Nouveau programme de lettres de lycée janvier 2019

Le programme officiel a été publié il y a quasiment un mois, c'est bien de cela dont parlent les collègues : https://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=140520

Oh... honte à moi... je peux donc m'y investir vraiment! Merci Laotzi!
(ils sont sortis la veille des vacances... j'ai une petite excuse)

Illiane a écrit:Je vais bientôt avoir ma demi-journée de formation concernant la réforme du bac, est-ce que vous souhaiteriez que je pose certaines questions à mes IPR (j'en ai déjà pas mal, mais il y a peut-être des choses auxquelles je n'ai même pas pensé !) ? Par exemple, @Valor, veux-tu que je demande pour ton histoire de lecture cursive ?

Ah oui, ce n'est pas de refus! Et c'est très gentil de ta part de le proposer Merci beaucoup!

Bonjour à tous,

Mon ado n°2 est actuellement en 1ère L; je parcours ainsi parfois les sujets concernant les programmes de lycée. Puisque cette classe d'âge n'est pas concernée par la réforme du bac, je me demandais sur quelles oeuvres porte le programme de terminale littéraire l'an prochain.
Bonne soirée, bonne fête du travail.

Ruggera7, regarde ici :
https://www.neoprofs.org/t123419-uvres-au-programme-de-tl-pour-la-session-2020#4681816

Merci pour le lien, je regarde...

Bilan : travail plus lourd pour le prof, exigences allégées pour l'élève...

Réunion hier, voilà mes notes :

Le préambule des programmes insiste sur:
• enseignement de la langue
• la littérature

=> Revient au premier plan : l’étude de l’oeuvre intégrale, groupement de textes devient secondaire


LA LANGUE

Ce que prescrivent les programmes :

• L’amélioration de la compréhension et de l’expression écrites et orales ;
• Enseignement qui devra être explicite ;
• Acquisition d’un vocabulaire technique permettant de décrire les fonctionnements de la langue et
des discours (discours littéraire) et d’accéder à l’implicite.

=> Il faut réfléchir : comment poursuivre ce qui a été déjà fait au collège ? + question de l’approfondissement Il faudra interroger la langue (pourquoi, comment, singularité de l’usage)
Le lexique participe des compétences langagières donc il est associé à la grammaire Quand et comment fait-on de la langue ?
1. Le moment de grammaire : doit être explicite (car examen)
. 2. La leçon de grammaire : on peut consacrer une heure entière à partir d’un corpus de textes, de
phrases ; ce travail ne vient pas en plus car l’entrée par la grammaire permet l’étude du texte.
Tout permet d’enrichir l’étude de l’OI.
3. L’AP pour travailler la remédiation
4. L’évaluation : l’examen n’est qu’une anecdote, il faut évaluer aussi la grammaire en cours d’année. Les écrits d’appropriation, réécriture... peuvent être exploités ainsi. Peuvent être courts (quelques lignes).


LITTÉRATURE :
ce que prescrivent les programmes
En seconde :
• 4 oe qui peuvent être traités dans l’ordre souhaité par le professeur.
• Le professeur organise librement son enseignement de façon cohérente en le fondant selon les oe
sur un parcours autour d’une question littéraire ou sur une oi présentée dans son contexte
historique, artistique et culturel.
• 7 œuvres : 4 oi et 2 parcours et 3 lectures cursives (une lc peut être “zappée” pour un objet d’étude).

En première :
• 4 oe (ordre libre)
• Organise librement son enseignement de manière à faire acquérir aux élèves une bonne maîtrise
des œuvres et parcours au programme.
• Lecture cursive n’a pas besoin d’être adossée à l’oeuvre ou au parcours
• Accompagner la lecture : carnet de lecture, temps de lecture.
• Lecture cursive peut se faire en amont de l’oeuvre intégrale.
• Parcours associé = gt = point d’appui pour l’oi, peut se faire en amont pour contextualiser l’oi,
pendant l’oi ou après. Peut être détaché de l’étude de l’oi.
On n’est pas sur 8 séquences (d’ailleurs mots séquence a disparu)

LE CHOIX DES TEXTES
En seconde
• Tableau varié de la littérature française et francophone ;
• Œuvres appartenant aux littératures étrangères du passé lointain en particulier les textes de
l’Antiquité, jusqu’à la période moderne et contemporaine ;
• Participation à des actions autour de la lectur, en lien avec les profs documentalistes.

En première
• En fonction des oi et parcours, œuvres francophones ;
• Idem.

POUR ENRICHIR L’ETUDE DES TEXTES
• Prolongements artistiques et culturels
• Groupements de textes complémentaires possibles (facultatif)
• Entrer dans l’oi par un film, un tableau...

