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- InvitéInvité
Ben, pour un célibataire c'est dur. Pour un couple il faut faire des choix, mais accession à la propriété + vacances en location (même une seule saison) + études des enfants cela devient de moins en moins possible.
- BalthazaardVénérable
Si encore cela s’arrêtait avec les études... ma belle fille a un cdi mais quasi au smic, elle est contente que ses parents puissent parfois la soutenir...(du coup je vois les gilets jaunes avec un regard qui n'est pas tout à fait celui qui règne ici..)Tamerlan a écrit:Ben, pour un célibataire c'est dur. Pour un couple il faut faire des choix, mais accession à la propriété + vacances en location (même une seule saison) + études des enfants cela devient de moins en moins possible.
- ElaïnaDevin
Tamerlan a écrit:Une passante a écrit:Sachant qu'avec le seul salaire d'un enseignant, une famille de 5 personnes (dont l'un des parents ne travaillait pas), parvenait à vivre confortablement (avec accession à la propriété rapide et vacances en location tous les ans, ski l'hiver et plage l'été), je pense qu'on peut parler en effet d'un déclassement certain de la profession.
Pour avoir eu des enseignants dans la famille actifs dans les années 70-80 cela ne me parait pas correspondre à la réalité. Ça c'était possible pour un couple d'enseignants, mais pas avec un seul salaire. Il y a eu perte très claire mais pas dans ces proportions. L'accession rapide à la propriété était rendue possible par des salaires en hausse mais également par une inflation sur laquelle les prêts n'étaient pas indexés. Aussi par un prix des terrains très bas.
Exactement.
Fille de prof, les couples où un seul parent bossait et était enseignant (et j'en ai connu des palanquées) n'avaient clairement la vie dont vous parlez. Ou alors peut-être dans des régions où l'immobilier était très très bas. Il faut quand même arrêter de fantasmer sur un âge d'or.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- BalthazaardVénérable
Vous envisagez un foyer où un seul travaille et est enseignant aujourd'hui sans vivre misérablement?
- ElaïnaDevin
Balthazaard a écrit:Vous envisagez un foyer où un seul travaille et est enseignant aujourd'hui sans vivre misérablement?
Misérablement, c'est opeut-être un peu fort cela dit.
Néanmoins, je maintiens que vivre avec un seul salaire de prof certifié il y a 30 ans, ça n'était pas non plus la panacée.
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- MajuFidèle du forum
Une passante a écrit:Sachant qu'avec le seul salaire d'un enseignant, une famille de 5 personnes (dont l'un des parents ne travaillait pas), parvenait à vivre confortablement (avec accession à la propriété rapide et vacances en location tous les ans, ski l'hiver et plage l'été), je pense qu'on peut parler en effet d'un déclassement certain de la profession.
J'ai été l'un des enfants de cette famille pendant quelques années (mère enseignante, père en reprise d'études et trois enfants). Non ce n'était pas si simple, nous vivions en HLM, n'imaginions même pas partir au ski et mes parents ne sont devenus propriétaires que lorsque mon père a retravaillé, avec l'aide d' un dispositif d'accession sociale à la propriété. C'était dans les années 80.
Il est certain que ce serait encore plus compliqué aujourd'hui, mais méfions nous des références à un âge d'or loin de toute réalité.
- BalthazaardVénérable
il y a 30 ans c'est sur. La pente était déjà bien engagée, j'étais déjà prof il était courant de voir des collègues en découvert chronique, mes références viennent plutôt d'il y a 50 ans..age oblige!
- Une passanteEsprit éclairé
Mon exemple date aussi peut-être de trop loin, ce qui n'enlève rien au fait qu'un enseignant aujourd'hui vit beaucoup plus mal qu'avant.
- JayKewNiveau 9
J’ai passé le CAPES en 1990, un an après la revalorisation salariale sous Jospin, et avec mes 7000 francs nets au 1er échelon, en habitant en location à Paris intra-muros, on vivait plutôt bien. 15 ans après, j’etais en découvert chronique et si je n’avais pas décroché l’agreg pour me sortir du gouffre financier, j’aurais été en « faillite personnelle »...
