- chewing-huitreNiveau 3
Bonjour,
Je me sens un peu perdu quant à ma situation actuelle... Je suis stagiaire en lettres modernes, j'ai repris il y a deux semaines après un arrêt d'un mois consécutif à la mort de ma mère. Depuis cette reprise, je me sens vulnérable, à la merci du moindre heurt avec les élèves, l'administration... J'éprouvais déjà les prémices d'un écœurement lié à l'exercice de ce métier au tout début de l'année ; j'avais exercé en tant que contractuel pendant plusieurs années, je connaissais déjà les avaries de l'EN et m'étais engagé sur la piste d'une reconversion (que je poursuis à l'heure actuelle, en me formant tant bien que mal, quand j'arrive à trouver une certaine disponibilité d'esprit, de temps...)
Mon tuteur est confiant, me répète que rien ne s'oppose à ma titularisation ; je bosse mes cours et corrige mes copies consciencieusement, comme je l'ai toujours fait... L'enseignement me plaît en soi ; il m'arrive quand même d'éprouver de vraies jubilations en guidant les élèves sur le chemin d'une analyse, j'aime leur proposer des textes riches, m'efforcer de venir les chercher, intellectuellement parlant... Ce sont les conditions qui me sont pénibles: les élèves qui ont décidé de pourrir coûte que coûte le cours, le sentiment d'être démuni face à l'extrême faiblesse de certains, le fossé culturel que, souvent, je n'arrive pas à franchir... Et puis l'administration qui veut du résultat, toutes ces réunions et ces projets qui empiètent sur le cours, Pronote que je n'arrive plus à voir autrement que comme un outil de surveillance, cet aspect administratif que j'exècre au plus haut point... tant d'aberrations avec lesquelles je n'arrive plus à composer.
Mais c'est aussi l'usure de la tension nerveuse inhérente à chaque heure de cours. Je n'en peux plus d'être en représentation. C'est aux antipodes de ma personnalité - les troubles anxieux et la phobie sociale me poursuivent depuis l'enfance (je me soigne, mais c'est profondément ancré).
La fin de l'année me paraît encore lointaine - je ne sais plus que faire... La pensée de la démission m'obsède. Je ne me vois plus être enseignant et j'ai la possibilité de me reconvertir. Quelqu'un est-il passé par là?
Je me sens un peu perdu quant à ma situation actuelle... Je suis stagiaire en lettres modernes, j'ai repris il y a deux semaines après un arrêt d'un mois consécutif à la mort de ma mère. Depuis cette reprise, je me sens vulnérable, à la merci du moindre heurt avec les élèves, l'administration... J'éprouvais déjà les prémices d'un écœurement lié à l'exercice de ce métier au tout début de l'année ; j'avais exercé en tant que contractuel pendant plusieurs années, je connaissais déjà les avaries de l'EN et m'étais engagé sur la piste d'une reconversion (que je poursuis à l'heure actuelle, en me formant tant bien que mal, quand j'arrive à trouver une certaine disponibilité d'esprit, de temps...)
Mon tuteur est confiant, me répète que rien ne s'oppose à ma titularisation ; je bosse mes cours et corrige mes copies consciencieusement, comme je l'ai toujours fait... L'enseignement me plaît en soi ; il m'arrive quand même d'éprouver de vraies jubilations en guidant les élèves sur le chemin d'une analyse, j'aime leur proposer des textes riches, m'efforcer de venir les chercher, intellectuellement parlant... Ce sont les conditions qui me sont pénibles: les élèves qui ont décidé de pourrir coûte que coûte le cours, le sentiment d'être démuni face à l'extrême faiblesse de certains, le fossé culturel que, souvent, je n'arrive pas à franchir... Et puis l'administration qui veut du résultat, toutes ces réunions et ces projets qui empiètent sur le cours, Pronote que je n'arrive plus à voir autrement que comme un outil de surveillance, cet aspect administratif que j'exècre au plus haut point... tant d'aberrations avec lesquelles je n'arrive plus à composer.
Mais c'est aussi l'usure de la tension nerveuse inhérente à chaque heure de cours. Je n'en peux plus d'être en représentation. C'est aux antipodes de ma personnalité - les troubles anxieux et la phobie sociale me poursuivent depuis l'enfance (je me soigne, mais c'est profondément ancré).
La fin de l'année me paraît encore lointaine - je ne sais plus que faire... La pensée de la démission m'obsède. Je ne me vois plus être enseignant et j'ai la possibilité de me reconvertir. Quelqu'un est-il passé par là?