LES EXERCICES
• L’élève garde une trace du travail et activités menées : carnet de lecture, fiches de révision, synthèse.
• Écrits d’appropriation, écritures d’invention, écrits d’intervention, association au texte d’une image, édition numérique, édition enrichie, note d’intention, etc

Penser aux oraux d’appropriation !
• mise en voix
• Partager le parcours d’un personnage dans l’oeuvre à l’oral
• Boîte à secrets des personnages
• Lien entre lecture et oral est fondamental


OE

Poésie
• Parcours chrono entre seconde et première
• En seconde :
o Étude de textes rassemblés autour d’un thème ou d’une forme poétique
• En première
o Œuvre et parcours associé
o Lecture cursive d’une œuvre d’un autre siècle


Littérature d’idées
• Antechronologique
• Seconde
o Litt d’idees et presse du XIX au XXI
o GT autour d’un débat d’idees
o Intéressant : presse et figure de l’ecrivain
• Première : Littérature d’idees du XVI au Xviii
o Œuvre et parcours associé (Montesquieu, LA Fontaine o Une œuvre d’un autre siècle que l’oi


Le roman et le récit
• Seconde : roman et récit du Xviii au XXI
o 2 oi intégrales de formes et siècles différents o Lecture cursive d’un autre siècle
• En première : roman et récit du mien âge au XXI


Le théâtre
o Oi et parcours
o Lc d’au moins un roman ou un récit long appartenant à un autre siècle
• Seconde : XVII au XXI
o Deux pièces de genre et de siècles différents
o Lecture cursive d’au moins une pièce d’une autre période
• Première : XVII au XXI
o Œuvre et parcours
o Lc d’une pièce d’un autre siècle


NOTION DE PARCOURS
Parcours associé doit être organisé de manière chronologique.
• Idée : renforcer l’importance de l’histoire littéraire
• 3 textes doivent faire l’objet de lecture analytique dans le parcours



EXAMEN
Écrit
• 4h
• Un commentaire qui n’est pas un extrait d’une des œuvres au programme. Ou
• Une dissertation, au choix parmi 3 portant en relation avec une des œuvres au programme et son
parcours associé pour un oe

• Commentaire : texte à étudier sans doute très éloigné des oi
• Dissertation : sera nourrie par le parcours associé
• Carnet de lectures :
o N’a plus de place matérielle à l’examen
o Tous les travaux d’appropriation doivent s’y intégrer
o À la frontière de l’intime et du scolaire : lui rend sa liberté
o Va permettre aux élèves de s’approprier les œuvres de façon personnelle
o Servira pour réviser


• Dans la dissertation on se fonde sur l’oeuvre et le parcours vient enrichir, comparer.
• Vont faire des citations en faisant des références à l’oeuvre, un passage, citer un mot.
• On évalue
o la connaissance de l’œuvre,
o que ce soit construit,
o argumentation pertinente.
• Dissertation doit être un moyen de montrer qu’on s’est approprié l’oeuvre.
Les accompagner dans les écrits : utiliser les 4h, utiliser un brouillon


Oral

• Accueil du candidat 30mn de préparation et 20 mn de passage

1. exposé sur un des 24 textes du descriptif (12mn) : 2pts pour la lecture du texte, 8 pas pour son explication linéaire, 2 pts pour la question de grammaire
=> explication linéaire : reprendre le texte dans la forme de la lecture, comment comprendre son cheminement naturel, importance de la grammaire pour comprendre son cheminement, voir évolution linéaire du texte, écueil de la paraphrase, il faut donc saisir le texte dans son mouvement, resserrée autour d’un projet de lecture, s’intéresse plus à la langue que la lecture analytique.

Méthodologie :
1. présenter le texte : situation dans l’oeuvre ou le parcours
2. Lecture à haute voix environ 20 lignes, l’élève a préparé la lecture (cela correspond à un texte
entier donc)
3. Lecture interprétative : en classe on ne fait pas des analyses linéaires de 20 lignes
Lecture linéaire ne veut pas dire ligne à ligne
Mais l’élève n’a plus à trouver un plan pendant son temps de préparation L’élève va suivre le texte
Explication linéaire permet de voir capacités d’interprétation des élèves. 2 temps dans la compréhension :
1. Compréhension littérale du texte, univers référentiel
2. Puis lecture littéraire : comment c’est écrit ? Choix stylistiques ?
Question de grammaire vise à l’analyse syntaxique d’une partie ou d’une courte phrase. Donc analyse logique ( phrase complexe). La question repose sur le texte étudié et non sur une phrase inventée. Grammaire et non stylistique.
2. Présentation d’une œuvre choisie par le candidat (8mn) : 8 pts
• Œuvre prise dans les œuvres intégrales ou dans les lectures cursives. Il le précise dans le temps d’accueil.
• lectures cursives (peut être au choix dans une liste définie par le prof pendant l’année)

Examinateur ne peut avoir tout lu.

• Présentation brève de l’oeuvre qui doit intéresser le correcteur (pas
Wikipedia)
• Donc avoir une réflexion : comment présenter une œuvre ?
• Deuxième partie doit être un dialogue
• Vérifier sa capacité à partager son expérience de lecture, sa sincérité.
• Travail qui se fait sans note de l’élève.
• Lecture personnelle des œuvres : pourquoi a-t-il choisi cette œuvre ?
• Si récitation d’un résumé lu sur internet, si pas de dialogue, si œuvre non lue : très mauvaise note
• Il ne s’agit pas d’occuper temps et espace avec du baratin
• Il faut relater une expérience de lecture

Merci pour ce bilan Garance
je m'interroge sur le -oral: on ne fait pas en classe des analyses linéaires de 20 lignes: ah bon? et un sonnet alors? en gros il faut faire des textes + longs et laisser le correcteur "saucissonner" 20 lignes dedans?

