Page 1 sur 2 • 1, 2
- pamplemousses4Expert
Chers collègues,
Je me fais ici simplement l'écho d'échanges qui ont lieu par ailleurs sur des listes dédiées à l'enseignement de la philosophie, et auxquelles tout le monde sans doute ne participe pas. Les discussions y sont vives. Précisons que pour l'heure, il s'agit d'ébauches de programme.
Le 20 mars a eu lieu une audience au CSP au sujet des prochains programmes de philosophie en terminale, pour la rentrée 2020. MM Burbage et Guenancia pour le GEPP, Mme Ayada pour le CSP, entre autres, étaient présents, les organisations syndicales, et les 3 assoc principales de professeurs de philosophie également.
La lecture des différents compte-rendus est instructive :
- http://acireph.org/spip.php?article178&fbclid=IwAR2PhdV3Mb5xASZ2jtAmmRcFcXnQk3piJpI09MV8V5Jnd2hAjWReCrtYy10
- http://so.p.phi.blog.free.fr/index.php?pages/Le-programme-de-philosophie-%3A-la-proposition-du-groupe-d%E2%80%99experts-%28audience-au-CSP-du-20-mars-2019%29
Pas encore de mise à jour de l'APPEP.
Et le CR du snes en pièce jointe.
J'extrais quelques éléments :
Et quelques indications supplémentaires au sujet de la spécialité HLP, si elle est abandonnée en fin de 1e:
Quelques réactions déjà :
- Appel aux enseignants et aux intellectuels : défendons les programmes de philosophie
- https://www.change.org/p/philosophie-appel-contre-la-disparition-de-la-philosophie-comme-discipline-dans-le-secondaire-et-celle-du-travail-et-de-l-inconscient-des-programmes-de-terminale
Je me fais ici simplement l'écho d'échanges qui ont lieu par ailleurs sur des listes dédiées à l'enseignement de la philosophie, et auxquelles tout le monde sans doute ne participe pas. Les discussions y sont vives. Précisons que pour l'heure, il s'agit d'ébauches de programme.
Le 20 mars a eu lieu une audience au CSP au sujet des prochains programmes de philosophie en terminale, pour la rentrée 2020. MM Burbage et Guenancia pour le GEPP, Mme Ayada pour le CSP, entre autres, étaient présents, les organisations syndicales, et les 3 assoc principales de professeurs de philosophie également.
La lecture des différents compte-rendus est instructive :
- http://acireph.org/spip.php?article178&fbclid=IwAR2PhdV3Mb5xASZ2jtAmmRcFcXnQk3piJpI09MV8V5Jnd2hAjWReCrtYy10
- http://so.p.phi.blog.free.fr/index.php?pages/Le-programme-de-philosophie-%3A-la-proposition-du-groupe-d%E2%80%99experts-%28audience-au-CSP-du-20-mars-2019%29
Pas encore de mise à jour de l'APPEP.
Et le CR du snes en pièce jointe.
J'extrais quelques éléments :
CR Acireph a écrit:La structure du programme sera composée :
- d’un préambule, accompagné d’un « horizon pratique » définissant les objectifs de formation de l’enseignement de la philosophie : certains « gestes intellectuels » (le terme de compétence ayant été jugé trop clivant) attendus des élèves à la fin de l’année : examiner des idées et des connaissances, circonscrire, confronter les différents points de vue sur un problème avant d’y apporter une réponse appropriée, justifier, argumenter, mobiliser des connaissances)
- de domaines ou « perspectives de travail » qui remplaceront les actuels champs, et qui ne seront pas des notions : métaphysique, épistémologie, morale & politique, anthropologie.
Métaphysique
Le corps et l’esprit*
Le désir
L’existence et le temps
L’idée de Dieu
Épistémologie
Le langage
Raison et vérité*
Sciences* et expérience
La technique*
Morale et politique
La liberté*
L’État*, le droit, la société
La justice*
La responsabilité
Anthropologie
La nature et la culture*
L’art*
La religion*
L’histoire
Les notions « sciences et expérience » seront à aborder en lien avec l’étude d’un concept scientifique issu des sciences de la matière ou du vivant.
En voie technologie*, les 4 domaines sont les mêmes mais le nombre de notions est réduit.
