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Analyse du film Soleil Vert Empty Analyse du film Soleil Vert

par cannelle21 Mer 4 Fév 2015 - 13:12
Après les vacances je vais commencer un chapitre centré autour de textes de science-fiction. J'aimerais beaucoup travailler sur Soleil Vert en HDA en détaillant l'analyse du générique et la séquence de la mort de Sol.
Bref, auriez-vous des pistes d'étude sur le film de façon générale, des idées, des conseils de bibliographie ?
Merci

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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
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par Tine523 Mar 10 Fév 2015 - 10:07
Je me permets de faire remonter, car je trouve ton projet très intéressant.
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par cannelle21 Mar 10 Fév 2015 - 12:01
Si je parviens à étudier le film, je te le dirai. Je vais me concentrer dessus pendant les vacances.

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par malaszka Dim 1 Mar 2015 - 4:16
Bonjour
J'ai travaillé sur le générique et peux t'envoyer mes fichiers sur ton mail perso car la taille est trop lourde pour poster sur le forum
anna
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par Handsome Devil Dim 1 Mar 2015 - 6:05
Le film est inspiré d'un roman de Harry Harrison intitulé Make room! Make room!.
Si lire le roman entier n'est pas possible, une version courte a été publiée sous le titre Roommates, elle-même disponible en français (titre Compagnons de chambre) dans le recueil Histoires de l'an 2000 (collection La Grande Anthologie de la Science-Fiction, Le Livre de Poche 1985).

Pour info, le même recueil contient également la nouvelle Rollerball Murder (William Harrison), adaptée au cinéma sous le titre Rollerball.
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par cannelle21 Sam 25 Avr 2015 - 11:22
Petit bilan de mon côté : l'analyse du film a super bien fonctionné avec eux. Du coup j'envisage de créer un chapitre l'année prochaine autour de la dystopie comme annonciatrice des dérives de notre société.
Je travaillerai sur un corpus de textes :
- Ravage, de Barjavel
- La route, de Cormac Mc Carthy

Si vous avez d'autres idées.

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par JPhMM Sam 25 Avr 2015 - 11:41
"Soleil vert" par Dominique Gonzalez-Foerster


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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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par ycombe Sam 25 Avr 2015 - 11:49
cannelle21 a écrit:Petit bilan de mon côté : l'analyse du film a super bien fonctionné avec eux. Du coup j'envisage de créer un chapitre l'année prochaine autour de la dystopie comme annonciatrice des dérives de notre société.
Je travaillerai sur un corpus de textes :
- Ravage, de Barjavel
- La route, de Cormac Mc Carthy

Si vous avez d'autres idées.
Nous autres de Zamiatine
https://infokiosques.net/spip.php?article347

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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".

Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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par cannelle21 Sam 25 Avr 2015 - 11:53
Merci Ycombe.
Jphmm : je me suis servie de cette vidéo pour l'analyse, mais aussi de cette conférence très intéressante :



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par JPhMM Sam 25 Avr 2015 - 11:56
Merci Cannelle. Very Happy

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par JPhMM Sam 25 Avr 2015 - 11:58
Le Passeur ?

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par thrasybule Sam 25 Avr 2015 - 12:08
JB Thoret c'est le top! N'oublions pas qu'il a échappé de peu au massacre de Charlie Hebdo, puisqu'il était en retard.
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par cannelle21 Sam 25 Avr 2015 - 12:42
thrasybule a écrit:JB Thoret c'est le top! N'oublions pas qu'il a échappé de peu au massacre de Charlie Hebdo, puisqu'il était en retard.

J'ai découvert en farfouillant sur Internet. Il est passionnant. Pour expliquer que, dans les films, la catastrophe est souvent une punition contre une Amérique corrompue, il fait le lien avec le début des Dents de la mer.

