- LefterisEsprit sacré
Le gouvernement est dans une politique idéologique pure et dure, consistant à raboter ou supprimer le service public, et l'un des outils pour y parvenir est de mettre à genoux les personnels, financièrement et statutairement (d'où les attaques aussi nombreuses que brutales). Quant au niveau des enseignants "derniers de la classe", ça a commencé. La nature des concours, conjuguée au manque de candidats, ne permet plus de recruter uniquement des candidats disciplinairement satisfaisants. Des bons candidats peuvent bien sûr exister ça et là, mais il faut bien laisser passer de nombreux candidats insuffisants disciplinairement, sans quoi il n'y aurait personne. Il suffit de discuter avec des collègues qui font passer le CRPE, les capes. En lettres, pour parler de ce que je connais le mieux, on voit débarquer des gens qui ont a peine lu, qui ne savent rien du latin, qui ont à peine effleuré l'ancien français, voire même qui font des fautes de français monstrueuses. Dans une fac que je ne nommerai pas (et sûrement dans d'autres) , ils en sont à intégrer en lettres des cours de grammaire descriptive, niveau anciennement 3e, pour apprendre aux étudiants ce qu'est une proposition relative ou un complément du nom. Et à l'agreg, pour maintenir le niveau, il est de plus en plus fréquent que tous les postes ne soient pas pourvus.Leclochard a écrit:
"Contraint" veut dire que tu fais des choix. On est d'accord que le gouvernement a opté pour d'autres mauvaises priorités.
Avant d'embaucher des profs, je commencerais par augmenter ceux qui sont déjà en poste parce que dans les années à venir, ce seront de plus en plus les derniers de la classe qu'on va attirer avec nos traitements minables.
Mais je crois franchement que les gouvernements le savent et s'en moquent , malgré quelques larmes de crocodile épisodiques, pur faire semblant de déplorer cette dégradation et ce rejet de l'EN chez les étudiants. Chacun n'est intéressé que par sa propre place et non par l'avenir de la société : c'est un "levier" pour faire disparaître l'EN telle qu'on la connaît, dégrader la nature du métier et son statut, et avoir enfin les "animateurs" dont rêvent les technocrates , faisant de la présence, des "projets" et autres "activités" entre la garderie sociale et la pitrerie.
Non, ils ne bloqueront rien, mais sans aller jusque là, un taux de grévistes suffisamment important aux examens , de l'ordre de 20 à 30%, peut sérieusement perturber les choses, obliger la presse à lever la chape de plomb et faire entendre autre chose que le discours ministériel .Albert Jarl a écrit:Ces fausses promesses de Blanquer me perturbent. Ils doivent vraiment être fébriles au gouvernement. Parce que concrètement, annonces ou pas, les profs ne bougeront pas et ne bloqueront rien, on le sait tous.
- ar_angarNiveau 9
D'un autre côté, il y a des concours réservé aux docteurs (on peut partir du prioncipoe qu'ils connaissent bien le sujet, non ?), mais... 15 places sur la France entière, avec 600 inscrits. de la même façon, les sujets sont très particuliers, et il faut savoir qu'en général (en particulier dans les sciences), on est spécialiste d'une partie d'une matière assez étroite (un mécanicien ne fera pas forcément de l'optique, un chimisye ne fera que peu de physique...), donc de là à dire qu'ils sont tous nuls, je mettrait un peu des pincettes (il y en a, je ne le cache pas, je tempère juste !)
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- LefterisEsprit sacré
C'est un cas un peu particulier. Il ne s'agit pas de recruter massivement des agrégés dans un contexte d'économies, mais de tendre une perche à des gens spécialisés -trop pour les exigences de l'agrégation, ayant comme tu le dis planché sur un domaine plus étroit - qui peuvent être utiles dans leur domaine.ar_angar a écrit:D'un autre côté, il y a des concours réservé aux docteurs (on peut partir du prioncipoe qu'ils connaissent bien le sujet, non ?), mais... 15 places sur la France entière, avec 600 inscrits. de la même façon, les sujets sont très particuliers, et il faut savoir qu'en général (en particulier dans les sciences), on est spécialiste d'une partie d'une matière assez étroite (un mécanicien ne fera pas forcément de l'optique, un chimisye ne fera que peu de physique...), donc de là à dire qu'ils sont tous nuls, je mettrait un peu des pincettes (il y en a, je ne le cache pas, je tempère juste !)
