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- User26836Niveau 9
@Cath : ok, toutes mes excuse car je fais partie de celles qui ont pu penser que tu incriminais l'enseignante en question, comme si c'était sa faute... Bref voilà désolée...
- VerduretteModérateur
Ramanujan974 a écrit: Ce que je ne comprends pas, dans ce genre de situation, c'est l'inaction des parents des élèves "normaux".
- Pourquoi ne déposent-ils pas plainte ? Je ne parle pas du commissariat, je parle d'envoyer tous les jours une lettre au procureur.
- Pourquoi ne téléphonent-ils pas tous les jours à l'IEN, à la mairie, à la presse, que sais-je encore ?
Cette inertie me semble aussi hallucinante que la maintien en classe de l'élève agressif?
J'ai déjà évoqué, il y a deux ans, ce cas de figure : trois élèves ingérables, en début d'année, dont un est d'ailleurs parti en ITEP en décembre, mais les deux autres sont restés, les parents des autres élèves étaient fous furieux car cela faisait déjà deux ans que leurs enfants les subissaient. Les plus capables de s'exprimer ont multiplié les actions : rencontrer la directrice, écrire à l'IEN, au rectorat, rien n'a changé. On leu a opposé que "ces enfants là" devaient être scolarisés aussi, et que tant que leur famille n'acceptaient pas les soins ou les orientations, on ne pouvait les forcer à rien.
J'étais dans une école avec des gens modestes, socialement fragiles, originaires de l'immigration pour la plupart, qui craignaient de s'opposer plus avant à l'administration, et qui n'ont pas osé porter plainte ou porter l'affaire sur la place publique.
Pour ma part, dans une école antérieure, j'ai fini par recourir au médiateur académique et l'enfant qui mettait sa vie et celle des autres en danger a été partiellement déscolarisé pour des soins , mais j'en ai pris plein la tronche par la suite de la part de la hiérarchie. J'étais inscrite sur la liste d'aptitude des directeurs, et on a confié des postes vacants à des personnes lambda, pour éviter d'avoir l'empêcheuse de tourner en rond comme directrice quelque part.
Dans la réalité, on fait des "IP", des signalements, des équipes éducatives, on perd des heures en réunion et on fait des brouettes de paperasses-parapluie, et ensuite on dit "regardez, j'ai fait tout ce qui était possible, il faut se résigner".
Un enfant qui aurait une maladie physique, on obligerait les parents à le soigner Dès lors qu'on tombe dans la maladie mentale, le tabou s'abat, on ne peut obliger à rien. Le problème de fond est là : on ne devrait plus laisser les parents être les seuls décisionnaires lorsque les choses vont trop loin. Mais j'imagine le tollé si on prenait cette mesure courageuse. Et même de la part de certains enseignants !!
- BabaretteDoyen
Il n'est pas normal que les parents puissent décider de ne pas soigner leur enfant. Par exemple, plusieurs vaccins sont obligatoires et les parents peuvent être sanctionnés s'ils ne vaccinent pas leur enfant. Si un enfant a besoin d'une transfusion sanguine et que les parents refusent, ça leur sera imposé. Alors pourquoi serait-ce différent dans le cadre des maladies psychiques?
Le problème vient vraiment de ce que les maladies psychiques sont déconsidérées, comme si c'était de fausses maladies.
Le problème vient vraiment de ce que les maladies psychiques sont déconsidérées, comme si c'était de fausses maladies.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- User26836Niveau 9
@Babarette : sur le fond je suis d'accord avec toi, le problème c'est qu'en vrai dun point de vue légal, juriqdique et même moral c'est assez compliqué... Je pense par exemple aux parents dont les convictions religieuses (entre autres) n'autorisent pas les soins médicaux, même lorsque l'enfant a une maladie assez grave qui nécessiterait un traitement particulier, peut-on et doit-on forcer les parents à donner les soins requis à leur enfant, sachant que cela irait à l'encontre de leurs liberté individuelle (je ne sais pas comment cela fonctionnerait en France non plus, car ce sujet est rarement abordé dans les médias français il me semble) ? Beaucoup de séries médico-policières (souvent américaines) d'ailleurs évoquent ce sujet, après il y a aussi un roman d'Ian McEwan qui aborde il me semble ce genre de questionnement, mais je ne l'ai pas lu, roman qui a aussi été adapté pour le cinéma avec Emma Thompson dont la prestation avait été unanimement saluée par la critique, mais bref, je comprends ce que tu veux dire, mais en vrai, peut-on forcer les parents ? Si oui, de quel droit et sous quelle loi (c'est une vraie question, absolument pas une attaque, au cas où... ) ?
- maikreeeesseGrand sage
Babarette a écrit:Il n'est pas normal que les parents puissent décider de ne pas soigner leur enfant. Par exemple, plusieurs vaccins sont obligatoires et les parents peuvent être sanctionnés s'ils ne vaccinent pas leur enfant. Si un enfant a besoin d'une transfusion sanguine et que les parents refusent, ça leur sera imposé. Alors pourquoi serait-ce différent dans le cadre des maladies psychiques?
Le problème vient vraiment de ce que les maladies psychiques sont déconsidérées, comme si c'était de fausses maladies.
Là aussi cela a bien changé. Je vérifie et note lors de l'inscription en élémentaire que les vaccinations sont bien à jour. Environ 50 % ne le sont pas (vaccin dans l'année dès 6 ans et inscription en mars/avril...). Je le signale et j'attends fin décembre pour refaire le point et le communique au médecin scolaire, enfin quand il y en a un et.... Rien. Les élèves ont bien une visite en CE2 pendant lequel l'infirmière vérifie les carnets de santé (quand les parents l'apportent) et si manque d'un vaccin, c'est signalé dans le carnet et ....Rien !
- BabaretteDoyen
Pour te répondre Lisak, je dirai que la sécurité d'un enfant doit passer devant les convictions des parents. On a des convictions pour soi-même, mais on n'a pas à les imposer à ses enfants, du moins, pas au détriment de leur santé. On a aussi des lois qui restreignent notre liberté individuelle pour notre sécurité. Par exemple, on doit attacher sa ceinture quand on conduit. Pourtant, si on est le seul à mourir en cas de choc, pourquoi serait ce obligatoire? Dirais-tu d'un parent qui considérerait qu'attacher un enfant en voiture, c'est restreindre sa liberté de mouvement que c'est sa liberté de penser et qu'il faut la respecter ou qu'il faut le sanctionner parce qu'il met ses enfants en danger? Pour moi, le choix est vite fait.
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- MathadorEmpereur
Verdurette a écrit:Un enfant qui aurait une maladie physique, on obligerait les parents à le soigner Dès lors qu'on tombe dans la maladie mentale, le tabou s'abat, on ne peut obliger à rien. Le problème de fond est là : on ne devrait plus laisser les parents être les seuls décisionnaires lorsque les choses vont trop loin. Mais j'imagine le tollé si on prenait cette mesure courageuse. Et même de la part de certains enseignants !!
Sauf que là il ne s'agirait même pas en réalité d'une obligation de soins, car les parents qui ne voudraient pas envoyer l'enfant en ITEP pourraient toujours avoir recours au CNED, au privé hors contrat (qui voudrait bien de l'enfant) ou à l'instruction en famille.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BabaretteDoyen
L'IETP n'est pas fait que pour que les autres élèves soient tranquilles, mais pour aider l'élève qui y est envoyé.
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- MathadorEmpereur
Babarette a écrit:L'IETP n'est pas fait que pour que les autres élèves soient tranquilles, mais pour aider l'élève qui y est envoyé.
Les deux ne sont pas incompatibles.
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- VerduretteModérateur
En effet. C'est le deuxième effet Kisscool. (Kisschool...?)
Et je considère qu'il est anormal que la majorité silencieuse réduite au silence ne puisse pas travailler, prenne des coups, voient leurs affaires malmenées, parce qu'une famille refuse de faire le nécessaire. Qu'on leur donne le choix, soit : ITEP, ULIS adaptée ... ou vous vous chargez de l'instruction, avec le CNED ou qui vous voulez. Ces parents surfent sur le fait qu'on ne peut pas refuser leur enfant, et c'est anormal. Souvent, ils feignent d'accepter, puis au dernier moment refusent l'orientation ou l'inscription dans l'établissement, je l'ai souvent observé. Ils peuvent nous amuser ainsi pendant toutes les années de primaire. Au collège, on a un peu plus de recours, et encore ...
Certains t'accusent de vouloir mettre leur enfant en ULIS "parce qu'il est noir" (vécu aussi).
L'an passé, nous avons fait une IP pour un élève de CM2 qui nous rendait la vie infernale depuis le CP (un de ceux que j'avais eus en CE2), ils ont refusé de recevoir l'assistante sociale et ... RIEN. Comme dit Maikreeeesse.
Egomet, mon "chien-guépard" qui se déplaçait dans la classe à quatre pattes, rugissait, aboyait et mordait les autres, faisait ma taille et mon poids. Je ne suis pas bien grande, je le reconnais, mais il avait huit ans. Lorsqu'il était en crise, il nous fallait être trois ou quatre pour le maîtriser, sans oublier qu'il ne fallait pas non le blesser.
Pour ce qui est des croyances et des soins, je m'interroge : les parents croient ce qu'ils veulent, c'est leur droit le plus strict, mais les enfants n'ont rien demandé, eux ... Donc on peut les laisser sans soin, les laisser souffrir, juste pour respecter les croyances des parents ? Désolée, mais ça me choque.
Et je considère qu'il est anormal que la majorité
Certains t'accusent de vouloir mettre leur enfant en ULIS "parce qu'il est noir" (vécu aussi).
L'an passé, nous avons fait une IP pour un élève de CM2 qui nous rendait la vie infernale depuis le CP (un de ceux que j'avais eus en CE2), ils ont refusé de recevoir l'assistante sociale et ... RIEN. Comme dit Maikreeeesse.
Egomet, mon "chien-guépard" qui se déplaçait dans la classe à quatre pattes, rugissait, aboyait et mordait les autres, faisait ma taille et mon poids. Je ne suis pas bien grande, je le reconnais, mais il avait huit ans. Lorsqu'il était en crise, il nous fallait être trois ou quatre pour le maîtriser, sans oublier qu'il ne fallait pas non le blesser.
Pour ce qui est des croyances et des soins, je m'interroge : les parents croient ce qu'ils veulent, c'est leur droit le plus strict, mais les enfants n'ont rien demandé, eux ... Donc on peut les laisser sans soin, les laisser souffrir, juste pour respecter les croyances des parents ? Désolée, mais ça me choque.
- pseudo-intelloSage
Nous habitons un Etat laïque. La loi de la République est au-dessus de toute "loi" supposément émanée de n'importe quel dieu.
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En stage dans un service d'enfant IMC je me rappelle une petite fille qui avait eu des dommages irréversibles au cerveau parce que les parents, témoins de Jéhovah, n'avaient jamais voulu administrer les médicaments (traitement préconisé car elle faisait de l'épilepsie). C'est choquant mais je crois qu'ils étaient dans leur droit.
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On légifère sur la fessée mais on laisse des parents massacrer le cerveau de leur enfant au nom du respect de leur religion. Cela me restera à tout jamais incompréhensible.
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A force de bienveillance nous voilà arrivés à un point critique, car un jeune de 10 ans qui arrive à l'école avec la possibilité de frapper un adulte jusqu'à provoquer un arrêt aussi long... Pardon mais il faut reprendre les commandes là !
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Je pense à la collègue, et à ses collègues, et aux élèves de l'école en question. Mais quelle misère...
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User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
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