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- roxanneOracle
Il y a aussi chez certains de vouloir avoir à tout prix le dernier mot même quand ils sont en tort. Hier, je reprends un élève qui est le seul à ne pas avoir rendu l'autorisation de sortie pour le théâtre demain (gratuit). Je lui dis que s'il ne l'a pas, il restera lundi au lycée avec un devoir. Et bien, au lieu de faire profil bas, de m'assurer qu'il l'aura, voire même de présenter des excuses (soyons fous !), il me répond :"Ah mais je vais porter plainte !"
Bon, il a entendu la suite. J'ai appelé sa mère qui était désolée, m'a remerciée de l'avoir appelée , s'est excusée. Donc, il a eu une éducation, il connait les codes, mais non, il faut faire le malin.
Bon, il a entendu la suite. J'ai appelé sa mère qui était désolée, m'a remerciée de l'avoir appelée , s'est excusée. Donc, il a eu une éducation, il connait les codes, mais non, il faut faire le malin.
- Singing in The RainHabitué du forum
Merci pour toutes vos réponses qui vont bien dans le sens de ce que je pratique, rétorquer avec humour ou fermeté si ce n'est pas compris ou persistant.
Mais c'est vrai que je vois certains collègues qui sont très durs avec les élèves et leurs cours sont calmes... mais au prix de la crainte imposée.
Or les parents disent "M.Machin est super, il fait régner l'ordre" alors qu'en fait, il tyrannise les élèves...
Et d'autres collègues infiniment plus pédagogues et bienveillants se font chahuter...
Je pense aussi que si certains arrivent à l'agressivité dans leur classe, c'est faute de soutien à l'extérieur (vie scolaire, cpe, direction...) Que faire quand on est soi-même agressé par des élèves provocateurs qui se sentent impunis car aucune mesure n'est prise ? C'est une vraie question de tolérance zéro face aux incivilités qui n'est pas appliquée...
Mais c'est vrai que je vois certains collègues qui sont très durs avec les élèves et leurs cours sont calmes... mais au prix de la crainte imposée.
Or les parents disent "M.Machin est super, il fait régner l'ordre" alors qu'en fait, il tyrannise les élèves...
Et d'autres collègues infiniment plus pédagogues et bienveillants se font chahuter...
Je pense aussi que si certains arrivent à l'agressivité dans leur classe, c'est faute de soutien à l'extérieur (vie scolaire, cpe, direction...) Que faire quand on est soi-même agressé par des élèves provocateurs qui se sentent impunis car aucune mesure n'est prise ? C'est une vraie question de tolérance zéro face aux incivilités qui n'est pas appliquée...
- NasopiBon génie
Singing in The Rain a écrit:
Mais c'est vrai que je vois certains collègues qui sont très durs avec les élèves et leurs cours sont calmes... mais au prix de la crainte imposée.
Or les parents disent "M.Machin est super, il fait régner l'ordre" alors qu'en fait, il tyrannise les élèves...
Pour moi la véritable autorité ne consiste pas à faire régner l'ordre par la crainte et/ou l'agressivité. Ni l'une ni l'autre ne sont nécessaires, d'ailleurs, pour avoir une classe calme.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Petit apparté: mon tuteur m’avait dit qu’un gros mot par an bien placé pouvait sauver une situation tendue des fois... je vous avoue que j’ai déjà eu à l’experimenter et j’ai eu une paix royale après pendant des mois.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- User17095Érudit
Je crois que tu fais erreur, devoir choisir entre "le prof tyran qui a du calme" et "le prof bienveillant qui se fait bouffer" est un faux choix.
Il y a aussi des enseignants bienveillants qui ont des cours calmes en ne punissant qu'exceptionnellement - et ce quel que soit l'établissement, même si bien sûr il y a des classes plus faciles que d'autres, et probablement certaines avec qui c'est mission impossible.
Dire à quoi ça tient et comment ils y parviennent, je n'en ai pas les moyens malheureusement, il faut aller les voir en classe.
De même, si une vie sco ou une direction trop peu présentes ne sont pas des soutiens à l'enseignant, le climat pendant le cours repose avant tout sur lui et pas sur une autorité sensible derrière la porte.
Il y a aussi des enseignants bienveillants qui ont des cours calmes en ne punissant qu'exceptionnellement - et ce quel que soit l'établissement, même si bien sûr il y a des classes plus faciles que d'autres, et probablement certaines avec qui c'est mission impossible.
