Faites-vous grève pour le bac (surveillance, oraux et correction) ? Quelles conséquences ?

DesolationRow a écrit:J'allume BFM : "Imaginez le stress pour les candidats et leurs parents". Bande de crétins journalistes.

Et la môman qui va déposer plainte contre le prof qui retient la note de fifillelaplusbelledumonde, minable. Et ça parle de jouer le respect commun…

RogerMartin a écrit: J'ai beaucoup aimé la position du président du SNALC, en réponse à l'éternel argument du bien des élèves : "Je suis à la tête d'un syndicat qui défend les enseignants et réclame de meilleures conditions de travail". Voilà. Si les autres responsables syndicaux n'en disaient que la moitié, au lieu de s'empêtrer dans une posture d'auto-flagellation permanente depuis trente ans au moins, on n'en serait pas là.

C'est bien là le problème.
Ce matin, sur Rmc, dans Les Grandes Gueules, rien sur les revendications salariales, et en conséquence tirs à boulets rouges sur ces profs qui sont encore en grève contre une réforme -et bien sûr qui prennent en otage les élèves-, qui sont minoritaires dans leur activisme, et tutti quanti.

Quand va-t-on oser mettre clairement en avant, comme savent le faire d'autres professions, les conditions de travail et les salaires, parler de la non-attractivité du métier, ce qui est évidemment lié, avec comme preuve manifeste le faible nombre de candidats aux concours; seriner jusqu'à ce que les sourds entendent que nous sommes dans le peloton de queue dans les classements de l'Ocde ...; bref ne plus se cacher derrière une énième opposition à une réforme -quel que soit le bien-fondé des critiques-, attitude qui prête le flanc à toutes les caricatures dans la bouche des journalistes hostiles -pardon pour le pléonasme...-?

Sur France Info ce matin
journaliste " pourquoi ne pas avoir discuté avec les syndicats avant que ça ne dégénère ? "
LREM / ministère "nous avons discuté avec eux"
J : " De quand date la dernière réunion ?"
LREM : "il y a plusieurs mois "

CQFD

Pourquoi 3,14159 a écrit:Quand je pense que ma non surveillance aux épreuves de LP est passée inaperçue, je n'ai même pas été compté gréviste (#pasdevague). Qu'en LP nous devons nous déplacer en centre de correction, donc pas de rétention de copies possible ! Mes actions seul dans mon coin sont passées sans que cela soit un problème, je vous envie et vous remercie de votre persévérance...

Spoiler:

Elle n'est pas passée inaperçue par ceux qui se sont tapés tes copies, et réfléchiront peut-être à deux fois avant de venir corriger la prochaine fois.

Connaissons-nous le nom de la journaliste qui a interviewé Celeborn ? Elle me fait l'effet de Galzi en 2015 : elle connaît le dossier et ne s'en laisse pas compter par les mantras du MEN. Je pense qu'il faut lui envoyer un max d'info sur les jurys perturbés.

Trouvé : Nathalie Levy.
https://twitter.com/nathlie_lvy Mais elle n'a rien tweeté depuis 2015. Je vais voir si je trouve un mail BFM.

Je ne trouve plus le lien pour la caisse de solidarité. Quelqu’un peut-il le remettre svp ?
Édité : J’ai trouvé le fil d’Ergo.

Je vous remets l'adresse de la caisse de grève que quelqu'un semblait chercher : https://www.paypal.com/pools/c/8fZsF9jrcm

Merci pour le lien !

Albius a écrit:

RogerMartin a écrit: J'ai beaucoup aimé la position du président du SNALC, en réponse à l'éternel argument du bien des élèves : "Je suis à la tête d'un syndicat qui défend les enseignants et réclame de meilleures conditions de travail". Voilà. Si les autres responsables syndicaux n'en disaient que la moitié, au lieu de s'empêtrer dans une posture d'auto-flagellation permanente depuis trente ans au moins, on n'en serait pas là.

C'est bien là le problème.
Ce matin, sur Rmc, dans Les Grandes Gueules, rien sur les revendications salariales, et en conséquence tirs à boulets rouges sur ces profs qui sont encore en grève contre une réforme -et bien sûr qui prennent en otage les élèves-, qui sont minoritaires dans leur activisme, et tutti quanti.

