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- KimberliteExpert
Tu parles de groupe... évidemment si un groupe fait front, il est dangereux de s'y attaquer frontalement.pogonophile a écrit:C'est peut-être ce qu'il va se passer effectivement, mais pour le moment on ne voit rien venir.
Tout enseignant confronté à un groupe un peu compliqué apprend très vite qu'une menace qu'on ne peut pas exécuter, c'est pire que rien, et que sanctionner au petit bonheur la chance, c'est créer de l'arbitraire, du sentiment d'injustice, et se rendre la tâche encore plus difficile. Chez les adultes ça marche de la même façon...
Sanctionner quelques "meneurs", ce serait le meilleur moyen de souffler sur les braises et de susciter une désobéissance massive (solidarité avec les victimes, Gandhi, etc.)
Mais le passé (et le présent) nous montre bien qu'il existe des façons de casser les oppositions et casser les gens.
J'ai vu des manœuvres assez basses pour l'application de la réforme des collèges (je ne parle pas de manœuvres contre des désobéissances mais contre la simple manifestation d'une opposition ou le fait de ne pas vouloir appliquer des injonctions "dans l'esprit de la tendance à la mode", mais qui ne rentraient pas dans le cadre réel de la loi).
Ceux qui sont les premiers à faire les frais dans ces situations sont les personnes un peu marginales ou pas encore intégrées à l'équipe, plus faciles à impressionner, et à embêter sans qu'il n'y ait solidarité des autres. Ensuite on s'appuie sur ceux qui vont dans le bon sens pour faire pression sur les autres, on embrouille, on menace de façon voilée, on ment aussi parfois...
N'empêche, je trouve bien rigolo qu'on parle d'obligation de suivre le programme quand, pendant des années, nous avons subit le discours de certains inspecteurs qui expliquaient la bouche en cœur que, non, ce n'était pas grave de ne pas terminer le programme, mais qu'il fallait suivre la dernière mode pédagogique...
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- ar_angarNiveau 9
Kimberlite a écrit:pogonophile a écrit:Tu parles de groupe... évidemment si un groupe fait front, il est dangereux de s'y attaquer frontalement.Lagomorphe a écrit:C'est peut-être ce qu'il va se passer effectivement, mais pour le moment on ne voit rien venir.
Tout enseignant confronté à un groupe un peu compliqué apprend très vite qu'une menace qu'on ne peut pas exécuter, c'est pire que rien, et que sanctionner au petit bonheur la chance, c'est créer de l'arbitraire, du sentiment d'injustice, et se rendre la tâche encore plus difficile. Chez les adultes ça marche de la même façon...
Sanctionner quelques "meneurs", ce serait le meilleur moyen de souffler sur les braises et de susciter une désobéissance massive (solidarité avec les victimes, Gandhi, etc.)
Mais le passé (et le présent) nous montre bien qu'il existe des façons de casser les oppositions et casser les gens.
J'ai vu des manœuvres assez basses pour l'application de la réforme des collèges (je ne parle pas de manœuvres contre des désobéissances mais contre la simple manifestation d'une opposition ou le fait de ne pas vouloir appliquer des injonctions "dans l'esprit de la tendance à la mode", mais qui ne rentraient pas dans le cadre réel de la loi).
Ceux qui sont les premiers à faire les frais dans ces situations sont les personnes un peu marginales ou pas encore intégrées à l'équipe, plus faciles à impressionner, et à embêter sans qu'il n'y ait solidarité des autres. Ensuite on s'appuie sur ceux qui vont dans le bon sens pour faire pression sur les autres, on embrouille, on menace de façon voilée, on ment aussi parfois...
N'empêche, je trouve bien rigolo qu'on parle d'obligation de suivre le programme quand, pendant des années, nous avons subit le discours de certains inspecteurs qui expliquaient la bouche en cœur que, non, ce n'était pas grave de ne pas terminer le programme, mais qu'il fallait suivre la dernière mode pédagogique...
K
vécu l'année dernière (en gros, on m'a reproché de le suivre) et cette année, il aurait fallu que je ne fasse pas le programme pour une partie des élèves, parcequ'ils n'ont pas le niveau....
Ce qui me gêne le plus, personnelement, c'est la dichotomie entre les textes, écrits, et le discours, oral, voire les non dits, mais il faut appliquer quand même sinon ca ira mal pour toi. Et là où cela devient assez nocif, c'est qu'on te reproche quelque chose, mais que ce n'est pas dit, donc c'est de ta faute, de toute façon.
