motivant pour lui)
Mais comme disait Manu7, ce n'est pas évident, car tu vas sans doute aussi récolter plus de questions...
Et il ne faut pas non plus que ça te donne trop de travail : mieux vaut donc un gros texte ou un gros corpus pour chaque séquence et que l'élève conserve dans son cahier, plutôt qu'en trouver un différent pour chaque séance.