Dire à quoi ça tient et comment ils y parviennent, je n'en ai pas les moyens malheureusement, il faut aller les voir en classe.
De même, si une vie sco ou une direction trop peu présentes ne sont pas des soutiens à l'enseignant, le climat pendant le cours repose avant tout sur lui et pas sur une autorité sensible derrière la porte.
- pseudo-intelloSage
A une ou deux années près, j'ai été "la prof qui ne sait et ne saura jamais tenir une classe", "la prof qui gère de la mort", "la prof qui a ni plus ni moins d'autorité que les autres". Sans que ma pratique n'ait spécialement changé.
Je ne sais pas trop à quoi ça tient : profil d'établissement par rapport au caractère du prof, soutien ou non de la direction (ça fait beaucoup, mais ce 'n’est effectivement pas tout), cohésion ou non de l'équipe pédagogique, autres paramètres ?
Finalement peu importe, tant qu'on ne frappe pas les élèves et qu'on ne les malmène pas (trop ) psychologiquement.
Je pense à un collègue en particulier qui avait une autorité d'enfer. Effectivement, je n'aurais pas parlé aux élèves comme lui le faisait, et je trouvais ça limite. Effectivement, les élèves se taisaient en classe et travaillaient davantage à la maison par crainte (et on est d'accord que la crainte comme fondation des relations humaines, c'est moyen, en soi).
Sauf qu'au fil de l'année, on se rendait compte que le travail dans sa matière était toujours fait, et les leçons, mieux apprises que dans toutes les autres disciplines (mieux que dans mon cours aussi, même si j'avais le silence dans ma classe et que l'entente entre les élèves et moi était cordiale et appréciable). Les gamins, forcés d'écouter en classe (au départ par crainte) et de bosser un minimum à la maison (au départ par crainte aussi), comprenaient mieux les cours, apprenaient davantage de choses, et en étaient forcément conscients. La crainte se muait bien souvent en respect, peu à peu, pas à pas, voire en adhésion. Et les élèves sages étaient soulagés d'échapper aux pertes de temps et nuisance sonores dues aux élèves moins scolaires. Au fil de l'année, ils finissaient, pour la plupart, par apprécier le prof, et ses cours. même les perturbateurs, puisque forcés d'écouter, ils comprenaient donc ennuyaient moins dans ce cours qu'ailleurs. Même les gros décrocheurs (qui dans mon cours ne faisaient pas ch... mais ne fichaient pas grand chose) produisaient un minimum syndical pas si inconsistant. Et puis y'a pas, le message passe quand même vachement mieux quand on n’est pas obligé de l'interrompre toutes les deux phrases pour faire le flic.
Le petit collège socialement défavorisé a chaque année un excellent classement au DNB dans la matière (1 profs dans le collège, donc deux ans avec le collègue par élève, en moyenne).
Bref. Je n'ai jamais adopté le volume ou le vocabulaire de ce collègue, et je ne le ferai pas, parce que ce n’est pas ma nature. Mais cette expérience m'a appris à réserver mon jugement et me mêler de mes oignons. Les retours réguliers d'anciens élèves qui déclarent que "quand même M. Trucmuche nous a super bien préparés" a est le meilleur des arguments, et si M. Truchmuche a manqué de bienveillance, surtout au premier trimestre, c'est le cadet de leurs soucis.
Je ne sais pas trop à quoi ça tient : profil d'établissement par rapport au caractère du prof, soutien ou non de la direction (ça fait beaucoup, mais ce 'n’est effectivement pas tout), cohésion ou non de l'équipe pédagogique, autres paramètres ?
Finalement peu importe, tant qu'on ne frappe pas les élèves et qu'on ne les malmène pas (trop ) psychologiquement.
Je pense à un collègue en particulier qui avait une autorité d'enfer. Effectivement, je n'aurais pas parlé aux élèves comme lui le faisait, et je trouvais ça limite. Effectivement, les élèves se taisaient en classe et travaillaient davantage à la maison par crainte (et on est d'accord que la crainte comme fondation des relations humaines, c'est moyen, en soi).