Ensuite, il a fallu que je quitte Paris intra-muros, puis la région parisienne...
Ensuite, il a fallu que je quitte Paris intra-muros, puis la région parisienne...
- celitianSage
Mais si pour un célibataire, c'était beaucoup plus facile. Je n'ai jamais eu à me priver lorsque je vois mes jeunes collègues ce n'est pas le cas.Elaïna a écrit:Balthazaard a écrit:Vous envisagez un foyer où un seul travaille et est enseignant aujourd'hui sans vivre misérablement?
Misérablement, c'est opeut-être un peu fort cela dit.
Néanmoins, je maintiens que vivre avec un seul salaire de prof certifié il y a 30 ans, ça n'était pas non plus la panacée.
Je ne parle naturellement pas d'un foyer avec plusieurs enfants et un seul salaire,là cela commençait déjà à être difficile.
Et avec deux salaires, la norme pour les collègues de mes parents, le train de vie n'avait rien avoir avec celui de maintenant.
Je ne comprends même pas qu'il y ait débat dans la mesure où notre salaire en équivalent SMIC ne cesse de chuter.
- DaphNenyaNeoprof expérimenté
Balthazaard a écrit:Vous envisagez un foyer où un seul travaille et est enseignant aujourd'hui sans vivre misérablement?
Mon compagnon ne travaille pas (de plus, il est étranger, donc nous n'avons aucune aide), heureusement je suis propriétaire de mon appartement (d'étudiante, que mes parents ont acheté il y a 20 ans), je ne sais pas comment je m'en sortirais si je devais payer un loyer tous les mois.
Nous ne vivons pas misérablement, mais les fins de mois sont souvent difficiles, même si je me fais un honneur de ne jamais être dans le rouge.
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On her finger was Nenya, the ring wrought of mithril, that bore a single white stone flickering like a frosty star.
JRR Tolkien
- MathadorEmpereur
celitian a écrit:Je n'ai jamais eu à me priver lorsque je vois mes jeunes collègues ce n'est pas le cas.
Avoir à se priver, c'est une notion subjective. J'ai eu pendant longtemps un niveau de dépense inférieur au SMIC sans avoir l'impression de me priver de quoi que ce soit, même si je sais bien que beaucoup auraient l'impression de se priver en menant mon train de vie. Inversement, rappelons-nous combien ça coûte de s'habiller « convenablement » à Paris…
Ce n'est donc pas directement un point pertinent en soi: comme l'a déjà dit @Lefteris, ce qui compte c'est le grade ainsi que la qualification des emplois, et n'importe qui aura toujours quelque chose à gagner d'une augmentation: selon les budgets actuels, cesser les virées dans le rouge, se constituer un fonds de roulement ou encore atteindre l'indépendance financière plus tôt.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BalthazaardVénérable
Je suis à moitié d'accord, je reconnais que la qualification doit conduire à un certain niveau de revenu mais je reste un rêveur ou bien j'ai toujours les illusions d'une autre époque. Un salaire quelque soit son niveau devrait assurer un niveau de vie qui couvre toutes les nécessités appréciées au moment où il s est versé (de nos jours électricité, transports, eau logement chauffage, nourriture et...internet..etc) besoins qui (même si il y aura toujours des gens hors norme) me semblent relativement consensuels. Sans qu'on soit dans le rouge ou sur le fil du rasoir chaque mois...et si on veut plus (une grosse Audi...un grand loft...une villa de 200m²...) on assume de meilleures études, plus de responsabilités..etc. Je sais, je rêve...j'ai cru que la société c'était ça....
- MathadorEmpereur
Il me semble que le SMIC suffit dans une bonne partie de la France.
