La réforme des retraites et les enseignants

issoire a écrit:Effectivement comment va t-on savoir par exemple  que l’année  1993 on faisait 2 Heures sup, et en 2000 que l’on était PP, pour calculer nos primes ? va t-Il falloir apporter sur une brouette nos fiches de paye ? Ou retrouver tous nos VS ? Je n’y crois et il y aura beaucoup d’erreurs.
Quant a une revalorisation salariale si elle n’est pas rétroactive a quoi va t-elle servir.
Dans la catégorie «  ils s’en sortent bien » ( et tant mieux pour eux) retraite a 50 ans et hauts revenus les contrôleurs aériens,  mais en quoi sont-ils plus utiles que nous ?
Comme l’école est obligatoire tous les Français ont eu des profs pour devenir ce qu’ils sont, l’Etat pourrait nous respecter davantage et nous être reconnaissant, et ce n’est pas en baissant nos pensions qu’il va nous motiver.

Ils ne sont pas plus ou moins utiles que nous ou n'importe qui. Ils sont simplement syndiqués, ont une bonne opinion de leur fonction (ils ne lachent jamais rien question salaires ou conditions de travail) et ont un pouvoir de nuisance immédiat (sans eux pas d'avion).
Tout le contraire de nous.

On a commencé à montrer notre pouvoir de nuisance en Juin avec le Bac, tout le monde a été surpris d’ailleurs.

On n'a pas vu le même film .

Je ne discuterais pas « sur le même film » mais reconnaissez que c’était une grande première.

Nous avons le même pouvoir de nuisance. Mais les collègues qui veulent l'exercer sont toujours très minoritaires. Voilà le problème.

Vous avez raison...

ddalcatel a écrit:Nous avons le même pouvoir de nuisance. Mais les collègues qui veulent l'exercer sont toujours très minoritaires. Voilà le problème.

Nous sommes d'accord.

Salut à tous,

Je me permets juste de reprendre ce lien du monde diplomatique où la nouvelle réforme des retraites est plutôt bien expliquée aussi :

Article du monde diplomatique

Beaucoup d'éléments ont déjà été présenté dans les précédents liens aussi, mais cela donne une vision du changement de paradigme solidarité sociale -> assurance individuelle qui est au coeur de cette réforme.

Combien de personnes devront travailler pendant la retraite? Combien seront poussées dans la misère du fait de pensions trop faibles conjuguées à des dépenses de santé de plus en plus importantes ?

Leroy86 a écrit:A long terme, nous sommes tous morts.

Ne dramatise donc pas

ddalcatel a écrit:
Ils ne sont pas plus ou moins utiles que nous ou n'importe qui. Ils sont simplement syndiqués, ont une bonne opinion de leur fonction (ils ne lachent jamais rien question salaires ou conditions de travail) et ont un pouvoir de nuisance immédiat (sans eux pas d'avion).
Tout le contraire de nous.

Ils se bougent, eux, et pas pour obtenir de nouveaux revêtements de siège pour les A320.

Et avec tout ça je n'arrête pas de lire que la popularité de Macron et d'E. Philippe est en hausse !
Vous y croyez vous ? Ou c'est de l'enfumage pour essayer de nous convaincre

Il y a forcément des gens ravis de l’alignement du public sur le privé, nous sommes des privilégiés .

Ça je m'en doute, mais ne voient-ils pas qu'ils vont y perdre beaucoup aussi ?

J’espère qu’ils vont s’en rendre compte...
En plus de pensions minables à venir, cela nous gâche les vacances.

Daphné a écrit:Ça je m'en doute, mais ne voient-ils pas qu'ils vont y perdre beaucoup aussi ?

Non, car beaucoup de ceux qui sont conscients des enjeux de l'éducation préfèrent se tourner vers le privé. De plus l'abaissement du niveau général d'instruction accroît les chances de leurs enfants de faire partie des nouveaux priviliégiés.

Lombalgia a écrit:

Daphné a écrit:Ça je m'en doute, mais ne voient-ils pas qu'ils vont y perdre beaucoup aussi ?

Non, car beaucoup de ceux qui sont conscients des enjeux de l'éducation préfèrent se tourner vers le privé. De plus l'abaissement du niveau général d'instruction accroît les chances de leurs enfants de faire partie des nouveaux priviliégiés.  