Mais dans le cas des capes, concours généralistes de la discipline, il est flagrant que le niveau est catastrophique. Deux cas se présentent : les matières littéraires, désormais méprisées et délaissées (précisément pour ne pas "finir prof") où le niveau est en chute libre, de la fac aux concours, hormis quelques passionnés (qu'on ne retrouve d'ailleurs pas toujours enseignants). Les matières scientifiques, qui ne subissent pas le même opprobre, continuent d'êtres recherchées dans le supérieur et conservent un certain niveau, mais les étudiants détournent la tête quand on leur parle d'enseignement. Donc les meilleurs font autre chose. La crise du recrutement, déjà terrible et pourtant à ses débuts, montre clairement ces tendances.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ar_angarNiveau 9
Attention, ce que je disais en vrai aussi pour des "simples" master : on est déjà spécialisé donc concentré sur une partie de la discipline. D'autant plus que les sciences sont souvent bivalentes (au moins)
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- pseudo-intelloSage
Ou peut-être que par "augmentation des profs", il veut parler d'une augmentation du nombre de profs, pour avoir assez adultes à placer devant ses CP à 12 et ses GS à 24. Voilà.
:dehors2:
:dehors2:
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- BalthazaardVénérable
Ou augmentation du temps de travail...je me méfie de la maitrise de la grammaire par les communicants même ministres.
- ZagaraGuide spirituel
"On va vous augmenter.
- OUAIS !
- Vous passez à 22h payées 18.
- Ho..."
N'oubliez pas que le projet de Fillon était de ce style (20 payées 18, ou 22 payées 20...), or, comme je le disais en 2017 et les faits sont allés dans ce sens, le projeeeeeet macronien, c'est du Fillon mais avec le sourire.
(en fait y'a eu une évolution : je considère désormais que Macron, c'est du Le Pen avec le sourire, mais bon, la porosité entre droite et extrême-droite est telle de nos jours qu'elles sont difficiles à distinguer ; qui aurait cru il y a 20 ans qu'un parti prétendument du "centre" ferait de la mutilation un outil ordinaire du maintien de l'ordre ?)
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N'oubliez pas que le projet de Fillon était de ce style (20 payées 18, ou 22 payées 20...), or, comme je le disais en 2017 et les faits sont allés dans ce sens, le projeeeeeet macronien, c'est du Fillon mais avec le sourire.
(en fait y'a eu une évolution : je considère désormais que Macron, c'est du Le Pen avec le sourire, mais bon, la porosité entre droite et extrême-droite est telle de nos jours qu'elles sont difficiles à distinguer ; qui aurait cru il y a 20 ans qu'un parti prétendument du "centre" ferait de la mutilation un outil ordinaire du maintien de l'ordre ?)
- ar_angarNiveau 9
Il remet ca ce matin :
Europe1
Jean-Michel Blanquer se dit favorable à un salaire minimum de 2.000 euros pour les enseignants : "C'est un bel objectif !"
Europe1
Jean-Michel Blanquer se dit favorable à un salaire minimum de 2.000 euros pour les enseignants : "C'est un bel objectif !"
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- RendashBon génie
....une utopie, en somme.
*zorchartage de bon aloi*
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- CeladonDemi-dieu
2000 E... bruts pour 39 h semaine dans les locaux ?
- gauvain31Empereur
ar_angar a écrit:Il remet ca ce matin :
Europe1
Jean-Michel Blanquer se dit favorable à un salaire minimum de 2.000 euros pour les enseignants : "C'est un bel objectif !"
Blanquer se dit favorable : oui , mais ce n'est pas lui qui décide. Il faut demander directement à Darmanin. Mais je devine sa réponse :lol:
- RogerMartinBon génie
Je préfèrerais qu'il s'engage (aussi) sur une carrière avec une forte progression de salaire. Parce que ce genre d'annonce, c'est un peu comme, les étoiles dans les yeux, de s'engager à ce que les instituteurs deviennent des PE et "soient payés comme des certifiés". Le résultat est surtout qu'aujourd'hui, les certifiés sont rémunérés comme l'étaient les instituteurs.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- CeladonDemi-dieu
Avec le même nombre d'années d'études, c'est un peu normal qu'ils soient payés de la même façon, non ?
- gauvain31Empereur
Les étoiles dans les yeux c'est exactement ça... avec beaucoup d'éclat pour nous aveugler. Je ne sais même pas s'il croit à ce qu'il dit. J'ai l'impression qu'il cherche à sauver sa peau.....
- CeladonDemi-dieu
https://www.mediapart.fr/
Le Sénat contredit largement Blanquer
Par Faïza Zerouala
Une nouvelle journée d’action est prévue jeudi 9 mai. Le projet de loi « pour une école de la confiance » a été jugé « inégal », « précipité » et « peu abouti » par la commission de la culture et de l’éducation du Sénat.