Sauf qu'au fil de l'année, on se rendait compte que le travail dans sa matière était toujours fait, et les leçons, mieux apprises que dans toutes les autres disciplines (mieux que dans mon cours aussi, même si j'avais le silence dans ma classe et que l'entente entre les élèves et moi était cordiale et appréciable). Les gamins, forcés d'écouter en classe (au départ par crainte) et de bosser un minimum à la maison (au départ par crainte aussi), comprenaient mieux les cours, apprenaient davantage de choses, et en étaient forcément conscients. La crainte se muait bien souvent en respect, peu à peu, pas à pas, voire en adhésion. Et les élèves sages étaient soulagés d'échapper aux pertes de temps et nuisance sonores dues aux élèves moins scolaires. Au fil de l'année, ils finissaient, pour la plupart, par apprécier le prof, et ses cours. même les perturbateurs, puisque forcés d'écouter, ils comprenaient donc ennuyaient moins dans ce cours qu'ailleurs. Même les gros décrocheurs (qui dans mon cours ne faisaient pas ch... mais ne fichaient pas grand chose) produisaient un minimum syndical pas si inconsistant. Et puis y'a pas, le message passe quand même vachement mieux quand on n’est pas obligé de l'interrompre toutes les deux phrases pour faire le flic.
Le petit collège socialement défavorisé a chaque année un excellent classement au DNB dans la matière (1 profs dans le collège, donc deux ans avec le collègue par élève, en moyenne).
Bref. Je n'ai jamais adopté le volume ou le vocabulaire de ce collègue, et je ne le ferai pas, parce que ce n’est pas ma nature. Mais cette expérience m'a appris à réserver mon jugement et me mêler de mes oignons. Les retours réguliers d'anciens élèves qui déclarent que "quand même M. Trucmuche nous a super bien préparés" a est le meilleur des arguments, et si M. Truchmuche a manqué de bienveillance, surtout au premier trimestre, c'est le cadet de leurs soucis.
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- ar_angarNiveau 9
pseudo-intello a écrit:
Je pense à un collègue en particulier qui avait une autorité d'enfer. Effectivement, je n'aurais pas parlé aux élèves comme lui le faisait, et je trouvais ça limite. Effectivement, les élèves se taisaient en classe et travaillaient davantage à la maison par crainte (et on est d'accord que la crainte comme fondation des relations humaines, c'est moyen, en soi).
Sauf qu'au fil de l'année, on se rendait compte que le travail dans sa matière était toujours fait, et les leçons, mieux apprises que dans toutes les autres disciplines (mieux que dans mon cours aussi, même si j'avais le silence dans ma classe et que l'entente entre les élèves et moi était cordiale et appréciable). Les gamins, forcés d'écouter en classe (au départ par crainte) et de bosser un minimum à la maison (au départ par crainte aussi), comprenaient mieux les cours, apprenaient davantage de choses, et en étaient forcément conscients. La crainte se muait bien souvent en respect, peu à peu, pas à pas, voire en adhésion. Et les élèves sages étaient soulagés d'échapper aux pertes de temps et nuisance sonores dues aux élèves moins scolaires. Au fil de l'année, ils finissaient, pour la plupart, par apprécier le prof, et ses cours. même les perturbateurs, puisque forcés d'écouter, ils comprenaient donc ennuyaient moins dans ce cours qu'ailleurs. Même les gros décrocheurs (qui dans mon cours ne faisaient pas ch... mais ne fichaient pas grand chose) produisaient un minimum syndical pas si inconsistant. Et puis y'a pas, le message passe quand même vachement mieux quand on n’est pas obligé de l'interrompre toutes les deux phrases pour faire le flic.
Le petit collège socialement défavorisé a chaque année un excellent classement au DNB dans la matière (1 profs dans le collège, donc deux ans avec le collègue par élève, en moyenne).
Bref. Je n'ai jamais adopté le volume ou le vocabulaire de ce collègue, et je ne le ferai pas, parce que ce n’est pas ma nature. Mais cette expérience m'a appris à réserver mon jugement et me mêler de mes oignons. Les retours réguliers d'anciens élèves qui déclarent que "quand même M. Trucmuche nous a super bien préparés" a est le meilleur des arguments, et si M. Truchmuche a manqué de bienveillance, surtout au premier trimestre, c'est le cadet de leurs soucis.
Enfin !
J'en venais à me demander si j'étais le seul à penser cela, toute mon admiration à M. Trucmuche !