Quand va-t-on oser mettre clairement en avant, comme savent le faire d'autres professions, les conditions de travail et les salaires, parler de la non-attractivité du métier, ce qui est évidemment lié, avec comme preuve manifeste le faible nombre de candidats aux concours; seriner jusqu'à ce que les sourds entendent que nous sommes dans le peloton de queue dans les classements de l'Ocde ...; bref ne plus se cacher derrière une énième opposition à une réforme -quel que soit le bien-fondé des critiques-, attitude qui prête le flanc à toutes les caricatures dans la bouche des journalistes hostiles -pardon pour le pléonasme...-?

Je ne vois pas quel rapport de cause à conséquence il peut y avoir entre absence de revendication salariale et mauvaise opinion sur les profs.
L'opinion publique nous trouve suffisamment payé(e)s, alors que les stylos rouges (notamment) ont pourtant lutté pour que le ministre reconnaisse que nous étions mal payé(e)s :
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/vous-le-partagerez-aujourd-hui/un-francais-sur-deux-considere-que-les-enseignants-sont-suffisamment-payes_3483847.html
Je crains donc que vouloir focaliser sur les salaires ne suscite aucune réaction en notre faveur.
Les grands médias ne se sont réveillés que pour le bac.

Les grands médias se sont réveillés ...
Réveil relatif : 1 minute ce soir sur France 2 et pas à l'honneur des profs.

Bon, et concrètement, tu as des idées, à part critiquer ? Ou alors tout va bien, tu es pleinement satisfait de ton sort ?

herveg a écrit:Les grands médias se sont réveillés ...
Réveil relatif : 1 minute ce soir sur France 2 et pas à l'honneur des profs.

Faux : 2 minutes et 42 secondes. France 2 a expliqué les raisons de cette grève (1min42) + 1 minute de duplex en direct du ministère de l'EN où la jeune journaliste reprenait comme une bonne petite fille sage la communication du ministère en insistant bien qu'il y aura des sanctions financière (mais pas que)

La rupture d'égalité a été évoquée mais rien sur ce qui s'est passé dans les jurys ce matin. La parole n'a pas été donnée aux enseignants ni aux représentants syndicaux.

Je suis enseignante en primaire et je suis aussi mère d'un enfant qui passe le bac S cette année.Je suis effarée de voir qu'on puisse prendre ainsi les élèves en otage. Je pense que les enseignants qui font grèves n'ont pas d'enfant d'âge à passer un examen. Sinon ils sauraient toutes les conséquences que cela a sur l'inscription dans les études supérieures et la recherche d'un logement, avec tout le stress que cela implique. Mon fils est un élève moyen, il a un contrôle continu très moyen et il est dans mon lycée de secteur qui a la réputation de noter très sévèrement les élèves. De plus le dernier trimestre est quasi constitué que des notes du bac blanc avec une moyenne de classe de 7/20. Quand on parle de bienveillance dans l'enseignement, je ne crois pas que cela concerne les enseignants du lycée de mon fils. Donc dans cette situation attribuer les notes de contrôle continue aux élèves ne me semble pas juste. Par contre on ne parle pas de sujets qui me semblent dix fois plus graves mais qui ne vont pas impacter ces chers collègues professeurs de lycée, à savoir la suppression des IME, des ULIS et des SEGPA avec toutes les conséquences désastreuses que cela va avoir sur les élèves et dans les classes. Je n'est jamais été syndiquée car j'ai toujours eu le sentiment d'être très mal représentée, mais là j'ai honte pour les syndicats, pour l'image qu'ils véhiculent auprès des gens.
J'aime mon métier et je n'oserai jamais pouvoir mettre à mal mes élèves comme le font les grévistes actuellement. Il faut vraiment manquer de considération pour ses élèves pour réaliser un acte aussi égoïste.
Comme dans tout conflit, on sait très bien que tout le monde a sa part de responsabilité. Je pense que beaucoup ont perdu leur lucidité et leur libre arbitre et se font influencer par les syndicats.

Il est toujours difficile de raisonner de façon lucide quand on est personnellement touché : l'émotion l'emporte sur le jugement, c'est humain, c'est normal.

Ma fille est en 2nde, elle aura donc essuyé les plâtres de la réforme du collège, et va subir à nouveau ceux de la réforme du lycée.
Je remercie donc du fond du coeur tous ceux qui luttent contre la destruction du lycée en particulier, de l'EN et de la fonction publique en général, car je considère que si quelqu'un est irresponsable, et tente de manipuler son monde, c'est le ministre, pas les grévistes ni les syndicats enseignants favorables à cette grève.