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
ar_angar a écrit:Il remet ca ce matin :
Europe1
Jean-Michel Blanquer se dit favorable à un salaire minimum de 2.000 euros pour les enseignants : "C'est un bel objectif !"
Ce qui sera donné en salaire ne sera plus donné en prime d'activité.
- KimberliteExpert
C'est quand même un bon calcul pour le gouvernement de "racler les fonds de tiroir des thésards sans postes": on récupère des gens ayant normalement une formation correcte, à un âge plus avancé qu'un étudiant ayant un master (ça fera ça de moins en années à lui payer pour la retraite... j'en sais quelque chose...), qui seront peut-être plus dociles que d'autres (le syndrome de l'imposteur est facile à avoir quand on entre par une autre porte que la principale), qui ne pleurnicheront pas trop sur leurs salaires (du moins s'ils visaient un poste dans le supérieur: le salaire d'un maître de conférence n'est pas le rêve...).ar_angar a écrit:D'un autre côté, il y a des concours réservé aux docteurs (on peut partir du prioncipoe qu'ils connaissent bien le sujet, non ?), mais... 15 places sur la France entière, avec 600 inscrits. de la même façon, les sujets sont très particuliers, et il faut savoir qu'en général (en particulier dans les sciences), on est spécialiste d'une partie d'une matière assez étroite (un mécanicien ne fera pas forcément de l'optique, un chimiste ne fera que peu de physique...), donc de là à dire qu'ils sont tous nuls, je mettrait un peu des pincettes (il y en a, je ne le cache pas, je tempère juste !)
Il y a aussi le troisième concours, qui embauche des personnes ayant un certain nombre d'années d'exercice dans le privé: le chômage et les conditions d'exercice en entreprise pas toujours géniales permet de récupérer des personnes compétentes, a priori dociles aussi (pour faire ce choix, il faut avoir de solides raisons). Par contre, il y a récupération d'années d'ancienneté, du coup je ne sais pas si c'est très "rentable".
Mais, ne rêvez pas: quand la vague haute des "enfants des enfants du baby boom" sera passée, que pensez-vous qu'il adviendra des PE recrutés? Je fais les paris: nous allons voir rapidement (on va dire dans 5 ans maximum) ressurgir un statut proche de celui qu'avaient les PEGC...
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- Spoiler:
- MathadorEmpereur
3 ans maximum, non cumulables avec les reprises d'ancienneté classiques du décret de 1951, donc je ne m'inquiète pas pour la rentabilité.Kimberlite a écrit:Par contre, il y a récupération d'années d'ancienneté, du coup je ne sais pas si c'est très "rentable".
Comparé à la situation actuelle où l'on envoie potentiellement au lycée des certifiés recrutés par nécessité de service et où l'on crée des compléments de service à qui mieux mieux, il ne me semble pas ridicule de recréer un corps d'enseignants bivalents dans les collèges.Kimberlite a écrit:Mais, ne rêvez pas: quand la vague haute des "enfants des enfants du baby boom" sera passée, que pensez-vous qu'il adviendra des PE recrutés? Je fais les paris: nous allons voir rapidement (on va dire dans 5 ans maximum) ressurgir un statut proche de celui qu'avaient les PEGC...
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- gauvain31Empereur
On peut très bien faciliter encore plus les mutations des PE vers les collèges : un vivier de PEGC peut très vite se reconstituer. Un vrai retour dans le passé: cela me rappellera mes débuts dans un petit collège du Gers où pas mal de mes collègues étaient PEGC
- pseudo-intelloSage
Celadon a écrit:Avec le même nombre d'années d'études, c'est un peu normal qu'ils soient payés de la même façon, non ?
C'est compliqué. Si je simplifie beaucoup, ça donne quelque chose comme "salaire vs retraite". Certains ont préféré rester instits moins payés et se barrer à 55 ans.
Comme je les comprends.
- VicomteDeValmontGrand sage
pseudo-intello a écrit:Celadon a écrit:Avec le même nombre d'années d'études, c'est un peu normal qu'ils soient payés de la même façon, non ?
C'est compliqué. Si je simplifie beaucoup, ça donne quelque chose contre "salaire vs retraite". Certains ont préféré rester instits moins payés et se barrer à 55 ans.
Comme je les comprends.
D'autant plus que les instits étaient logés.
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- gauvain31Empereur
VicomteDeValmont a écrit:pseudo-intello a écrit:Celadon a écrit:Avec le même nombre d'années d'études, c'est un peu normal qu'ils soient payés de la même façon, non ?