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par V.Marchais Mar 17 Oct 2017 - 3:50
Je fais remonter ce fil, car j'ai deux 3e cette année, je termine mon chapitre sur SF et dystopie, je souhaite ouvrir sur le cinéma, mais je n'ai pas envie de faire deux fois Gattaca. Après quelques recherches, j'ai finalement fixé mon choix sur Soleil Vert.
Je vais préparer cette étude pendant les vacances.
Je remercie JPh et Cannelle pour leurs vidéos.
J'ai trouvé peu de ressources en dehors de cela. (Il y a bien ceci : http://www.dvdclassik.com/critique/soleil-vert-fleischer mais c'est un peu léger.) Rien sur un film pareil ?
Merci par avance à tous ceux qui pourront me fournir un peu de matière.
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par JPhMM Mar 17 Oct 2017 - 6:22
http://lefrance.ntic.fr/fiches/Soleilvert.pdf
http://www.cinema-histoire-pessac.org/wp-content/uploads/2012/12/Quand-lavenir-nest-plus-radieux1.pdf
http://crdp.ac-bordeaux.fr/edd/academie/energie/Soleil-Vert-exploitation-pedagogique.pdf

Bonnes lectures.

Very Happy

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par V.Marchais Mar 17 Oct 2017 - 10:08
Oh ! Super ! Merci, Jph !
lemigou
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par lemigou Mar 17 Oct 2017 - 10:16
J'ai lu le livre dont est adapté le film. Je pensais pouvoir faire une comparaison entre les deux, mais,  à la vérité, j'ai trouvé le roman vraiment pas fameux... le film est bien meilleur... et j'ai finalement abandonné mon projet de séquence sur "soleil vert"... de toute manière, je n'ai pas de 3èmes cette année. Mais le projet me tourne vraiment dans la tête, car ce film est vraiment passionnant ; il est possible d'aborder des sujets variés (statut de la femme ; écologie ; société de consommation ; intrigue policière, euthanasie etc...). Richard Fleischer est vraiment un grand réalisateur.
Dans un autre genre, j'adorais travailler sur Les Vikings quand j'avais des 5èmes...
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par V.Marchais Mar 17 Oct 2017 - 10:22
Oui, ce film est vraiment une réussite, et j'ai envie de changer de Gattaca.
L'enthousiasme de Cannelle me conforte dans mon choix.
Je pourrai vous faire un retour quand j'aurai mené mon étude.
Thalie
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par Thalie Mar 17 Oct 2017 - 11:53
Cela me donne très envie de le voir. Guillaume qui adore la SF va être ravi.
carofifi
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par carofifi Mar 17 Oct 2017 - 12:35
Pour ma part je fais cette année pour la première fois Gattaca et j'en suis ravie, c'est un film très riche qui passionne les élèves.
Mais Soleil vert me fait très envie d'après ce que je lis ici!
Nadejda
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par Nadejda Mar 17 Oct 2017 - 12:59
Je pense aussi tenter Soleil vert l'an prochain. Cette année ce sera Blade Runner (l'original) bisous
floisa
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par floisa Mar 17 Oct 2017 - 13:05
La question de la mémoire est aussi centrale dans Soleil vert, je trouve.
Les archivistes, l'impossibilité de transmettre la mémoire: la compréhension de ce qui a été perdu ne sa fait que par les sens (scène de repas muette en musique) et bien sûr scène de la mort du vieux.
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par cannelle21 Mar 17 Oct 2017 - 22:42
Je peux t'envoyer mon cours sur le générique du film (il faudra me redonner ton adresse mail). C'est un diaporama un peu lourd.

Sinon, en attendant, les notes à partir de la conférence de Thoret (j'aime beaucoup ce que dit cet homme).
Edit : je viens de voir que j'avais mis le lien vers la conférence. C'est toujours plus agréable à regarder.



Soleil  vert

Prise de notes à partir d’une conférence de Thoret sur le film



Le titre français est une traduction un peu bizarre du titre original « Soylent Green ».
– La contraction de graine de soja en quelque sorte.
– On l'a traduit en soleil vert, mais il n'y a pas du tout de soleil.
– Soleil très bizarre, très pollué, très verdâtre.

Film qui incarne une ligne du cinéma américain des années 70 : incarne le cinéma d'anticipation (qui n’a rien à voir avec le cinéma de science-fiction.
– Fonctionne sur la base d’une prospective.
– Que se passerait-il s'il y avait un problème de surpopulation, s'il y avait un problème de crise alimentaire ?
– D'autres films s'inscrivent dans cette ligne : L’âge de cristal, de Michael Anderson ; Le survivant, de Boris Sagal ; THX 1138, de George Lucas.

Il y a eu entre 68 et 75 beaucoup de films qui étaient des films catastrophistes, qui ont imaginé l’avenir de la planète et en l’occurrence des Etats-Unis suite à des catastrophes écologiques, financières, atomiques… Et ont donc travaillé la question de la dystopie.
– Le premier de cette période, qui aura beaucoup de succès, c’est La planète des singes, de Franklin J. Schaffner, aussi avec Charlton Heston.
- Charlton Heston devient celui qui sauve l’Amérique : il a été Ben Hur, il a été Moïse.

Film réalisé en 1972, qui sort en 1973 :
- Réalisé par un cinéaste, qu’en France on connaît sans connaître : Richard Fleischer.
- Né en 1916 et quand le nouvel Hollywood arrive, il a déjà une longue carrière derrière lui
- Peu connu car archétype du cinéaste à tout faire dans le cinéma d’Hollywood. Il est passé par à peu près tous les genres. Il a fait beaucoup de films connus mais on n’a pas forcément le réflexe de se dire que c’est un film de Fleischer. : Vingt mille lieues sous les mers, Les Vikings, Les complices de la dernière chance, L’étrangleur de Boston.
- Sorte de mise en scène toujours élégante et très précise.
- Il meurt en 2006 et fait des films moins intéressants sur la fin de sa carrière.

Les deux acteurs principaux
- Au départ la MGM n’est pas convaincue par le thème du livre, du roman : la surpopulation.
- Au départ il s’agit en effet d’un roman de Harry Harrison écrit en 1966 : titre « Make room » en anglais, c’est-à-dire, faites de la place. Et effectivement le film pose la question de la place, du rapport entre l’individu et l’espace.
- Entre 1966 et 1972, deux évènements : Le choc pétrolier et la prise de conscience aux EU d’un péril écologique : donc un film qui prend totalement l’air du temps.
- Film inquiet qui saisit cette espèce d’humeur de l’Amérique à l’époque qui, d’un seul coup, se préoccupe de la question écologique, des ressources naturelles… Très bon thermomètre de l’état d’esprit de l’Amérique à l’époque.

- Le film va être tourné avec Charlton HHeston et Edward J Robinson :
• Pour Robinson, ce sera son dernier film.
• Son 101e film
• Joue le rôle de Sol, le vieillard bibliothécaire
• Il était malade pendant le tournage : chose qui nourrit le film
• Charton était le seul sur le tournage à savoir que Robinson était malade
• Dernier film de ce monstre absolu

L’ensemble du film est tendu vers la révélation finale
- OR, pendant la fameuse séquence du foyer (avec la mort de Sol) on a un gros plan sur les lèvres de Robinson qui dit « Soylent green is people »
- Si l’on n’est pas attentif, on attend la toute fin du film pour avoir la révélation mais elle nous est faite une demi-heure avant.
- Évidemment ce n’est pas traduit mais il y a un plan sur les lèvres de Robinson : à ce moment Charlton Heston a l’information et nous spectateurs, si nous sommes attentifs, nous devrions l’avoir aussi.
Il y a donc deux façons de voir le film : soit on attend jusqu’à la fin cette fameuse découverte dans l’entreprise ou alors on le sait dès la fin de la première heure.
- Scandale du film : toute la société est fondée sur du cannibalisme industriel.

Un film d’anticipation
- Genre qui fait le lien entre ce qu’on pourrait appeler le cinéma de la contre-culture (type Le Lauréat) et le cinéma conservateur.
- D’un côté la catastrophe a toujours dans le cinéma américain une fonction réactionnaire : au fond, alors que l’Amérique a été fragilisée par les mouvements, la libération des mœurs… L’Amérique se lézarde, s’atomise, se fracture… La bonne façon de la ressouder c’est de lui balancer un déluge, un péril atomique…
- D'ailleurs, dans ces films catastrophes on se rend compte que c’est souvent les vieux qui s’en sortent parce qu’ils sont encore fidèles à des valeurs classiques américaines.
- Ce qui est assez drôle c’est de se dire que souvent ce qui déclenche la catastrophe, ce sont souvent des gens issus de la contre-culture : dans Les dents de la mer, tout commence avec un groupe de jeunes hippies autour d’un feu de camp en train de boire, de fumer…le requin c’est celui qui a reniflé qu’il y avait quelque chose de pourri à l’intérieur de l’Amérique et vient le manger.
- Il faut purger l’Amérique et revenir à des choses plus fondamentales.
- La catastrophe sert à punir : idée que l’Amérique se fait d’elle-même / Ceux qui prévalent à la fin ce sont ceux qui sont virils, qui ont du courage, qui n’ont pas peur de se lancer dans les flammes… réaffirme les valeurs classiques de l’héroïsme américain.

DONC DIMENSION CONSERVATRICE DES FILMS CATASTROPHES


Le cinéma d’anticipation tel que Soleil vert l’incarne, se situe dans l’entre deux
- A la fois, il y a une catastrophe, enfin, il y a eu une catastrophe, puisqu’on est dans un cinéma post-catastrophe : dans Soleil vert, la catastrophe a déjà eu lieu (Pas comme dans La tour infernale où l'on se demande qui va survivre) : on démarre dans une Amérique nouvelle, qui a un nouveau système de règlement, un nouveau système politique parce qu’il y a eu une catastrophe.
- Tous les gens qui vont tenter, dans le film de comprendre ce qui se passe, sont des gens qui vont à chaque fois retourner à la source, à l’origine.
- La société nouvelle que l’on nous présente est totalitaire (les riches vivent dans des tours avec beaucoup d’espace / les pauvres sont parqués comme du bétail dans les rues et les cages d’escalier avec la séquence des pelleteuses // Richard Fleischer dira aussi que c’est pour faire remonter le souvenir des camps (d’ailleurs beaucoup d’allusion dans le film aux camps)))...

Ces sociétés post-catastrophe sont fondées sur :
- Un : un régime totalitaire
- Mais aussi sur l’idée d’une origine, d’un évènement mythique qui a fait que l’on en est arrivé là. Les personnages vont repartir à la source de la mythologie de cette nouvelle société : savoir si l’évènement mythique fondateur est vrai… donc une société qui postule l’amnésie de l’Histoire. Le savoir est banni. D’ailleurs la chose la plus précieuse dans soleil vert, c’est le livre.
- Le livre c’est ce par quoi on va comprendre ce qui se passe, l’évènement historique que la corporation Soylent veut évidemment biffer.
- Ce sont donc des films, qui mettent en jeu l’origine : il faut retourner à l’origine de cette société là pour comprendre ce qui se passe.
- A chaque fois, dans ces films, on retombe sur la réalité de la Nature : dans THX – 1138 : mythe mensonger sur lequel est fondée la société, selon l’idée que la nature a été dévastée donc tout le monde vit sous terre. Un homme enquête, Robert Duval et se rend compte qu’en fait la Terre va très bien.
- Dans L’âge de cristal : société où le pacte est simple : à l’âge de 30 ans, on doit mourir, c’est une façon de résoudre le problème de la surpopulation. Un jour, il y en a un qui refuse parce qu’il est amoureux, donc part à la recherche de l’évènement fondateur de cette société-là et se rend compte que la nature existe, est luxuriante.
- Dans certains films catastrophe, la nature est là pour punir, purifier (Tour infernale). Ici la nature permet de montrer ce qui est refoulé. La nature c’est tout ce que la société totalitaire refoule. Parce que la nature c’est l’espace alors qu’il n’y en a plus, c’est l’idée que c’est incontrôlable alors que ce sont des sociétés qui veulent tout contrôler, c’est l'idée d’une jouissance que l’on n’arrive absolument pas à maîtriser (obsession de l’équilibre).