J'ai eu un retour positif de cette teneur l'année dernière d'un élève qui a été forcé, bon gré mal gré de travailler par un contrôle journalier de cours (5 min, 5 questions), pour les "obliger" à travailler et qui est venu me voir à la fin de l'année pour me dire qu'il trouvait cela plus façile en fin d'année qu'en début. Quand je lui ai fait remarquer qu'on avait pas changé de façon de faire, ni de difficulté, il m'a regardé incrédul : "mais alors, c'est moi !??", je n'ai plus eu qu'à l'achever en lui disant de continuer comme ça l'année suivante...
Malgré tout ce que l'on peut dire, l'impression que j'ai c'est que, finalement, un professeur qui fait que tout le monde travail, est apprécié par la suite, malgré ses défauts, parceque justement il aura fait progresser ses élèves. Il est certain que cela ne devrait pas se faire dans la douleur, mais si on oblige les élèves ce n'est pas pour le plaisir, mais bel et bien parceque l'on sait ce qui les attends derrière ! Bref, c'est comme les épinards. c'est pour ton bien, même si tu ne t'en rends pas compte? Et au final, tu te rends compte que t'aime bien ça !
[hide]En fait, moi, j'aime ça ![/spoiler]
- User17095Érudit
Poser un cadre strict, ce n'est pas malveillant en soi, à partir du moment où la finalité c'est l'instauration d'un climat qui permette les apprentissages. De toute façon, en particulier au collège, il y a des élèves qui vont vouloir franchir les limites, il faudra les punir, c'est le développement de l'adolescent qui veut ça.
Là où c'est problématique, c'est quand le cadre devient une fin en soi, et s'appuie sur la terreur : si après un temps, les élèves eux-mêmes reconnaissent que c'est mieux comme ça, c'est qu'on n'est pas dans le traumatisme.
Là où c'est problématique, c'est quand le cadre devient une fin en soi, et s'appuie sur la terreur : si après un temps, les élèves eux-mêmes reconnaissent que c'est mieux comme ça, c'est qu'on n'est pas dans le traumatisme.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Tu disais ça pour moi Pogonophile? Pour mon exemple du gros mot?pogonophile a écrit:Je crois que tu fais erreur, devoir choisir entre "le prof tyran qui a du calme" et "le prof bienveillant qui se fait bouffer" est un faux choix.
Il y a aussi des enseignants bienveillants qui ont des cours calmes en ne punissant qu'exceptionnellement - et ce quel que soit l'établissement, même si bien sûr il y a des classes plus faciles que d'autres, et probablement certaines avec qui c'est mission impossible.
Dire à quoi ça tient et comment ils y parviennent, je n'en ai pas les moyens malheureusement, il faut aller les voir en classe.
De même, si une vie sco ou une direction trop peu présentes ne sont pas des soutiens à l'enseignant, le climat pendant le cours repose avant tout sur lui et pas sur une autorité sensible derrière la porte.
Parce que moi, je suis bienveillante voire trop des fois mais les élèves bossent (et 90% me disent etre content de ce qu’on fait... mais bon, en arts plastiques, je jouis d’une telle liberté que mon cours remporte adhésion).
J’ai eu bcp de prof tyrannique dans ma scolarité et ce sont mes anti modèles. On n’a pas besoin d’etre odieux pour se faire respecter.
- User17095Érudit
Non au contraire, c'était l'intervention de @Singing in the rain, qui établissait une opposition qui, à mon sens, n'est pas juste :
Un gros mot de temps en temps ma foi, ça montre qu'on est irrité et ce n'est pas un drame en soi (au contraire de l'injure par exemple).
Mais c'est vrai que je vois certains collègues qui sont très durs avec les élèves et leurs cours sont calmes... mais au prix de la crainte imposée.
Or les parents disent "M.Machin est super, il fait régner l'ordre" alors qu'en fait, il tyrannise les élèves...
Et d'autres collègues infiniment plus pédagogues et bienveillants se font chahuter...
Un gros mot de temps en temps ma foi, ça montre qu'on est irrité et ce n'est pas un drame en soi (au contraire de l'injure par exemple).
- pseudo-intelloSage
pogonophile a écrit:Poser un cadre strict, ce n'est pas malveillant en soi, à partir du moment où la finalité c'est l'instauration d'un climat qui permette les apprentissages. De toute façon, en particulier au collège, il y a des élèves qui vont vouloir franchir les limites, il faudra les punir, c'est le développement de l'adolescent qui veut ça.
Là où c'est problématique, c'est quand le cadre devient une fin en soi, et s'appuie sur la terreur : si après un temps, les élèves eux-mêmes reconnaissent que c'est mieux comme ça, c'est qu'on n'est pas dans le traumatisme.
Je te cache pas que pour les 6e qui arrivent, c'est rude. :lol:
Après, ils sont habitués.
Pour les adultes qui arrivent dans l'établissement (nouveaux profs, nouveaux pions), au début, on a une opinion plus que réservée, et puis on se rend compte qu'en réalité, il est très, très efficace, et que les élèves finissent par le comprendre (plus ou moins vite, selon le profil d'élève)
- ElaïnaDevin
roxanne a écrit:Le problème avec la dérision, c'est qu'avec certaines classes "bon public" (et je pense notamment à des classes de garçons, style footeux), ça peut finir par devenir un spectacle et finalement, ils acceptent la vanne, en rigolent, la commentent et ça peut finir par être plus bordélogène qu'autre chose. C'est le comble de générer soi-même le bazar dans son cours.
Je suis assez d'accord. Mon mari (pas prof) me disait régulièrement que mes cours n'étaient "pas drôles", "vieux jeu", quand je lui montrais une séquence comme ça. Il a mis beauuuuucoup de temps à comprendre, notamment à force de recevoir les enfants de ses collègues en stage, que
1 tous les ados n'ont pas le sens de l'humour des adultes. Ce que nous trouvons super drôle ne l'est pas forcément pour eux, voire peut être mal pris
2 ça peut justement être très vite le bordel avec des classes trop portées sur la rigolade.
Avec les secondes, le cours c'est souvent la porte de prison.
Bah oui, c'est rare que j'aie le même sens de l'humour qu'eux - ils sont encore tout petit en fait. Je me rappelle notamment d'une fois où, lors d'un travail de demi-groupe, j'avais voulu les faire travailler sur deux extraits de Kaamelott. L'épisode de La Quinte Juste, qui me fait personnellement mourir de rire, ne leur a pas décroché un sourire (sauf à l'EIP de la classe), alors qu'un autre où Arthur et le maître d'armes s'insultent les a fait tordre de rire, mais vraiment. Bon bah voilà, en termes d'humour, ils sont plus proches de mes fils de 5 et 7 ans, que de moi.
Et en outre, ils cherchent trop souvent le moyen d'en faire le moins possible en tentant de faire durer la blague.
Par contre, avec ma (très bonne) classe de 1eS qui aime bien déconner, je dois dire qu'on se marre autrement plus, de même qu'avec mes bons TES.
Du coup, avec les élèves insolents... eh bien j'ai deux solutions. Soit refuser de répondre et me mettre en pilotage automatique : "vous prenez vos affaires vous sortez", répété en boucle. Soit vanner gentiment avec un élève qu'on sait plutôt sympa par ailleurs.
Une seule fois j'ai pété un câble et dit à un élève que son attitude me "débectait" : il dégoulinait de mépris pour ses professeurs, on se cassait le luc depuis la rentrée pour l'aider, l'accompagner dans un projet d'orientation, lui faire une fiche de suivi, tenter le dialogue, la compréhension, la valorisation dès qu'il prenait un crayon au lieu de dormir, rien, rien, rien, il continuait d'être arrogant, imbuvable, insupportable. Les autres élèves, qui ont assisté au clash, étaient sidérés. Mais plusieurs sont venus me voir après, "madame, merci de l'avoir clashé, on n'en peut plus nous non plus..."
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Fesseur ProGuide spirituel
Le dérision, l'humour et le second degré fonctionnent de moins en moins.
Les élèves ne comprennent plus, voire pensent qu'on "les traite."
Les élèves ne comprennent plus, voire pensent qu'on "les traite."
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Pourvu que ça dure...
- jjrousseauNiveau 6
Tout ça ça ne fonctionne pas avec beaucoup d'élèves qui n'ont pas suffisamment de culture (ne connaissent pas la Castafiore par exemple) et qui ont envie d'en découdre; ils ont le reste de la classe avec eux et le trait d'humour n'aura aucun effet...
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