Les repères sont conservés mais sont à prendre comme une liste indicative et non-exhaustive, qui conserve son caractère hybride (à la fois des distinctions logico-sémantiques et des éléments de doctrine).
Nouveaux repères : Passion/action, concept/image/métaphore, devoir/obligation/contrainte, donné/construit, exemple/preuve, principe/cause/fin, public/privé, question/problème, vrai/probable/incertain.
Un élargissement substantiel de la liste des auteurs nous est annoncé : Feuerbach, Engels, quelques femmes, de la philosophie orientale. « Mais on a confiance dans les professeurs pour qu’ils n’oublient pas les philosophes « majeurs » »…
Et quelques indications supplémentaires au sujet de la spécialité HLP, si elle est abandonnée en fin de 1e:
Sur la question des épreuves, il est précisé que dans la lettre de saisine il était demandé au CSP de réfléchir aux modalités d’évaluation. Le CSP adresse toutes ses propositions à la DGESCO. Le travail technique de définitions des épreuves est un travail de la DGESCO qui sollicite l’IG. Il y a donc une très faible visibilité sur cette question.
M. Burbage nous donne des éléments nouveaux sur l’épreuve de la spécialité HLP de fin de Première pour les élèves qui abandonneront cette spécialité : toutes les épreuves de spécialités en fin de Première auront une durée de 2 heures, ce qui était une demande des syndicats de proviseurs pour simplifier l’organisation de ces épreuves.
Pour HLP, sont envisagées 2 questions portant sur un texte relatif à l’un des thèmes de Première : une question d’interprétation (analyse et compréhension des enjeux), une question de réflexion (réponse étayée à une question posée par le texte). Chaque question sera fléchée littérature ou philosophie, en fonction du texte. Chaque question sur notée sur 10. Si l’IG avait été consultée, la durée de l’épreuve aurait été plus longue.
Quelques réactions déjà :
- Appel aux enseignants et aux intellectuels : défendons les programmes de philosophie
- https://www.change.org/p/philosophie-appel-contre-la-disparition-de-la-philosophie-comme-discipline-dans-le-secondaire-et-celle-du-travail-et-de-l-inconscient-des-programmes-de-terminale
- Fichiers joints
- RuthvenGuide spirituel
Celui de l'APPEP est disponible :
http://www.appep.net/mat/2019/03/190320_CR_CSP.pdf
http://www.appep.net/mat/2019/03/190320_CR_CSP.pdf
- EuthyphronNiveau 6
Eh bien , à ma grande surprise, je dois avouer que je le trouve très bien ce programme.
Manifestement il s'inscrit dans la continuité de l'actuel, c'est l'essentiel et ce n'était pas gagné. De plus, il en corrige les défauts évidents.
Manifestement il s'inscrit dans la continuité de l'actuel, c'est l'essentiel et ce n'était pas gagné. De plus, il en corrige les défauts évidents.
- GrypheMédiateur
Il y a un débat sur les réseaux sociaux concernant le fait que les thèmes du travail et de l'inconscient disparaissent de ce programme. Qu'en pensent les philosophes du forum ?
https://www.liberation.fr/checknews/2019/03/22/est-il-vrai-que-marx-et-freud-vont-disparaitre-du-programme-de-philo-au-lycee_1716754?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1553277957
CheckNews de Libération a écrit:
Pour l’instant, ces deux notions sont enseignées aux élèves de terminales des séries générales. Mais elles ne figurent pas dans la proposition du groupe d’experts chargé d’élaborer des projets de programmes (GEPP), présentée à l’oral aux associations des professeurs de philosophie, mercredi 20 mars.
Contacté par CheckNews, le ministère de l’Education nationale insiste sur le fait qu’il s’agit d’une proposition «provisoire au 20 mars» qui émane du groupe d’expert «et non du Conseil supérieur des programmes (CSP) qui a la possibilité de la modifier». Le GEPP doit présenter une version finale de cette proposition au CSP le 6 mai prochain.
https://www.liberation.fr/checknews/2019/03/22/est-il-vrai-que-marx-et-freud-vont-disparaitre-du-programme-de-philo-au-lycee_1716754?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1553277957
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- EuthyphronNiveau 6
Je pense pour ma part qu'on ne peut pas tout garder. Même raccourci, le programme reste très lourd. Le travail et l'inconscient ne me paraissent pas indispensables, même si évidemment cela fait des cours a priori intéressants qu'on aura du mal à recycler.