Merci Garance! Je n’avais pas compris que la LC pouvait être décrochée du parcours. Au contraire j’avais même compris que c'était Le parcours qui liait tout. J’ai peut-être mal lu mais je croyais que les autres retours indiquaient que la LC était liée au parcours.

gregforever a écrit:Merci pour ce bilan Garance
je m'interroge sur le -oral: on ne fait pas en classe des analyses linéaires de 20 lignes: ah bon? et un sonnet alors? en gros il faut faire des textes + longs et laisser le correcteur "saucissonner" 20 lignes dedans?

Tu fais comme actuellement, avec bon sens! A l'examen ils ne seront pas interroges sur 10 pages mais sur une vingtaine de lignes, ou un sonnet, ou une fable....

résumé de notre formation :
-lecture réécrite du programme (avec fautes d'orthographe et de syntaxe) pour comprendre l'esprit du programme
"L'esprit, c'est l'écrit d'appropriation"
-proposition de répondre aux questions des collègues quand tout sera exposé...
-attention nous sommes des cours de patapata pour les élèves
-Donc il faut dialoguer avec le coeur
-Les IG rejouent la guerre de Anciens et des modernes ; moi, IPR, je pense qu'il faut s'élever au dessus de cela...
-Présentation par une formatrice d'un groupement complémentaire en histoire des Arts pour entrer dans un parcours : intéressant mais nous n'étions pas là pour cela.
-pas possible de poser des questions sur la grammaire, l'HLP, et pas de réponse sur des questions précises ("c'est une question fort intéressante" que l'on fera remonter)
-Sidération
Fin de la journée... je caricature à peine

Donc j'applique les textes à la lettre, et je lis vos CR où les IPR ont l'air d'avoir travaillé.

Oui comme je le constate de plus en plus le ministère devrait encore plus s’interroger sur la formation des encadrants  que des apprenants: manger son chapeau n’est pas chose aisée.

Spoiler:

Isidoria a écrit:Merci Garance! Je n’avais pas compris que la LC pouvait être décrochée du parcours. Au contraire j’avais même compris que c'était Le parcours qui liait tout. J’ai peut-être mal lu mais je croyais que les autres retours indiquaient que la LC était liée au parcours.

Dans la mesure où il faut "accompagner" la lecture, où notre temps est compté, où les élèves pourront présenter cette oeuvre et être amené à faire des liens avec le parcours et l'oeuvre au programme, il semble quand même préférable de ne aps trop "décrocher" je trouve.

trompettemarine a écrit:
"L'esprit, c'est l'écrit d'appropriation".

C'est à peu près aussi ce que nous ont dit les IPR lors de notre journée de formation début avril. Et pas un mot sur la dissertation, l'HLP...
Sur la grammaire, si, et ma foi, il aurait sans doute mieux valu ne rien dire...

Merci pour les CR.

Garance, on ne peut que souscrire à l'interprétation des textes par vos IPR. Mais dans les faits, cette étude linéaire va donner lieu à un beau festival de paraphrase...

Quant à l'idée de recentrer sur l'expérience personnelle de lecteur, le carnet de lecture personnel, on sait tous qu'ils devront se débrouiller seuls et c'est vraiment rejeter la responsabilité sur l'individu et accroître stupidement la part de déterminismes socio-familiaux. Ça va être un carnage. On doit évaluer ce qui est transmis par l'école, par nos enseignements, pas la position socio culturelle de nos élèves, bon sang.

Bref hors-sol avec les meilleures intentions du monde, comme de bons intellectuels du système scolaire français qu'ils sont, nos IPR...

Tangleding a écrit: Mais dans les faits, cette étude linéaire va donner lieu à un beau festival de paraphrase...

Quant à l'idée de recentrer sur l'expérience personnelle de lecteur, le carnet de lecture personnel, on sait tous qu'ils devront se débrouiller seuls et c'est vraiment rejeter la responsabilité sur l'individu et accroître stupidement la part de déterminismes socio-familiaux. Ça va être un carnage. On doit évaluer ce qui est transmis par l'école, par nos enseignements, pas la position socio culturelle de nos élèves, bon sang.

Bref hors-sol avec les meilleures intentions du monde, comme de bons intellectuels du système scolaire français qu'ils sont, nos IPR...

