- AsterNiveau 6
Bonjour à tous
Quelqu'un peut-il nous dire si, lors de l'épreuve de la leçon, le film doit être cité/montré en version originale, ou bien en vf ?
Quelqu'un peut-il nous dire si, lors de l'épreuve de la leçon, le film doit être cité/montré en version originale, ou bien en vf ?
- isocèleNiveau 7
Franchement, je ne m'imagine pas regarder ce film en VF, et l'année dernière, voici ce que note le rapport du jury :
1 - Choix de l’œuvre mise au programme
La session 2019 de l’agrégation interne de Lettres modernes, tout comme celle de Lettres classiques, a donné lieu à une innovation notable : après des sessions mettant jusqu’alors exclusivement au programme des films français, le jury ouvrait le concours à d’autres cinématographies nationales avec Mort à Venise (1971) de Luchino Visconti. Ce choix d’un film adapté d’une nouvelle de langue allemande et tourné en anglais sous une production italo-française n’a comme de juste pas semblé dérouter les candidats. Il s’agissait de proposer à l’étude l’œuvre complexe d’un grand metteur en scène européen de la seconde moitié du XXe siècle, aussi influent en Italie qu’en France, notamment dans la première partie de sa carrière.
Aucun problème de compréhension linguistique immédiate n’a été relevé malgré la confrontation des candidats à une œuvre majoritairement en langue étrangère, et le jury a aussi bien accepté des leçons ou études filmiques qui choisissaient de présenter le film dans sa version anglaise que dans sa version italienne, même si la première option pouvait s’avérer plus riche dans ses effets, trop peu exploités dans les divers exposés entendus. La version anglaise permettait en effet de distinguer plus nettement les personnages s’exprimant dans leur langue maternelle (l’employé britannique de l’agence de voyage, par exemple, qui dévoile à Aschenbach la vérité sur l’épidémie de choléra) des autochtones italiens à l’accent marqué (signe ici de duplicité, à l’instar du directeur du Grand Hôtel des Bains ou du gondolier malhonnête qui amène le compositeur au Lido) ; elle installait également une sorte d’« inquiétante étrangeté » et favorisait une focalisation complexe sur un protagoniste en villégiature à l’étranger au milieu d’une clientèle cosmopolite, incarnée par la famille de Tadzio. La coexistence de l’anglais, de l’italien, du français et du polonais donne à Mort à Venise une couleur sonore particulière qui contribue à son épaisseur, voire à son opacité, et qui n’est pas le moindre de ses attraits. Dans tous les cas, les candidats ont pu se référer au film autant en le citant directement dans sa langue originale qu’en s’appuyant sur les sous- titres français.
1 - Choix de l’œuvre mise au programme
La session 2019 de l’agrégation interne de Lettres modernes, tout comme celle de Lettres classiques, a donné lieu à une innovation notable : après des sessions mettant jusqu’alors exclusivement au programme des films français, le jury ouvrait le concours à d’autres cinématographies nationales avec Mort à Venise (1971) de Luchino Visconti. Ce choix d’un film adapté d’une nouvelle de langue allemande et tourné en anglais sous une production italo-française n’a comme de juste pas semblé dérouter les candidats. Il s’agissait de proposer à l’étude l’œuvre complexe d’un grand metteur en scène européen de la seconde moitié du XXe siècle, aussi influent en Italie qu’en France, notamment dans la première partie de sa carrière.