- lene75Prophète
Je trouve plutôt bien la suppression de l'inconscient. Celle du travail me gêne en revanche vraiment. Le programme est très lourd mais je ne suis pas sûre que les meilleurs choix aient été faits dans les suppressions / ajouts. Supprimer le travail mais ajouter l'idée de Dieu en plus de la religion, était-ce le meilleur choix à faire ?
Je suis par ailleurs très gênée par le fait que les différents champs deviennent exclusifs pour les sujets de bac, en particulier pour certaines notions comme le désir, corps et esprit ou encore le langage, qui ont je trouve été placées dans des champs étonnants.
Je suis par ailleurs très gênée par le fait que les différents champs deviennent exclusifs pour les sujets de bac, en particulier pour certaines notions comme le désir, corps et esprit ou encore le langage, qui ont je trouve été placées dans des champs étonnants.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- RuthvenGuide spirituel
Il y a encore beaucoup trop de notions (et en ST, c'est vraiment la catastrophe, il n'en faudrait que 4 ou 5 : Travail / Justice / Corps et esprit / Religion (par ex.)).
La détermination du champ de la notion ne me gêne pas en elle-même, mais c'est vrai que c'est bizarre de ranger le désir dans la métaphysique (à moins que les platoniciens aient pris le pouvoir) et le langage dans l'épistémologie.
La détermination du champ de la notion ne me gêne pas en elle-même, mais c'est vrai que c'est bizarre de ranger le désir dans la métaphysique (à moins que les platoniciens aient pris le pouvoir) et le langage dans l'épistémologie.
- AiônNiveau 8
Le regroupement des notions est bizarre et en grande partie arbitraire. Tant que l'on n'est pas forcé de l'adopter tout va bien. Dans les notions qui disparaissent c'est l'hécatombe, il n'y a pas que l'inconscient et le travail, il y a aussi le sujet, la conscience, et autrui. En un certain sens on peut dire qu'en l'état il n'y aurait plus explicitement de réflexion sur la subjectivité, ni la psychologie dans le programme, et cela est très problématique, je proteste. De toute manière, je me vois mal arrêter d'en parler dans mon cours quoi qu'il en soit. Tout comme je continuerai à donner Freud et Marx en oeuvres complètes, et beaucoup d'autres à ne pas le faire, on peut se rassurer. Le principe de programme par notions est très souple. Il nous autorise à sauver les notions qu'on veut. Le programme, même aseptisé, autorise pleinement à réfléchir à des questions comme "Le désir a-t-il un objet inconscient ?", ou "Le progrès historique a-t-il pour moteur la servitude au travail ?", et on peut continuer à l'infini avec n'importe quelle autre notion jugée indispensable que l'on couplera plus ou moins habilement à une notion encore au programme, au détour d'un problème mobilisé en cours. Quitte à enlever des notions j'aurais pourtant fait personnellement un tout autre choix. Il y a néanmoins des trucs pas mal. J'aime bien l'idée du concept scientifique et je ne suis pas hostile à l'idée de Dieu. Les nouveaux repères sont biens, et j'aime bien concept/image/métaphore. Je rejoins par contre l'idée que le programme de techno reste beaucoup trop lourd.
- EuthyphronNiveau 6
L'essentiel, c'est que le programme n'engage pas une philosophie officielle. Il me semble que ce danger est écarté, comme Aiôn vient d'en faire la preuve.
- lene75Prophète
Le programme de séries technos est effectivement d'une lourdeur totalement irréaliste.
Pour le reste, avec des sujets de bac annoncés plus déterminés, on risque de subir la pression du bac. On reste libre de traiter le programme comme on l'entend, ce qu'on fera au début, mais si nos élèves ne sont pas en mesure de traiter les sujets proposés au bac avec notre cours, on finira par céder. Autant essayer d'obtenir, tant que le programme est encore modifiable, de ne pas se retrouver dans cette situation inconfortable.