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Ils zont zété? Ils le sont-z-encore... Ils le seront-z-à jamais! Si ma haine ira-t-à eux, leur-z-amour ira-t-à-moi!
- *Fifi*Modérateur
Peut-être que la période n'est pas la plus propice pour prendre ce genre de décision ? Si tu as perdu ta mère, tu es forcément fragilisé. En septembre tu seras dans un autre établissement, avec d'autres élèves, une autre ambiance, peut-être verras tu les choses autrement. Et si ce n'est pas le cas, tu auras le temps de prendre ta décision.
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Pour accéder à la banque de données en HG, merci de lire le règlement ici :
https://www.neoprofs.org/t36320-bdd-hg-reglement
- Fesseur ProGuide spirituel
Les enseignants sont des acteurs avec l'inconvénient d'avoir toujours le même public, contraint d'être là.chewing-huitre a écrit: Je n'en peux plus d'être en représentation.
Courage...
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Pourvu que ça dure...
- DarialNiveau 1
Si tu n'en peux vraiment plus, ne peux-tu pas demander un report de stage ? Cela te permettrait de te mettre plus sérieusement à la reconversion ?
Cela dit, il est vrai que ce n'est peut-être pas le moment pour toi de prendre des décisions...Le plus "sage" serait sûrement d'attendre la titularisation mais ça c'est la raison...
En ce qui me concerne, cette année de stage me met dans des états d'angoisse terribles et je ne suis pas sûre de vouloir faire ce métier non plus. La démission est tellement tentante ! Pour les mêmes raisons que toi (et encore, je n'ai pas connu ces moments de "jubilation" dont tu parles !) J'ai également vécu la perte de l'un de mes parents il y a quelques années...gérer les deux la même année aurait été impensable je crois ! Ça me paraît vraiment courageux d'y être retourné. Un mois c'est court...
Tous mes collègues / amis profs me conseillent d'attendre l'année prochaine avant de prendre une décision...mais je pense que tout est une question de degré aussi. Jusqu'où vont tes angoisses, ton écœurement ? La santé d'abord...En plus, tu pensais déjà à une reconversion avant.
Pour ma part, la seule manière que j'ai trouvé de continuer a été de prendre le maximum de recul. C'est un cercle vicieux car je m'investis bien moins qu'au début (mes cours de débutante étaient de meilleure qualité que maintenant !) et donc, tout devient moins intéressant et je crains même pour ma titularisation, mais ça me permet de continuer, en tous cas de reculer la décision. Si en plus tu as de fortes chances d'être titularisé...
Arrives-tu à te projeter concrètement dans la perspective d'une démission ?
Cela dit, il est vrai que ce n'est peut-être pas le moment pour toi de prendre des décisions...Le plus "sage" serait sûrement d'attendre la titularisation mais ça c'est la raison...
En ce qui me concerne, cette année de stage me met dans des états d'angoisse terribles et je ne suis pas sûre de vouloir faire ce métier non plus. La démission est tellement tentante ! Pour les mêmes raisons que toi (et encore, je n'ai pas connu ces moments de "jubilation" dont tu parles !) J'ai également vécu la perte de l'un de mes parents il y a quelques années...gérer les deux la même année aurait été impensable je crois ! Ça me paraît vraiment courageux d'y être retourné. Un mois c'est court...
Tous mes collègues / amis profs me conseillent d'attendre l'année prochaine avant de prendre une décision...mais je pense que tout est une question de degré aussi. Jusqu'où vont tes angoisses, ton écœurement ? La santé d'abord...En plus, tu pensais déjà à une reconversion avant.
Pour ma part, la seule manière que j'ai trouvé de continuer a été de prendre le maximum de recul. C'est un cercle vicieux car je m'investis bien moins qu'au début (mes cours de débutante étaient de meilleure qualité que maintenant !) et donc, tout devient moins intéressant et je crains même pour ma titularisation, mais ça me permet de continuer, en tous cas de reculer la décision. Si en plus tu as de fortes chances d'être titularisé...
Arrives-tu à te projeter concrètement dans la perspective d'une démission ?
- madigoùNiveau 5
Courage Chewing-huitre ! C'est normal de te sentir perdu, démissionner n'est pas une décision facile à prendre. Je me suis sentie perdue comme toi pendant mon année de stage. Comme toi, j'avais été contractuelle, j'ai aussi été fragilisée par une situation personnelle et loin d'être soutenue, j'ai été harcelée. Mais bon, tout cela est loin à présent. Je me suis reconvertie et je m'épanouis pleinement dans mon nouveau métier. Et pourtant, j'ai eu des bons moments aussi avec les élèves. Mais justement, j'ai gardé ces bons moments en tête pour pouvoir rebondir. Et je ne regrette pas, mais alors pas du tout, ma reconversion. Ta force c'est celle-ci : avoir un plan B. Explore cette voie. Si cette reconversion n'est pas possible sans une formation préalable et un peu de temps, il y a deux solutions : soit financièrement tu peux assurer cette reconversion et si tu n'en peux plus de ta situation, alors démissionne : la santé avant tout comme le dit Darial ; si financièrement, ce sera difficile, alors essaie en effet de prendre de la distance comme Darial, mais en continuant à ton rythme cette reconversion possible, voire à te faire arrêter de nouveau si ta santé ne te permet pas de continuer. Ensuite, à la fin de l'année ou quand tu te sentiras prêt, tu prendras une décision. Mais ne risque pas l'épuisement ou la dépression, il faut te fixer une limite à ne pas dépasser. Et surtout quelle que soit ta décision, ne regrette rien !
- ElevenNeoprof expérimenté
@madigoù : Merci pour ton témoignage. Dans quel domaine cette reconversion (si ce n'est pas trop indiscret) ?
_________________
2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- madigoùNiveau 5
@Eleven : dans l'édition et la rédaction professionnelle, essentiellement. J'avais déjà un master dans cette discipline et une expérience professionnelle dans l'édition. Cela a été plus facile pour moi de rebondir. Mais comme j'avais quitté la région parisienne, c'était difficile de trouver un CDI dans ce domaine et dans ma région, alors je me suis installée en libérale et je travaille avec des maisons d'édition et des entreprises différentes. Mais ça me plaît bien, de travailler à mon rythme et de gérer moi-même mon emploi du temps et ne plus avoir aucune hiérarchie sur le dos, des personnes toxiques à supporter ou encore des injonctions absurdes à suivre. Et pour le moment (je croise les doigts), je gagne mieux ma vie qu'au sein de l'EN. Et surtout je suis épanouie. Je n'ai plus d'angoisses et je profite à fond de mes cinq semaines de vacances (ce que je ne pouvais pas faire en tant qu'enseignante).
- ElevenNeoprof expérimenté
madigoù a écrit:@Eleven : dans l'édition et la rédaction professionnelle, essentiellement. J'avais déjà un master dans cette discipline et une expérience professionnelle dans l'édition. Cela a été plus facile pour moi de rebondir. Mais comme j'avais quitté la région parisienne, c'était difficile de trouver un CDI dans ce domaine et dans ma région, alors je me suis installée en libérale et je travaille avec des maisons d'édition et des entreprises différentes. Mais ça me plaît bien, de travailler à mon rythme et de gérer moi-même mon emploi du temps et ne plus avoir aucune hiérarchie sur le dos, des personnes toxiques à supporter ou encore des injonctions absurdes à suivre. Et pour le moment (je croise les doigts), je gagne mieux ma vie qu'au sein de l'EN. Et surtout je suis épanouie. Je n'ai plus d'angoisses et je profite à fond de mes cinq semaines de vacances (ce que je ne pouvais pas faire en tant qu'enseignante).
Merci pour ta réponse et félicitations ! C'est difficile de se reconvertir et tu as réussi ! Bravo !
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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- SimeonNiveau 10
Je ne suis pas passé par là, mais tu as tout mon soutien.
Es-tu emballé par cette reconversion ou c'est un choix par défaut ? Si tu avais moins de problèmes de disciplines en classe souhaiterais-tu continuer à enseigner ?
Es-tu emballé par cette reconversion ou c'est un choix par défaut ? Si tu avais moins de problèmes de disciplines en classe souhaiterais-tu continuer à enseigner ?
- madigoùNiveau 5
@Eleven : Merci ! Et bon courage !
- ElipherNiveau 5
@chewing-huitre Je viens aux nouvelles, comment vas-tu depuis le mois dernier ? Tu arrives à tenir ? Stagiaire moi aussi, je trouve cette période très difficile : attente de la date d'inspection, attente des rapports ESPE et établissement, impression d'être tout le temps jugée par les élèves comme les collègues.
Je pense aussi qu'on doit essayer de "tenir" jusqu'à la fin de l'année et de voir si nous sommes (ou pas) titularisés. Mais j'avoue que dans ma tête, le mot "reconversion" commence à se balader.
Courage tout le monde !
Je pense aussi qu'on doit essayer de "tenir" jusqu'à la fin de l'année et de voir si nous sommes (ou pas) titularisés. Mais j'avoue que dans ma tête, le mot "reconversion" commence à se balader.
Courage tout le monde !
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