Encore une fois je pense que vous ["vous", ce n'est pas vous, Tangleding, en particulier, mais la grande quantité de collègues qui tiennent la position soutenue dans votre première phrase] vous  fourrez le doigt dans l’œil jusqu'au coude... quand vous pensez que les prestations actuelles valent mieux qu'un "beau festival de paraphrase". J'ai dû interroger près d'un millier d'élèves, en bac blanc ou en bac, depuis la dernière réforme, voilà dix ans [je n'étais pas au lycée auparavant]. Et je n'ai eu, dans 90% des cas, que de la paraphrase, ou plus généralement, pire que de la paraphrase, du gloubi-boulga de paraphrase agrémenté de termes techniques. Bien sûr que nous aurons beaucoup de paraphrase... mais pas plus qu'actuellement. Et beaucoup moins si on adopte une méthode rigoureuse d'analyse — vous l'aurez deviné : je pense à une méthode telle que celles que je propose depuis quelques années.
Je sais que beaucoup se récrieront, parce que je sais que beaucoup pensent que ce que j'appelle gloubi-boulga de paraphrase agrémenté de termes techniques peut être affublé de la belle expression "lecture analytique". Il y a là un hiatus, ou plutôt un gouffre entre professeurs de lettres, dont je ne sais pas comment il peut être aménagé.
D'autre part, le carnet de lecture personnel peut être aussi guidé intelligemment. Mais vous avez raison : il risque fort d'être une catastrophe, parce qu'il risque d'être guidé de façon très inefficace.

Les ipr parlent d'anecdote pour l'examen mais légitimement les collègues porteront le gros des efforts sur les 24 LA renommées explications linéaires, en vue de l'anecdote...

Et le cahier sera laissé à la discrétion des élèves et donc son contenu et sa mise en valeur lors de l'oral reflèteront uniquement leur environnement socio culturel...

C'est ce qui me préoccupe. On ne peut pas mettre en place des modalités sans s'inquiéter de la façon dont elles se traduiront sur le terrain.

Pour ce qui est du festival de paraphrase, j'ai la faiblesse de penser que mon enseignement engage les élèves dans une meilleure direction. Je trouve ta méthode intéressante, NLM76 mais je pense parvenir à des fins assez proches par d'autres façons, non pour des raisons idéologiques mais parce que je me débrouille avec mes convictions et les méthodes que l'on m'a transmises ou que je me suis forgées faute qu'on m'en ait transmises, en fait.

Je vous copie-colle ce que vient de m'envoyer une amie d'une formation :

Objectifs :
►Réfléchir aux nouveaux programmes, sur l'esprit des programmes et leur raison d'être profonde.

►Présenter rapidement les programmes :
- Les programmes changent tous les dix ans car les exercices finissent par se figer ex : La question sur corpus, dévoyée
- La dissertation sur objet d’étude a tendance a tourner à vide. Si on maintient cet exercice il faut qu'il y ait une vraie rencontre avec les œuvres.
- Proposition d'une dissertation sur œuvres pour rendre l’exercice efficace.
- Le programme imposé est mal perçu mais il est nécessaire si on veut maintenir la dissertation car il faut un cadre commun. Devoir de transmettre une culture partagée et nationale à l'ensemble des élèves. Pallier la grande disparité au niveau national.
- La liberté pédagogique peut se maintenir dans les méthodes et non dans le choix des œuvres.
- Suppression de l’invention à l’examen mais exercice qui reste indispensable en tant qu’écrit d’appropriation tout au long de l’année, en lien avec les œuvres.
- Renforcer le travail sur la posture du lecteur.
- Le  jour de l'épreuve, on attend une lecture linéaire, lecture traditionnelle de l’université, de tous les concours et écoles normales mais sans problématique imposée. La LA se fait en suivant les mouvements du texte et le projet de lecture vu en classe. Avec le recul, trop peu d’élèves répondent à la problématique imposée par l’examinateur et récitent un plan par axe.
- Trop de collègues travaillent la lecture analytique par axe au lieu de la traiter par mouvement, c’est chronophage et n’a pas porté ses fruits.
- Suprression des généralités qui sont faites en Histoire littéraire. Arrêter de consacrer une séance au mouvement littéraire hors de l’oeuvre
- Le but est de partir de l'oeuvre pour donner du sens à l'histoire littéraire, il faut supprimer les généralités qui concernent les mouvements. L'histoire littéraire constitue des repères qui permettent aux élèves de se situer dans l'oeuvre.
- Les élèves ont du mal à mettre en lien les mouvements d’où un programme chronologique.

Mise en valeur de la lecture patrimoniale :
- c'est elle qui fait le lien entre le passé et le présent. Il semblait intéressant de travailler des œuvres qui soient riches avec une vraie épaisseur sémantique. Les œuvres choisies ont été basées sur les remontées des listes bac des années précédentes afin de ne pas surcharger les profs dans leur préparation pour les deux premières années. Les œuvres se renouvèleront tous les deux ans et en profondeur cette fois.
- les œuvres intégrales prennent largement le pas sur les groupements de textes. ( quasiment plus de documents complémentaires et d’histoire des arts)
- Pourquoi la primauté de l'oeuvre intégrale ? Il semblait important de rentrer dans la cohérence de la vision d'une œuvre, approfondir sa connaissance, pas seulement a travers les LA.