Pour le reste, avec des sujets de bac annoncés plus déterminés, on risque de subir la pression du bac. On reste libre de traiter le programme comme on l'entend, ce qu'on fera au début, mais si nos élèves ne sont pas en mesure de traiter les sujets proposés au bac avec notre cours, on finira par céder. Autant essayer d'obtenir, tant que le programme est encore modifiable, de ne pas se retrouver dans cette situation inconfortable.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- EuthyphronNiveau 6
Personnellement je ne serais pas contre une annonce officielle de ce qui est requis dans un travail de philosophie. Poser un problème, étudier différentes hypothèses de réponse en les confrontant, progresser vers une conclusion rationnellement démontrée, etc.
Cela me paraîtrait plus productif qu'une "plus grande détermination des sujets", et d'ailleurs je ne suis pas sûr de comprendre ce que concrètement cela veut dire. Je sais bien que cela peut sembler inutile (quel professeur oublie-t-il de dire qu'il faut poser un problème, etc.?), mais cela aurait un côté rassurant pour les élèves, et clairement normatif.
Cela me paraîtrait plus productif qu'une "plus grande détermination des sujets", et d'ailleurs je ne suis pas sûr de comprendre ce que concrètement cela veut dire. Je sais bien que cela peut sembler inutile (quel professeur oublie-t-il de dire qu'il faut poser un problème, etc.?), mais cela aurait un côté rassurant pour les élèves, et clairement normatif.
- AiônNiveau 8
Autant essayer d'obtenir, tant que le programme est encore modifiable, de ne pas se retrouver dans cette situation inconfortable.
Je suis d'accord pour penser qu'il faut se battre pour un meilleur équilibre. Je ne suis pas optimiste, mais je suis volontaire. Et pareil sur le programme de techno. L'occasion de l'alléger et de réformer l'évaluation pour leur donner plus de sens ne se représentera pas de sitôt.
Eutyphron a écrit:L'essentiel, c'est que le programme n'engage pas une philosophie officielle
Je dirais, en commençant à connaître un peu l'idéologie simpliste de ce gouvernement, que si ce programme n'engage pas une philosophie officielle, il engage néanmoins par ses omissions une certaine demande officielle d'écrasement de la singularité subjective et des impasses de chacun. Ce programme met volontairement dans l'ombre une foule de questions qui ont pour point commun de faire difficulté au joint de nos aspirations sociales et personnelles (autrui, bonheur, travail, subjectivité, inconscient...). Il fait comme s'il n'y avait pas d'aliénation ni de malaise dans notre culture, et comme s'il ne fallait pas les surmonter. Ce programme m'apparaît ainsi à l'image des maîtres qu'il sert, déconnecté des questions existentielles fondamentales, sourd, assez gris, terne et hautain, adepte des économies sabre au clair, pas novateur pour un sou ambiance retour à la mine du dix-neuvième siècle avec l'idée de Dieu comme lot de consolation. Mais certes, son nouveau programme de philosophie n'engage pas officiellement de philosophie officielle...
Et puis quitte à changer pourquoi pas de vraies nouveautés qui rencontreraient un peu l'époque : le virtuel, le réseau, l'identité, la sécurité, les ressources, le système... ? Au moins ça donnerait à penser aux professeurs. L'histoire des programmes montre qu'il n'a pas toujours été considéré comme malvenu d'essayer de tisser des ponts prudents entre la philosophies des classes de terminale et le débat public.
- Dame TartineNeoprof expérimenté
Je ne suis pas spécialiste et je n'enseigne pas la philo, en revanche je remarque qu'en philo comme en histoire-géo au lycée pro on a tendance à supprimer les thèmes qui pourraient devenir "gênants" pour cause d'exercice de l'esprit critique (travail en philo LG, chapitre sur les ouvriers en HG CAP, enjeu énergétique en seconde pro, etc...). C'est regrettable.
J'ai trouvé cet article intéressant sur Marianne :
"Alors que les nouveaux programmes de philosophie de terminale ont été communiqués aux professeurs, une jeune chercheuse lance une pétition contre la suppression de certains thèmes comme le travail et l'inconscient. Elle redoute la mise à mort de la pensée critique.