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C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- User17095Érudit
Kimberlite a écrit:Tu parles de groupe... évidemment si un groupe fait front, il est dangereux de s'y attaquer frontalement.
Mais le passé (et le présent) nous montre bien qu'il existe des façons de casser les oppositions et casser les gens.
J'ai vu des manœuvres assez basses pour l'application de la réforme des collèges (je ne parle pas de manœuvres contre des désobéissances mais contre la simple manifestation d'une opposition ou le fait de ne pas vouloir appliquer des injonctions "dans l'esprit de la tendance à la mode", mais qui ne rentraient pas dans le cadre réel de la loi).
Ceux qui sont les premiers à faire les frais dans ces situations sont les personnes un peu marginales ou pas encore intégrées à l'équipe, plus faciles à impressionner, et à embêter sans qu'il n'y ait solidarité des autres. Ensuite on s'appuie sur ceux qui vont dans le bon sens pour faire pression sur les autres, on embrouille, on menace de façon voilée, on ment aussi parfois...
N'empêche, je trouve bien rigolo qu'on parle d'obligation de suivre le programme quand, pendant des années, nous avons subit le discours de certains inspecteurs qui expliquaient la bouche en cœur que, non, ce n'était pas grave de ne pas terminer le programme, mais qu'il fallait suivre la dernière mode pédagogique..
Pourrais-tu être plus précise ? Tu es très allusive, et je ne saisis pas : de quelles manoeuvres parles-tu, de quelles modes pédagogiques..?
- RendashBon génie
Étonnamment, ceux qui sont confrontés auxdites manœuvres et auxdites modes ont bien saisi, eux.
Mais s'il faut être plus précis, allons-y : la mode du travail de groupe (pour les élèves comme pour nous), la mode de l'approche par compétences, la mode des escape games, etc. Rien de tout ça ne figure dans les textes ; pourtant, la pression est forte à certains endroits pour plier les enseignants à ces lubies. Et la nouvelle mouture de la grille d'évaluation des professeurs va complètement dans ce sens : ce sont ces lubies qui sont évaluées, bien plus que la maîtrise disciplinaire et la capacité à mettre les élèves au boulot, qui me semblent pourtant ressortir bien plus au cœur de notre métier.
, derechef.
Mais s'il faut être plus précis, allons-y : la mode du travail de groupe (pour les élèves comme pour nous), la mode de l'approche par compétences, la mode des escape games, etc. Rien de tout ça ne figure dans les textes ; pourtant, la pression est forte à certains endroits pour plier les enseignants à ces lubies. Et la nouvelle mouture de la grille d'évaluation des professeurs va complètement dans ce sens : ce sont ces lubies qui sont évaluées, bien plus que la maîtrise disciplinaire et la capacité à mettre les élèves au boulot, qui me semblent pourtant ressortir bien plus au cœur de notre métier.
K. a écrit:Ceux qui sont les premiers à faire les frais dans ces situations sont les personnes un peu marginales ou pas encore intégrées à l'équipe, plus faciles à impressionner, et à embêter sans qu'il n'y ait solidarité des autres. Ensuite on s'appuie sur ceux qui vont dans le bon sens pour faire pression sur les autres, on embrouille, on menace de façon voilée, on ment aussi parfois...
K. a écrit:N'empêche, je trouve bien rigolo qu'on parle d'obligation de suivre le programme quand, pendant des années, nous avons subit le discours de certains inspecteurs qui expliquaient la bouche en cœur que, non, ce n'était pas grave de ne pas terminer le programme, mais qu'il fallait suivre la dernière mode pédagogique...
, derechef.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- JacqGuide spirituel
Nos inspecteurs peuvent nous dire que l'on peut quitter notre emploi, notre vocation, c'est facile pour eux, ils l'ont déjà fait pour devenir de simples vassaux du pouvoir en place, de façon à le jour UN défendre une réforme et le jour DEUX défendre l'inverse de cette réforme. Ils ont, le jour où ils ont choisi d'accepter cette fonction, choisi d'abdiquer toute notion d'honnêteté intellectuelle et de respect de l'intérêt des élèves au nom du respect de la parole de la hiérarchie dont ils ne sont plus modérézigmag17 a écrit:La nouvelle réforme en lycée professionnel réduit notre programme de Lettres-Histoire à la portion congrue. Il s'agira désormais de travailler avec les élèves sur un programme portant pour une grande partie sur l"Histoire des Compagnons" (entre autres), de leur faire fabriquer un "Chef-d'oeuvre" (on a hâte)... Nos élèves connaissent déjà de graves difficlutés et ont des lacunes abyssales en culture générale, et ces nouvelles orientations font frémir.