Exercices à pratiquer dans les nouveaux programmes :

- Etude linéaire par mouvements du texte
- Lecture orale expressive ( accentuée)
- étude transversale
- commentaire de texte
-dissertation uniquement sur une œuvre singulière et spécifique (Trois sujets liés à chacune des œuvres, citation du texte, jugement critique ou question).
- La contraction et l'essai valables en seconde et en 1ère technologie.
- Il y a 4 séquences à faire en 1ere ; Autour de 4 œuvres. :6 textes par œuvres = 24 textes et 16 en séries technologiques) : 3 textes issus de l’OI imposées + 3 textes du parcours par séquence + lecture cursive
- Tous les éléments des parcours ne sont là QUE pour éclairer l’œuvre imposée
- Privilégier le carnet de lecture et les rdvs de lecture pour s’approprier les œuvres
- Mise en place d’un travail sur la langue ( évalué à l’oral)
- Fin juin : ressources en ligne sur les Nouveaux Programmes.

Lecture linéaire :
- Construire un projet de lecture pour la guider.
- Déterminer les mouvements du texte.
- Travailler les transitions entre les mouvements.


- En Seconde : 6 séquences.
2 parcours= Groupements chronologiques : Littérature d’idées et Poésie
4 œuvres complètes= (4 textes par groupements)
- Roman :  2 œuvres intégrales de genres et siècle différents.
- Théâtre : 2 œuvres intégrales de genres et siècle différents.
4 objets d'étude pour 3 lectures cursives.
On peut considérer qu'on a des œuvres intégrales avec des parties d'un recueil de poésie ou une section longue d'un roman à condition qu'elle soit suffisamment conséquente pour préparer les élèves pour la classe de première.

- En Première :
- La Poésie du 19 au 21ème.
- La littérature d'idées du XVIème au XIX ème.
- Le récit du Moyen-Age au XXIème.
- Le théâtre du XVII au XXIème siècle.

- Pour chaque objet d’étude il nous  est proposé 3  œuvres au choix dans le programme imposé, avec un parcours associé.
- Projet de lecture imposé pour l'œuvre par le parcours associé. C'est le professeur qui va proposer une problématique et choisir ses extraits en fonction. Ce parcours associé va aussi faire l'objet d'un groupement de textes appelé « parcours associé obligatoire » qui doit contenir :
- œuvre intégrale : choisir 3 extraits en lecture linéaire de 20 lignes au maximum. Dans le parcours associé (groupement de textes complémentaire, choisir 3 œuvres différentes en lecture linéaire de 20 lignes au maximum = 6X4 =24 TEXTES pour 4 heures par semaine. Des textes assez proches de l'oeuvre, le parcours associé doit aider à la compréhension de l'oeuvre). Ces textes sont conçus pour éclairer l'oeuvre.
- Pour le Mariage de Figaro par exemple on peut imaginer des extraits de Corneille, Marivaux, Molière pour la réflexion du valet maitre du jeu Les fourberies de Scapin,  un extrait de Dom Juan, un extrait du Barbier de Séville, un extrait de Marivaux l'Ile des esclaves, fonction morale et aller jusqu'à Ruy Blas et voir si on va jusqu'à Les Bonnes.

- On peut proposer un groupement de textes complémentaires, on peut proposer Plautre pour la Mariage de Figaro, ouvrir à la littérature du XX ou XXIème. Il ne sera pas traité en textes bac mais il sera traité en approche synthétique (Y passer une à deux heures car il n'est pas obligatoire, on peut aussi proposer un parcours artistique et culturel très rapide).

- On a besoin de dédoublement et toutes les matières ont des légitimités pour cela. Nous sommes la seule discipline à avoir un examen l'année prochaine donc cela conduit certains établissements à redonner une heure en classe de première pour pouvoir préparer les élèves.
- Moins de documents complémentaires, il faut changer notre optique de travail, nous allons gagner du temps sur un certain nombre d'activités.

   • Moins de temps pour les projets pédagogiques

►EAF : Nouveaux coef : 5 à l’écrit et 5 à l’oral, pour tous

- Comment évaluer les élèves de l'an prochain étant donné qu'ils n'auront été préparés que sur un an ? Nécessité d'être vigilants, nous serons prévenus par un courrier.
SERIES GENERALES :
- Dissertation œuvre (Evaluer la capacité du candidat à réinvestir ce qui a été fait pendant l'année qui va s'appuyer sur des exemples analysés, elle se veut sécurisante pour les élèves, il s'agit de remettre la dissertation sur le devant de la scène). Soit :
- Une question
- Une citation prise dans l'oeuvre avec un libellé.
- Une citation prise dans un critique littéraire.
Un sujet par œuvre.
On attend une réflexion réfléchie et organisée.
Il faut d'abord que les élèves réfléchissent au sujet et non pas qu'ils remplissent un plan.
Habituer les élèves à faire figurer l'analyse du sujet dans la conclusion. Pour eux, le sujet sera déjà problématisé et dans l'introduction il faudra mettre en lumière qu'ils ont bien compris la problématisation.
Le texte proposé en commentaire ne sera jamais tiré des textes étudiés, ce sera un texte au hasard pris dans l'objet d'étude. On ne sait pas encore si l'objet d'étude sera le même pour la dissertation et le commentaire. Il y a plutôt idée d'élargir complètement le champs du commentaire et d'explorer les trois autres objets d'étude.

- Evaluation des compétences de lecture et d'interprétation. Mesurer ces compétences.

- Le commentaire peut tout à fait suivre les mouvements du texte, il serait quand même demandé à l'intérieur de regrouper par thématiques. Le projet de lecture va déterminer la problématique. Longueur de texte autour de 20 lignes.

- Apprendre à partir de la lecture linéaire pour comprendre un commentaire car en 4 heures ils auront le temps et on attend un travail vraiment approfondi.

- On espère que la dissertation devienne le premier exercice du baccalauréat.
Importance de construire une vraie bibliothèque pour qu'ils aient des citations.

SERIES TECHNOLOGIQUES :
- Commentaire seulement pour roman, théâtre et poésie.
- Contraction (Résumé) réduire au quart + ou moins 10 pour cents./ Essai qui portera seulement sur la littérature d'idées du XX et XXI, les élèves pourront parler à la première personne ; la forme est beaucoup plus libre. Il faudra donc croiser au fur et à mesure de l'année.
On considère 1h30 pour le résumé et 2h30 pour l'essai. Notation divisée par deux : /10 et /10.
- Travailler sur la poésie et croiser avec
- Trois textes, un pour chaque œuvre intégrale.
- Le texte sera forcément pris sur le XX et XXIème. Si des professeurs ont travaillé sur Montaigne, ils auront peut être un texte sur Levi Strauss.
ou Commentaire.
- Un essai qui va permettre aux élèves de réinvestir ce qui a été fait en classe.


L'ORAL :
Le temps varie :
- 12 min exposé 12 points
- Entretien 08 minutes, 08 points.
L'élève aura choisi une œuvre qu'il va présenter soit dans les 4 œuvres soit dans les 4 cursives et devra indiquer quelle œuvre il présentera.
- Le descriptif de bac devra comporter tous les textes analytiques :
- Toujours 30 minutes de préparation.
- Lecture expressive de 02 minutes= 02 points. (Il va falloir s'enregistrer)
- lecture linéaire de 08 minutes= 08 points
- Question de grammaire de 02 minutes = 02 points.

- Question de grammaire est une question de syntaxe ; analyser les constituants d'une phrase, analyser telle subordonnée.
-Le travail en classe sur la grammaire va être lié au sens du texte. Nous n'allons pas nous lancer dans des grandes leçons de grammaire mais il va falloir repenser les points grammaticaux en ayant en tête qu'ils sont là aussi pour éclairer le sens d'un texte. Par exemple, si la négation est un enjeu d'un texte, revoir les règles de la négation.
L'enseignement de la grammaire sera totalement lié au texte. Répartition seconde/ première qui est très souple.


- Entretien 08 minutes, 08 points :
- Présentation du candidat, les raisons pour lesquelles il a choisi cette œuvre. Deux à trois minutes pour présenter les raisons du choix. Puis 5 minutes pour interroger l'élève. On peut interroger aussi de manière détourner sur la lecture cursive et le parcours. Le candidat va donc se positionner sur l'oeuvre. Il faut que l'élève ait une sorte d'engagement par rapport à l'oeuvre qu'il va choisir.
- Pas de reprise de la première partie.
- Ce n'est pas un contrôle de connaissance, l'objet de cette épreuve est de voir comment on se met en valeur en parlant d'une œuvre littéraire.
- Le carnet de lecture est essentiel tout l’année
- La lecture cursive :

SERIES GENERALES :
3 textes Oeuvre intégrales
3 textes parcours X4 = 24 textes.
SERIE TECHNO :
2 textes Oeuvre intégrales
2 textes parcours X4 = 16 textes.

- Documents complémentaires : Beaucoup moins nombreux.
- Carnet de lecture : On doit le continuer et le privilégier pour s'assurer de la maitrise de l'oeuvre intégrale, on peut aussi y introduire la lecture cursive. C'est un accompagnement des œuvres intégrales.

►Les enjeux des programmes.
- Comment faire lire les élèves ?
Fragmenter et faire lire de manière suivie.
- Pallier les difficultés de lecture, utiliser le carnet de lecture.
- Proposer des grands mouvements de lecture avec un résumé fait par l'enseignant sur les passages les plus difficiles.
- Faire de la lecture une activité sociale.
- Travailler l'entrée dans le texte par la lecture d'un extrait pas toujours celui du début.
- Le carnet de lecture permet un détour pour revenir vers l'oeuvre : par exemple, pour La Princesse de Clèves, on peut tout à fait proposer aux élèves de faire un casting des personnages  en associant chaque personnage à un acteur de cinéma contemporain en justifiant son choix en quelques lignes.
- Le  carnet de lecture doit permettre de nouer un lien singulier avec l'oeuvre.
- On peut les faire constituer une anthologie de citations.
- Il faut les faire manipuler l'oeuvre. Il vaut mieux une édition un peu dépouillée, quelques notes oui mais en bas de page, il ne faudrait pas prendre des éditions qui ressemblent davantage à des manuels scolaires.
- Avec le carnet de lecture apparaissent des échanges du texte.