- Dans ces films, la nature est utilisée de façon antithétique :
• Ou bien sert à réaffirmer une espèce d’ordre divin, providentiel et un peu archaïque.
• Ou alors elle devient le signe de ce que l’on refoule, parce que la nature est au fond le berceau de la contre-culture. Dans Silent Running, on est dans l’espace, il n’y a plus de vie sur terre car il n’y a plus de végétation. On maintient dans des serres artificielles dans l’espace des coins de végétation. Un personnage est chargé de maintenir tout cela en vie et ce personnage a tous les stigmates du hippie : cheveux longs, écoute Johannes Baez. Il incarne le gardien de la nature.

Après 72 avec Phantom of paradise, Taxi driver, … nouvel Hollywood désenchanté, mélancolique :
- Le cinéma catastrophe commence en pleine période nixonnienne comme un retour de bâton.
- Film où le citoyen se retransforme en justicier : vigilante movie : mouvement réactionnaire qu’il y a eu dans le cinéma américain de l’époque.

Le choix de Charlton Heston :
- Aujourd’hui mort mais image de gros *** président de la NRA.
- C’est celui qui dans La soif du mal lutte contre la corruption incarnée par Wells.
- A été Ben Hur.
- A incarné une forme de virilité mais à un moment où la virilité n’était plus possible.
- C’est le dernier rempart d’une Amérique qui se rend compte que l’Amérique ce n’est plus possible.
- Conservateur car incarne forme de héros un peu massif et un peu fort / mais incarne aussi le doute.
- Ce n’est pas pour rien qu’il joue dans autant de films liés à l’avenir de l’Amérique. Le dernier survivant c’est lui.
- Ne veut pas survivre en faisant abstraction de l’horreur. Il révèle aux autres ce qui est arrivé tout en tentant de conserver une forme de rectitude / Rectitude morale absolue comme dans la Soif du mal.
- Incarne une forme de morale américaine.


La fin on emmène Charlton Heston : « Dites la vérité »
- // L’invasion des profanateurs : pendant la guerre froide, histoire d’une petite ville qui un jour est victime d'un drôle de phénomène : le médecin reçoit des gens qui lui disent « mon père n’est pas mon père, mon grand-père n’est pas mon grand-père ». C’est l’idée que finalement celui que je connais est à la fois le même et radicalement un autre. Chaque personne de la petite communauté est remplacée par une réplique identique, par des extra-terrestres. La seule façon de ne pas être remplacée par son double est de ne pas dormir : on est en vie tant que l’on ne dort pas. C’est une belle métaphore de la veille : il ne faut jamais s’endormir devant l’état du monde. Il faut toujours être la sentinelle. La sentinelle, c’est celle qui ne dort pas. C’est l’un des films matrices du cinéma américain. Lorsque les producteurs voient cette première version du film, ils trouvent que cela met beaucoup trop de temps avant que l’histoire démarre. Ils ont eu l’idée de faire un prologue : le film s’ouvre avec le personnage principal qui a l’air totalement halluciné sur une autoroute de Californie. Il marche à contre-sens et tente d’arrêter les voitures en disant « You’re next ». Il est interrogé dans un commissariat de police et on lui demande ce qui lui arrive. Il révèle qu’il s’est passé quelque chose de terrible et l’histoire débute sous la forme d’un gigantesque flash-back. Don Siegel ne voulait pas cela, il voulait que son film débute comme une espèce de Soap opera, de façon totalement ordinaire : comme une petite série télé anodine avec des personnages pas intéressants, une caricature de l’american way of life… peu à peu gangrénée par ce scénario-là. Les producteurs ont préféré que le film commence de façon un peu violente pour que même les séquences un peu ordinaires soient frappées d’une inquiétude
- Dans Soleil vert, Fleischer ne juge pas le chef de la police, Hatchers. Certains personnages sont évidemment négatifs : le gouverneur, le tueur à gage… eux se taillent la part négative.
- En revanche, Hatcher, le détective, pas vraiment. C’est quelqu’un qui a à la fois totalement conscience de ce qui se passe et en même temps il sait qu’il ne peut pas faire autrement. Il n’a pas le courage de Charlton Heston d’une certaine façon. Il incarne un peu le lâche qui est en nous : on est tous beaucoup plus comme lui que comme Charlton Heston. Fleischer ne le juge pas (Charlton Heston lui dit « cette fois la montre, je ne pourrai pas te la réparer » : on n’est pas à la même heure, on n’est pas sur la même longueur d’onde ?)

