Pourquoi vous levez-vous le matin pour aller faire cours ?

Je ne partage absolument pas votre opinion sur FB.

Pour ma part , ce réseaux social sert à donner des nouvelles aux amis et à la famille lointaine. Et effectivement, je mets plutôt des photos de bateau ou de lieux sympas avec nos 'bouilles" dessus que des photos des couches des enfants . J'aime regarder et pouvoir parler de photos identiques de mes amis et de la famille. Il n'y a pas de jalousie car nous avons tous des niveaux de vie presque identiques et souhaitons juste le bonheur de l'autre.

*Ombre* a écrit:Au contraire, je le ressens depuis fort longtemps, ce qui m'a amenée à faire des choix pour me préserver, pour pouvoir continuer ce métier que j'aime justement sans qu'il devienne une aliénation. J'ai conscience que, si je devais subir la situation que vivent la plupart de mes collègues, je ne tiendrais pas le même discours. Pour résumer ma pensée, je dirais que je pense qu'on ne put plus exercer ce métier de façon épanouissante en le pratiquant à plein temps.

C'est sûr qu' un temps partiel allège la charge de travail et rend plus supportables les inconvénients du métier. Avec la prochaine réforme de retraites, j'ai peur que certains y renoncent: Une régression qui s'annonce.

Bon, j'avoue, je critique alors que je n'ai pas FB! (ni twitter ou insta ou snap...)

Panta Rhei a écrit:Je ne prends plus que très peu de plaisir à enseigner. D'ailleurs, je n'enseigne pas grand chose. 75% de mes élèves ont un niveau d'anglais pathétique. Constat d'échec cuisant. Sentiment d'inutilité. Tonneau des Danaïdes.  

C'est ça...je ne peux même pas me vanter d'être responsable de l'excellent niveau de mes propres enfants: grâce à internet et leur curiosité, ils sont devenus quasi bilingues tous seuls! Je suis là pour, parfois, du vocabulaire et la grammaire mais c’est tout.

En classe, les élèves intéressés par la matière l'étaient sans moi et le sont restés, ceux qui ne veulent rien faire et apprendre continuent de le faire sans que cela n'émeuve personne...dernièrement, mes élèves de 5e étaient dans l'ensemble intéressés par l'aspect culturel de la séquence en cours présenté lors de l'introduction, mais dès que les activités de communication et de pratique de la langue apparaissent, il n'y a plus personne, ça souffle, ça renâcle...il faut faire du divertissement, de l'"entertainment" n'est-ce pas pour accrocher un peu leur intérêt mais dès que l'on demande un travail, un effort, "pffff c'est trop difficile/chiant"...je ne suis pas le National Geographic ou Jamy Gourmaud en continu...

J'ai lu que beaucoup d'élèves restaient bloqués au niveau B1 Et ça me semble vraisemblable: ça suffit pour baragouiner un anglais touristique et avoir 10 au bac alors pourquoi faire des efforts supplémentaires ?

alanne a écrit:Je ne partage absolument pas votre opinion sur FB.

Pour ma part , ce réseaux social sert à donner des nouvelles aux amis et à la famille lointaine. Et effectivement, je mets plutôt des photos de bateau ou de lieux sympas avec nos 'bouilles" dessus que des photos des couches des enfants . J'aime regarder et pouvoir parler de photos identiques de mes amis et de la famille. Il n'y a pas de jalousie car nous avons tous des niveaux de vie presque identiques et souhaitons juste le bonheur de l'autre.

France culture revient sur une étude qui avait fait pas mal parler d'elle.

Oui, Facebook nous déprime. Cette baisse du bien être, les chercheurs l’attribuent à un phénomène en particulier : Facebook nous incite à nous comparer aux autres, mais à des autres qui mettent en scène leur vie sous le jour le plus favorable. D’où une érosion de notre estime de soi, qui produit une forme de mal être.

Personnellement, ça me valorise. Ou j'ai plutôt pitié de certains de mes contacts ! La chance d'avoir beaucoup de beaufs dans sa famille !