Dans la liste présentée par le Conseil supérieur des programmes (CSP) à l'Association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (APPEP) du nouveau programme de philosophie de terminale, le Travail, infrastructure collective ainsi que l'Inconscient, fondement même de la conscience humaine, disparaissent au profit d'une scolastique destinée à exploiter le sentiment de vide des jeunes, et d'une phénoménologie de l'ineffable (c'est-à-dire l'impensable) et de l'instant présent, toutes deux problématiques lorsqu'elle ne sont pas accompagnées d'une véritable pensée critique socio-politique...."
https://www.marianne.net/debattons/tribunes/petition-defendons-programme-philosophie-terminale
J'ai trouvé cet article intéressant sur Marianne :
"Alors que les nouveaux programmes de philosophie de terminale ont été communiqués aux professeurs, une jeune chercheuse lance une pétition contre la suppression de certains thèmes comme le travail et l'inconscient. Elle redoute la mise à mort de la pensée critique.
Dans la liste présentée par le Conseil supérieur des programmes (CSP) à l'Association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (APPEP) du nouveau programme de philosophie de terminale, le Travail, infrastructure collective ainsi que l'Inconscient, fondement même de la conscience humaine, disparaissent au profit d'une scolastique destinée à exploiter le sentiment de vide des jeunes, et d'une phénoménologie de l'ineffable (c'est-à-dire l'impensable) et de l'instant présent, toutes deux problématiques lorsqu'elle ne sont pas accompagnées d'une véritable pensée critique socio-politique...."
https://www.marianne.net/debattons/tribunes/petition-defendons-programme-philosophie-terminale
_________________
J'peux pas, j'ai piscine !
- AiônNiveau 8
Je soutiens le contenu de cette pétition. Et m'associe au triste constat concernant la perte de liberté pédagogique en HG et SES.
- EuthyphronNiveau 6
Franchement, dire qu'il y a des notions qui favorisent l'esprit critique et d'autres pas, cela ne me paraît pas convaincant.
La philosophie n'a pas pour rôle de dire aux élèves ce qu'ils doivent penser, que ce devoir penser s'exprime de façon "critique" ou non.
Autrement dit, en raccourci, la philosophie n'est pas une science humaine.
La philosophie n'a pas pour rôle de dire aux élèves ce qu'ils doivent penser, que ce devoir penser s'exprime de façon "critique" ou non.
Autrement dit, en raccourci, la philosophie n'est pas une science humaine.
- lene75Prophète
Il y a quand même des notions qui sont plus facilement connectables à la réalité par les élèves que d'autres. Le nouveau programme a un côté un peu plus "perché" que l'ancien, qui risque de nous achever aux yeux des élèves.
Pour l'inconscient, quand par inconscient on entend inconscient psychique, c'est très discutable. Nous sommes nombreux à considérer qu'il ne s'agit pas de philo et à nous réjouir de la suppression de cette notion pour cette raison. Et si par inconscient on entend autre chose, ça reste une notion assez mineure pas forcément prioritaire dans un programme d'initiation à la philo.
Pour l'inconscient, quand par inconscient on entend inconscient psychique, c'est très discutable. Nous sommes nombreux à considérer qu'il ne s'agit pas de philo et à nous réjouir de la suppression de cette notion pour cette raison. Et si par inconscient on entend autre chose, ça reste une notion assez mineure pas forcément prioritaire dans un programme d'initiation à la philo.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- AnaxagoreGuide spirituel
Quand j'y repense, je ne pense pas avoir vu autre chose en terminale que ce qui est dans ce programme. Et encore, pas tout.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- EuthyphronNiveau 6
Il me semble qu'il n'y a pas beaucoup de notions dont le rôle est absolument fondamental et reconnu par tous : la vérité, la liberté, peut-être aussi la justice, le langage, la morale. Ensuite on peut en trouver beaucoup qui méritent de figurer au programme, mais il faut bien faire un choix.
Je ne regretterai pas l'inconscient pour exactement les mêmes raisons que lene75, et pas non plus le travail que je l'avoue à ma grande honte, j'ai toujours traité en lien avec la technique. Mais je vois bien comment je pourrai éventuellement recycler mes cours sur ces notions, si d'aventure je le décide ainsi. Donc, je suis en partie rassuré, pour dire le vrai, car vraiment je m'attendais à bien pire.