Ceci étant dit, il y a un problème majeur selon moi, c'est le prix de l'immobilier qui est élevé et qui devient même déraisonnable à certains endroits (IDF urbaine, Haute-Savoie et pays de Gex, Côte d'Azur). Ce qui sert bien les politiciens en manque de sous pour financer les collectivités territoriales et leur gabegie mitterrandienne, notamment au niveau de la taxe foncière, de la taxe d'habitation et des droits de mutation, et qui n'ont donc aucun intérêt à endiguer cette hausse…
Ceci étant dit, il y a un problème majeur selon moi, c'est le prix de l'immobilier qui est élevé et qui devient même déraisonnable à certains endroits (IDF urbaine, Haute-Savoie et pays de Gex, Côte d'Azur). Ce qui sert bien les politiciens en manque de sous pour financer les collectivités territoriales et leur gabegie mitterrandienne, notamment au niveau de la taxe foncière, de la taxe d'habitation et des droits de mutation, et qui n'ont donc aucun intérêt à endiguer cette hausse…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- celitianSage
Le SMIC peut suffire car tu peux bénéficier d'aides sociales, pas d'IR ; le problème se pose avec les salaires au-dessus et en-dessous de 2 000 € environ.
Un exemple, dans la plupart des villes le tarif de la cantine est calculé selon le quotient familial et ensuite des tranches, le truc c'est que même avec un quotient peu élevé tu te retrouves très rapidement dans la dernière tranche, ce qui est totalement injuste, je n'ai jamais compris pourquoi un % n'était pas plutôt appliqué ou au moins faire plus de tranches.
Et c'est la même chose avec la garderie, les colos, certaines activités....
Un exemple, dans la plupart des villes le tarif de la cantine est calculé selon le quotient familial et ensuite des tranches, le truc c'est que même avec un quotient peu élevé tu te retrouves très rapidement dans la dernière tranche, ce qui est totalement injuste, je n'ai jamais compris pourquoi un % n'était pas plutôt appliqué ou au moins faire plus de tranches.
Et c'est la même chose avec la garderie, les colos, certaines activités....
- HimpyExpert spécialisé
Je suis certifiée échelon 4, mon conjoint ne travaille pas et nous avons un enfant de 2 ans et demi. Bah c'est sur, on ne sera probablement jamais propriétaires (beaucoup d'endroits coûtent chers même dans la campagne, faut pas rêver), nous vivons chichement (pas de sorties en gros, ni resto ni ciné..., On ne part pas en vacances) on arrive à se faire plaisir en cuisinant de bons plats à la maison, on rentabilise nos cartes de bibliothèque, on achète sur internet (on traque les promos, les bonnes affaires...). On a un peu d'aide de nos familles, enfin surtout la sienne, et des aides sociales. C'est sûr nous ne payons pas d'IR mais cela taxe d'habitation. Bref, c'est la vie mais c'est pas le luxe.
Cependant je serais incapablede faire un autre métier. Reste à tenter l'agrégation, quand mon fils sera un peu plus autonome.
Alors autant vous dire, les GJ... je comprends, bien que nous soyons tellement au ras des paquerettes que nous bénéficions d'aides que beaucoup n'ont pas.
Cependant je serais incapablede faire un autre métier. Reste à tenter l'agrégation, quand mon fils sera un peu plus autonome.
Alors autant vous dire, les GJ... je comprends, bien que nous soyons tellement au ras des paquerettes que nous bénéficions d'aides que beaucoup n'ont pas.
- BalthazaardVénérable
Mathador a écrit:Il me semble que le SMIC suffit dans une bonne partie de la France.
Ceci étant dit, il y a un problème majeur selon moi, c'est le prix de l'immobilier qui est élevé et qui devient même déraisonnable à certains endroits (IDF urbaine, Haute-Savoie et pays de Gex, Côte d'Azur). Ce qui sert bien les politiciens en manque de sous pour financer les collectivités territoriales et leur gabegie mitterrandienne, notamment au niveau de la taxe foncière, de la taxe d'habitation et des droits de mutation, et qui n'ont donc aucun intérêt à endiguer cette hausse…
Tu peux ajouter la région lyonnaise...en fait tout ce qui jouxte les grandes villes, plus tu t'éloignes moins c'est cher mais du coup le budget transports explose.
- celitianSage
C'est d'ailleurs assez révélateur de nos salaires, une collègue certifiée à moins de 2 000€ n'a pas pu acheter dans ma préfecture de province dans un quartier correct, trop cher pour elle.