Ludwie a écrit: Ce que je voulais savoir peut-être, derrière la formulation naïve de mon premier message, c'est si, au delà des difficultés innombrables que vous avez soulevées avec raison, il vous restait une certaine motivation à enseigner.

Pour être honnête, aucune en ce qui me concerne. Malgré le négationnisme ambiant dans les rouages officiels de l'EN, le niveau s'écroule, les élèves veulent de moins en moins travailler, l'affrontement  en classe est devenu de plus en plus fréquent. Rien que les hurlements stridents me donnent envie de faire demi-tour dès que j'arrive dans l'établissement.  Je le dis clairement, mon métier n'a  aucun autre sens que de toucher un traitement, surtout depuis la disparition de ma discipline. Ce sont des moments de vie retranchés, et mon salaire me permet d'assurer le reste cette vie.  C'est vraiment une corvée, dont je sors d'ailleurs épuisé.  Je suis devenu enseignant sur le tard, en me disant à peu près la même chose que toi : aucune illusion , mais quand même quelque chose de satisfaisant de temps en temps.  Un peu au début, mais ça n'a pas duré, et il faut tenir compte du paramètre "réformes" , qui signifie dégradation accélérée du métier. Les professeurs qui débutent maintenant vont cracher du sang, à moins d'être parfaitement soumis et formatés dès le départ.  Si plus grand monde ne veut le faire depuis environ 7 ou 8 ans, si les candidats au départ sont en si grand nombre, il y a quand même une raison très profonde.

Je ne m'attends pas le moins du monde à me lever avec enthousiasme tous les matins. Mais j'espère, de temps en temps, pouvoir donner des cours qui intéresseront vraiment certains élèves (même 5 sur 30). Il y'a quand même des questions passionnantes en philosophie. (Même si je vois bien que la plupart des élèves ne sont pas assez matures pour pouvoir y réfléchir sérieusement plus de 10 min.)

Oui, mais les 25 autres te  pourriront le cours. Il y a des séries ou la philo est considérée comme  du temps perdu, ça sera toute la classe.

Qu'en pensent les profs de philo dans la salle: est-il déraisonnable de s'attendre à éveiller une lueur d'intérêt dans la cervelle de certaines jeunes personnes en évoquant la question du bonheur, de l'identité personnelle, de la liberté?
(Et que pleuvent les remarques cyniques et désabusées... )

Comme tu dis, dix minutes sur un débat ou l'on opine (et opiner n'est pas savoir..). Pour jacasser à partir d'idées toutes faites apprises sur les résosociaux ou la téloche, ils seront là. Pour lire, confronter des idées, il y aura beaucoup moins de monde. J'ai des ados dans mon entourage, et pas les pires pourtant....Imagine  la philo dans une série qui a deux heures hebdo, un peti coeff au bac.

Leclochard a écrit:
C'est sûr qu' un temps partiel allège la charge de travail et rend plus supportables les inconvénients du métier. Avec la prochaine réforme de retraites, j'ai peur que certains y renoncent: Une régression qui s'annonce.

Il y a bien pire que les heures , même si ça pèse évidemment  : c'est la multiplication des classes, engendrée par les baisses de DHG. Je me cogne plus de classes que quand j'ai démarré certifié. Il y a aussi les amplitudes. Un mauvais EDT peut mettre à plat.[/quote]

Ma cde a évoqué lors d'un conseil de classe une sorte de vague de démissions de professeurs âgés de trente à quarante ans (= avant qu'il ne soit trop tard) mais elle n'a pas donné de chiffres ou cité ses sources. J'imagine qu'elle ne l'a pas inventé.

Je ne porte aucun jugement de valeur sur les raisons poussant nos collègues à quitter ce métier. Mais je ne peux m'empêcher de constater que cette vague de démissions va malheureusement bien arranger le gouvernement : moins d'enseignants avec le statut de fonctionnaire et davantage de contractuels. Il obtient plus vite que prévu le résultat recherché, cela me semble être une preuve supplémentaire de la forte dégradation des conditions d'exercices de notre travail en peu de temps.