Je ne regretterai pas l'inconscient pour exactement les mêmes raisons que lene75, et pas non plus le travail que je l'avoue à ma grande honte, j'ai toujours traité en lien avec la technique. Mais je vois bien comment je pourrai éventuellement recycler mes cours sur ces notions, si d'aventure je le décide ainsi. Donc, je suis en partie rassuré, pour dire le vrai, car vraiment je m'attendais à bien pire.
- SpenglerNiveau 1
Il faut refuser massivement et clairement toute cette réforme .
- AiônNiveau 8
lene75 a écrit:Pour l'inconscient, quand par inconscient on entend inconscient psychique, c'est très discutable. Nous sommes nombreux à considérer qu'il ne s'agit pas de philo et à nous réjouir de la suppression de cette notion pour cette raison.
Eutyphron a écrit:Je ne regretterai pas l'inconscient pour exactement les mêmes raisons que lene75
Je reviendrai sur le sentiment que "ce n'est pas de la philo", thèse que je ne pense pas que l'on puisse démontrer rigoureusement. Mais je ne vois surtout pas très bien, et la question est @Eutyphron, comment on peut concilier l'idée (a) "l'inconscient n'est pas de la philo" et (b) "dire qu'il y a des notions qui favorisent l'esprit critique et d'autres pas n'est pas convaincant". Soit une notion est constituée comme philosophique par le traitement que l'on en fait, et (a) devient dépourvu de sens, soit il y a des notions plus philosophiques et donc plus propices à l'analyse critique que d'autres. Par ailleurs le critère du consensus risque d'être difficile à mettre en place justement en raison des nombreux partisans, dont je suis, de l'idée qu'il n'y a pas de notions qui soient objectivement plus philosophiques que d'autres.
Je peux comprendre l'idée que ce ne serait pas une notion "philosophique", si l'on veut dire par là qu'elle n'a pas une appartenance millénaire à la tradition philosophique ou que ce n'est pas une notion de métaphysique pure. Il est vrai que généralement les cours de philosophie que j'ai lu s'intéressent au concept d'inconscient comme à un concept scientifique, et justement pour cette raison s'interrogent sur sa scientificité. L'approche à la von Hartmann est plutôt rare, mais ça existe, j'ai un copain qui fait tout un cours de métaphysique sur l'inconscient. Mais ceci étant dit je ne vois pas très bien en quoi étudier une notion scientifique n'aurait pas sa place dans une initiation à la philosophie, et particulièrement si elle a de forts enjeux à la fois proprement épistémologiques et "existentiels". Cette notion scientifique (ou pseudo-scientifique) de l'inconscient est intéressante parce qu'elle est transversale. Elle a une histoire en psychologie - depuis la psycho-physiologie de Wundt jusqu'au cognitivisme - aussi bien qu'en sociologie - de Durkheim au structuralisme, jusqu'au très récent "l'interprétation sociologique des rêves" de Bernard Lahire (2018) -. Portée dans le débat public par la psychanalyse elle a néanmoins durablement impacté la philosophie et a été impactée par elle en retour. C'est même devenu un concept mobilisé en philosophie analytique, voyez Vincent Descombes par exemple. Il me semble donc que l'histoire philosophique récente mais prestigieuse de cette notion (Freud, Sartre, Merleau-Ponty, Popper, Ricoeur, Deleuze, Derrida...) aussi bien que son actualité brûlante, pensons aux débats passionnés suscités par Onfray, mais aussi la richesse de vues à la fois scientifiques et philosophiques qu'elle a suscité, justifiaient parfaitement sa place dans le programme.
Dans un souci de bonne foi je tiens néanmoins à préciser que je suis passé des années sur le divan, que j'ai fait des recherches et obtenu des diplômes en psychanalyse à l'université, et que je me suis formé dans une de ses principales associations avant de passer à la pratique. Chacun comprendra donc aisément mon amertume à voir l'un de mes objets de recherche préféré squizzé de ce projet de programme, et ma pointe de dépit à voir deux de mes collègues manifester si nettement leur désintérêt à son propos.
- EuthyphronNiveau 6
J'ai compris de lene75 que l'inconscient pouvait être traité philosophiquement (en tous cas je m'y suis toujours évertué) mais qu'ainsi considéré il devenait une notion mineure.