Une des raisons pour lesquelles Soleil vert tient aussi bien la route :
- Ce n’est pas un film qui fonde sa nouveauté sur des effets spéciaux ou les trucages
- Il nous fait croire immédiatement au monde qu’on est en train de montrer.
- Il y a très peu de trucages : deux trois map-painting, c’est-à-dire des décors qui sont peints (dans séquence au début où l’homme de main s’introduit chez Simonson, on sent que l’arrière-plan avec les canaux est dessiné)
- Les films de la période qui ont joué sur les effets spéciaux ont beaucoup moins bien vieilli.

Dans le film il y a une opposition très franche entre deux Amériques :
- Ça vient de Metropolis
- Une Amérique qui a accès à des choses : beau dans la mise en scène de Fleischer. Lorsque la première fois Joseph Cotton apparaît (qui joue le rôle de Simonson) avec son mobilier, c’est le sentiment d’un individu perdu dans un espace trop grand / Alors qu’à chaque fois qu’il va filmer les gens du peuple, il joue l’effet inverse, cage d’escalier, l’église… C’est la désertification d’un côté, on pourrait dire, et l’entassement de l’autre.
- Il s’amuse également à nous raconter deux rapports à la nature : on le voit bien avec  le gouverneur Santini qui est dans la bulle, du dernier arbre qui reste : on se rend compte que la nature ce n’est pas quelque chose qui fait vivre… c’est comme une sorte de décor, un objet luxueux, c’est pour son plaisir des yeux / Cela n’a rien à voir avec la dimension vitale du peuple, en l’occurrence, le plancton des océans (parce que c’est l’une des raisons pour lesquelles on fabrique du Soleil vert) : un des mensonges sur lesquels la société est fondée c’est qu’il n’y a plus de plancton
- Le film joue en permanence sur les oppositions entre les deux castes : les riches / les pauvres
- Fleischer arrive à redonner à des choses extrêmement triviales et basiques, simples, une espèce de rareté : pièce de bœuf, tomate
- Notre situation sur l’échelle sociale ne va pas de pair avec une forme d’intelligence morale : ces gens-là ont beaucoup d’argent, habitent des appartements somptueux et se comportent comme des machos moyenâgeux… effets de contraste qu’il y a dans le film.

Question du film catastrophe dans le cinéma américain
- On aura pu voir Roller Ball : fonctionne sur le même principe. Un jour, un personnage veut enquêter sur le monde dans lequel il vit. Le héros n’est plus celui qui veut conquérir un territoire / une femme… le héros c’est celui qui veut savoir, qui a soif de connaissance. Avant il y a ceux qui tirent et ceux qui pensent.
- Le cinéma classique a toujours valorisé l’action avec des personnages physiques et viriles par rapport à celui plus psychologisant, qui réfléchit.
- Ici, Charton Heston à la fin se prend une dérouillée : celui qui est héroïque est celui qui part à la recherche du savoir, qui, sous ses apparences de héros classiques américain, a un nouveau désir : apprendre des choses.

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Analyse du film Soleil Vert Empty Re: Analyse du film Soleil Vert

par V.Marchais Mer 18 Oct 2017 - 11:35
Whaouh ! super, Cannelle, merci beaucoup.
Oui, je veux bien pour le générique, je ne doute pas que ce soit intéressant. Cela m'avancera, merci.

J'ai vu que la vidéo est toujours sur le fil : c'est au programme de mes vacances. Merci pour les notes.
Virginie0
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Analyse du film Soleil Vert Empty Je suis interessée virginie.schadler@free.fr

par Virginie0 Dim 17 Mar 2019 - 7:41
malaszka a écrit:Bonjour
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