Ceci devant s'exercer dans des classes "mixtes" formées pour une part d' apprentis, pour une part d' élèves en formation initiale, avec toutes les difficultés supplémentaires que cela peut comporter (périodes de stage différentes voire pendant les vacances scolaires, statut des élèves différent, certains étant payés, d'autres pas ...)
Au cours d'une réunion, suite à nos interrogations, le CDE a déclaré en substance que nous étions, en tant que fonctionnaires, tenus d'appliquer les lois, point; que si cela ne nous convenait pas, on pouvait partir; que c'était déjà programmé, donc indiscutable sur le fond.
Sur le moment, ce sont des types d' arguments qui paraissent irréfutables. Quand on y réfléchit...
On demande à nos élèves d'exercer leur esprit critique. Qu'en est-il du nôtre? N'a-t-on pas le droit de critiquer une réforme qui nous mène droit dans le mur, d'en contester les termes, de s'interroger sur la mise en pratique de programmes trèèès discutables? Quelle est notre latitude en classe désormais? Qu'en est-il de notre liberté pédagogique? M'est venu à l'esprit que "être fonctionnaire" pouvait s'entendre sous Vichy aussi; j'exagère bien sûr, mais cela me met vraiment très mal à l'aise.
Et quitter le navire d'accord, mais quelles passerelles nous sont offertes pour nous permettre de trouver une autre voie? (car en l'état en effet, cela paraîtrait plus raisonnable, je n'ai pas passé un concours ni choisi ce métier pour devenir prof d'orthographe glorifiant l'apprentissage à tout crin).
J'aimerais avoir vos avir sur la question.
Pour les CDE, tous n'ont pas renoncé, mais je regrette que, groupés, par le biais de leur syndicat (mais existe--t-il dans l'intérêt des élèves ou dans l'intérêt unique de leur carrière et de leurs petites mutations en interne ?) ils ne soient pas une force (de poids pourtant) capable d'exprimer quelque chose en faveur des élèves. Mais non. Nous n'avons rien entendu de la part de ce syndicat de modéré
Non, on ne quitte pas le navire parce que justement on veut le défendre ! Ceux qui nous disent cela sont ceux qui ont déjà quitté le navire depuis longtemps, le laissant à la dérive tout en maintenant leurs petits postes, à eux, leurs petits droits, à eux, et tant pis pour les personnels, tant pis pour les programmes, tant pis pour les horaires, tant pis pour le niveau de formation, tant pis pour les élèves et les futurs citoyens. Ils préfèrent eux appliquer quitte à noyer ceux dont ils sont supposés défendre la cause, les élèves. Servir et ne pas protéger, voilà à quoi on pourrait les résumer.
Pour ton histoire de compagnonnage il n'est en aucun cas question de l'enseigner. Si vous avez entendu parler de cela cela confirme que l'on vous (nous) raconte n'importe quoi. De toute façon nous n'enseignerons plus rien puisque nous n'aurons plus d'heures disciplinaires, ou presque. Et puis les inspecteurs et les CDE n'ont qu'une consigne : lire les éléments de langage du gouvernement, ils sont malheureusement incapables d'autre chose.
zigmag17 a écrit:Sisyphe: la mixité des publics va être rendue possible dans notre lycée lors de la prochaine rentrée, dans un premier temps " à la marge" (mettons, un ou deux apprentis suivront des cours dans telle ou telle section), généralisée l'année prochaine (diminution des acceptations des inscriptions en GA pour la formation intiale, complément dans la même classe avec des apprentis de GA et /ou autres filières, 50/50 d'après ce que j'ai compris).
J'utilise le mot "obédience" très volontairement. Depuis les fondations de cette réforme, il nous est interdit de manifester quelque critique que ce soit, le mot d'ordre est "Taisez-vous et appliquez-la". Il ne me semblait pas jusqu'alors avoir ressenti autant de déni de notre parole d'enseignant. Je le dis d'autant plus facilement que j'ai muté cette année, et c'était le même discours dans mon précédent établissement. "Obéir", à voir; appliquer aveuglément, sans réflexion et sans discernement, des directives iniques qui vont dans le sens d'une paupérisation accentuée de la pensée chez nos élèves, alors là non.