Aucun problème de compréhension linguistique immédiate n’a été relevé malgré la confrontation des candidats à une œuvre majoritairement en langue étrangère, et le jury a aussi bien accepté des leçons ou études filmiques qui choisissaient de présenter le film dans sa version anglaise que dans sa version italienne, même si la première option pouvait s’avérer plus riche dans ses effets, trop peu exploités dans les divers exposés entendus. La version anglaise permettait en effet de distinguer plus nettement les personnages s’exprimant dans leur langue maternelle (l’employé britannique de l’agence de voyage, par exemple, qui dévoile à Aschenbach la vérité sur l’épidémie de choléra) des autochtones italiens à l’accent marqué (signe ici de duplicité, à l’instar du directeur du Grand Hôtel des Bains ou du gondolier malhonnête qui amène le compositeur au Lido) ; elle installait également une sorte d’« inquiétante étrangeté » et favorisait une focalisation complexe sur un protagoniste en villégiature à l’étranger au milieu d’une clientèle cosmopolite, incarnée par la famille de Tadzio. La coexistence de l’anglais, de l’italien, du français et du polonais donne à Mort à Venise une couleur sonore particulière qui contribue à son épaisseur, voire à son opacité, et qui n’est pas le moindre de ses attraits. Dans tous les cas, les candidats ont pu se référer au film autant en le citant directement dans sa langue originale qu’en s’appuyant sur les sous- titres français.
- AsterNiveau 6
Bonjour Isocèle,
Et merci de ta réponse : le problème avec Rear Window est que la VF est bien meilleure que les sous-titres français.
J'ai réfléchi par rapport à l'épreuve de comparée, où il nous est demandé de travailler sur des textes traduits, mais je n'ai pas regardé le rapport de jury sur le cinéma.
Et merci de ta réponse : le problème avec Rear Window est que la VF est bien meilleure que les sous-titres français.
J'ai réfléchi par rapport à l'épreuve de comparée, où il nous est demandé de travailler sur des textes traduits, mais je n'ai pas regardé le rapport de jury sur le cinéma.
- ernyaFidèle du forum
On nous a dit de montrer le film en VO car c'est la version du concours. On peut aussi justement commenter les sous-titres français qui sont souvent incomplets.
Le prof de Sévigné relève que ça pose quand même un problème car ça sous-entend un peu qu'un prof de lettres est censé maîtriser l'anglais comme autre langue que la sienne, ce qui n'est absolument pas mon cas, ayant pris espagnol à la fac.
Je pense qu'il peut être intéressant de travailler chez soi, à un moment de la préparation, avec la VF mais quoi qu'il en soit, il faudrait passer le film en anglais donc.
Le prof de Sévigné relève que ça pose quand même un problème car ça sous-entend un peu qu'un prof de lettres est censé maîtriser l'anglais comme autre langue que la sienne, ce qui n'est absolument pas mon cas, ayant pris espagnol à la fac.
Je pense qu'il peut être intéressant de travailler chez soi, à un moment de la préparation, avec la VF mais quoi qu'il en soit, il faudrait passer le film en anglais donc.
- AsterNiveau 6
C'est bien ainsi que je réfléchissais Ernya, d'autant que les dialogues sont hyper importants, avec plein de jeux de mots, c'est pas grave mais ça fait du boulot en plus. Savez-vous si nous pouvons trouver les dialogues en anglais sur le net ?
- AsterNiveau 6
Bonjour à tous
Je suis à la recherche de repères méthodologiques pour l'épreuve de l'étude filmique. J'ai consulté les rapports de jury 2017 à 2019 et n'ai rien trouvé concernant cet exercice. Quelqu'un(e) aurait-il (elle) une piste ?
Je suis à la recherche de repères méthodologiques pour l'épreuve de l'étude filmique. J'ai consulté les rapports de jury 2017 à 2019 et n'ai rien trouvé concernant cet exercice. Quelqu'un(e) aurait-il (elle) une piste ?
- SisypheHabitué du forum
Coucou Aster !
Que veux-tu dire par "repères méthodologiques " ? Comme je te l'ai dit je ne travaille pas l'agrégation cette semaine mais elle reste malgré tout présente dans mon esprit et je crois que la leçon sur le film est ce que je redoute le plus ou au moins à égalité avec la grammaire. C'est bien de lancer ce sujet.
Je fais l'autruche depuis le début de l'année avec ce film.
Que veux-tu dire par "repères méthodologiques " ? Comme je te l'ai dit je ne travaille pas l'agrégation cette semaine mais elle reste malgré tout présente dans mon esprit et je crois que la leçon sur le film est ce que je redoute le plus ou au moins à égalité avec la grammaire. C'est bien de lancer ce sujet.
Je fais l'autruche depuis le début de l'année avec ce film.
- AsterNiveau 6
Salut Sisyphe
Merci pour ton message. J'ai bien cru comprendre que nous avions pour point commun de préparer le concours en allant où ça fait mal Je voulais parler de la méthodologie d'approche d'un sujet de cinéma qui porterait sur une étude filmique. Avec un peu de recul, je pense que le questionnement est le même que pour l'étude littéraire, en tenant compte bien sûr de la spécificité du langage cinématographique. J'ai préféré poster un petit message, au cas où quelqu'un nous ferait profiter de son expérience.
J'en profite pour poser une seconde question, à propos d'un ingrédient du récit qu'Hitchcock nomme le MacGuffin. Je ne sais pas s'il en utilise un dans RW, mais j'ai du mal à bien comprendre ce dont il s'agit. Bon, c'est tout à fait secondaire, mais au vu du rabbe de temps dont nous disposons...
Bon courage !
Merci pour ton message. J'ai bien cru comprendre que nous avions pour point commun de préparer le concours en allant où ça fait mal Je voulais parler de la méthodologie d'approche d'un sujet de cinéma qui porterait sur une étude filmique. Avec un peu de recul, je pense que le questionnement est le même que pour l'étude littéraire, en tenant compte bien sûr de la spécificité du langage cinématographique. J'ai préféré poster un petit message, au cas où quelqu'un nous ferait profiter de son expérience.
J'en profite pour poser une seconde question, à propos d'un ingrédient du récit qu'Hitchcock nomme le MacGuffin. Je ne sais pas s'il en utilise un dans RW, mais j'ai du mal à bien comprendre ce dont il s'agit. Bon, c'est tout à fait secondaire, mais au vu du rabbe de temps dont nous disposons...
Bon courage !
- isocèleNiveau 7
Hello les admissibles 2020, quelle cohorte bringuebalante avec ce maudit Covid !
Je ne sais pas si vous avez eu accès à ce document : http://debordements.fr/Precis-d-analyse-filmique, il me semble éclairant et nous avait été conseillé par le prof d'UB.
Que la force soit - durablement - avec vous !
Sinon pour le MacGuffin tu as une explication ici : https://www.senscritique.com/film/Fenetre_sur_cour/critique/121233578, d'autres pensent que la seule suspicion d'un meurtre chez le voisin le constitue.
Je ne sais pas si vous avez eu accès à ce document : http://debordements.fr/Precis-d-analyse-filmique, il me semble éclairant et nous avait été conseillé par le prof d'UB.
Que la force soit - durablement - avec vous !
Sinon pour le MacGuffin tu as une explication ici : https://www.senscritique.com/film/Fenetre_sur_cour/critique/121233578, d'autres pensent que la seule suspicion d'un meurtre chez le voisin le constitue.
- cyrano54Niveau 1
Bonjour,
Concernant le MacGuffin, je ne suis pas entièrement d'accord avec l'article de "Sens critique". Hitchcock le définit comme un prétexte narratif, un élément important pour les personnages mais sans intérêt pour le spectateur. Par exemple, dans "La Mort au trousse", le MacGuffin est une chose vague, "les secrets du gouvernement", dont le spectateur ne saura jamais la teneur, mais qui est importante pour les personnages, et qui sert de moteur à l'intrigue.
Concernant le MacGuffin, je ne suis pas entièrement d'accord avec l'article de "Sens critique". Hitchcock le définit comme un prétexte narratif, un élément important pour les personnages mais sans intérêt pour le spectateur. Par exemple, dans "La Mort au trousse", le MacGuffin est une chose vague, "les secrets du gouvernement", dont le spectateur ne saura jamais la teneur, mais qui est importante pour les personnages, et qui sert de moteur à l'intrigue.
- EdithWGrand sage
je ne passe pas l'agreg (j'en serais bien incapable, chapeau! de toute façon j'enseigne une discipline au rabais où il n'y a même pas d'agreg :pleurs: ) mais j'ai réussi la certification cinéma l'an dernier et j'ai été animatrice de ciné clubs et critique pendant 10 ans, donc je me permets de rajouter quelques trucs. On peut dire que dans la plupart des films d'Hitchcock (mais pas tous) l'intrigue tourne autour d'un objet, ou d'une personne qui n'a pas le moindre intérêt en soi, qui fait avancer l'intrigue du point de vue des personnages mais qui sert surtout de prétexte pour filmer les relations entre les personnes, et notamment les scènes d'amour (je pense aux baisers dans Les Enchaînés, aux scènes de train de la mort aux trousses, voire à certaines scènes d'amour moins évidentes comme dans L'inconnu du Nord express, avec sous-texte gay assez subtil, etc.). Assez d'accord avec Cyrano sur ses réserves et je ne dirais pas que le corps de la femme est un MacGuffin dans Rear Window. Il y a un cadavre qui sert de Mac Guffin, chez Hitchcock, c'est celui de Mais Qui a tué Harry?, dans le genre humour noir délicieux.
Si j'osais une comparaison (très hardi dans un topic de littéraires...je me lance!) je dirais que le Mac Guffin est un peu comme le "sujet" dans les oeuvres où le style prime, je pense à Un coeur simple de Flaubert dont l'histoire tient en 4 mots, mais qui tient par le style, qui est, pour moi, LE sublime incarné. Pareil pour le visage d'Ingrid Bergman dans les Enchaînés, l'histoire tient en une phrase, le Mac Guffin est assez rigolo voire ridicule (du minerai improbable dans des bouteilles de grands crus) et pourtant, personne n'a jamais filmé un visage avec autant d'amour... L'essence n'est pas dans le sujet.
Il y a pas mal de livres sur Hitchcock mais le meilleur reste et restera ses entretiens avec Truffaut, si tu peux y jeter un oeil, tu pourrais voir ce que les deux disent de la question, il faudrait que je me replonge dedans et j'ai pas trop le temps, j'ai les Rougon-Macquart à finir (Je commence Pot Bouille, plus que 10, ouf).
Si j'osais une comparaison (très hardi dans un topic de littéraires...je me lance!) je dirais que le Mac Guffin est un peu comme le "sujet" dans les oeuvres où le style prime, je pense à Un coeur simple de Flaubert dont l'histoire tient en 4 mots, mais qui tient par le style, qui est, pour moi, LE sublime incarné. Pareil pour le visage d'Ingrid Bergman dans les Enchaînés, l'histoire tient en une phrase, le Mac Guffin est assez rigolo voire ridicule (du minerai improbable dans des bouteilles de grands crus) et pourtant, personne n'a jamais filmé un visage avec autant d'amour... L'essence n'est pas dans le sujet.
Il y a pas mal de livres sur Hitchcock mais le meilleur reste et restera ses entretiens avec Truffaut, si tu peux y jeter un oeil, tu pourrais voir ce que les deux disent de la question, il faudrait que je me replonge dedans et j'ai pas trop le temps, j'ai les Rougon-Macquart à finir (Je commence Pot Bouille, plus que 10, ouf).
- AsterNiveau 6
Bonjour EdithW et merci pour ton message.
La question du MacGuffin reste délicate - j'ai même un temps pensé (par paresse intellectuelle sans doute) qu'il s'agissait d'un prétexte pour faire parler des films d'Hitchcock.
En tous les cas, la question est périphérique, fort heureusement.
Je vais essayer de jeter un oeil aux entretiens que tu évoques.
Merci encore pour ton aide.
La question du MacGuffin reste délicate - j'ai même un temps pensé (par paresse intellectuelle sans doute) qu'il s'agissait d'un prétexte pour faire parler des films d'Hitchcock.
En tous les cas, la question est périphérique, fort heureusement.
Je vais essayer de jeter un oeil aux entretiens que tu évoques.
Merci encore pour ton aide.
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