"En otage", soit tu n'es pas prof, soit tu es très mal informée.

Par ailleurs, si tu écoutais la FCPE, fédération majoritaire chez les parents d'élève, ce n'est pas aux profs qu'elle en veut mais à Blanquer qui est sourd à tout dialogue. La FCPE Paris appelle même à sa démission.

La grève du bac, ça fait plusieurs semaines qu'on l'annonce et Blanquer a décidé de jouer le rapport de force en refusant d'entendre les revendications et d'ouvrir le dialogue.

On voit d'ailleurs que seule cette modalité d'action a permis d'avoir de la visibilité médiatique sur nos revendications (alors qu'on sort de 6 mois de lutte et de grèves).

Madame,

Sachez que certains grévistes ont des enfants en âge de passer le bac.
Sachez que certains élèves soutiennent les enseignants grévistes.
Sachez que les victimes du Bataclan, ou n'importe quelle personne ayant subi une prise d'otages, appréciera sans doute de voir galvaudé un terme si grave et lourd de sens.
Sachez que les fermetures des structures spécialisées sont suivies de près, et déplorées, par les enseignants du second degré. Vous n'en entendez pas parler ? C'est normal : tant qu'on ne bloque pas les examens, la presse ne relaie rien.
Sachez que les enseignants contraints à la grève ont effectué bien des grèves moins "bloquantes" par le passé, et cela dans le mépris et l'indifférence généralisés de la part de la presse et de la classe politique.
Sachez, puisque le contrôle continu semble vous poser tant de problèmes que les professeurs grévistes s'opposent justement à un bac "local" et fondé en grande partie sur le contrôle continu.
Sachez que les réformes en cours auront également un impact fâcheux sur vous. J'imagine que comme tout un chacun, vous ne voulez pas voir votre retraite rognée, vous voulez conserver un statu digne de ce nom (ou presque, car Hamon l'a déjà écorné), et un traitement décent. Vous souhaitez que les élèves que vous nous envoyez (j'exerce en collège) bénéficient d'un cursus au lycée à la hauteur de ce que votre fils a connu. Le nouveau bac ne le garantit pas, bien au contraire.
Sachez enfin qu'un retard de quelques jours sur la publication des résultats du bac ne saurait avoir davantage de conséquences sur la scolarité d'un enfant qu'une année passée dans la classe d'un(e) PE à l'orthographe et la syntaxe chancelantes...

Enfin, vous qui vous préoccupez tant des élèves, et de leur parcours scolaire, vous souhaitez sans doute qu'ils aient face à eux de vrais professeurs, compétents, qualifiés. Or, sachez que dans l'état actuel des choses, l'EN peine grandement à recruter, tout particulièrement en français, en mathématiques et en langues anciennes (peut-être également en anglais et en arts). Le premier degré est touché également, car dans certaines académies, on peut devenir PE avec moins de 5 de moyenne générale (malgré des notes revalorisées). Sans revalorisation salariale et conditions de travail améliorées, cela n'est pas près de s'arranger.

Vous vous souciez des élèves ? Nous aussi. Certains collègues sont en train de perdre de nombreux trentièmes pour cette cause.
Je lis bien que vous ne vous êtes jamais été syndiquée (pour reprendre la conjugaison bancale de votre propre phrase, d'ailleurs bien étonnante de la part d'un "professeur des école" (sic également, je ne fais que reprendre les termes de votre propre présentation) ; peut-être feriez-vous bien, un de ces jours, de pointer votre nez dans une réunion syndicale, afin de vérifier le bien-fondé de vos préjugés avant de critiquer.

Cordialement.

Vu les fautes qu'il y a dans son message, cette nouvelle membre n'est certainement pas professeur des écoles, ou alors l'EN va très mal.
Sinon, sachez qu'on se bat pour tous les professeurs, y compris nos collègues PE, et nos collègues AESH qui sont très précaires. Mais bon, quand on ne veut pas voir...

Cecile10 a écrit: Mon fils est un élève  moyen, il a un contrôle continu très moyen et il est dans mon lycée de secteur qui a la réputation de noter très sévèrement les élèves. De plus le dernier trimestre est quasi constitué que des notes du bac blanc avec une moyenne de classe de 7/20. Quand on parle de bienveillance dans l'enseignement, je ne crois pas que cela concerne les enseignants du lycée de mon fils. Donc dans cette situation attribuer les notes de contrôle continue aux élèves ne me semble pas juste.