Chez nous, les CDE relaient les discours officiels sans marquer aucune distance avec eux. Je m'insurge contre le fond et la forme.
Et je vais avoir beaucoup de mal à faire passer un programme basé sur la déculturation (je parle du programme de LP) et cela me pose vraiment un cas de conscience.
Vous n'aurez pas d'apprentis de GA, ou peut-être 1 car personne (aucune entreprise) n'en voudra, c'est aussi simple que cela. Durant quatre années ils ont tenté chez nous d'ouvrir une UFA GA, avec promesses de toutes les administrations publiques du département d'accueillir des apprentis ou alternants... quatre années pour rien : très peu de candidats / aucun de ceux qui avaient promis d'en prendre (même le rectorat) n'en prennent aucun et donc aucun des candidats n'a été retenu. C'est mort de chez mort déjà ! Ceux qui promettent cela (et vous disent que vous pouvez partir si vous n'êtes pas contents) sont en dehors de toute réalité et sont déjà partis, eux. Ils vivent dans un autre monde.
Pour ceux qui vous disent que vous pouvez quitter le métier si vous n'êtes pas contents. En quoi cet argument est-il un argument de raison ? C'est l'argument du faible. En réalité ils n'ont rien à répondre à vos objections, ils savent que ce que vous dites est vrai, ils n'ont que les éléments de langage creux du ministère à vous répondre et ces arguments sont tellement ineptes qu'ils ne répondent à rien. Ce sont eux, inspecteurs ou -certains- CDE qui vont vous dire qu'exclure un élève n'est pas une bonne chose (si tu ne veux pas travailler tu peux sortir) et qui en arrivent à cette minable extrémité : comme ils n'ont rien à dire, comme ils n'ont aucun argument, ils font appel à cet argument de pseudo autorité qui ne démontre qu'une chose : leur servilité minable face à une réforme qui n'a strictement aucun point positif (pourtant opposé déjà la réforme du bac pro trois ans, elle avait eu quelques aspects positifs, mais celle-ci n'a aucun effet positif, c'est une catastrophe à 100% pour nos élèves).
Il reste, outre l'obéissance à la loi, l'honnêteté intellectuelle. Et bien je préfère être enseignant, m'opposer, être sanctionné même, que d'être à la place de modéré depuis bien longtemps. Et pour filer la métaphore. Dans un navire modéré. Le problème est que nos commandants, dans un navire aussi couard et en perdition (sans jeu de mot avec les PERDIR) que celui de l'EN, ont déjà quitté le navire depuis longtemps pour occuper des postes à quai. Ils sont à l'abri. Nous avons le choix de les suivre et d'obéir, abandonner, ou de nous noyer avec les élèves. modéré
- User20159Esprit éclairé
Jacq a écrit:Il reste, outre l'obéissance à la loi, l'honnêteté intellectuelle. Et bien je préfère être enseignant, m'opposer, être sanctionné même, que d'être à la place de ces rats qui sont déjà à l'extérieur du navire depuis bien longtemps. Et pour filer la métaphore. Dans un navire les rats s'en vont les premiers mais le commandant en dernier. Le problème est que nos commandants, dans un navire aussi couard et en perdition (sans jeu de mot avec les PERDIR) que celui de l'EN, ont déjà quitté le navire depuis longtemps pour occuper des postes à quai. Ils sont à l'abri. Nous avons le choix de les suivre et d'obéir, abandonner, ou de nous noyer avec les élèves. Je préfère me noyer avec mes élèves modéré
Et pour revenir sur les manœuvres et modes pédagogiques que l'on tente de nous imposer, je ne nous trouve pas si mal barrés, on est tout de même un certain nombre à faire de la résistance passive...il faudrait nous mettre un IPR ou un PERDIR dans chaque salle : impossible
- RendashBon génie
Ha@_x a écrit:il faudrait nous mettre un IPR ou un PERDIR dans chaque salle : impossible
Et puis, ils risqueraient de croiser des élèves
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User20159Esprit éclairé
Rendash a écrit:Et puis, ils risqueraient de croiser des élèves
Tout à fait, quoique dans les beaux quartiers ça passe encore, mais chez les pue la sueur....
