- AsterNiveau 6
Bonjour,
Voici ouvert un fil pour l'une de nos trois auteures de comparée...
Voici ouvert un fil pour l'une de nos trois auteures de comparée...
- AsterNiveau 6
Et pour commencer, un lien vers la présentation du corpus par la SFLGC :
http://sflgc.org/agregations/2020-2021/
Puis une question :
En quoi dans Le Cœur est un chasseur... chaque personnage se reflète sous une forme diffractée dans l’œil de Singer ?
http://sflgc.org/agregations/2020-2021/
Puis une question :
En quoi dans Le Cœur est un chasseur... chaque personnage se reflète sous une forme diffractée dans l’œil de Singer ?
- AsterNiveau 6
Bonjour à tous,
Certains parmi vous ont lu Le Cœur... sans doute. Qu'avez-vous pensé de la toute fin du roman ?
Comment comprenez-vous cette différence entre ceux qui "luttent" et ceux qui "aiment" ? Dans quel groupe ranger les protagonistes du roman ?
Dans cette fin on perçoit une révélation, une "illumination", mais la vision de Biff est très floue. De plus, elle l'inquiète un moment, très fort, puis il se ressaisit, en personne rationnelle. Les dernières lignes le montrent relié à la réalité.
J'aurai vraiment plaisir à échanger avec vous sur cette clôture.
Certains parmi vous ont lu Le Cœur... sans doute. Qu'avez-vous pensé de la toute fin du roman ?
Comment comprenez-vous cette différence entre ceux qui "luttent" et ceux qui "aiment" ? Dans quel groupe ranger les protagonistes du roman ?
Dans cette fin on perçoit une révélation, une "illumination", mais la vision de Biff est très floue. De plus, elle l'inquiète un moment, très fort, puis il se ressaisit, en personne rationnelle. Les dernières lignes le montrent relié à la réalité.
J'aurai vraiment plaisir à échanger avec vous sur cette clôture.
- EmeraldiaÉrudit
Bonjour,
J'ai fini ce roman magnifique la semaine dernière. Je n'ai pas l'édition demandée par les programmes et sur mon livre, c'est traduit par "ceux qui travaillent" et non "ceux qui luttent". Je ne sais pas s'il y a une opposition car je trouve que tous les personnages à leur façon luttent (en vain) et "aiment" (en vain aussi), c'est un roman de l'incommunicabilité entre les êtres, il y a une sorte de fatalité qui pèse sur eux et c'est plutôt là que transparaît le point de vue de l'auteur. Le comble de l'ironie est que c'est un sourd muet, condamné à la solitude, qui semble le mieux percevoir tout le monde. Biff a cette illumination à la fin qui le fait chanceler.
Cela me fait penser au mythe de Sisyphe, au courage de mener sa lutte et de pousser son rocher en vain et seul.
J'ai fini ce roman magnifique la semaine dernière. Je n'ai pas l'édition demandée par les programmes et sur mon livre, c'est traduit par "ceux qui travaillent" et non "ceux qui luttent". Je ne sais pas s'il y a une opposition car je trouve que tous les personnages à leur façon luttent (en vain) et "aiment" (en vain aussi), c'est un roman de l'incommunicabilité entre les êtres, il y a une sorte de fatalité qui pèse sur eux et c'est plutôt là que transparaît le point de vue de l'auteur. Le comble de l'ironie est que c'est un sourd muet, condamné à la solitude, qui semble le mieux percevoir tout le monde. Biff a cette illumination à la fin qui le fait chanceler.
Cela me fait penser au mythe de Sisyphe, au courage de mener sa lutte et de pousser son rocher en vain et seul.
- AsterNiveau 6
Bonjour Emeraldia,
je suis tout à fait d'accord avec toi pour l'incommunicabilité et l'ironie !
je suis tout à fait d'accord avec toi pour l'incommunicabilité et l'ironie !
- SaloumHabitué du forum
J'ai l'impression que le personnage de Biff est différent des autres : il observe, c'est un personnage spectateur, contemplatif, ouvert à la complexité des êtres quand tous les autres sont centrés sur eux-mêmes, sur leur combat personnel. Peut-être est-ce pour cela qu'il a cette vision (de l'effrayante solitude dans laquelle chaque individu est enfermé ?). J'ai l'impression que Biff fait mieux le lien entre les personnages que Singer (chacun croit être compris de lui, mais est-ce vraiment le cas ? Un passage nous dit qu'il ne comprend pas leurs gesticulations. Et puis il est complètement accaparé par Antonapoulos, sur lequel il se fourvoie aussi). Pour moi, Biff est le seul personnage qui est un tant soit peu lucide. Peut-être parce qu'il est ancré dans le réel, comme tu dis Aster. Les autres sont des rêveurs et l'incompatibilité de la réalité avec leur rêve leur rend l'existence insupportable (avec une nuance pour Mick qui est au seuil de sa vie).
Je ne réponds pas à ta question, Aster, il faudrait que j'aille relire la fin du roman.
Je ne réponds pas à ta question, Aster, il faudrait que j'aille relire la fin du roman.
- AsterNiveau 6
Bonjour Saloum,
Merci pour ta réflexion. Je suis tout à fait d'accord avec toi pour Biff.
Reste la difficulté de cette clôture romanesque, en effet... Nous allons y arriver !
A bientôt d'échanger.
Merci pour ta réflexion. Je suis tout à fait d'accord avec toi pour Biff.
Reste la difficulté de cette clôture romanesque, en effet... Nous allons y arriver !
A bientôt d'échanger.
- EmeraldiaÉrudit
Je suis d'accord pour Biff mais il est condamné à la solitude aussi et à la difficulté de communiquer : il ne s'entend pas avec sa femme, ils ne s'aiment plus, il aime Mick qui ne l'apprécie pas du tout, il essaie d'aider Jake en vain.
- AsterNiveau 6
Bonsoir Emeraldia,
Tout à fait d'accord avec toi pour la solitude de Biff et sa difficulté à communiquer !
Je n'avance pas sur cette question de la clôture romanesque... C'est un point délicat Je cherche...
A bientôt !
Tout à fait d'accord avec toi pour la solitude de Biff et sa difficulté à communiquer !
Je n'avance pas sur cette question de la clôture romanesque... C'est un point délicat Je cherche...
A bientôt !
- JaneBNeoprof expérimenté
Voici un passage de " Ballad of the Sad Café" qui éclaire un peu sur la vision de l'amour et des relations humaines chez Carson McCullers: first of all, love is a joint experience between two persons - but the fact that it is a joint experience does not mean that it is a similar experience to the two people involved. There are the lover and the beloved, but these two come from different countries. Often the beloved is only a stimulus for all the stored-up love which has lain quiet within the lover for a long time hitherto. And somehow every lover knows this. He feels in his soul that his love is a solitary thing. He comes to know a new, strange loneliness and it is this knowledge which makes him suffer. So there is only one thing for the lover to do. He must house his love within himself as best he can; he must create for himself a whole new inward love - a world intense and strange, complete in himself. Let it be added here that this lover about whom we speak need not necessarily be a young man saving for a wedding ring - this lover can be man, woman, child, or indeed any human creature on this earth.
Now, the beloved can also be of any description. The most outlandish people can be the stimulus for love. A man may be a doddering great-grandfather and still love only a strange girl he saw in the streets of Cheehaw one afternoon two decades past. The preacher may love a fallen woman. The beloved may be treacherous, greasy-headed, and given to evil habits. Yes, and the lover may see this as clearly as anyone else - but that does not affect the evolution of his love one whit. A most mediocre person can be the object of a love which is wild, extravagant, and beautiful as the poison lilies of the swamp. A good man may be the stimulus for a love both violent and debased, or a jabbering madman may bring about in the soul of someone a tender and simple idyll. Therefore, the value and quality of any love is determined solely by the lover himself.
It is for this reason that most of us would rather love than be loved. Almost everyone wants to be the lover. And the curt truth is that, in a deep secret way, the state of being beloved is intolerable to many. The beloved fears and hates the lover, and with the best of reasons. For the lover is forever trying to strip bare his beloved. The lover craves any possible relation with the beloved, even if this experience can cause him only pain. "
Now, the beloved can also be of any description. The most outlandish people can be the stimulus for love. A man may be a doddering great-grandfather and still love only a strange girl he saw in the streets of Cheehaw one afternoon two decades past. The preacher may love a fallen woman. The beloved may be treacherous, greasy-headed, and given to evil habits. Yes, and the lover may see this as clearly as anyone else - but that does not affect the evolution of his love one whit. A most mediocre person can be the object of a love which is wild, extravagant, and beautiful as the poison lilies of the swamp. A good man may be the stimulus for a love both violent and debased, or a jabbering madman may bring about in the soul of someone a tender and simple idyll. Therefore, the value and quality of any love is determined solely by the lover himself.
It is for this reason that most of us would rather love than be loved. Almost everyone wants to be the lover. And the curt truth is that, in a deep secret way, the state of being beloved is intolerable to many. The beloved fears and hates the lover, and with the best of reasons. For the lover is forever trying to strip bare his beloved. The lover craves any possible relation with the beloved, even if this experience can cause him only pain. "
- AsterNiveau 6
Bonjour à tous,
Biff, dans les dernières lignes du roman, voit deux choses différentes dans son oeil gauche et dans son oeil droit, passé et avenir, qu'il décrit. Je ne comprends pas la signification symbolique de cette description, je n'arrive pas encore à la rattacher à l'ensemble du livre.
Biff, dans les dernières lignes du roman, voit deux choses différentes dans son oeil gauche et dans son oeil droit, passé et avenir, qu'il décrit. Je ne comprends pas la signification symbolique de cette description, je n'arrive pas encore à la rattacher à l'ensemble du livre.
- calistaNiveau 8
Bonjour!
Pour préparer la reprise, j'ai une question comme les élèves:" il est gros le livre, on doit tout lire ?" Plus sérieusement, le roman est suivi de "Ecrivains, écriture et autres propos": est-ce à lire dans le programme? Avez-vous lu?
Merci!
Pour préparer la reprise, j'ai une question comme les élèves:" il est gros le livre, on doit tout lire ?" Plus sérieusement, le roman est suivi de "Ecrivains, écriture et autres propos": est-ce à lire dans le programme? Avez-vous lu?
Merci!
- AsterNiveau 6
Bonsoir Calista,
Le bouquin se lit super bien, il est simple (et beau). Pour ce qui est des suites, oui il est important de lire l'ébauche du muet bien sûr, mais aussi les textes dans lesquels l'auteure expose sa poétique et compare les écrivains du Sud aux écrivains russes qui la passionnent.
Le bouquin se lit super bien, il est simple (et beau). Pour ce qui est des suites, oui il est important de lire l'ébauche du muet bien sûr, mais aussi les textes dans lesquels l'auteure expose sa poétique et compare les écrivains du Sud aux écrivains russes qui la passionnent.
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