Langue :
- Consacrer 5 minutes par texte à la question de grammaire.
- 6 entrées syntaxiques.
Ex : Portrait de Francine par Cléanthis dans l'ile des Esclaves.
Ex : Le Discours de Mathilde dans Le Rouge et le noir.
- Ne jamais détacher le point de grammaire du texte.
- Mise en place d'une banque de ressource, questions de langue sur le site des lettres.
- Nomenclature grammaticale pour l'école : bientôt en ligne.

Merci Thalie. Il y a de sérieuses contradictions dans le discours des ipr : pourquoi l'écrit d'invention est il retiré de l'examen mais jugé indispensable par ailleurs ? C'est grotesque.

Faute de temps, la profession privilégie les exercices de l'examen, donc l'écrit d'invention n'existera que dans les suggestions des programmes...

Aucune justification pour l'exercice spécifique aux séries techno et aucune réponse quant au mépris de leur préparation bâclée à ces nouveaux exercices, ni pour ce qui est des exercices plus nombreux à maîtriser avec moins de temps d'enseignement...

C'est dur de manger son chapeau.

Isidoria a écrit:Merci Garance! Je n’avais pas compris que la LC pouvait être décrochée du parcours. Au contraire j’avais même compris que c'était Le parcours qui liait tout. J’ai peut-être mal lu mais je croyais que les autres retours indiquaient que la LC était liée au parcours.

L'ipr signalait que cette liberté nous permettait par exemple d'aller voir une pièce de théâtre qui se joue près du lycée ou de profiter d'une rencontre avec un écrivain.

Merci pour ces différents compte-rendus (je trouve Trompette marine et ses collègues bien patients).
Un carnet de lecture bien guidé peut effectivement être un bon outil, et permettre de faciliter l'appropriation ; @Tangleding, celle-ci ne dépend pas forcément du milieu socio-culturel des élèves : il y a des élèves issus de milieux culturellement favorisés qui savent parler des livres sans les avoir lus, parce qu'ils maîtrisent des codes de compte-rendu "scolaire", or on ne peut pas parler pour autant d'appropriation telle que les programmes l'entendent (Paul Raucy et Olivier Barbarant ont manifestement lu avec intérêt les travaux sur le sujet lecteur et sur l'appropriation). Carnet de lecture ou autre outil permettant l'appropriation, cela nécessite donc que nous jetions sur ces travaux d'élèves plus qu'un coup d'oeil... en étant explicites sur ce qu'est l'appropriation, et en la faisant expérimenter (travail à mener en seconde, en prolongement de ce que font pas mal de collègues de collège).
MAIS c'est très chronophage et les carnets de lecture sont lourds, on doit donc prévoir de pouvoir les corriger sur place ou de voir son espace personnel envahi par quelque chose qui s'oublie moins facilement que des copies. Sauf à faire utiliser un support numérique, ce que je refuse pour ma part.
S'agissant de la lecture cursive, à la fois pour gagner du temps, pour faciliter le travail des élèves, pour nourrir la dissertation, et pour faciliter le travail du jury, je choisirais une oeuvre (sans choix entre plusieurs) en lien avec le parcours, voire je tirerais de la lecture cursive un extrait pour le parcours, mais la possibilité de s'adapter à l'actualité culturelle de proximité est rassurante.

Pour avoir vu les carnets de lecture en collège, où l'on a du temps à y consacrer avec les élèves, c'est quand même un mode d'expression qui surfavorise les élèves bénéficiant d'un l'environnement culturel favorisé. L'an dernier les lycéens d'un lycée privé que j'ai fait passer à l'oral avaient fait un cahier de lecture de ce type. Une candidate me l'a présenté, c'était très bien, mais je pense que ça reflétait surtout son environnement socio culturel (et pourtant c'était son travail personnel).

Moins l'exercice est « scolaire », plus la part d'héritage socio culturel est importante.

Beaucoup de collègues croient à tort que c'est l'inverse, qu'ils vont valoriser les élèves en difficulté avec des exercices peu cadrés. C'est un contresens courant dans les milieux dits « pedago ».

Dans les faits les collègues n'auront pas le temps de passer du temps sur la confection du carnet, d'autant plus que ça ne sera pas évalué (et ça n'a pas lieu de l'être)'

D'accord avec Tangleding sur le carnet de lectures. J'ajoute une remarque un tantinet machiste: c'est très féminin comme mode d'appropriation des lectures. Mais nuance au sexisme, bien que femme , comme élève,ça me gonflerait personnellement, beaucoup d'avoir autant de temps à consacrer à faire cela...J'ai un peu l'impression que les grands penseurs imaginent ainsi renverser l'inexorable désaffection de la lecture comme passe-temps, chez les jeunes, je crains qu'ils ne la sacralisent...