Alors que si l'on voulait faire un cours d'histoire de la pensée sur la psychanalyse l'inconscient serait évidemment une notion majeure.
Je suis bien conscient du caractère très relatif de ces idées de "majeure " ou "mineure", mais n'est-ce pas là dessus que l'on juge si oui on non une notion est indispensable?
Alors que si l'on voulait faire un cours d'histoire de la pensée sur la psychanalyse l'inconscient serait évidemment une notion majeure.
Je suis bien conscient du caractère très relatif de ces idées de "majeure " ou "mineure", mais n'est-ce pas là dessus que l'on juge si oui on non une notion est indispensable?
- lene75Prophète
Euthyphron a écrit:J'ai compris de lene75 que l'inconscient pouvait être traité philosophiquement (en tous cas je m'y suis toujours évertué) mais qu'ainsi considéré il devenait une notion mineure.
Alors que si l'on voulait faire un cours d'histoire de la pensée sur la psychanalyse l'inconscient serait évidemment une notion majeure.
Je suis bien conscient du caractère très relatif de ces idées de "majeure " ou "mineure", mais n'est-ce pas là dessus que l'on juge si oui on non une notion est indispensable?
Oui, c'est ce que je voulais dire.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ycombeMonarque
La seule notion indispensable en philosophie, c'est «le risque». On ne peut pas l'enlever car sinon, on ne comprend plus la blague.lene75 a écrit:Euthyphron a écrit:J'ai compris de lene75 que l'inconscient pouvait être traité philosophiquement (en tous cas je m'y suis toujours évertué) mais qu'ainsi considéré il devenait une notion mineure.
Alors que si l'on voulait faire un cours d'histoire de la pensée sur la psychanalyse l'inconscient serait évidemment une notion majeure.
Je suis bien conscient du caractère très relatif de ces idées de "majeure " ou "mineure", mais n'est-ce pas là dessus que l'on juge si oui on non une notion est indispensable?
Oui, c'est ce que je voulais dire.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- AiônNiveau 8
En préparation agreg on m'a déjà collé le sujet : "Être mort.". Heureusement que faute de capacité de métaphorisation je ne me suis pas mis à agir le premier signifiant qui passait...
- SpenglerNiveau 1
Décidément rien n’est bon dans cette réforme .Je constate d’ailleurs qu’ici et là des résistances s’organisent en prévoyant le boycott de la première épreuve du bac en juin .
Voici un prgramme que nos prétendus experts sans concertation nous imposent qui ignorent des notions. aussi essentielles afin de comprendre la condition humaine que la conscience , le travail , le bonheur voire le devoir . Deux thèmes peuvent se recouper comme la religion et Dieu , ou liberté et responsabilité .
Quand aux spécialités leur existence est en elle même surprenante .La vocation d’un enseignement de philosophie au lycée est d’etre généraliste ou une initiation , la spécialisation ne peut provenir que d’un choix universitaire .Quand au contenu il est je l’ai déjà dit abscons , illisible ,hors sol .
Nous sommes renvoyés à la vieille question léniniste : que faire ? Ne comptons que sur nous mêmes .Il ne suffit pas de s’en tenir aux dénonciations théoriques et de demander ,plutôt de quémander comme l’Appep , des aménagements ou des corrections mais d’organiser le combat .
Voici un prgramme que nos prétendus experts sans concertation nous imposent qui ignorent des notions. aussi essentielles afin de comprendre la condition humaine que la conscience , le travail , le bonheur voire le devoir . Deux thèmes peuvent se recouper comme la religion et Dieu , ou liberté et responsabilité .
Quand aux spécialités leur existence est en elle même surprenante .La vocation d’un enseignement de philosophie au lycée est d’etre généraliste ou une initiation , la spécialisation ne peut provenir que d’un choix universitaire .Quand au contenu il est je l’ai déjà dit abscons , illisible ,hors sol .
Nous sommes renvoyés à la vieille question léniniste : que faire ? Ne comptons que sur nous mêmes .Il ne suffit pas de s’en tenir aux dénonciations théoriques et de demander ,plutôt de quémander comme l’Appep , des aménagements ou des corrections mais d’organiser le combat .
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum