- SergeMédiateur
Bonjour, j'aimerais beaucoup donner un florilège de scènes cultes au choix à faire jouer, seul ou à deux, en récitation à des élèves, globalement très partants.
(Si les répliques ne sont pas équilibrées, ce n'est pas grave, il suffit de les faire jouer deux fois en intervertissant les rôles)
Auriez-vous des suggestions de scènes variées et courtes (ou d'extraits évidemment significatifs), qui leur donnent un tour d'horizon du genre tout en étant intéressantes à mémoriser d'un point de vue culturel, ou parce que jubilatoire à jouer ou encore pour la seule beauté de la langue ?
J'aimerais leur proposer une palette de choix la plus vaste possible, de la farce bien sûr, mais pouvoir aussi proposer des extraits d'un niveau plus élevé tout en restant truculents, comme "couvrez ce sein que je ne saurais voir" (Tartuffe), la tirade du nez dans Cyrano, la scène du soufflet dans le CID, des scènes plus poignantes (Phèdre/Bérénice...), un extrait plus poétique (de Musset par exemple), ou une scène comique incontournable tirées des précieuses, du Bourgeois, etc., voire du théâtre étranger (Roméo et Juliette)
Si vous des suggestions, des coups de coeur, vous pouvez poster les extraits, c'est encore mieux.
(Si les répliques ne sont pas équilibrées, ce n'est pas grave, il suffit de les faire jouer deux fois en intervertissant les rôles)
Auriez-vous des suggestions de scènes variées et courtes (ou d'extraits évidemment significatifs), qui leur donnent un tour d'horizon du genre tout en étant intéressantes à mémoriser d'un point de vue culturel, ou parce que jubilatoire à jouer ou encore pour la seule beauté de la langue ?
J'aimerais leur proposer une palette de choix la plus vaste possible, de la farce bien sûr, mais pouvoir aussi proposer des extraits d'un niveau plus élevé tout en restant truculents, comme "couvrez ce sein que je ne saurais voir" (Tartuffe), la tirade du nez dans Cyrano, la scène du soufflet dans le CID, des scènes plus poignantes (Phèdre/Bérénice...), un extrait plus poétique (de Musset par exemple), ou une scène comique incontournable tirées des précieuses, du Bourgeois, etc., voire du théâtre étranger (Roméo et Juliette)
Si vous des suggestions, des coups de coeur, vous pouvez poster les extraits, c'est encore mieux.
- ClarinetteGrand Maître
On purge Bébé (les Z'Hébrides) ? Knock ? La cantatrice chauve ?
- MufabGrand Maître
C'est trop long...
MONSIEUR JOURDAIN.-Assurément. Vous parlez toutes deux comme des bêtes, et j’ai honte de votre ignorance. Par exemple, savez-vous, vous, ce que c’est que vous dites à cette heure ?
MADAME JOURDAIN.-Oui, je sais que ce que je dis est fort bien dit, et que vous devriez songer à vivre d’autre sorte.
MONSIEUR JOURDAIN.-Je ne parle pas de cela. Je vous demande ce que c’est que les paroles que vous dites ici ?
MADAME JOURDAIN.-Ce sont des paroles bien sensées, et votre conduite ne l’est guère.
MONSIEUR JOURDAIN.-Je ne parle pas de cela, vous dis-je. Je vous demande ; ce que je parle avec vous, ce que je vous dis à cette heure, qu’est-ce que c’est ?
MADAME JOURDAIN.-Des chansons.
MONSIEUR JOURDAIN.-Hé non, ce n’est pas cela. Ce que nous disons tous deux, le langage que nous parlons à cette heure ?
MADAME JOURDAIN.-Hé bien ?
MONSIEUR JOURDAIN.-Comment est-ce que cela s’appelle ?
MADAME JOURDAIN.-Cela s’appelle comme on veut l’appeler.
MONSIEUR JOURDAIN.-C’est de la prose, ignorante.
MADAME JOURDAIN.-De la prose ?
MONSIEUR JOURDAIN.-Oui, de la prose. Tout ce qui est prose, n’est point vers ; et tout ce qui n’est point vers est prose. Heu, voilà ce que c’est d’étudier. Et toi, sais-tu bien comme il faut faire pour dire un U ?
NICOLE.-Comment ?
MONSIEUR JOURDAIN.-Oui. Qu’est-ce que tu fais quand tu dis un U ?
NICOLE.-Quoi ?
MONSIEUR JOURDAIN.-Dis un peu, U, pour voir ?
NICOLE.-Hé bien, U.
MONSIEUR JOURDAIN.-Qu’est-ce que tu fais ?
NICOLE.-Je dis, U.
MONSIEUR JOURDAIN.-Oui ; mais quand tu dis, U, qu’est-ce que tu fais ?
NICOLE.-Je fais ce que vous me dites.
MONSIEUR JOURDAIN.-Ô l’étrange chose que d’avoir affaire à des bêtes ! Tu allonges les lèvres en dehors, et approches la mâchoire d’en haut de celle d’en bas, U, vois-tu ? U, vois-tu ? U. Je fais la moue : U.
NICOLE.-Oui, cela est biau.
MADAME JOURDAIN.-Voilà qui est admirable.
MONSIEUR JOURDAIN.-C’est bien autre chose, si vous aviez vu O, et DA, DA, et FA, FA.
- henrietteMédiateur
C'est pour quel niveau ?
En tout cas, de mémoire j'avais donné en 4e :
- le début des Femmes savantes
- le monologue d'Harpagon
- "Mais qu'allait-il donc faire dans cette galère ?"
- "Songe, songe Céphise, à cette nuit cruelle..."
- l'affrontement entre Don Rodrigue et le Comte (la valeur n'attend point le nombre des années, etc.)
- la tirade du nez
- l'aveu de Cyrano à Le Bret (Je m'exalte, j'oublie, et j'aperçois soudain, etc.)
- Ça vous chatouille ou ça vous grattouille
- la scène des coïncidences dans La Cantatrice chauve
- un extrait d'Un mot pour un autre
- un montage du début d'En attendant Godot
Liste non exhaustive, mais c'est tout ce qui me revient pour l'instant.
En tout cas, de mémoire j'avais donné en 4e :
- le début des Femmes savantes
- le monologue d'Harpagon
- "Mais qu'allait-il donc faire dans cette galère ?"
- "Songe, songe Céphise, à cette nuit cruelle..."
- l'affrontement entre Don Rodrigue et le Comte (la valeur n'attend point le nombre des années, etc.)
- la tirade du nez
- l'aveu de Cyrano à Le Bret (Je m'exalte, j'oublie, et j'aperçois soudain, etc.)
- Ça vous chatouille ou ça vous grattouille
- la scène des coïncidences dans La Cantatrice chauve
- un extrait d'Un mot pour un autre
- un montage du début d'En attendant Godot
Liste non exhaustive, mais c'est tout ce qui me revient pour l'instant.
- MufabGrand Maître
La cantarice Chauve, début de la scène IV (trouvée sur le net).
Mme et M. Martin s'assoient l'un en face de l'autre, sans se parler. Ils se sourient, avec timidité.
M. Martin, d'une voix traînante, monotone, un peu chantante, nullement nuancée.- Mes excuses, Madame, mais il me semble, si je ne me trompe, que je vous ai déjà rencontrée quelque part.
Mme Martin - A moi aussi, Monsieur, il me semble que je vous ai déjà rencontré quelque part.
M. Martin - Ne vous aurais-je pas déjà aperçue, Madame, à Manchester, par hasard ?
Mme Martin - C'est très possible ! Moi, je suis originaire de la ville de Manchester ! Mais je ne me souviens pas très bien, Monsieur, je ne pourrais pas dire si je vous y ai aperçu ou non !
M. Martin - Mon Dieu, comme c'est curieux ! Moi aussi je suis originaire de la ville de Manchester, Madame !
Mme Martin - Comme c'est curieux !
M. Martin - Comme c'est curieux !... Seulement moi, Madame, j'ai quitté la ville de Manchester il y a cinq semaines environ.
Mme Martin - Comme c'est curieux ! Quelle bizarre coïncidence ! Moi aussi, Monsieur, j'ai quitté la ville de Manchester il y a cinq semaines environ.
M. Martin - J'ai pris le train d'une demie après huit le matin, qui arrive à Londres un quart avant cinq, Madame.
Mme Martin - Comme c'est curieux ! Comme c'est bizarre! et quelle coïncidence ! J'ai pris le même train, Monsieur, moi aussi !
M. Martin - Mon Dieu, comme c'est curieux! Peut-être bien alors, Madame, que je vous ai vue dans le train?
Mme Martin - C'est bien possible, ce n'est pas exclu, c'est plausible et, après tout, pourquoi pas ! Mais je n'en ai aucun souvenir, Monsieur.
M. Martin - Je voyageais en deuxième classe, Madame. Il n'y a pas de deuxième classe en Angleterre, mais je voyage quand même en deuxième classe.
Mme Martin - Comme c'est bizarre! Que c'est curieux! et quelle coïncidence! Moi aussi, Monsieur, je voyageais en deuxième classe.
M. Martin - Comme c'est curieux! Nous nous sommes peut-être bien rencontrés en deuxième classe, chère Madame.
Mme Martin - La chose est bien possible et ce n'est pas du tout exclu. Mais je ne m'en souviens pas très bien, cher Monsieur !
M. Martin - Ma place était dans le wagon numéro huit, sixième compartiment, Madame !
Mme Martin - Comme c'est curieux! ma place aussi était dans le wagon numéro huit, sixième compartiment, cher Monsieur !
- malo21Niveau 10
J'ai testé la dispute initiale Sganarelle/Martine dans la médecin malgré lui, la scène de la fouille La Flèche/Harpagon dans l'avare, la scène Jourdain/maître tailleur dans le Bourgeois gentilhomme, la scène finale de la cantatrice chauve (un pur plaisir pour tous), Karl Valentin je fais une dispute à propos d'un rôti de lapin, Tardieu également
- SergeMédiateur
henriette a écrit:C'est pour quel niveau ?
En ce moment, je cherche essentiellement pour les 4èmes.
Et comme le thème, c'est "dire l'amour", ça restreint un peu les choses ...
Je trouve pas mal d'extraits à faire réciter seul (tirade ou monologue) mais les élèves sont de plus en plus demandeurs d'xtraits à deux ou à trois pour "jouer" et pas juste réciter, ce qui est est très bien.
Seulement, en dehors de l'affrontement des deux pères dans le CID, puis l'affrontement entre Rodrigue et le Comte, je trouve bien peu de scènes à deux ou trois personnages, dont les répliques seraient assez équilibrées, et pas trop éloignées des thèmes à aborder en 4ème comme le serait Knock ou la cantatrice chauve.
Quoique, si je ne trouve pas dans les thèmes possibles ... si le texte est magnifique ou truculent, je crois que je vais m'assoir sur le thème et leur proposer un corpus plus large.
Je suis preneur d'idées de scènes variées à jouer cette fois à plusieurs.
- MauvetteÉrudit
Dans Cyrano, la scène de quiproquo lorsque Roxane avoue à Cyrano son amour pour... Christian. Roxane parle plus longuement mais le jeu de Cyrano est tout aussi important.
_________________
Je vais bien, ne t'en fais pas
- IllianeExpert
Il y a également ce passage du Cid entre Rodrigue et Chimène (III.4), à découper :
- Le Cid:
- Don Rodrigue
Ne diffère donc plus ce que l’honneur t’ordonne :
Il demande ma tête, et je te l’abandonne ;
Fais-en un sacrifice à ce noble intérêt :
Le coup m’en sera doux, aussi bien que l’arrêt.
Attendre après mon crime une lente justice,
C’est reculer ta gloire autant que mon supplice.
Je mourrai trop heureux, mourant d’un coup si beau.
Chimène
Va, je suis ta partie, et non pas ton bourreau.
Si tu m’offres ta tête, est-ce à moi de la prendre ?
Je la dois attaquer, mais tu dois la défendre ;
C’est d’un autre que toi qu’il me faut l’obtenir,
Et je dois te poursuivre, et non pas te punir.
Don Rodrigue
De quoi qu’en ma faveur notre amour t’entretienne,
Ta générosité doit répondre à la mienne ;
Et pour venger un père emprunter d’autres bras,
Ma Chimène, crois-moi, c’est n’y répondre pas :
Ma main seule du mien a su venger l’offense,
Ta main seule du tien doit prendre la vengeance.
Chimène
Cruel ! à quel propos sur ce point t’obstiner ?
Tu t’es vengé sans aide, et tu m’en veux donner !
Je suivrai ton exemple, et j’ai trop de courage
Pour souffrir qu’avec toi ma gloire se partage.
Mon père et mon honneur ne veulent rien devoir
Aux traits de ton amour ni de ton désespoir.
Don Rodrigue
Rigoureux point d’honneur ! hélas ! quoi que je fasse,
Ne pourrai-je à la fin obtenir cette grâce ?
Au nom d’un père mort, ou de notre amitié,
Punis-moi par vengeance, ou du moins par pitié.
Ton malheureux amant aura bien moins de peine
À mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine.
Chimène
Va, je ne te hais point.
Don Rodrigue
Tu le dois.
Chimène
Je ne puis.
Don Rodrigue
Crains-tu si peu le blâme, et si peu les faux bruits ?
Quand on saura mon crime, et que ta flamme dure,
Que ne publieront point l’envie et l’imposture !
Force-les au silence, et, sans plus discourir,
Sauve ta renommée en me faisant mourir.
Chimène
Elle éclate bien mieux en te laissant la vie ;
Et je veux que la voix de la plus noire envie
Élève au ciel ma gloire et plaigne mes ennuis,
Sachant que je t’adore et que je te poursuis.
Va-t’en, ne montre plus à ma douleur extrême
Ce qu’il faut que je perde, encore que je l’aime.
Dans l’ombre de la nuit cache bien ton départ :
Si l’on te voit sortir, mon honneur court hasard.
La seule occasion qu’aura la médisance,
C’est de savoir qu’ici j’ai souffert ta présence :
Ne lui donne point lieu d’attaquer ma vertu.
Don Rodrigue
Que je meure !
Chimène
Va-t’en.
Don Rodrigue
À quoi te résous-tu ?
Chimène
Malgré des feux si beaux, qui troublent ma colère,
Je ferai mon possible à bien venger mon père ;
Mais malgré la rigueur d’un si cruel devoir,
Mon unique souhait est de ne rien pouvoir.
Don Rodrigue
Ô miracle d’amour !
Chimène
Ô comble de misères !
Don Rodrigue
Que de maux et de pleurs nous coûteront nos pères !
Chimène
Rodrigue, qui l’eût cru ?
Don Rodrigue
Chimène, qui l’eût dit ?
Chimène
Que notre heur fût si proche et sitôt se perdît ?
Don Rodrigue
Et que si près du port, contre toute apparence,
Un orage si prompt brisât notre espérance ?
Chimène
Ah ! mortelles douleurs !
Don Rodrigue
Ah ! regrets superflus !
Chimène
Va-t’en, encore un coup, je ne t’écoute plus.
Don Rodrigue
Adieu : je vais traîner une mourante vie,
Tant que par ta poursuite elle me soit ravie.
Chimène
Si j’en obtiens l’effet, je t’engage ma foi
De ne respirer pas un moment après toi.
Adieu : sors, et surtout garde bien qu’on te voie.
Elvire
Madame, quelques maux que le ciel nous envoie…
Chimène
Ne m’importune plus, laisse-moi soupirer,
Je cherche le silence et la nuit pour pleurer.
- cannelle21Grand Maître
Cyrano
Le bourgeois gentilhomme
La jalousie du Barbouillé
Le Dindon
Tu as aussi toute la première scène de la pièce Ouasmok
- Spoiler:
CHRISTIAN, s'assied près d'elle, sur le banc. Un silence. : Je vous aime.
ROXANE, fermant les yeux : Oui, parlez-moi d'amour.
CHRISTIAN : Je t'aime.
ROXANE : C'est le thème. Brodez, brodez.
CHRISTIAN : Je vous...
ROXANE : Brodez !
CHRISTIAN : Je t'aime tant.
ROXANE : Sans doute. Et puis ?
CHRISTIAN : Et puis... je serai si content Si vous m'aimiez ! -Dis-moi, Roxane, que tu m'aimes !
ROXANE, avec une moue : Vous m'offrez du brouet quand j'espérais des crèmes ! Dites un peu comment vous m'aimez ?...
CHRISTIAN : Mais... beaucoup.
ROXANE : Oh !... Délabyrinthez vos sentiments !
CHRISTIAN, qui s'est rapproché et dévore des yeux la nuque blonde : Ton cou !
Je voudrais l'embrasser !...
ROXANE : Christian !
CHRISTIAN : Je t'aime !
ROXANE, voulant se lever : Encore !
CHRISTIAN, vivement, la retenant : Non, je ne t'aime pas !
ROXANE, se rasseyant : C'est heureux.
CHRISTIAN : Je t'adore !
ROXANE, se levant et s'éloignant : Oh !
CHRISTIAN : Oui... je deviens sot !
ROXANE : Et cela me déplaît ! Comme il me déplairait que vous devinssiez laid.
CHRISTIAN : Mais...
ROXANE : Allez rassembler votre éloquence en fuite !
CHRISTIAN : Je...
ROXANE : Vous m'aimez, je sais. Adieu.
Elle va vers la maison.
CHRISTIAN : Pas tout de suite ! Je vous dirai...
ROXANE, poussant la porte pour rentrer : Que vous m'adorez... oui, je sais.
Non ! non ! Allez-vous-en !
CHRISTIAN : Mais je...
Elle lui ferme la porte au nez.
Le bourgeois gentilhomme
- Spoiler:
- LUCILE: Êtes-vous muet, Cléonte?
CLÉONTE: Puisqu'il faut parler, j'ai à vous dire que vous ne triompherez pas comme vous pensez de votre infidélité, que je veux être le premier à rompre avec vous, et que vous n'aurez pas l'avantage de me chasser. J'aurai de la peine, sans doute, à vaincre l'amour que j'ai pour vous, cela me causera des chagrins, je souf-frirai un temps; mais j'en viendrai à bout, et je me percerai plutôt le cœur, que d'avoir la faiblesse de retourner à vous.
LUCILE: Voilà bien du bruit pour un rien. Je veux vous dire, Cléonte, le sujet qui m'a fait ce matin éviter votre abord.
CLÉONTE fait semblant de s'en aller et tourne autour du théâtre: Non, je ne veux rien écouter.
LUCILE suit Cléonte: Sachez que ce matin.
CLÉONTE: Non, vous dis-je.
LUCILE: Écoutez.
CLÉONTE: Point d'affaire.
LUCILE: Cléonte.
CLÉONTE: Non.
LUCILE: Arrêtez.
CLÉONTE: Chansons.
LUCILE: Un moment.
CLÉONTE: Point du tout.
LUCILE: Deux paroles.
CLÉONTE: Non, c'en est fait.
LUCILE : Hé bien! Puisque vous ne voulez pas m'écouter, demeurez dans votre pensée, et faites ce qu'il vous plaira.
CLÉONTE: Ecoutons donc ce qu’elle a à me dire.
LUCILE fait semblant de s'en aller à son tour, et fait le même chemin qu'a fait Cléonte: Il ne me plaît plus de le dire.
CLÉONTE suit Lucile: Dites-moi.
LUCILE: Non, je ne veux rien dire.
CLÉONTE: De grâce.
LUCILE: Non, vous dis-je.
CLÉONTE: Je vous en prie.
LUCILE: Laissez-moi.
CLÉONTE: Lucile.
LUCILE: Non.
CLÉONTE: Au nom des Dieux!
LUCILE: Je ne veux pas.
CLÉONTE: éclaircissez mes doutes.
LUCILE: Non, je n'en ferai rien.
CLÉONTE: Hé bien! puisque vous vous souciez si peu de me tirer de peine, et de vous justifier du traitement indigne que vous avez fait à ma flamme, vous me voyez, ingrate, pour la dernière fois, et je vais loin de vous mourir de douleur et d'amour.
LUCILE: Cléonte.
CLÉONTE: Eh?
LUCILE: Où allez-vous?
CLÉONTE: Où je vous ai dit.
LUCILE: Vous allez mourir, Cléonte?
CLÉONTE: Oui, cruelle, puisque vous le voulez.
La jalousie du Barbouillé
- Spoiler:
- LE BARBOUILLÉ, à la fenêtre, ANGÉLIQUE.
LE BARBOUILLÉ: D'où venez-vous, madame la charogne, à l'heure qu'il est, et par le temps qu'il fait?
ANGÉLIQUE: D'où je viens? ouvre-moi seulement, et je te le dirai après.
LE BARBOUILLÉ: Oui? Ah! ma foi, tu peux aller coucher d'où tu viens, ou, si tu l'aimes mieux, dans la rue : je n'ouvre point à une coureuse comme toi. Comment, diable! être toute seule à l'heure qu'il est !
ANGÉLIQUE: Hé bien! pour être toute seule, qu'en veux-tu dire? Tu me disputes quand je suis en compagnie d’un homme : comment faut-il donc faire?
LE BARBOUILLÉ: Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants; mais sans tant de discours inutiles, adieu, bonsoir, va-t'en au diable et me laisse en repos.
ANGÉLIQUE: Tu ne veux pas m'ouvrir?
LE BARBOUILLÉ: Non, je n'ouvrirai pas.
ANGÉLIQUE: Hé! mon pauvre petit mari, je t'en prie, ouvre-moi, mon cher petit cœur.
LE BARBOUILLÉ: Ah, crocodile! ah, serpent dangereux! tu me caresses pour me trahir.
ANGÉLIQUE: Ouvre, ouvre donc.
LE BARBOUILLÉ: Adieu! Vade retro, Satanas.
ANGÉLIQUE: Quoi? tu ne m'ouvriras point?
LE BARBOUILLÉ: Non.
ANGÉLIQUE: Tu n'as point de pitié de ta femme, qui t'aime tant?
LE BARBOUILLÉ: Non, je suis inflexible: tu m'as offensé, je suis vindicatif comme tous les diables, c'est-à-dire bien fort; je suis inexorable.
ANGÉLIQUE: Sais-tu bien que si tu me pousses à bout, et que tu me mettes en colère, je ferai quelque chose dont tu te repentiras?
LE BARBOUILLÉ: Et que feras-tu, bonne chienne?
ANGÉLIQUE: Tiens, si tu ne m'ouvres, je m'en vais me tuer devant la porte; mes parents, qui sans doute viendront ici auparavant de se coucher, pour savoir si nous sommes bien ensemble, me trouveront morte, et tu seras pendu.
LE BARBOUILLÉ: Ah, ah, ah, ah, la bonne bête! et qui y perdra le plus de nous deux? Va, va, tu n'es pas si sotte que de faire ce coup-là.
ANGÉLIQUE: Tu ne le crois donc pas? Tiens, tiens, voilà mon couteau tout prêt: si tu ne m'ouvres, je m'en vais tout à cette heure m'en donner dans le cœur.
LE BARBOUILLÉ: Prends garde, en voilà un qui est bien pointu.
ANGÉLIQUE: Tu ne veux donc pas m'ouvrir?
LE BARBOUILLÉ: Je t'ai déjà dit vingt fois que je n'ouvrirai point; tue-toi, crève, va-t'en au diable, je ne m'en soucie pas.
ANGÉLIQUE, faisant semblant de se frapper: Adieu donc!. Ay! je suis morte.
LE BARBOUILLÉ: Serait-elle bien assez sotte pour avoir fait ce coup-là? Il faut que je descende avec la chandelle pour aller voir.
ANGÉLIQUE: Il faut que je t'attrape. Si je peux entrer dans la maison subtilement, cependant que tu me chercheras, chacun aura bien son tour.
LE BARBOUILLÉ: Hé bien! Je ne la pensais pas si sotte. Elle est morte. Elle a bien fait de se tuer car si je l'eusse trouvée en vie, après m'avoir fait cette frayeur-là, je lui aurais mis cinq ou six coups de pied dans le cul, pour lui apprendre à faire la bête. Je m'en vais me coucher cependant. Oh! oh! Je pense que le vent a fermé la porte. Hé! Cathau, Cathau, ouvre-moi.
ANGÉLIQUE: Cathau, Cathau! Hé bien! qu'a-t-elle fait, Cathau? Et d'où venez-vous, Monsieur l'ivrogne? Ah! vraiment, va, mes parents, qui vont venir dans un moment, sauront tes vérités. Sac à vin infâme, tu ne bouges du cabaret, et tu laisses une pauvre femme avec des petits enfants, sans savoir s'ils ont besoin de quelque chose, à croquer le marmot tout le long du jour.
LE BARBOUILLÉ: Ouvre vite, diablesse que tu es, ou je te casserai la tête.
Le Dindon
- Spoiler:
- LUCIENNE, entrant comme une bombe et refermant la porte sur elle, mais pas assez vite pour empêcher une canne, passée par un individu qu'on ne voit pas, de se glisser entre le battant et le chambranle de la porte. - Ah ! mon Dieu ! Allez-vous en, monsieur !... Allez-vous en !...
PONTAGNAC, essayant de pousser la porte que chaque fois Lucienne repousse sur lui. - Madame !... Madame !... je vous en prie !...
LUCIENNE. - Mais jamais de la vie, monsieur !... Qu'est-ce que c'est que ces ma-nières ! (Appelant tout en luttant contre la porte.) Jean, Jean ! Augustine !... Ah ! mon Dieu, et personne !...
PONTAGNAC. - Madame ! Madame !
LUCIENNE. - Non ! Non !
PONTAGNAC, qui a fini par entrer. - Je vous en supplie, madame, écoutez-moi !
LUCIENNE. - C'est une infamie !... Je vous défends, monsieur !... Sortez !...
PONTAGNAC. - Ne craignez rien, madame, je ne vous veux aucun mal ! Si mes intentions ne sont pas pures, je vous jure qu'elles ne sont pas hostiles... bien au contraire.
Il va à elle.
LUCIENNE, reculant. - Ah çà ! Monsieur, vous êtes fou !
PONTAGNAC, la poursuivant. - Oui, madame, vous l'avez dit, fou de vous ! Je sais que ma conduite est audacieuse, contraire aux usages, mais je m'en moque !... Je ne sais qu'une chose, c'est que je vous aime et que tous les moyens me sont bons pour arriver jusqu'à vous.
LUCIENNE, s'arrêtant. - Monsieur, je ne puis en écouter davantage !... Sortez !...
PONTAGNAC. - Ah ! Tout, madame, tout plutôt que cela ! Je vous aime, je vous dis ! (Nouvelle poursuite.) Il m'a suffi de vous voir et ç'a été le coup de foudre ! De-puis huit jours je m'attache à vos pas ! Vous l'avez remarqué.
LUCIENNE, s'arrêtant devant la table. - Mais non, monsieur.
PONTAGNAC. - Si, madame, vous l'avez remarqué ! Une femme remarque toujours quand on la suit.
LUCIENNE. - Ah ! Quelle fatuité !
PONTAGNAC. - Ce n'est pas de la fatuité, c'est de l'observation.
LUCIENNE. - Mais enfin, monsieur, je ne vous connais pas.
PONTAGNAC. - Mais moi non plus, madame, et je le regrette tellement que je veux faire cesser cet état de choses... Ah ! Madame...
LUCIENNE. - Monsieur !
PONTAGNAC. - Ah ! Marguerite !
LUCIENNE, s'oubliant. - Lucienne, d'abord !
PONTAGNAC. - Merci ! Ah ! Lucienne !
LUCIENNE. - Hein ! Mais, monsieur, je vous défends !... Qui vous a permis ?...
PONTAGNAC. - Ne venez-vous pas de me dire comment je devais vous appeler !
LUCIENNE. - Enfin, monsieur, pour qui me prenez-vous ? Je suis une honnête femme !
PONTAGNAC. - Ah ! Tant mieux ! J'adore les honnêtes femmes !...
LUCIENNE. - Prenez garde, monsieur ! Je voulais éviter un esclandre, mais puisque vous ne voulez pas partir, je vais appeler mon mari.
PONTAGNAC. - Tiens ! Vous avez un mari ?
LUCIENNE. - Parfaitement, monsieur !
PONTAGNAC. - C'est bien ! Laissons cet imbécile de côté !
LUCIENNE. - Imbécile ! Mon mari !
PONTAGNAC. - Les maris des femmes qui nous plaisent sont toujours des imbé-ciles.