C'est compliqué. Si je simplifie beaucoup, ça donne quelque chose contre "salaire vs retraite". Certains ont préféré rester instits moins payés et se barrer à 55 ans.
Comme je les comprends.
D'autant plus que les instits étaient logés.
Et encore bien payés dans les années 80
- BoubouleDoyen
Mathador a écrit:3 ans maximum, non cumulables avec les reprises d'ancienneté classiques du décret de 1951, donc je ne m'inquiète pas pour la rentabilité.Kimberlite a écrit:Par contre, il y a récupération d'années d'ancienneté, du coup je ne sais pas si c'est très "rentable".Comparé à la situation actuelle où l'on envoie potentiellement au lycée des certifiés recrutés par nécessité de service et où l'on crée des compléments de service à qui mieux mieux, il ne me semble pas ridicule de recréer un corps d'enseignants bivalents dans les collèges.Kimberlite a écrit:Mais, ne rêvez pas: quand la vague haute des "enfants des enfants du baby boom" sera passée, que pensez-vous qu'il adviendra des PE recrutés? Je fais les paris: nous allons voir rapidement (on va dire dans 5 ans maximum) ressurgir un statut proche de celui qu'avaient les PEGC...
Au lycée, j'ai un cas qui est parti pour enseigner SNT, NSI, PC, enseignement commun dans sa totalité, ça fait physique-chimie-informatique-SVT, je n'arrive même pas à compter la polyvalence ;-)
- PoupoutchModérateur
L'agrégation externe speciale a surtout été créée dans la logique de revalorisation du diplôme de doctorat (en gros, pour créer une différence entre un prof titulaire d'un Master et un prof titulaire du doctorat). En termes d'épreuves, elle est à peine moins exigeante que l'externe normale (en tous cas en lettres, j'ai testé les deux) et se différencie uniquement par une épreuve orale fondée sur les recherches du candidat (dont je crois avoir déjà dit tout le bien que j'en pensais ailleurs). En termes d'entrée dans la carrière, elle permet surtout la reprise de 2 à 4 années d'ancienneté (reprise de 2 ans du doctorat, plus 2 années éventuelles pour les doctorants ayant été ATER).Lefteris a écrit:C'est un cas un peu particulier. Il ne s'agit pas de recruter massivement des agrégés dans un contexte d'économies, mais de tendre une perche à des gens spécialisés -trop pour les exigences de l'agrégation, ayant comme tu le dis planché sur un domaine plus étroit - qui peuvent être utiles dans leur domaine.ar_angar a écrit:D'un autre côté, il y a des concours réservé aux docteurs (on peut partir du prioncipoe qu'ils connaissent bien le sujet, non ?), mais... 15 places sur la France entière, avec 600 inscrits. de la même façon, les sujets sont très particuliers, et il faut savoir qu'en général (en particulier dans les sciences), on est spécialiste d'une partie d'une matière assez étroite (un mécanicien ne fera pas forcément de l'optique, un chimisye ne fera que peu de physique...), donc de là à dire qu'ils sont tous nuls, je mettrait un peu des pincettes (il y en a, je ne le cache pas, je tempère juste !)
Mais dans le cas des capes, concours généralistes de la discipline, il est flagrant que le niveau est catastrophique. Deux cas se présentent : les matières littéraires, désormais méprisées et délaissées (précisément pour ne pas "finir prof") où le niveau est en chute libre, de la fac aux concours, hormis quelques passionnés (qu'on ne retrouve d'ailleurs pas toujours enseignants). Les matières scientifiques, qui ne subissent pas le même opprobre, continuent d'êtres recherchées dans le supérieur et conservent un certain niveau, mais les étudiants détournent la tête quand on leur parle d'enseignement. Donc les meilleurs font autre chose. La crise du recrutement, déjà terrible et pourtant à ses débuts, montre clairement ces tendances.
En gros donc, je pense qu'elle a été créée surtout pour contenter les syndicats. De fait, je ne crois pas qu'elle racle beaucoup de fonds de tiroirs de docteurs en mal de poste : en lettres, la plupart des universités exigent pour une inscription en thèse d'avoir déjà un concours. En sciences, c'est peut être moins systématique mais il y a plus de débouchés intéressants après un doctorat. De fait, cela permet surtout de faire croire aux docteurs échoués dans le secondaire qu'on considère leur statut, et ce, à moindres frais.
Bon, je ne crache pas totalement dans la soupe : j'ai obtenu cette agreg, gagné un échelon dans la bataille, ça met du beurre dans les épinards. Ceci étant, je ne pense pas qu'elle ait jamais été vue comme un moyen d'attirer dans le secondaire des profs plus cultivés (si tant est qu'on soit plus cultivé en général après un doctorat, ce qui reste discutable) ; je partage plutôt l'analyse qui consiste à dire qu'avoir des jeunes plutôt moyens est une aubaine pour l'EN, car ces profs réfléchissent moins et se contentent de fonctionner en bons fonctionnaires. A ce titre j'avais été frappée, non pas du niveau en lettres de mes camarades d'ESPE, mais de leur manque de réflexion sur L'EN en général et de recul à la fois sur le discours des formateurs ou sur les politiques à l'œuvre (sachant que j'ai fait L'ESPE l'année de la réforme du collège dont les formateurs se faisaient allègrement les VRP... Je crois que nous étions 2 sur 14 à être critiques à ce sujet).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- LefterisEsprit sacré
Voilà, le déclassement matériel a aussi été un déclassement intellectuel, et nous assistons à ce qui a été maintes fois dénoncé, y compris sur ce même forum : le professeur est de moins en moins un cadre de conception, dominant sa discipline, mais un technicien, un fonctionnaire d'exécution. Il est passé en catégorie B de fait, non seulement sur sa fiche de paie, sur sa retraite bientôt, mais dans sa tête également. D'ailleurs, les grands problèmes dans les Espé, ce sont les tableaux de séquences, le formalisme, le minutage, tout le travail de clerc de notaire,chronophage et inutile. Et ce qui révulse ses aînés (le côté "animateur" en général) passe beaucoup mieux.Poupoutch a écrit:je partage plutôt l'analyse qui consiste à dire qu'avoir des jeunes plutôt moyens est une aubaine pour l'EN, car ces profs réfléchissent moins et se contentent de fonctionner en bons fonctionnaires.
Et, pour voir pas mal de stagiaires (j'en ai eu, je me déplace à l'Espé, et j'en défends) on peut constater que cela correspond presque exactement à la chute brutale, vertigineuse des candidats, il y a 8-9 ans. Bien pire que quand j'y étais , et pourtant je n'étais pas tendre, ayant derrière moi plus de vingt ans de vie active et une certaine imperméabilité au charlatanisme IUFM. Mais de nombreux stagiaires s'offusquaient des lubies. Et c'est donc en grande partie liée au niveau disciplinaire : ils n'arrivent pas à situer leur travail, ne se positionnent que par rapport aux injonctions administratives, ont peu de recul sur leur travail et ses finalités. On le voit quand on les défend, que le ciel leur tombe sur la tête, que la non-titularisation pointe son nez : tout tourne autour de notions technicistes, d'histoires de virgules, de savoir s'ils ont bien obéi au tuteur (hélas souvent déclencheur des problèmes). Je ne parle pas de la connaissance du système de la fonction publique, ni de la conscience politique et syndicale...
A ce titre j'avais été frappée, non pas du niveau en lettres de mes camarades d'ESPE, mais de leur manque de réflexion sur L'EN en général et de recul à la fois sur le discours des formateurs ou sur les politiques à l'œuvre (sachant que j'ai fait L'ESPE l'année de la réforme du collège dont les formateurs se faisaient allègrement les VRP... Je crois que nous étions 2 sur 14 à être critiques à ce sujet).
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- PoupoutchModérateur
Lefteris a écrit:Je ne parle pas de la connaissance du système de la fonction publique, ni de la conscience politique et syndicale...
Là encore, je suis bien d'accord. Je trouve d'ailleurs cela dramatique et d'autant plus que je constate depuis en gros 2012 une grosse, une énorme dépolitisation des jeunes, que ce soit chez les étudiants (j'ai commencé à enseigner en fac en 2008 et y ai été jusqu'en 2015,c'etaitbassez flagrant à quel point les mobilisations ne prenaient plus et à quel point les étudiants mêmes se désintéressaient de la politique) ou chez les élèves (mes élèves ne font même plus la différence entre droite et gauche et sont au degré zéro de la conscience politique. Mes camarades d'ESPE et les jeunes collègues, dans l'ensemble, sont Ignorants du fonctionnement de l'institution, et ne s'y intéressent pas. Par ailleurs, il y a le rejet des syndicats, dont on a de plus en plus souvent une vision consumériste. Si on ajoute à cela le discours "grève = prise d'otages" qui fonctionne à plein, on a une génération de gens qui, à de rares exceptions près, ne ruera pas dans les brancards. On fait tout pour que les gens ne se forgent plus de conscience politique précisément pour arriver à ce résultat.
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