- User26836Niveau 9
Heu non pas vraiment. Bien sûr un prof vivait probablement mieux autrefois qu'aujourd'hui avec son salaire, mais au point d'être confortable, absolument pas. Une personne de ma famille, prof entre 1962 (oui) et heu 2002 a réussi certes à acheter une jolie et grande maison malgré ses deux pensions alimentaires et son salaire de prof, mais d'une, sa maison est certes grande et jolie, mais 1), on est loin de la demeure "bourgeoise" et elle est très loin de la grande ville de son département, 2) étant artiste, il vendait beaucoup de ses oeuvres qui lui permettaient de mettre du beurre dans les épinards, 3) il faisait aussi pas mal de vacations dans le supérieur. Aujourd'hui il vit tout à fait confortablement, parce que le crédit immobilier est payé et que les enfants sont grands, mais non il est loin d''être riche : il peut emmener ses enfants en vacances chaque année et partir lui-même, mais c'est plus camping car qu'hôtel.Une passante a écrit:Sachant qu'avec le seul salaire d'un enseignant, une famille de 5 personnes (dont l'un des parents ne travaillait pas), parvenait à vivre confortablement (avec accession à la propriété rapide et vacances en location tous les ans, ski l'hiver et plage l'été), je pense qu'on peut parler en effet d'un déclassement certain de la profession.
L'un des parents d'une de mes amies était prof : sur un salaire de prof avec 3 enfants et une épouse, je peux te dire que non ils ne vivaient pas confortablement : mon amie ne s'est jamais plainte d'avoir eu faim ou froid évidemment mais dans son souvenir, la fin de mois commençait très tôt, et sans l'aide des parents/beaux-parents et autres, le changement de la voiture ou du frigo aurait été impossible quand seul son père avait un salaire...
Donc en gros soyons réalistes : inutile de dire qu'il y a 30 ans un prof vivait comme un bourgeois car non ce nest pas vrai (mes parents appartenaient à la classe moyenne supérieure comme un de mes oncles, et bien je peux te dire que la différence avec mon autre oncle enseignant était ostensible), mais par contre ce qui est sûr c'est qu'en 30 ans le salaire des profs n'a absolument pas suivi l'inflation et on le voit bien sur ce forum : prof, célibataire, échelon encore bas, peu d'heures sup, en RP, ben en gros oui on n'est pas aux Restaus, mais la limite est très ténue avec les salariés au SMIC.
C'est le problème de toute la classe moyenne (très) basse à laquelle appartiennent la plupart des jeunes profs en RP célib : trop riches pour une quelconque aide, pas assez riche pour faire beaucoup de choses en dehors de payer leur loyer/vie quotidienne/taxes et autres/transports. Quand j'explique que les billets de train pour aller voir ma famille me coûtent cher et donc que ce n'est pas possible d'aller les voir tout le temps, j'ai quelques (bon heureusement je filtre mes fréquentations donc c'est finalement rare) connaissances qui sont outrées parce qu'ils s'imaginent que je suis cadre donc je me fais allégrement 3500-4000 par mois et donc que ce n'est pas normal que je ne profite pas de toutes mes vacances pour aller voir ma famille (quand je leur dis mon vrai salaire j'ai droit à "Oui mais tu bosses que 15h par semaine, prends un 2e job, 20h par semaine" : ben oui je travaille 15h par semaine donc 20h de plus et on est dans les clous. Et de quoi je me plains ? 1900 nets ou presque pour 15h par semaine, c'est grassement payé !"). Ma réaction ? La même que la vôtre : :lol: Et pourtant je sais qu'il y a pire, mais je trouve vraiment les fins de mois difficiles (par exemple on est payé cette semaine, alléluia, car si on était payé normalement entre les 25 et le 30, avec le prix des bilets de train pour rentrer voir ma famille à Noël, je ne sais pas comment je ferais. En fin de mois (10-15 jours avant la prochaine paie), je me fais un budget quotidien....
- dandelionVénérable
Enseignant dans le secondaire, et plus encore dans le primaire, cela n'a jamais permis d'avoir le train de vie d'un bourgeois. Pour les femmes, surtout si elles épousaient un homme ayant un meilleur revenu, cela permettait un complément de revenu avec pas mal d'avantages en termes de gestion de la vie quotidienne et de protections sociales, à une époque où les couples étaient supposés durer, et où la place de la femme était différente. Cela dit, les gens vivaient de façon beaucoup plus frugale, pouvaient résider plus près de leur travail, l'immobilier était beaucoup plus accessible, et il n'était pas obligatoire de posséder un portable par exemple. Non seulement la pression du coût de l'immobilier a explosé, mais les conditions de travail se sont beaucoup détériorées. Très franchement, si les conditions de travail étaient meilleures - et je pense que la responsabilité des parents et de la société est très importante à ce niveau là, et ça vaut aussi pour d'autres services publics où les gens se comportent en consommateurs - le métier serait considérablement plus attrayant. La difficulté de muter, et le presque inévitable purgatoire en région parisienne, participent aussi à paupériser les enseignants, en les privant par exemple de leurs soutiens familiaux.
Pourtant, je pense qu'un jeune enseignant aujourd'hui vit certainement mieux qu'un jeune enseignant des années 70 ou avant, en tout cas si l'on s'en tient au domaine de ce à quoi il peut accéder. Les trente dernières années ont tout de même connu une augmentation massive de la consommation, même si ça n'est pas comparable aux Etats-Unis. Avoir une salle de bain, un lave-vaisselle, c'est devenu la norme. On achète beaucoup plus de vêtements, je pense, même s'ils sont de moins bonne qualité, et bien plus souvent en synthétique. Il n'y a plus grand monde qui reprise les chaussettes. Beaucoup de couples hors grandes villes ont deux voitures, ce qui n'était pas du tout fréquent quand j'étais enfant. Et pour ce qui est des locaux et des moyens à disposition des enseignants, certes, ce n'est pas merveilleux, loin de là, mais c'est beaucoup mieux que lorsque j'étais enfant (toilettes à la turque et tables en bois datant sans doute de l'immédiat après-guerre, ou pire, dans mon collège). Mais nous avions des classes de langue d'effectif bien moindre, car on pouvait prendre une autre première langue que l'anglais, et, globalement, nous étions bien plus concentrés et dociles que les enfants d'aujourd'hui il me semble (et pas de portables!). Je ne suis pas sûre que l'on puisse comparer si facilement les époques.
Pourtant, je pense qu'un jeune enseignant aujourd'hui vit certainement mieux qu'un jeune enseignant des années 70 ou avant, en tout cas si l'on s'en tient au domaine de ce à quoi il peut accéder. Les trente dernières années ont tout de même connu une augmentation massive de la consommation, même si ça n'est pas comparable aux Etats-Unis. Avoir une salle de bain, un lave-vaisselle, c'est devenu la norme. On achète beaucoup plus de vêtements, je pense, même s'ils sont de moins bonne qualité, et bien plus souvent en synthétique. Il n'y a plus grand monde qui reprise les chaussettes. Beaucoup de couples hors grandes villes ont deux voitures, ce qui n'était pas du tout fréquent quand j'étais enfant. Et pour ce qui est des locaux et des moyens à disposition des enseignants, certes, ce n'est pas merveilleux, loin de là, mais c'est beaucoup mieux que lorsque j'étais enfant (toilettes à la turque et tables en bois datant sans doute de l'immédiat après-guerre, ou pire, dans mon collège). Mais nous avions des classes de langue d'effectif bien moindre, car on pouvait prendre une autre première langue que l'anglais, et, globalement, nous étions bien plus concentrés et dociles que les enfants d'aujourd'hui il me semble (et pas de portables!). Je ne suis pas sûre que l'on puisse comparer si facilement les époques.
- wilfried12Habitué du forum
Et pourtant, il suffit de comparer aux autres salaires, au smic par exemple.
- LeclochardEmpereur
Mathador a écrit:Les cas ci-dessus ne révèlent pas qu'un déclassement de la profession mais aussi un immobilier qui dans beaucoup de villes coûte de plus en plus les yeux de la tête.
+1. C'est un facteur majeur de déclassement. Si les prix (loyer ou prix d'achat) augmentent plus vite que les revenus, il faut soit se loger dans plus petit, soit aller plus loin. C'est spectaculaire dans le cas de Paris. Entre 2000 et 2015, le m2 a été multiplié par 3 dans certains arrondissements. Comment un enseignant débutant (agrégé ou certifié) pourrait raisonnablement acheter dans la capitale ? Quant aux loyers, ils sont ahurissants.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- PrezboGrand Maître
Une passante a écrit:Sachant qu'avec le seul salaire d'un enseignant, une famille de 5 personnes (dont l'un des parents ne travaillait pas), parvenait à vivre confortablement (avec accession à la propriété rapide et vacances en location tous les ans, ski l'hiver et plage l'été), je pense qu'on peut parler en effet d'un déclassement certain de la profession.
Hum...Exemple concret.
Je suis né en 1972, j'étais le fils longtemps unique (mes parents ont divorcé quand j'avais environ huit ans, puis refait des enfants chacun de leur côté) d'une instit et d'un ouvrier devenu assez rapidement chef d'atelier dans une PME...Ben mes parents ont commencé leur vie dans un appart quasi insalubre (ma mère y a fait une intoxication au monoxyde de carbone à cause d'un chauffe eau mal règlé) avant de bénéficier d'un logement HLM, puis de pouvoir louer dans un immeuble privé plus huppé. Et les vacances, c'était le camping l'été en Ardèche en 4L orange. (Bon, le orange, c'était pas parce que c'était moins cher, ça plaisait vraiment à l'époque.)
Bon, j'allais au ski, mais c'était pas en location, c'était les mercredis de neige dans les petites stations voisines. Merci à l'UNSS.
L'époque où les familles avec un seul salaire d'enseignant partaient en vacances l'été à la mer et l'hivers à la neige, je me demande quand c'était...
Ah, et quand mon père est devenu cadre moyen (comme on le disait à l'époque) il a gagné nettement plus que ma mère. Déjà à l'époque, l'idée qu'instit payait mal était bien intégrée. Il est vrai que les instits étaient catégorie B, qu'on pouvait le devenir après deux années d'Ecole Normale rémunérées (c'est ce qui a permis à ma mère de faire des études), qu'ils pouvaient partir en retraite plus tôt et qu'ils étaient souvent logés.
Le statut de la profession d'enseignant s'est dégradé, je ne conteste pas. Par ailleurs, la bulle immobilière a créé d'énormes inégalités générationnelles, familiales (selon si on peut disposer d'une aide de sa famille à l'achat ou pas) et géographiques, ces points concernant tous les jeunes actifs et pas les uniquement les enseignants. (Mais j'ai l'impression que c'est un sujet tabou en France, et que même mes victimes de la bulle immobilière ne sont pas prètes à renoncer à s'endetter au taquet sur plus de vingt ans en espérant faire une culbute à la fin.) Les dépenses contraintes comme l'énergie et les transports ont augmentées.
A contrario, l'alimentation et l'habillement sont moins chers. (Il me semble que l'alimentation était encore le premier poste de dépense des ménages jusqu'aux années 60.) Pas mal de trucs se sont démocratisés...Ce qui par un effet pervers, crée de nouvelles envies et de nouveaux besoins, réels ou non. Par exemple, les vacances lointaines me semblent justement beaucoup plus abordables qu'avant. (Vos parents prenaient souvent l'avion, vous ?)
Je n'ai pas de complexe à demander une meilleurs valorisation du travail d'enseignant, mais je ne suis pas sûr que le bon argument soit d'évoquer des âges d'or fantasmés.
- issoireNiveau 9
Je ne veux pas faire » cosette « agrégée dernier échelon, 2 grands enfants à charge ( études longues), j’ai acheté il y a longtemps un 60 métre carré dans Paris ( victoire !!) par contre je serais peut-étre morte avant d’avoir fini de rembourser mon crédit ( retraite a 67 ans me dit le site ENSA du calcul de retraite). Donc sur le papier situation de priviligiée, a l’arrivée pas grand chose, imposée de partout aussi. Donc pour le salaire c’est rentable après 20 ans de carriére, et il y a les élèves qui suffisent à nous rendre heureux ....
- BalthazaardVénérable
Prezbo a écrit:Une passante a écrit:Sachant qu'avec le seul salaire d'un enseignant, une famille de 5 personnes (dont l'un des parents ne travaillait pas), parvenait à vivre confortablement (avec accession à la propriété rapide et vacances en location tous les ans, ski l'hiver et plage l'été), je pense qu'on peut parler en effet d'un déclassement certain de la profession.
Hum...Exemple concret.
Je suis né en 1972, j'étais le fils longtemps unique (mes parents ont divorcé quand j'avais environ huit ans, puis refait des enfants chacun de leur côté) d'une instit et d'un ouvrier devenu assez rapidement chef d'atelier dans une PME...Ben mes parents ont commencé leur vie dans un appart quasi insalubre (ma mère y a fait une intoxication au monoxyde de carbone à cause d'un chauffe eau mal règlé) avant de bénéficier d'un logement HLM, puis de pouvoir louer dans un immeuble privé plus huppé. Et les vacances, c'était le camping l'été en Ardèche en 4L orange. (Bon, le orange, c'était pas parce que c'était moins cher, ça plaisait vraiment à l'époque.)
Bon, j'allais au ski, mais c'était pas en location, c'était les mercredis de neige dans les petites stations voisines. Merci à l'UNSS.
L'époque où les familles avec un seul salaire d'enseignant partaient en vacances l'été à la mer et l'hivers à la neige, je me demande quand c'était...
Ah, et quand mon père est devenu cadre moyen (comme on le disait à l'époque) il a gagné nettement plus que ma mère. Déjà à l'époque, l'idée qu'instit payait mal était bien intégrée. Il est vrai que les instits étaient catégorie B, qu'on pouvait le devenir après deux années d'Ecole Normale rémunérées (c'est ce qui a permis à ma mère de faire des études), qu'ils pouvaient partir en retraite plus tôt et qu'ils étaient souvent logés.
Le statut de la profession d'enseignant s'est dégradé, je ne conteste pas. Par ailleurs, la bulle immobilière a créé d'énormes inégalités générationnelles, familiales (selon si on peut disposer d'une aide de sa famille à l'achat ou pas) et géographiques, ces points concernant tous les jeunes actifs et pas les uniquement les enseignants. (Mais j'ai l'impression que c'est un sujet tabou en France, et que même mes victimes de la bulle immobilière ne sont pas prètes à renoncer à s'endetter au taquet sur plus de vingt ans en espérant faire une culbute à la fin.) Les dépenses contraintes comme l'énergie et les transports ont augmentées.
A contrario, l'alimentation et l'habillement sont moins chers. (Il me semble que l'alimentation était encore le premier poste de dépense des ménages jusqu'aux années 60.) Pas mal de trucs se sont démocratisés...Ce qui par un effet pervers, crée de nouvelles envies et de nouveaux besoins, réels ou non. Par exemple, les vacances lointaines me semblent justement beaucoup plus abordables qu'avant. (Vos parents prenaient souvent l'avion, vous ?)
Je n'ai pas de complexe à demander une meilleurs valorisation du travail d'enseignant, mais je ne suis pas sûr que le bon argument soit d'évoquer des âges d'or fantasmés.
Si vous faites ce genre de comparaisons, vous allez finir par dire qu'un smicard vit mieux qu'un gros industriel du de la fin du siècle dernier.
- Une passanteEsprit éclairé
Puisque tout le monde réagit sur l'exemple que j'ai donné, je précise que ce n'est pas un exemple personnellement vécu, mais rapporté par une collègue aujourd'hui retraitée, qui était née dans les années 40. Je suis restée vague parce que je n'ai pas plus de détails, elle avait peut-être un peu exagéré sa situation, je n'en sais rien. Je sais juste que ses paroles étaient marquantes, tellement en décalage avec ce que je vivais alors.
En revanche, je n'ai jamais dit qu'on pouvait être "riche", simplement que le coût de la vie n'était pas le même et qu'un salaire d'enseignant permettait davantage de choses qu'aujourd'hui.
En revanche, je n'ai jamais dit qu'on pouvait être "riche", simplement que le coût de la vie n'était pas le même et qu'un salaire d'enseignant permettait davantage de choses qu'aujourd'hui.
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