Oui, mais cela ne résout en rien le montant de leur pension à venir (celles de parents puis de leurs enfants)
Je crois que depuis 30 ans, les fonctionnaires (les petits) sont la cible des politiques qui nous ont habilement jetés en pâture comme étant des privilégiés (6 derniers mois, vacances pour les professeurs....)
Ce genre de discours à en France plusieurs millions d'oreilles attentives qui ne voient leurs concitoyens que comme des profiteurs. Rien de plus facile pour les politiques (qui au passage préservent leur pouvoir d'achat et leur retraite donc leur pouvoir) que de faire de la "justice sociale" en harmonisant par le bas.
Conclusion : les gens du privé vont eux aussi voir leur retraite fondre un peu, celles des fonctionnaires avec peu de primes vont toucher des miettes tandis que les hauts-fonctionnaires (avec 45 % de primes) vont voir leur retraite augmenter par rapport au précédent système.
Alors je lisais dans un précédent post, que les aiguilleurs du ciel avaient un pouvoir de nuisance. Je suis très contents pour eux. J'espère qu'ils sauront se battre pour lutter collectivement contre ce projet macabre. Nous professeurs, alors que notre pouvoir de nuisance est non négligeable, nous attendons comme des moutons que la lame du couteau nous entaille l'aorte car pensez-vous la bienpensance typique à notre profession nous neutralise : "pas de prise d'otage, on ne fait pas cela pour le fric, on travaille comme des fous pendant les vacances (autre post), on avale toutes les couleuvres qu'on ne souhaite pas faire subir à nos propres gosses,"
Je crois que le peu de mouvement de la profession s'explique par un changement sociologique de la profession :
- une population très féminisée dont le salaire est un appoint donc peu encline à lutter (70 % des professeurs tous corps confondus sont des femmes )
- une population jeune et précarisée qui a déjà souffert des affres et lubies des méthodes pédagogiques (depuis 1990 environ)
- une population devenue très individualiste (lutte pour des HSA, IMP) en n'oubliant que survie ne trouvera une issue que dans l'action collective
- des vieux anciens qui ont conservé la mémoire des luttes anciennes trop fatigués ou déjà partis à la retraite

Nos politiciens semblent aussi oublier un détail, une fois en retraite, nous ne sommes nullement obligés de dépenser cette dernière sur le territoire français.
L'exode des retraités français vers des pays européens où le coût de la vie est plus bas va prendre de l'ampleur (et il ne faudra pas venir pleurer !   )
Tout cet argent de dingue qui va se déverser ailleurs ! roo lala !

Excellente solution ! Je vais me mettre au Portugais où a l’italien, je vais avoir le temps puisqu’à partir de maintenant cela va être l’investissement mnimal.

Issoire,

Beaucoup sont déjà au Portugal où il est (je crois ) possible d’être exempté d’impôts pendant trois ans mais je ne me souviens plus des conditions.
Bref, une concurrence pour attirer les retraités semble se mettre en place.

C'est certain qu'avec 1200 euros de retraite, il est préférable de dépenser "ce pognon de dingue" ailleurs

Phocea a écrit:Je crois que le peu de mouvement de la profession s'explique par un changement sociologique de la profession :
- une population très féminisée dont le salaire est un appoint donc peu encline à lutter (70 % des professeurs tous corps confondus sont des femmes )
- une population jeune et précarisée qui a déjà souffert des affres et lubies des méthodes pédagogiques (depuis 1990 environ)
- une population devenue très individualiste (lutte pour des HSA, IMP) en n'oubliant que survie ne trouvera une issue que dans l'action collective
- des vieux anciens qui ont conservé la mémoire des luttes anciennes trop fatigués ou déjà partis à la retraite

Rassure-moi, tu ne penses pas ce que tu écris ?

Ilona a écrit:Issoire,

Beaucoup sont déjà au Portugal où il est (je crois ) possible d’être exempté d’impôts pendant trois ans mais je ne me souviens plus des conditions.
Bref, une concurrence pour attirer les retraités semble se mettre en place.

Portugal, Maroc et autres offrent des conditions idéales aux petits retraités français. Je ne voudrais pas dire de sottise mais il me semble qu'ils ne paient des impôts que sur 20 % de leur retraite à la condition qu'ils la  virent en totalité dans le pays d'accueil.
Mais bon si l'exode est trop massif, l'UE pourra toujours taper sur les doigts des pays d'accueil pour qu'ils revoient à la hausse leurs conditions fiscales. Il ne s'agirait pas d'exporter la zizanie...

Danska a écrit:

Phocea a écrit:Je crois que le peu de mouvement de la profession s'explique par un changement sociologique de la profession :
- une population très féminisée dont le salaire est un appoint donc peu encline à lutter (70 % des professeurs tous corps confondus sont des femmes )
- une population jeune et précarisée qui a déjà souffert des affres et lubies des méthodes pédagogiques (depuis 1990 environ)
- une population devenue très individualiste (lutte pour des HSA, IMP) en n'oubliant que survie ne trouvera une issue que dans l'action collective
- des vieux anciens qui ont conservé la mémoire des luttes anciennes trop fatigués ou déjà partis à la retraite

Rassure-moi, tu ne penses pas ce que tu écris ?

Moi je ne pense pas que qu'un fort taux de femmes dans l'enseignement implique un salaire de m..de mais il faut reconnaître qu'en France :
- Tous les emplois mal payés sont occupés massivement par des femmes
- que parmi ces emplois ; on trouve, les coiffeuses, les caissières, les infirmières, les professeurs, les aide-soignantes...

La non-imposition de la retraite au Portugal ça ne marche pas pour les fonctionnaires.

Ouais, je sais, encore un privilège.

Même pas ! Les retraités de la fonction publique n'ont même pas droit à l'avantage fiscal du Portugal !
Ce n'est que pour le privé... Nantis nous sommes !

ddalcatel a écrit:Même pas ! Les retraités de la fonction publique n'ont même pas droit à l'avantage fiscal du Portugal !
Ce n'est que pour le privé... Nantis nous sommes !

Peut-être, mais le coût de la vie y reste très inférieur à celui que l'on connaît en France, donc ça reste intéressant pour des retraités.