Que feront-ils s'ils n'arrivent pas à garder les contractuels ?  Leur postulat de base est le suivant:"on arrivera toujours à trouver du monde acceptant un poste de professeur même si la pénibilité de ce travail croît". Là, ils se trompent peut-être ?

Ils passeront à la caisse: après tout, les profs sont mieux payés aux USA qu'en France. Mais en attendant ils auront tout de même cassé l'ascenseur social et les diplômes nationaux. Et si l'enseignement supérieur public est démantelé cela compense en réduisant la durée moyenne des études subventionnées.

Paleoprof a écrit:Je ne porte aucun jugement de valeur sur les raisons poussant nos collègues à quitter ce métier. Mais je ne peux m'empêcher de constater que cette vague de démissions va malheureusement bien arranger le gouvernement : moins d'enseignants avec le statut de fonctionnaire et davantage de contractuels. Il obtient plus vite que prévu le résultat recherché, cela me semble être une preuve supplémentaire de la forte dégradation des conditions d'exercices de notre travail en peu de temps.

Bien  évidemment. Ils cognent fort en connaissance de cause, ils veulent accélérer le processus de dégradation pour privatiser. La situation de l'Education Nationale ne les intéresse pas du tout, en dehors de la communication à des fins politiques. On fait semblant de se lamenter  de la désaffection du métier, voire des suicides d'enseignants, en se frottant les mains en pouffant de rire derrière. Les marchands au pouvoir, ou amenés par eux, n'ont nullement l'intérêt public en vue, encore moins la culture. Les vues de Condorcet sur l'éducation , qui ont quand même imprégné notre système, sont loin d'eux.  On l'a vu avec le dernier gouvernement, matrice du macronisme, et son idéologie utilitariste, en dépit des simagrées.  Il faut réduire les dépenses publiques pour accroître des bénéfices privés, et ceux qui en profitent -minoritaires- pourront se payer ce qu'ils veulent : santé, études, pour prendre deux exemples de secteurs essentiels visés par la cupidité mercantile.

@Ludwie : Qu'en pensent les profs de philo dans la salle: est-il déraisonnable de s'attendre à éveiller une lueur d'intérêt dans la cervelle de certaines jeunes personnes ?

Ce n'est pas une attente déraisonnable du tout. J'ai très souvent des remerciements d'élèves. Et en trois ans j'en ai envoyé cinq à la fac de philo ou en prépa, avec pour la plupart l'ambition d'enseigner. Parmi eux, le cas qui m'a le plus ému est une élève de bac techno au niveau très fragile et qui faisait plein de fautes d'orthographe. Je l'ai vu lire (pendant mon cours) les principaux opuscules de Kant avec passion, et elle comprenait ce qu'elle lisait ! J'ai beau ne pas beaucoup aimer Kant, je n'ai pas eu la prétention de m'estimer plus intéressant que lui, et de lui demander de fermer ces bouquins. Elle m'en parlait avec des étoiles dans les yeux . Ça a beau être l'école sans Dieu, il y a parfois des miracles dans les salles de classe de l'école de la République.

Ah merci beaucoup Aiôn pour cette note d'espoir.
Tout n'est donc pas encore perdu.
Et je vais pouvoir me lever lundi matin.

Aiôn a écrit:@Ludwie : Qu'en pensent les profs de philo dans la salle: est-il déraisonnable de s'attendre à éveiller une lueur d'intérêt dans la cervelle de certaines jeunes personnes ?

