- Sheraze25Niveau 1
Bonjour à tous et à toutes,
J'aimerais recueillir des témoignages d'enseignants du second degré concernant leur première expérience face à un ou plusieurs élèves en difficulté. Comment avez-vous réagi? Qu'avez-vous mis en place? Quelle posture avez-vous adopté? Etiez-vous soutenu par l'équipe de votre établissement face à cette situation? Etiez-vous en lien avec les parents?
Racontez-nous votre expérience, votre ressenti, ce que vous auriez aimé faire à ce moment là et ce que vous feriez aujourd'hui dans la même situation etc...
Merci à vous
Belle journée.
Shéhérazade
J'aimerais recueillir des témoignages d'enseignants du second degré concernant leur première expérience face à un ou plusieurs élèves en difficulté. Comment avez-vous réagi? Qu'avez-vous mis en place? Quelle posture avez-vous adopté? Etiez-vous soutenu par l'équipe de votre établissement face à cette situation? Etiez-vous en lien avec les parents?
Racontez-nous votre expérience, votre ressenti, ce que vous auriez aimé faire à ce moment là et ce que vous feriez aujourd'hui dans la même situation etc...
Merci à vous
Belle journée.
Shéhérazade
- ProvenceEnchanteur
De quelle difficulté parles-tu? C'est tellement imprécis que je ne sais pas si, en l'état, tu peux obtenir beaucoup de réponses.Sheraze25 a écrit:
J'aimerais recueillir des témoignages d'enseignants du second degré concernant leur première expérience face à un ou plusieurs élèves en difficulté.
- Sheraze25Niveau 1
Je parle des difficultés d'apprentissage essentiellement. Des élèves qui ne comprennent pas, ont de faibles résultats.
- ProvenceEnchanteur
Je vais avoir du mal à répondre: mes premiers élèves, je les ai eus en classe il y a une quinzaine d'années et j'ai eu l'occasion de les oublier. Des élèves faibles, ce n'est pas ce qui manque dans les classes.
Je ne comprends pas vraiment la question. Il me semble qu'on n'a pas de réaction particulière lorsqu'on se rend compte des difficultés des élèves. Cela fait partie du quotidien d'un professeur. Je crois me souvenir que j'étais abasourdie par leur orthographe et leur syntaxe.Sheraze25 a écrit:Comment avez-vous réagi?
C'est questions me paraissent plus correspondre à l'analyse d'un événement rare (la mort d'un élève, découverte d'un viol, etc.) qui oblige l'enseignant à sortir des sentiers ordinairement battus. Le monde ne s'arrête pas de tourner quand un élève peine en orthographe ou n'apprend pas ses leçons d'histoire.Qu'avez-vous mis en place? Quelle posture avez-vous adopté? Etiez-vous soutenu par l'équipe de votre établissement face à cette situation? Étiez-vous en lien avec les parents?
- LédisséEsprit sacré
Je ne peux qu'aller dans le même sens que Provence. J'enseigne depuis un peu moins longtemps, mais je n'ai aucun souvenir précis de ce genre de situation dans mes débuts : non que je ne l'aie pas rencontré, mais au contraire, c'est si courant que cela intègre le quotidien. (C'est pourquoi l'emploi de l'imparfait produit un effet étrange dans les messages ci-dessus. )
En outre, même avec des situations récentes, je ne saurais que répondre : il n'y a pas de "posture" particulière à adopter, je cherche juste, comme tout professeur, à faire comprendre à l'élève ce qu'il n'a pas compris, en réexpliquant - parfois en particulier, en-dehors du cours, si l'élève en question est prêt à sacrifier cinq de ses précieuses minutes -, en appliquant une notion par des exercices, en donnant des exemples... Il n'y a de toute façon pas de moyen de s'assurer que tous les élèves ont compris : certains croient avoir compris et ne s'apercevront du contraire que lors de l'évaluation, certains ne cherchent pas à comprendre, voire sont dans l'opposition, et il n'y a rien à faire (dans la salle de classe, et ce n'est pas entre nos mains de toute façon), d'autres n'ont pas les moyens intellectuels de comprendre, d'autres baissent d'avance les bras et/ou n'écoutent guère (j'ai toujours des élèves de fin de collège qui ne savent pas - prétendent ne pas savoir - ce qu'est un verbe ; à un moment, hein, on ne va pas refaire le programme de primaire), d'autres enfin comprennent une fois "immergés" (dans l'étude d'un texte, à force d'exercices, etc.).
Par ailleurs, je ne vois pas ce que signifierait le "soutien" de "l'équipe de l'établissement" (la direction ?) : elle n'a ni à soutenir (dans quoi ? le fait de réexpliquer, de voir l'élève en-dehors du cours, de mettre en place des aménagements ? elle n'a rien à dire sur ce plan), ni à empêcher ou réprouver.
De même pour le "lien avec les parents" : les parents constatent les résultats de leur enfant (qui sont rarement une surprise), on ne va pas les contacter, sauf situation exceptionnelle, chaque fois que l'on s'aperçoit qu'une leçon est mal comprise, ce à quoi, de toute façon, ils ne sont rien censés pouvoir faire de précis (ils n'ont pas à jouer les professeurs particuliers à la maison : ils n'ont ni forcément le temps, ni en général les compétences, et c'est bien normal) ; on peut les contacter en cas de manque de travail, et à eux de couper la console, confisquer le téléphone ou l'accès à internet pour que l'élève se concentre davantage sur son travail et en classe, ce qui résoudrait l'essentiel des "j'ai rien compris, c'est quoi un adjectif, c'est pas un homme Electre ?", mais bizarrement, c'est rarement ce qui se passe.
En outre, même avec des situations récentes, je ne saurais que répondre : il n'y a pas de "posture" particulière à adopter, je cherche juste, comme tout professeur, à faire comprendre à l'élève ce qu'il n'a pas compris, en réexpliquant - parfois en particulier, en-dehors du cours, si l'élève en question est prêt à sacrifier cinq de ses précieuses minutes -, en appliquant une notion par des exercices, en donnant des exemples... Il n'y a de toute façon pas de moyen de s'assurer que tous les élèves ont compris : certains croient avoir compris et ne s'apercevront du contraire que lors de l'évaluation, certains ne cherchent pas à comprendre, voire sont dans l'opposition, et il n'y a rien à faire (dans la salle de classe, et ce n'est pas entre nos mains de toute façon), d'autres n'ont pas les moyens intellectuels de comprendre, d'autres baissent d'avance les bras et/ou n'écoutent guère (j'ai toujours des élèves de fin de collège qui ne savent pas - prétendent ne pas savoir - ce qu'est un verbe ; à un moment, hein, on ne va pas refaire le programme de primaire), d'autres enfin comprennent une fois "immergés" (dans l'étude d'un texte, à force d'exercices, etc.).
Par ailleurs, je ne vois pas ce que signifierait le "soutien" de "l'équipe de l'établissement" (la direction ?) : elle n'a ni à soutenir (dans quoi ? le fait de réexpliquer, de voir l'élève en-dehors du cours, de mettre en place des aménagements ? elle n'a rien à dire sur ce plan), ni à empêcher ou réprouver.
De même pour le "lien avec les parents" : les parents constatent les résultats de leur enfant (qui sont rarement une surprise), on ne va pas les contacter, sauf situation exceptionnelle, chaque fois que l'on s'aperçoit qu'une leçon est mal comprise, ce à quoi, de toute façon, ils ne sont rien censés pouvoir faire de précis (ils n'ont pas à jouer les professeurs particuliers à la maison : ils n'ont ni forcément le temps, ni en général les compétences, et c'est bien normal) ; on peut les contacter en cas de manque de travail, et à eux de couper la console, confisquer le téléphone ou l'accès à internet pour que l'élève se concentre davantage sur son travail et en classe, ce qui résoudrait l'essentiel des "j'ai rien compris, c'est quoi un adjectif, c'est pas un homme Electre ?", mais bizarrement, c'est rarement ce qui se passe.
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- CowabungaHabitué du forum
J'ai l'impression d'avoir mille premières expériences face à un élève en difficulté, parce chacun est unique. Même avec les réflexes acquis avec l'expérience, même avec des situations qui semblent se répéter, il y a toujours cet instant de stupéfaction, ce moment où on se dit : "Ah, oui, quand même. Mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire ??"
On réagit… en cherchant une solution (lapalissade ). On pose la question sur Néoprofs , on consulte ses collègues, on lit des bouquins de pédagogie, on suit des formations, on teste, on échoue, on change, on reteste, on échoue encore, on réfléchit à nouveau, on se documente encore, on teste, on reteste et parfois… on laisse tomber.
Même si c'était il y a longtemps, je me rappelle le tout premier : la collègue que je remplaçais m'avait signalé que le petit ne savait pas lire (ses parents non plus), qu'il ne comprenait pas, que des démarches étaient en cours, qu'il n'y avait rien à faire. Je m'asseyais à côté de lui lors des ateliers de lecture, pour l'entraîner. Je pardonnais ses erreurs. Et j'essayais juste, parfois, de lui rendre un peu le sourire.
Il y a du désespoir chez ces élèves, du désespoir et de la résignation.
Je me rappelle le jour où j'ai compris que mes 4e ne savaient pas écrire toutes les majuscules ; où j'ai vu 95% des élèves de 6e échouer au test diagnostique du ROLL ; toutes les fois où mon objectif de la séance a été : "les empêcher de se blesser" plutôt que : "leur apprendre la notion" ; le jour où j'ai dû convaincre une élève de 3e qu'il n'y avait qu'un seul soleil dans notre système ; la tête stupéfaite de chaque élève à qui j'ai appris que "p**ain" est un gros mot. Je ne compte plus ceux qui ne savent pas lire, pas écrire, pas colorier. Je ne m'étonne plus des élèves qui n'obtiennent pas la moyenne au contrôle alors que plus de 50% des réponses sont dans le cahier - voire au tableau.
La difficulté scolaire continue de me surprendre et je n'ai toujours pas de réponse à la question essentielle : "Comment cela a-t-il pu arriver ?"
Je réagis aujourd'hui comme je le fais depuis 15 ans : je leur cache que j'ai peur pour eux, et je ne cesse jamais d'encourager, de valoriser la moindre effort, la moindre miette de progrès.
On réagit… en cherchant une solution (lapalissade ). On pose la question sur Néoprofs , on consulte ses collègues, on lit des bouquins de pédagogie, on suit des formations, on teste, on échoue, on change, on reteste, on échoue encore, on réfléchit à nouveau, on se documente encore, on teste, on reteste et parfois… on laisse tomber.
Même si c'était il y a longtemps, je me rappelle le tout premier : la collègue que je remplaçais m'avait signalé que le petit ne savait pas lire (ses parents non plus), qu'il ne comprenait pas, que des démarches étaient en cours, qu'il n'y avait rien à faire. Je m'asseyais à côté de lui lors des ateliers de lecture, pour l'entraîner. Je pardonnais ses erreurs. Et j'essayais juste, parfois, de lui rendre un peu le sourire.
Il y a du désespoir chez ces élèves, du désespoir et de la résignation.
Je me rappelle le jour où j'ai compris que mes 4e ne savaient pas écrire toutes les majuscules ; où j'ai vu 95% des élèves de 6e échouer au test diagnostique du ROLL ; toutes les fois où mon objectif de la séance a été : "les empêcher de se blesser" plutôt que : "leur apprendre la notion" ; le jour où j'ai dû convaincre une élève de 3e qu'il n'y avait qu'un seul soleil dans notre système ; la tête stupéfaite de chaque élève à qui j'ai appris que "p**ain" est un gros mot. Je ne compte plus ceux qui ne savent pas lire, pas écrire, pas colorier. Je ne m'étonne plus des élèves qui n'obtiennent pas la moyenne au contrôle alors que plus de 50% des réponses sont dans le cahier - voire au tableau.
La difficulté scolaire continue de me surprendre et je n'ai toujours pas de réponse à la question essentielle : "Comment cela a-t-il pu arriver ?"
Je réagis aujourd'hui comme je le fais depuis 15 ans : je leur cache que j'ai peur pour eux, et je ne cesse jamais d'encourager, de valoriser la moindre effort, la moindre miette de progrès.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
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