LUCIENNE, remontant. - Eh bien ! Vous allez voir comment cet imbécile va vous traiter ! Vous ne voulez pas sortir ?...
PONTAGNAC. - Moins que jamais !
LUCIENNE, appelant à droite. - C'est très bien !... Crépin !...
PONTAGNAC. - Oh ! vilain nom !...
LUCIENNE. - Crépin !...
Tu as aussi toute la première scène de la pièce Ouasmok
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- PonocratesExpert spécialisé
En parallèle du début des Femmes savantes, le début du Jeu de l'Amour et du hasard - dans les deux cas il est question du mariage mais de façon très différente.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- jjrousseauNiveau 6
Je voudrais qu'ils apprennent des passages du Cid quitte à les jouer mais j'ai peur de n'avoir aucun volontaire avec ma classe de 4ème. Imposeriez-vous des vers à apprendre pour que deux ou trois seulement les récitent ?
- Thalia de GMédiateur
Je découpais les textes de récitation un peu longs et répartissais les passages entre les élèves.
Élève 1 récite, élève 2 enchaîne.
Edit : le même chose que Serge en fait.
Élève 1 récite, élève 2 enchaîne.
Edit : le même chose que Serge en fait.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- jjrousseauNiveau 6
Avec 30 élèves c'est assez chronophage, non ? Et encore une fois je souhaiterais qu'ils jouent un passage mais l'imposer me semble délicat (pourquoi moi ? etc..
- Thalia de GMédiateur
La récitation c'est en effet chronophage. Je la plaçais en début d'heure, ne faisais passer que quelques élèves et ce pendant plusieurs cours d'affilée.
Je n'ai rien trouvé de mieux qui me satisfasse . Et tous les élèves devaient apprendre.
Je n'ai rien trouvé de mieux qui me satisfasse . Et tous les élèves devaient apprendre.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- PoupoutchModérateur
Prendre une tirade, faire apprendre par coeur, faire un cercle de profération (chaque élève prend en charge un couple de vers puis "passe" au voisin). Moins chronophage, responsabilisant pour l'ensemble de la classe...
_________________
Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- ernyaFidèle du forum
Je trouve ça dommage de réciter du théâtre. Ils comprennent mieux le texte en le jouant, en le mettant en scène. Après, si tu veux un truc potable, ça prend du temps et c'est clairement ingérable seul.
Si tu ne veux évaluer que le texte appris, il y a l'autodictée qui prend peu de temps vu qu'ils le font tous en même temps.
Si tu ne veux évaluer que le texte appris, il y a l'autodictée qui prend peu de temps vu qu'ils le font tous en même temps.
- ProvenceEnchanteur
Je ne vois pas pourquoi ça devrait poser problème.jjrousseau a écrit:Imposeriez-vous des vers à apprendre pour que deux ou trois seulement les récitent ?
- ProvenceEnchanteur
Parce que je l'ai décidé. Il y a des choses qui ne se discutent pas. Les autres seront interrogés sur autre chose à un autre moment. Mais tous (ou presque) auront appris de beaux vers.jjrousseau a écrit:Avec 30 élèves c'est assez chronophage, non ? Et encore une fois je souhaiterais qu'ils jouent un passage mais l'imposer me semble délicat (pourquoi moi ? etc..
Le jeu théâtral, pour Le Cid, ne me paraît pas essentiel.ernya a écrit:Je trouve ça dommage de réciter du théâtre. Ils comprennent mieux le texte en le jouant, en le mettant en scène.
- PoupoutchModérateur
Le cercle de proferation que je propose permet de mêler le jeu (l'intention de jeu au moins) et la récitation pour faire de l'exercice quelque chose d'un peu théâtral qui a l'intérêt d'être rapide à mettre en place.
Honnêtement, la mise en scène sans encadrement ça ne donne jamais grand chose, et avec, non seulement c'est un métier (tous les profs de lettres ne savent pas le faire, les élèves n'ont souvent pas d'espace, ne sont pas à l'aise...) mais en plus, c'est long. Donc je conseille à notre collègue de faire apprendre à tous le même texte et de le faire ensuite réciter collectivement : une tirade/des stances, divisées en petites unités de sens (généralement, un couple de vers fait unité), partagées entre les élèves. Chacun reprend dans la même intention de jeu (joie, tristesse...) ou alors, on s'amuse à tester plusieurs intentions ("comment se sent Rodrigue ici ?"-> on note les propositions des élèves et chacun choisit le sentiment qu'il pense jouer dans la liste. On valide ou invalide ainsi les propositions en les mettant à l'épreuve du texte proféré)...
Honnêtement, la mise en scène sans encadrement ça ne donne jamais grand chose, et avec, non seulement c'est un métier (tous les profs de lettres ne savent pas le faire, les élèves n'ont souvent pas d'espace, ne sont pas à l'aise...) mais en plus, c'est long. Donc je conseille à notre collègue de faire apprendre à tous le même texte et de le faire ensuite réciter collectivement : une tirade/des stances, divisées en petites unités de sens (généralement, un couple de vers fait unité), partagées entre les élèves. Chacun reprend dans la même intention de jeu (joie, tristesse...) ou alors, on s'amuse à tester plusieurs intentions ("comment se sent Rodrigue ici ?"-> on note les propositions des élèves et chacun choisit le sentiment qu'il pense jouer dans la liste. On valide ou invalide ainsi les propositions en les mettant à l'épreuve du texte proféré)...
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Tout à fait d'accord Poupoutch!
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- jjrousseauNiveau 6
Je crois que je vais leur faire apprendre un passage et je n'en interrogerai que un ou deux. Pour le reste, quand on lit la scène au début du cours, je fais lire les élèves avec le ton.
- IsidoriaDoyen
Je ne sais qu'ajouter aux choix de scènes, du coup j'ajoute ce document qui plaît bien aux élèves en général:
26è cérémonie des Molières, Florence Foresti et Nicolas Bedos revisitent Phèdre
26è cérémonie des Molières, Florence Foresti et Nicolas Bedos revisitent Phèdre
- yranohHabitué du forum
J'aime bien ce texte (La Dispute, Marivaux). Jouer l'influence de l'autre sur soi est très intéressant.
Églé
[...] (Et puis apercevant Azor avec frayeur.) Qu’est-ce que cela, une personne, comme moi… N’approchez point. (Azor étendant les bras d’admiration et souriant. Églé continue.) La personne rit, on dirait qu’elle m’admire. (Azor fait un pas.) Attendez… Ses regards sont pourtant bien doux… Savez-vous parler ?
Azor
Le plaisir de vous voir m’a d’abord ôté la parole.
Églé
La personne m’entend, me répond, et si agréablement !
Azor
Vous me ravissez.
Églé
Tant mieux.
Azor
Vous m’enchantez.
Églé
Vous me plaisez aussi.
Azor
Pourquoi donc me défendez-vous d’avancer ?
Églé
Je ne vous le défends plus de bon cœur.
Azor
Je vais donc approcher.
Églé
J’en ai bien envie. (Il avance.) Arrêtez un peu… que je suis émue !
Azor
J’obéis, car je suis à vous.
Églé
Elle obéit ; venez donc tout à fait, afin d’être à moi de plus près. (Il vient.) Ah ! la voilà, c’est vous, qu’elle est bien faite ! En vérité vous êtes aussi belle que moi.
Azor
Je meurs de joie d’être auprès de vous, je me donne à vous, je ne sais pas ce que je sens, je ne saurais le dire.
Églé
Eh, c’est tout comme moi.
Azor
Je suis heureux, je suis agité.
Églé
Je soupire.
Azor
J’ai beau être auprès de vous, je ne vous vois pas encore assez.
Églé
C’est ma pensée, mais on ne peut pas se voir d’avantage, car nous sommes là.
Azor
Mon cœur désire vos mains.
Églé
Tenez, le mien vous les donne ; êtes-vous plus contente ?
Azor
Oui, mais non pas plus tranquille.
Églé
[...] (Et puis apercevant Azor avec frayeur.) Qu’est-ce que cela, une personne, comme moi… N’approchez point. (Azor étendant les bras d’admiration et souriant. Églé continue.) La personne rit, on dirait qu’elle m’admire. (Azor fait un pas.) Attendez… Ses regards sont pourtant bien doux… Savez-vous parler ?
Azor
Le plaisir de vous voir m’a d’abord ôté la parole.
Églé
La personne m’entend, me répond, et si agréablement !
Azor
Vous me ravissez.
Églé
Tant mieux.
Azor
Vous m’enchantez.
Églé
Vous me plaisez aussi.
Azor
Pourquoi donc me défendez-vous d’avancer ?
Églé
Je ne vous le défends plus de bon cœur.
Azor
Je vais donc approcher.
Églé
J’en ai bien envie. (Il avance.) Arrêtez un peu… que je suis émue !
Azor
J’obéis, car je suis à vous.
Églé
Elle obéit ; venez donc tout à fait, afin d’être à moi de plus près. (Il vient.) Ah ! la voilà, c’est vous, qu’elle est bien faite ! En vérité vous êtes aussi belle que moi.
Azor
Je meurs de joie d’être auprès de vous, je me donne à vous, je ne sais pas ce que je sens, je ne saurais le dire.
Églé
Eh, c’est tout comme moi.
Azor
Je suis heureux, je suis agité.
Églé
Je soupire.
Azor
J’ai beau être auprès de vous, je ne vous vois pas encore assez.
Églé
C’est ma pensée, mais on ne peut pas se voir d’avantage, car nous sommes là.
Azor
Mon cœur désire vos mains.
Églé
Tenez, le mien vous les donne ; êtes-vous plus contente ?
Azor
Oui, mais non pas plus tranquille.
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