- zigmag17Guide spirituel
Jacq: c'est vrai que j'ai peut-être été prompte à prendre pour argent comptant ce que l'on nous a dit (v.le cas des GA, je n'ai pas eu la repartie; mes collègues non plus d'ailleurs).
En attendant, les heures perdues dans nos enseignements seront perdues, et même un fort degré de désobéissance civile ne peut rien contre ça. C'est affligeant, et rageant.
En attendant, les heures perdues dans nos enseignements seront perdues, et même un fort degré de désobéissance civile ne peut rien contre ça. C'est affligeant, et rageant.
- MathadorEmpereur
Ha@_x a écrit:Rendash a écrit:Et puis, ils risqueraient de croiser des élèves
Tout à fait, quoique dans les beaux quartiers ça passe encore, mais chez les pue la sueur....
…ils se retrouveraient effectivement en PLS.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CathEnchanteur
Entièrement d'accord avec Jacq (mais si, compagnons et compagnonnage à bien été rajouté au programme, entre février et avril...)
- JacqGuide spirituel
Ha@_x a écrit:Jacq a écrit:Il reste, outre l'obéissance à la loi, l'honnêteté intellectuelle. Et bien je préfère être enseignant, m'opposer, être sanctionné même, que d'être à la place de ces rats qui sont déjà à l'extérieur du navire depuis bien longtemps. Et pour filer la métaphore. Dans un navire les rats s'en vont les premiers mais le commandant en dernier. Le problème est que nos commandants, dans un navire aussi couard et en perdition (sans jeu de mot avec les PERDIR) que celui de l'EN, ont déjà quitté le navire depuis longtemps pour occuper des postes à quai. Ils sont à l'abri. Nous avons le choix de les suivre et d'obéir, abandonner, ou de nous noyer avec les élèves. Je préfère me noyer avec mes élèves que de me compromettre avec modéré
Et pour revenir sur les manœuvres et modes pédagogiques que l'on tente de nous imposer, je ne nous trouve pas si mal barrés, on est tout de même un certain nombre à faire de la résistance passive...il faudrait nous mettre un IPR ou un PERDIR dans chaque salle : impossible
Nous sommes perdants car j'ai déjà en tête la réforme prochaine, que vont défendre les mêmes. Ceux qui nous disent que la réduction des heures disciplinaires est géniale, que la co-animation est géniale, que le chef-d'œuvre est génial, que l'AP "pour tous" en classe entière est génial, vont devoir constater dans quelques années ce qu'ils savent déjà... à savoir que c'est nul et inapplicable. A la prochaine réforme ces heures seront supprimées sans retour des heures disciplinaires. Et là les PERDIR et les IPR/IEN/IA vont venir défendre la nouvelle réforme. En gros, on est morts. C'est pas grave, tous ces gens ont toujours leur emploi et sont rémunérés fort justement modéré et non pas en fonction de leur capacité à défendre l'intérêt de nos élèves.
zigmag17 a écrit:Jacq: c'est vrai que j'ai peut-être été prompte à prendre pour argent comptant ce que l'on nous a dit (v.le cas des GA, je n'ai pas eu la repartie; mes collègues non plus d'ailleurs).
En attendant, les heures perdues dans nos enseignements seront perdues, et même un fort degré de désobéissance civile ne peut rien contre ça. C'est affligeant, et rageant.
Vous n'aurez personne, ou presque, en alternance, c'est un fait. Cet argument n'est là que pour prétendre que vous n'allez pas perdre autant d'heures que l'on vous l'indique. Vous n'aurez personne et pas d'heures. Vos heures seront perdues.
A chaque réforme, pertes d'heures, baisse du niveau.... a chaque fois c'est soutenu ou par l'absence de prise de parole des PERDIR ou de nos inspecteurs. Alors qu'ils viennent me dire un jour qu'il faut que je change de travail. Non, je vais crever sur place, sans retraite, noyé avec mes élèves... mais comme ils obéissent, eux, ils auront la conscience sauve.... sauf que la conscience est personnelle, elle n'a aucun rapport avec la reconnaissance du ministère (il suffit de constater qui est à la tête de l'EN actuellement).
Moi (titre personnel) j'aime bien mon CDE. Je lui fais confiance, c'est une personne excellente. Mais où en est-il ? A-t-il réellement compris ce qu'impliquait la réforme pour nos élèves ? Pour nos postes (puisque le seul objectif de la réforme est celui des postes) ? Merde, si tous les CDE pouvaient se bouger le cul et contester la réforme catastrophique pour nos élèves, nous n'en serions pas là ! J'oppose à l'obéissance la vocation, le fait que la majorité d'entre eux est supposée défendre l'intérêt des élèves. Mais MER-DE, ils sont où ? Je parle des PERDIR car j'ai encore un peu d'espoir en leur vocation, je ne parle pas des inspecteurs, car comme vous le constatez, modéré Cela fait longtemps que j'ai fait mon deuil concernant la moindre once intégrité de leur part. Et même lorsqu'ils s'opposent, ce n'est que dans une discussion privée. Pour le reste ils protègent leurs petites fesses et pas du tout l'intérêt de nos élèves. modéré Ce n'est plus leur cas.
- JacqGuide spirituel
Cath a écrit:Entièrement d'accord avec Jacq (mais si, compagnons et compagnonnage à bien été rajouté au programme, entre février et avril...)
Les programmes sont tellement flous (c'était trop fatiguant de faire quelque chose de concret en si peu de temps et pour si peu d'heures) que l'on peut en faire ce que l'on veut. Si nous regardons, il n'y a plus de programme. Merci Blanquer de nous envoyer dans cette galère ! Il s'en tape. Donc on vire cela. On en discutait ce jour justement avec les collègues lors de la manif du 1er.
- zigmag17Guide spirituel
Les programmes sont surtout d'une indigence remarquable.
J'ai constaté une chose: on dirait des copies d'élèves qui doivent rendre tant de lignes et écrivent "fin" à la fin, c'est écrit tellement gros que ça fait mal aux yeux mais le contrat -noircir trois pages pour faire sérieux?- est rempli.
J'ai aussi appris un nouveau mot: "infox", écrit tel quel dans les nouveaux "programmes" de français. Jamais entendu parler jusque là. Lacune de ma part ou novlangue Educ' Nat'? (à ce propos, à toutes fins utiles, sur France-Inter ce soir une émission était consacrée au fallacieux "bonheur" au travail dans l'entreprise, on aurait pu s'y joindre sans problème, c'était édifiant et la novlangue justement critiquée comme il se doit).
J'ai constaté une chose: on dirait des copies d'élèves qui doivent rendre tant de lignes et écrivent "fin" à la fin, c'est écrit tellement gros que ça fait mal aux yeux mais le contrat -noircir trois pages pour faire sérieux?- est rempli.
J'ai aussi appris un nouveau mot: "infox", écrit tel quel dans les nouveaux "programmes" de français. Jamais entendu parler jusque là. Lacune de ma part ou novlangue Educ' Nat'? (à ce propos, à toutes fins utiles, sur France-Inter ce soir une émission était consacrée au fallacieux "bonheur" au travail dans l'entreprise, on aurait pu s'y joindre sans problème, c'était édifiant et la novlangue justement critiquée comme il se doit).
- zigmag17Guide spirituel
Trouvé "infox"; je disais encore "fake news", pas bien!
- JacqGuide spirituel
Ils n'ont en réalité (lettres-histoire) aucun programme. On leur a juste demandé de simuler de nouveaux programmes pour justifier les baisses horaires en prétextant de nouveaux programmes. Nous n'avons qu'un recyclage minable des programmes actuels (cela me rappelle l'EMC balancée par Peillon-NVB en LP mais basé sur le programme du LG). Nous ne savons même pas comment seront évalués les élèves sauf que, même si pas malhonnêteté ils n'ont pas osé l'annoncer, le BEP sera supprimé et que de fait les lettres histoire n'auront plus aucun intérêt en terminale. Ils comptaient supprimer ces heures mais ils ne sont pas allés jusque-là, pour l'instant... mais cela sera dans la prochaine réforme.
Il y a ici un inspecteur ou un CDE qui est capable de défendre la réforme ou de justifier le fait qu'il ferme son moule à dents ? Comment rester bouche cousue lorsque l'on accepte que des élèves de CAP passent de 4h semaine (en moyenne) à deux heures en lettres histoire ? On est une personne honnête ou quelqu'un qui fait carrière.
Ceux qui devraient démissionner ce ne sont pas les enseignants, ce sont les PERDIR et les inspecteurs....
Il y a ici un inspecteur ou un CDE qui est capable de défendre la réforme ou de justifier le fait qu'il ferme son moule à dents ? Comment rester bouche cousue lorsque l'on accepte que des élèves de CAP passent de 4h semaine (en moyenne) à deux heures en lettres histoire ? On est une personne honnête ou quelqu'un qui fait carrière.
Ceux qui devraient démissionner ce ne sont pas les enseignants, ce sont les PERDIR et les inspecteurs....
- RendashBon génie
zigmag17 a écrit:Trouvé "infox"; je disais encore "fake news", pas bien!
Espèce de réac', va
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- KimberliteExpert
Quand on connaît un peut l'histoire et le fonctionnement du compagnonnage, il est bien dérisoire que l'on détourne ce mot pour l'utiliser à n'importe quoi... le monde du compagnonnage est-il au courant de cette histoire? Il serait intéressant de faire tribune commune avec eux dans les médias pour dénoncer la supercherie!
Quand je parlais des modes pédagogiques, je faisais référence à des trucs comme l'évaluation par compétences (non obligatoire dans la réforme des collèges si ce n'est en fin de cycle), les EPI (ils sont dans le cadre de la réforme, mais sans obligation pour les enseignants), choses pour lesquelles on remarque de fortes pressions. C'est suivi par tout ce qui concerne les travaux de groupe et le numérique.
Certains trucs sont savamment à mon avis organisés pour mettre des pressions collectives: ok, il faut valider les compétences en fin de cycle, mais ceux qui valident vont faire pression pour qu'il y ait des évaluations par compétences les années précédentes du cycle 4 (et en plus se mettre d'accord sur ce qui est évalué... je vous raconte pas les heures passées à ces horcharteries). Les progression spiralaires obligent les enseignants à décider ensemble des progressions, aussi, de même que le regroupement des sciences en 6ème ne nous simplifie pas la vie (et évidemment on n'a pas d'heures de concertation, et d'ailleurs pas de temps prévu pour se rencontrer).
K
Quand je parlais des modes pédagogiques, je faisais référence à des trucs comme l'évaluation par compétences (non obligatoire dans la réforme des collèges si ce n'est en fin de cycle), les EPI (ils sont dans le cadre de la réforme, mais sans obligation pour les enseignants), choses pour lesquelles on remarque de fortes pressions. C'est suivi par tout ce qui concerne les travaux de groupe et le numérique.
Certains trucs sont savamment à mon avis organisés pour mettre des pressions collectives: ok, il faut valider les compétences en fin de cycle, mais ceux qui valident vont faire pression pour qu'il y ait des évaluations par compétences les années précédentes du cycle 4 (et en plus se mettre d'accord sur ce qui est évalué... je vous raconte pas les heures passées à ces horcharteries). Les progression spiralaires obligent les enseignants à décider ensemble des progressions, aussi, de même que le regroupement des sciences en 6ème ne nous simplifie pas la vie (et évidemment on n'a pas d'heures de concertation, et d'ailleurs pas de temps prévu pour se rencontrer).
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- User17095Érudit
@Jacq a écrit:Nos inspecteurs peuvent nous dire que l'on peut quitter notre emploi, notre vocation, c'est facile pour eux, ils l'ont déjà fait pour devenir de simples vassaux du pouvoir en place, de façon à le jour UN défendre une réforme et le jour DEUX défendre l'inverse de cette réforme. Ils ont, le jour où ils ont choisi d'accepter cette fonction, choisi d'abdiquer toute notion d'honnêteté intellectuelle et de respect de l'intérêt des élèves au nom du respect de la parole de la hiérarchie dont ils ne sont plus qu'un rouage servile.
(...)
Et puis les inspecteurs et les CDE n'ont qu'une consigne : lire les éléments de langage du gouvernement, ils sont malheureusement incapables d'autre chose.
(...)
Ceux qui devraient démissionner ce ne sont pas les enseignants, ce sont les PERDIR et les inspecteurs...
Rendash a écrit:Et puis, ils risqueraient de croiser des élèves
Ha@_x a écrit:Tout à fait, quoique dans les beaux quartiers ça passe encore, mais chez les pue la sueur....
Non mais franchement vous vous relisez ? Vous vous prenez pour qui, des héros du prolétariat aux poumons ruinés par la silicose ? Comment osez-vous parler de métiers comme ça, vous ne tiendriez pas une semaine ?
C'est du même niveau que tous les ahuris qui parlent de feignasses de profs gauchistes sur les commentaires du Figaro, honteux, minable, ignorant et malveillant.
- HélipsProphète
Sujet verrouillé. Insulter des professions entières, ça ne va pas être possible.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
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