C'est bien pour cela que les jury n'ont pas voulu statuer hier.  Parce que ce que le ministre oublie de dire quand il parle de 700 irréductibles qui retiennent leurs copies,( le nombre est peut-être vrai, mais comme il parlait de 20 jurys impactés le matin avant de dire 100 le soir on peut en douter) c'est que de nombreux collègues ont rejoint la grève seulement hier devant l'aberration que tu dénonces. D'ailleurs, si jamais tu repasses ici, ce dont je doute, je t'encourage à poser un recours aussi vite que possible.

On reconnaît bien là le côté méprisant de certains professeurs pour attaquer sur l orthographe et la syntaxe. Et sur vos jugements professionnels infondés tout cela est fort petit. Vous pouvez prendre les gens de haut si ça peut vous faire du bien.... Effectivement je suis d accord sur un point l éducation nationale va mal....

Cecile10 a écrit:On reconnaît bien là le côté méprisant de certains professeurs pour attaquer sur l orthographe et la syntaxe. Et sur vos jugements  professionnels infondés tout cela est fort petit. Vous pouvez prendre les gens de haut si ça peut vous faire du bien....  Effectivement je suis d accord sur un point l éducation nationale va mal....

Et sinon, sur le fond des réponses apportées ? Développées et argumentées pour certaines.

A la lecture des nouveaux "Néos", je suis persuadé que ce type de mouvement a de l'avenir. Ne lâchons rien ! 

Quand on est professeur on pense avant tout au bien commun, pas qu'à son chérimamour. Mon fils est aussi un élève moyen qui a passé son bac cette année, par contre qu'il l'ait ou pas il travaille dès le mois d'août, car je suis bien conscient qu'aujourd'hui les études…

Cecile10 a écrit:On reconnaît bien là le côté méprisant de certains professeurs pour attaquer sur l orthographe et la syntaxe. Et sur vos jugements  professionnels infondés tout cela est fort petit. Vous pouvez prendre les gens de haut si ça peut vous faire du bien....  Effectivement je suis d accord sur un point l éducation nationale va mal....

Un PE est tout aussi professeur qu'un collègue du secondaire. C'est normal de trouver choquant une syntaxe et une orthographe bancales chez ceux et celles qui instruisent les élèves. Ta remarque montre soit que tu n'es absolument pas professeur des écoles, soit que tu as un énorme complexe d'infériorité vis-à-vis des collègues du secondaire pour une raison inexpliquée et bien étrange.

Sur le fond, la lutte est sur 3 points: défendre le service public, faire abandonner une réforme qui va créer des inégalités entre élèves d'un même établissement et entre territoires, et revaloriser nos salaires. Les 3 sont essentiels.

Cecile10 a écrit:On reconnaît bien là le côté méprisant de certains professeurs pour attaquer sur l orthographe et la syntaxe. Et sur vos jugements  professionnels infondés tout cela est fort petit. Vous pouvez prendre les gens de haut si ça peut vous faire du bien....  Effectivement je suis d accord sur un point l éducation nationale va mal....

Il me semble que chez des enseignants, et particulièrement en primaire, la maîtrise de la langue fait partie du professionnalisme : et que parler à ce sujet de « présomption » et de «  prendre de haut », c’est mettre assez bas la profession.

Tallulah23 a écrit:l'EN va très mal.

On n'en doute plus.

Je fais partie des "chers collègues de lycée" qui travaillent avec des élèves issus de SEGPA, d'ULIS... et la réforme précisément va avoir des retentissements énormes sur nos manières d'enseigner.
Merci de vérifier vos sources, de modérer vos propos et de ne pas considérer les enseignants du secondaire comme des ennemis. Personnellement c'est précisément parce que je suis "lucide"((je vous cite) que cette grève me paraît la meilleure des combats: elle touche au coeur de l'Institution, et permet de dénoncer les méfaits d'un système inique.
Puisque vous êtes PE vous devez savoir qu'avec cette réforme et à moins qu'ils soient privilégiés, vos petits élèves futurs adolescents ne feront pas partie de l'élite mais vont être programmés pour devenir des exécutants aux ordre des patrons. Ils n'auront pas reçu 1/4 de la formation intellectuelle dispensée aujourd'hui au lycée à cause de l'indigence des contenus et l'abaissement drastique des horaires de nos matières générales.