Ce n'est pas une attente déraisonnable du tout. J'ai très souvent des remerciements d'élèves. Et en trois ans j'en ai envoyé cinq à la fac de philo ou en prépa, avec pour la plupart l'ambition d'enseigner. Parmi eux, le cas qui m'a le plus ému est une élève de bac techno au niveau très fragile et qui faisait plein de fautes d'orthographe. Je l'ai vu lire (pendant mon cours) les principaux opuscules de Kant avec passion, et elle comprenait ce qu'elle lisait ! J'ai beau ne pas beaucoup aimer Kant, je n'ai pas eu la prétention de m'estimer plus intéressant que lui, et de lui demander de fermer ces bouquins. Elle m'en parlait avec des étoiles dans les yeux . Ça a beau être l'école sans Dieu, il y a parfois des miracles dans les salles de classe de l'école de la République.

Oui, cela arrive. En anglais aussi... Sans espoir de réussite, souvent, et c'est un crève-cœur.

A-t-elle réussi sa première année de philo ?

Ça me paraît peu réaliste, au moins du premier coup. Mais je le lui souhaite sincèrement. Je ne garde pas contact avec les élèves qui ne me le proposent pas explicitement.

Au passage, puisqu'on discute travail, je vous propose cette belle chanson de Moustaki sur Paul Lafargue, le gendre de Marx, auteur du Droit à la paresse. Et évidemment l'ouvrage qu'il évoque, qui est une très saine lecture il me semble dans notre contexte politique.



Un résumé des principales thèses du livre :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Droit_%C3%A0_la_paresse

L'ouvrage lui-même :
http://www.rutebeuf.com/textes/lafargue01.html
.

En ce moment, je me lève à contre cœur. J'ai devant moi des limaces qui ne veulent absolument plus travailler, ils sont fatigués et attendent que le bac arrive. Ce climat de fainéantise me pèse et j'y vais à reculons. Ajoutons à cela les multiples conseils, réunions, convocations... et cette fin d'année provoque chez moi une fatigue malsaine.

Caspar a écrit:J'ai lu que beaucoup d'élèves restaient bloqués au niveau B1 Et ça me semble vraisemblable: ça suffit pour baragouiner un anglais touristique et avoir 10 au bac alors pourquoi faire des efforts supplémentaires ?

Tu exagères, B1, c'est vraiment pas mal !^^
Baragouiner un anglais touristique c'est plutôt un bon A1, petit A2.
De plus, beaucoup d'écoles/univ (celles qui veulent attirer les étudiants étrangers) demandent souvent juste le B2 aux étudiants étrangers...

J'ai toujours enseigné en lep agri, les élèves sont globalement sympa. Mais ils ne sont pas chez nous par hasard. Autrefois ils étaient motivés par les matières pro, aujourd'hui plus rares. Ils veulent un enseignement sympa sans contraintes et vu le petit niveau c'est compliqué pour tous les enseignants. Nous sommes depuis 30 ans en cccf et chaque année je descends, nous descendons le niveau . N'importe comment si nous le faisons pas nous sommes retoqués car il FAUT être dans la norme régionale, nationale et/ou par filière. J'ai tous les jours le sentiment de mentir aux élèves, aux parents et c'est inconfortable. Mais je suis très proche de la fin et je me dis que mon remplaçant aurait les mêmes contraintes voire des contraintes supplémentaires car plus jeune il/elle aurait droit aux inspections. J'ai connu un enseignement exigent pour les jeunes. Aujourd'hui avec un niveau bas, ils ont un mal de chien à rédiger leur dossier de stage qui est pourtant leur cv, mais il faut l'écrire !!!!
Cependant chaque jour m'apporte une petite étincelle, toute petite dont certains profitent. Faut pas grand chose pour me faire bouger encore un peu Et plus pour longtemps.

Caspar a écrit:Ma cde a évoqué lors d'un conseil de classe une sorte de vague de démissions de professeurs âgés de trente à quarante ans (= avant qu'il ne soit trop tard) mais elle n'a pas donné de chiffres ou cité ses sources. J'imagine qu'elle ne l'a pas inventé.

Je suis trentenaire et dans mes discussions avec mes collègues du même âge, on est majoritaire à songer très sérieusement à une reconversion.
Personnellement j'aime encore bien enseigner mais c'est surtout un problème physique : je suis trop souvent épuisé pour mon âge (et je suis sportif) au point que je suis obligé de faire des siestes régulièrement pour être de nouveau opérationnel dans la journée. Mes parents retraités ne comprennent pas comment ça se fait qu'à mon âge je sois aussi souvent fatigué.
Du coup , sachant que je suis devenu titulaire assez tard, et vu les futures conditions de retraite (LOL), le constat est simple : il va arriver à un moment donné où je ne serai toujours simplement plus capable physiquement de faire mon travail, même si je l'aime bien. Du coup je dois songer dès maintenant (=avant qu'il ne soit tard) à un plan de secours.
J'ai lu il y a quelques temps un article de presse assez glaçant, parlant d'un professeur en fin de carrière, mort d'un infarctus en corrigeant ses copies. Ca me terrifie. Je ne veux PAS finir comme ça (oui je sais, il avait peut être d'autres antécédents de santé, mais le facteur d'épuisement n'a pas dû améliorer les choses).
Je ne veux pas tomber dans le complotisme, mais je me demande si ce n'est pas une sorte de stratégie voulue par les énarques : nous tuer, littéralement, au travail.

Je me lève pour le salaire.
Après, une fois que j'y suis, ça dépend des jours. Franchement, parfois, je pense très fort à ma paie. Parfois (souvent, heureusement), j'ai des moments chouettes, avec des élèves qui comprennent enfin quelque chose, qui évoluent dans leur rapport aux autres (je suis dans le 1er degré). J'aime préparer, réfléchir au meilleur moyen de faire passer une notion. Et les corrections me pèsent moins que dans le second degré (je déteste toujours mais j'en ai quand même moins, et elles sont moins longues donc plus diversifiées).
Ce que j'aimais dans le second degré et qui me manque : la "stimulation" liée à la préparation du bac. Ça donnait une vraie échéance, et de beaux échanges humains une fois le sésame obtenu (j'étais dans une matière à très gros coefficient).

Cicyle a écrit:Franchement, parfois, je pense très fort à ma paie.

Perso, si j'y pensais trop, je ne sais pas si j'irais...

Cicyle a écrit:...Parfois (souvent, heureusement), j'ai des moments chouettes, avec des élèves qui comprennent enfin quelque chose,...

Mais ils comprennent tous les jours ! Par contre retenir…

Ludwie a écrit:Ah merci beaucoup Aiôn pour cette note d'espoir.
Tout n'est donc pas encore perdu.
Et je vais pouvoir me lever lundi matin.

Les conditions de travail varient énormément selon les établissements, c'est un critère à prendre en compte, et le "mouvement" étant en partie un loterie (il faut avoir le bon nombre de points au bon moment pour obtenir tel ou tel établissement: j'ai obtenu mon établissement l'année X, mais je ne l'aurais peut-être pas eu l'année suivante). J'enseigne dans un gros lycée (géographiquement: grand parc et plusieurs bâtiments, et en nombre d'élèves), plutôt calme et très mélangé socialement, ce qui me convient très bien. Certains préfèrent les établissements plus petits. D'autres s'en sortent très bien dans des établissements difficiles, et même apprécient un public parfois difficile (moi je ne sais pas si j'y arriverais)... Il y a aussi le temps qui joue un rôle: on peut être très enthousiaste en début de carrière puis se lasser, voire s'aigrir. En ce qui me concerne c'est plutôt le contraire: les premières années furent difficiles et maintenant je me sens beaucoup plus à ma place et heureux dans mon métier (malgré des moments d'angoisse, de doute de découragement mais qui n'en a pas ? )

Il me semble que les réponses ont été dans l'ensemble plutôt nuancées. Il ne faut pas partir la fleur au fusil en se disant qu'on va faire le plus beau métier du monde: il y a de bons moments, d'autres moins bons, des élèves dont on va réussir à éveiller l'intérêt, d'autres qui s'en ficheront et on ne pourra pas y faire grand chose...

Curieusement, pour moi, le critère numéro de bien-être dans un établissement, c'est vraiment les collègues, plus que les élèves.