Tangleding a écrit:Pour avoir vu les carnets de lecture en collège, où l'on a du temps à y consacrer avec les élèves, c'est quand même un mode d'expression qui surfavorise les élèves bénéficiant d'un l'environnement culturel favorisé. L'an dernier les lycéens d'un lycée privé que j'ai fait passer à l'oral avaient fait un cahier de lecture de ce type. Une candidate me l'a présenté, c'était très bien, mais je pense que ça reflétait surtout son environnement socio culturel (et pourtant c'était son travail personnel).

Moins l'exercice est « scolaire », plus la part d'héritage socio culturel est importante.

Beaucoup de collègues croient à tort que c'est l'inverse, qu'ils vont valoriser les élèves en difficulté avec des exercices peu cadrés. C'est un contresens courant dans les milieux dits « pedago ».

Dans les faits les collègues n'auront pas le temps de passer du temps sur la confection du carnet, d'autant plus que ça ne sera pas évalué (et ça n'a pas lieu de l'être)'

Il me semble que nous sommes d'accord : la valorisation de telle catégorie d'élèves dépend du cadrage du carnet de lecture. S'il s'agit de favoriser tel ou tel type d'élève, alors il vaut mieux abandonner cet outil.
Il ne s'agit pas de convaincre de son utilisation, mais qu'on tolère que des collègues l'utilisent de manière réfléchie. Comme toi et NLM76, je pense qu'il faut faire très attention à son utilisation et à son cadrage. Mais c'est vrai de tout outil, non ? Comme n'importe quel outil, il nécessite une réflexion de notre part dans la conception des consignes, sans quoi il peut vite devenir un copier-coller de Babelio, ou à l'inverse un recueil d'émotions et de projections de l'intime hors de propos. Ce n'est pas parce qu'il est présenté presque comme une fin en soi, comme pourraient le laisser penser les dires de certaines inspections dans les compte-rendus, qu'il faut le considérer comme tel, et ce n'est pas ce que font les collègues restituant sur ce forum leur expérience du carnet de lecture ou d'outils semblables.
Je suis d'ailleurs soulagée que le carnet de lecture ait disparu des épreuves orales, parce qu'il devenait une fin et non un moyen parmi d'autres.
Et comme pour tout outil, je suis bien d'accord sur le fait qu'il faut se méfier de certaines applications présentées sur Internet, et lire avec une distance critique ce qu'en disent les personnes qui le promeuvent ; je reconnais souvent dans des applications que tu évoques un mélange entre élitisme et démagogie qui m'avait agacée dans les propositions de Sylviane Ahr ; Marielle Macé et Bénédicte Shawky-Milcent me convainquent davantage.

Par ailleurs, si on trouve de l'intérêt à l'appropriation, il y a d'autres moyens que le carnet de lecture, quoique tout aussi chronophages, et tout autant susceptibles de dérives.

On peut aussi ne pas trouver d'intérêt à l'idée d'appropriation. Les nouveaux programmes visent à encourager une lecture personnelle, et ils fixent des cadres à cette lecture : elle doit être appuyée sur une bonne connaissance du contexte, donc pas appuyée seulement sur l'appropriation.

@Iphigénie, le carnet de lecture à l'école est trop récent pour qu'on puisse en tirer, à propos du sexisme, des conclusions autres que celles appuyées sur son expérience personnelle ; d'autant qu'il n'est pas une transposition du carnet de lecture que se font des lecteurs et lectrices en dehors de l'école.
Bien sûr qu'en dehors de l'école, le carnet de lecture est peu pratiqué, c'est plutôt une activité de personnes lisant beaucoup, et peut-être davantage pour des femmes que par des hommes, mais de manière générale, les études qu'on peut lire chaque année au moment du Salon du livre nous rappellent, comme tu le sais, qu'il y a plus de lectrices que de lecteurs de littérature ; c'est donc l'activité de lecture de la littérature que l'on pourrait éventuellement qualifier de "genrée".
S'il faut s'appuyer sur l'expérience personnelle, je connais peu de personnes faisant un carnet de lecture, parce que je connais peu de grands lecteurs et de grandes lectrices de littérature (même dans le milieu enseignant) mais je connais parmi ces grands lecteurs et grandes lectrices autant d'hommes que de femmes tenant un carnet ou une liste de ses lectures.

C’est possible que la littérature aujourd’hui plus qu’hier soit une appropriation plus féminine que masculine. En fait j’ai peut-être mal posé le curseur en me fondant sur un entourage masculin de gros lecteurs mais plutôt scientifiques de formation.
Toutefois j’exprime une crainte, c’est que le temps passé à ces carnets soit du temps en moins pour la lecture, voire en agace certains en les détournant plus qu’en les ramenant...par contre c’est un moyen de surveiller les non lecteurs à condition là aussi d’y passer beaucoup de temps: dans tous les cas ça n’est pas mon truc, mais bien sûr libre à chacun!
Ce qui m’intrigue c’est l’importance donnée par les IPR à un usage de carnet abandonné dans le programme officiel de l’examen, me semble-t-il: il y a des retours par les fenêtres de ce qui est resté à la porte.
De fait quand je lis sur le café pedagogique que le portfolio a été abandonné « à cause des « lobbies conservateurs »je me sens confirmée dans toutes mes craintes:lol: