Classez-vous vos copies quand vous les rendez ?

Je classe les copies par ordre alphabétique pour des raisons purement pratiques de renseignement des notes sur Pronote. Je trouve que le système d'annoncer à haute voix les notes (ou de rendre les copies par ordre croissant-décroissant de notes) peut être humiliant pour certains élèves. D'ailleurs, certains retournent leur copie dès que je leur remets, avant même de consulter leur propre note, afin de s'assurer que les camarades ne la voit pas.
En revanche, je calcule moyenne, médiane, Q1 et Q3, écart-type, je les énonce en même temps que la distribution des copies (je suis en lycée et du coup, on retravaille ces notions à chaque fois) et je les indique sur le corrigé mis en ligne sur Pronote.
Je ne laisse pas un élève distribuer les copies à ses camarades, ceux qui veulent partager leur note la partagent, mais ce n'est pas à moi de décider. Une note est le résultat d'un travail personnel et doit donc pouvoir rester personnelle.

scot69 a écrit:Vécu en Term, en philo. Le prof rend les notes de la pire à la meilleure en les annonçant au fur et à mesure.

Les notes montent et arrivent à la moyenne, je suis donc rassuré. Puis ça monte à 12 13 et je n'ai toujours pas ma copie.

Meilleure note: 13 et il lui reste une copie dans les mains. La mienne. Tout content, je me dis que j'ai une super note. Et là, il annonce: j'ai gardé le pire pour la fin, cette copie est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire et contient tout les défauts possibles et imaginables qu'on peut trouver...

Il a donc décrit toutes mes nombreuses erreurs avant de me rendre mon 3/20!  Bel ascenseur émotionnel!

C'est purement du sadisme, non ?

scot69 a écrit:Vécu en Term, en philo. Le prof rend les notes de la pire à la meilleure en les annonçant au fur et à mesure.

Les notes montent et arrivent à la moyenne, je suis donc rassuré. Puis ça monte à 12 13 et je n'ai toujours pas ma copie.

Meilleure note: 13 et il lui reste une copie dans les mains. La mienne. Tout content, je me dis que j'ai une super note. Et là, il annonce: j'ai gardé le pire pour la fin, cette copie est l'exemple même de ce qu'il ne faut pas faire et contient tout les défauts possibles et imaginables qu'on peut trouver...

Il a donc décrit toutes mes nombreuses erreurs avant de me rendre mon 3/20!  Bel ascenseur émotionnel!

Mon père a connu un truc un peu équivalent (je fais un copier-coller pour aller plus vite):
Le prof rend les notes de la pire à la meilleure en les annonçant au fur et à mesure.
Les notes montent et arrivent à la moyenne, ça monte à 12 13 (dont les habituels forts dans la matière) et 1/3 de la classe n'a toujours pas sa copie.
Il termine abruptement avec un:" les maths, je ne connais pas, donc zéro".

Je ne classe jamais les copies, je ne donne jamais les notes à voix haute. J'annonce généralement la moyenne de la classe et parfois la note la plus haute (jamais la note la plus basse). J'estime que les notes des élèves sont personnelles et je ne vois pas l'intérêt de classer les copies.

Lorsque j'étais en seconde, ma prof de physique-chimie rendait les copies en commençant par les meilleures copies. J'étais une mauvaise élève dans cette matière, non seulement parce que j'avais des difficultés dans les matières scientifiques mais aussi par manque d'intérêt. Le fait que ma prof rende les copies classées ne m'a absolument pas motivé à plus travailler, au contraire. Dans mon esprit d'ado rebelle de l'époque, je faisais sciemment le choix de rester dans ce rôle de "mauvaise élève" qui m'était attribué par ce classement des copies.

Je ne classe que les 5 meilleures copies (j'estime que c'est toujours gratifiant de voir son travail reconnu et encouragé) et je rends le reste dans le désordre. Je commente uniquement les réussites à voix haute.


Si je passe autant de temps à corriger et annoter précisément et rigoureusement une copie, ce n'est pas pour en rajouter une couche à l'oral.

Il m'arrive souvent que les meilleures copies soient rendues à la suite, car quand je commence à corriger un paquet de copies, je commence toujours par les meilleurs élèves et une fois le paquet terminé, quand j'y pense je mélange. Mais je n'y pense pas toujours !

Je ne classe jamais les copies. Si l'ordre du paquet change entre le moment où je ramasse les copies et le jour où je les rends, ce n'est que parce que, en corrigeant, je repère souvent les copies les plus courtes, que je me dépêche de corriger parce que ça va plus vite . Mais d'une façon générale, outre l'aspect humiliant qu'il y aurait à classer les copies et dire les notes à voix haute, ça me rajouterait un truc pénible à faire en plus de la correction et de la mise des notes sur pronote. Par contre, il m'arrive de rendre les copies en mettant en valeur les meilleures notes dans un commentaire général qui précède la correction.
Cela dit, je comprends bien l'utilité de calculer ou faire calculer les statistiques du contrôle quand on est prof de maths et qu'on veut retravailler ces notions.

Elève, j'ai connu ce système au collège et au lycée et bien qu'ayant de bonnes notes, je le trouvais particulièrement stressant. Un camarade a vécu une expérience similaire à celle de scot69. Les notes montent, montent, et il n'a toujours pas sa copie. C'était la dernière et il avait une note médiocre. A priori, c'était une erreur de classement et le professeur s'est excusé en disant qu'il avait dû l'oublier. Mais quelle déception pour mon camarade ! Pour ma part, je me souviens encore d'un devoir en allemand en première : les notes diminuent, on passe sous la moyenne, je pense que j'ai blêmi et tout à coup le prof me dit : " Ah, voilà votre copie, je l'avais oubliée". J'avais une très bonne note et je me suis toujours demandé s'il s'agissait vraiment d'une erreur ou si l'enseignant jouait de ce petit pouvoir...

Comme plusieurs d'entre vous, je classe mes copies par rangée pour éviter de perdre du temps à circuler entre les sacs.

clélia a écrit:ou si l'enseignant jouait de ce petit pouvoir...

A la première lecture j'ai cru lire "jouissait".
Mais je crois que c'est le bon terme pour les enseignants qui agissent tel que celui que tu décris, ou celui décrit par Scot.

Philomène87 a écrit:

clélia a écrit:ou si l'enseignant jouait de ce petit pouvoir...

A la première lecture j'ai cru lire "jouissait".

Honnêtement, les deux verbes me sont venus à l'esprit.

Je les classe géographiquement pour ne pas arpenter 15 fois la salle dans tous les sens.

Je ne les classe absolument pas, mais je rends rangée par rangée en passant à l'arrière du paquet les copies de la rangée où je ne suis pas.
J'ai moi aussi connu les système des copies classées. Ma professeur de français de 6e et 5e avait l'habitude de tenir les copies classées en éventail devant elle. Du coup, certaines de mes camarades barbouillaient la copie de fluo pour voir de loin où elles se situaient et faire retomber la pression...

Hélips a écrit:

Prezbo a écrit:
(Je classe par ordre alphabétique pour des raisons pratiques.)

Pareil.

Idem.

Mais j'insiste sur les très bonnes notes et je scanne souvent les excellentes copies (il y a eu deux 19/20 au bac blanc) que je mets sur pronote pour que certains se rendent compte que c'est possible d'avoir une super note sans que la copie soit pour autant exceptionnelle.
Chaque année on a en première ou terminale un/une élève par classe avec près de 19 ou 20 de moyenne générale. Quand cet élève n'a pas 20, je lui rend en disant "peut mieux faire "... Ça fait plaisir aux plus faibles qui se disent "ah mais il ne réussit pas toujours"  et ça amuse l'élève qui a 19/20...

Je ne classe pas, quelle horreur. Comme d'autres ici je range parfois par plan de classe (si j'ai le temps et pas la flemme) et il peut m'arriver de me contenter de les donner aux premiers de chaque rangée en disant "faites passer à Machin" (ça par exemple cette année je le fais avec mes 3e qui sont sympas et soudés, pas avec mes 5e qui ont une mentalité exécrable). Il peut m'arriver à la demande des élèves d'annoncer à voix haute quelle est la meilleure note et qui l'a (surtout si ce n'est pas une des têtes de classe habituelles, ça leur fait un petit moment de gloire) mais jamais la dernière. Je donne la moyenne si je l'ai (c'est-à-dire si j'ai déjà rentré les notes sur l'ENT).

Je ne les classe pas. Je donne oralement la meilleure et la moins bonne note, et la moyenne de classe, c'est tout.

Oui en fonction de la place de chaque élève dans la classe. Cela permet de rendre les copies très vite. Je le fais souvent avant l'arrivée des élèves, lors de la récréation, ... Et je mets les copies où la note et/ou l'évaluation par compétence est écrite pour que personne ne la voit. Jamais je ne prononce le chiffre!!!

Je ne donne jamais la moins bonne note à l'oral, je trouve ça super déprimant et sans intérêt pour la personne concernée, et je ne vois pas ce que ça apporte aux autres. Je félicite personnellement ceux qui ont bien performé/progressé, et encourage les autres.
Je rends souvent dans l'ordre alphabétique après saisie sur ENT.

Répétez-vous l'appréciation à voix haute lorsque vous rendez une copie ? Je le fais pour que tous les élèves puissent se faire une première idée des problèmes rencontrés, et surtout pour que les élèves qui n'ont pas réussi le devoir ne se fassent pas une fausse idée de l'appréciation écrite, qui pourrait leur sembler froide. Mais je me demande si l'effet n'est pas le même qu'une note énoncée à voix haute.

Je rends les copies sans classement en fin d'heure. Chacun doit travailler pour soi, pas par rapport aux autres. Les appréciations écrites suffisent pour progresser. Je ne veux pas annoncer les bonnes notes pour ne pas stigmatiser "les intellos" et je ne veux pas humilier les élèves travailleurs mais en difficulté.

Il y a quelques années je distribuais les copies de la note la plus basse à la plus haute mais cela dérangeait les élèves alors j'ai arrêté. Ensuite, je donnais seulement les notes à voix haute de ceux qui avaient au dessus de 10 mais ça ne leur plaisait toujours pas.

Maintenant, il y a quatre casiers au fond de la classe : A-G / H-M / N-S / T-Z / et les élèves vont directement récupérer leurs copies au début du cours. La copie est placée dans une enveloppe 24x32 à leur nom. La confidentialité est ainsi préservée. Ils me rendent les enveloppes à la fin du cours et on recommence.

Je suis aussi totalement contre le fait de rendre public les notes, c'est assez bizarre de donner des mots de passe et prendre de nombreuses précautions pour que les notes ne soient pas divulguées sur le net, mais pourtant les profs ont le droit de les annoncer à toute la classe. Quand je distribue les notes, je suis plutôt exigeant du côté de la confidentialité, quelque soit la note, j'ai horreur des élèves qui annoncent leur bonne note à tout le monde. J'averti les élèves sur ma façon de penser, et pour moi annoncer sa note à voix haute qu'elle soit très bonne ou très mauvaise, est un manque de respect. Les élèves sont malins et me disent que certains collègues annoncent les bonnes notes ou bien font un classement mais je dis simplement que c'est ma vision personnelle et j'ai des arguments pour défendre cette position, aucune classe n'a trouvé de contre-argument autre que : "il y a d'autres profs qui...".

tchanq' a écrit:Je n'ai pas de temps à perdre pour ça. Je rends les copies comme elles viennent.

Exactement

Pareil pour moi : quand j'ai fini un paquet de copies, je n'ai absolument pas envie d'y passer encore du temps pour les classer dans l'ordre

Et je ne vois pas l'intérêt pour les élèves (par contre, comme beaucoup ici, je vois très bien l'humiliation potentielle pour certains élèves).

Je ne classe pas les copies, c'est une perte de temps et un facteur de stress et d'humiliation pour les élèves qui ont raté, ce qui peut arriver à tout le monde. Tous autant que nous sommes, nous avons eu quelques bananes dans notre vie. Je rentre les notes sur Pronotes la veille dans l'après-midi, comme ça, les élèves connaissent déjà leur note avant que je les rende, ce qui permet d'atténuer le facteur d'excitation pour les uns, de curiosité pour les autres "T'as eu combien ?", possible générateur de bruit et de pagaille. Par ailleurs, une note est confidentielle, et c'est tant mieux. Je me souviens d'une période de ma vie où j'étais dernier en maths (ça a duré un trimestre, mais qui m'a marqué). Avec des 3 régulièrement, je ne savais plus où me fourrer ni où regarder quand j'entrais le matin dans la classe. Quand on a des mauvaises notes, on ne le fait pas exprès. On peut faire semblant de le faire exprès, par fierté, mais c'est tout. Bref, je ne dis jamais quelle est la plus mauvaise note, j'estime qu'on s'en fout, et que l'être humain est faire pour progresser. La meilleure, oui, ça fait bien plaisir à la personne concernée. A part ça, je rend carrément les copies retournées pour que le voisin ne voie pas ladite note. Surtout que savoir "se situer" par rapport aux autres élèves de la classe donne une vision de soi-même très, très relative, et ce qui m'intéresser, c'est que les élèves fassent des comparaisons avec leurs propres copies antérieures, pour réaliser leurs progrès. Voili voilou.

Personnellement, je distribue les copies dans le désordre après avoir donné la moyenne du paquet, la note la plus basse et la note la plus haute ; je ne donne surtout pas les notes à voix haute et fais parfois un commentaire laconique mais jamais humiliant (du type "très bien" ou "il y a encore des efforts à faire"). Comme beaucoup ici, je ne vois vraiment pas l'intérêt de classer les copies si ce n'est pour faire passer cinq mauvaises minutes à tout le monde.

J'ai subi le classement par notes en prépa (outre concours) et je n'y vois pas d'autre fonction que l'humiliation.

Je range mes paquets par ordre alphabétique, afin de faciliter le report des notes dans mon cahier à notes & la récupération des copies par les étudiants (je donne le paquet et c'est à eux de se trouver). Je dis à haute voix la moyenne, la note la plus haute, la plus basse (évidemment sans dire à qui elles appartiennent, on est pas là pour les attacher au pilori ou leur faire porter des chiens) et des remarques générales.