Sondage : Si vous deviez choisir, quelle est pour vous la revendication prioritaire : salaires ou conditions de travail ?

Oui, bien sûr, dans un monde parfait, on préférerait ne pas choisir... mais imaginons que vous n'ayez droit qu'à un seul vœu pour Noël...
Pour prolonger la discussion sur un autre fil (grève du 12 novembre), pourriez-vous dire quelle revendication vous préférez voir mise en avant ?

Sans hésiter les conditions de travail... mais je vis à la campagne, nous travaillons tous les deux, nos pas trop vieux parents ne sont pas encore à notre charge financièrement... donc je n'ai aucun mal à me loger, me chauffer, me nourrir, etc...

Chacun a ses raisons, bien sûr, les deux revendications sont tout aussi légitimes. Il ne s'agit surtout pas ici d'opposer les uns et les autres !

Mais c'est comme ça que je l'avais compris, ne t'inquiète pas!

Ce n'était pas dirigé vers toi : c'était plutôt du préventif. Les esprits s'échauffent parfois vite sur le sujet...

Les deux revendications sont légitimes et complémentaires (car avoir un bon salaire peut, peut-être, nous gagner plus de respect de la société et donc des situations moins tendues à vivre)...
Mais si je dois choisir entre détériorer encore mes conditions de travail pour gagner un tout petit peu plus, ou les améliorer pour gagner un tout petit peu moins, je choisis la seconde solution (ce que j'ai fait d'ailleurs : je me suis mis à temps partiel, un temps plein avec deux enfants dont une handicapée ça n'était plus tenable, j'allais y laisser ma santé, là avec une classe de moins je souffle!).
Bref, je privilégie les conditions de travail... Mais je peux comprendre que ceux qui débutent ou sont contractuels donc gagnent vraiment trop peu fassent le choix inverse, surtout s'ils sont jeunes, sans charge de famille et plein d'énergie.

J'ai voté autre : hors de question de choisir entre les deux.

Moi j 'ai mis autre car ma revendication principale c est  "qu'allons nous devenir si nous perdons nos postes et que plein de collègues sont dans le même cas ?"  Comment vont-ils pouvoir nous caser quelque part ? Donc pour se plaindre des conditions de travail (je suis d'accord avec ce qui se dit)  encore faut il qu'on ait un travail à nous proposer... quant au salaire c'est sans surprise hélas...

Les conditions sont un peu biaisées..

1) La hausse des salaires et (plus d'élèves par classe, plus de classes par enseignant, moins d' encadrement des élèves par la vie scolaire...)

2) L'amélioration des conditions de travail (moins d'élèves par classe, moins de classes par enseignant, meilleur encadrement des élèves par la vie scolaire...) en contrepartie d'un salaire qui stagne ou diminue.

D'autant que si hausse des salaires et nombre d'élèves sont des donnés objectives, déduire moins d'élèves = plus de confort n'est pas toujours une évidence (cette année j'ai 31 élèves super sympas, l'année dernière, un cauchemar à 27) . De même que plus d'élèves par classe n'est pas forcément lié avec plus de classes ou plus de niveaux

Pour moi, ça serait le salaire. 
J’ai du mal à joindre les 2 bouts entre mon salaire et celui de mon conjoint, qui bien qu’il travaille dans une boîte prestigieuse, ne gagne que le smic. 
Une fois qu’on a payé la nounou, le loyer, les impôts et les frais fixes diverses, il nous reste très peu. Mais nous habitons une grande ville aux loyers élèves aussi... 
Quand je vois le travail que j’abats et combien je donne de ma personne pour les élèves, une petite revalorisation salariale me plairait bien.

Les deux
Avec un bon salaire on peut se mettre à temps partiel ou avoir plus de choix sur son lieu d'habitation, et tout de suite les conditions de travail sont plus supportables

Si je pense à moi, le salaire.
Si je pense aux élèves, les conditions de travail.
J’ai coché conditions de travail.

Pour moi c'est le salaire mais c'est le salaire car j'enseigne dans un petit collège où les élèves sont calmes et les collègues sympas. Et de plus je vis seule avec une ado à charge et les fins de mois sont difficiles.

Le salaire. La seule consolation de toucher un bon salaire atténuerait considérablement les effets de mes conditions de travail.

Salaire; le reste suit.

Disons que j’ai voté pour une amélioration des conditions de travail, parce qu’au niveau où elles se dégradent, démissionner sera plus qu’une option, une nécessité de survie psychologique.
Démission = plus de salaire du tout très rapidement, donc, finalement....

J'ai voté hausse des salaires, car j'en ai marre de me serrer la ceinture à chaque mois (et je ne parle pas des débuts de contrat où je suis sûr de ne pas avoir de paie).

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Le salaire. La seule consolation de toucher un bon salaire atténuerait considérablement les effets de mes conditions de travail.

This.

Les conditions de travail. Parce que je ne vois pas l'intérêt d'avoir un compte en banque plein si de l'autre côté notre santé est complètement détraquée. Alors que je vois très bien l'intérêt d'être pauvre mais surtout en bonne santé.

A l'instant où j'écris, je m'oppose à la réforme du lycée qui va dégrader fortement mes conditions de travail. On peut augmenter mon salaire mais si c'est pour y laisser ma santé, c'est pas ça qui va me consoler.

acsyle a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Le salaire. La seule consolation de toucher un bon salaire atténuerait considérablement les effets de mes conditions de travail.

This.

Je comprends votre point de vue mais, de mon point de vue, aller travailler dans ces conditions, même en gagnant le double de mon salaire, serait aussi insupportable.
Peut-être même plus : je me mettrais une pression impossible pour assurer une plus grande qualité d’enseignement encore, histoire de justifier mon salaire, tout en sachant que quelque effort que je fasse, il n.y aura pas de résultats parce que je passe plus de temps à les éduquer qu’à enseigner ma discipline.
Là, au moins, mon salaire correspond à celui d’un animateur culturel, ce que nous sommes, finalement.

Donc 1) des conditions décentes .
2) suivies d’un salaire en adéquation avec notre travail.

Je sais que ce que je viens d’ecrire plus haut est choquant, je sais aussi que l’endroit où nous travaillons conditionne le type de profession que nous exerçons, c’est ça, la réalité.

BritLéty a écrit:Les conditions de travail. Parce que je ne vois pas l'intérêt d'avoir un compte en banque plein si de l'autre côté notre santé est complètement détraquée. Alors que je vois très bien l'intérêt d'être pauvre mais surtout en bonne santé.

C'est de plus en plus hypothétique....la médecine devient hélas de plus en plus chère, lunettes, prothèses auditives, soins dentaires, sans parler des dépassements d'honoraires. C'est vrai que quand on est jeune..

En cas de « victoire » du deuxième item, surtout ne pas communiquer ces chiffres au ministre

Je n'ai pas voté car étant retraitée je me sens moins légitime pour le faire.
Et de toute façon j'aurais répondu : les deux.
Nos conditions de travail se sont dégradées de manière hallucinante, et nos salaires sont ridiculement bas.

Je me souviens au moment des grèves sur les retraites en 2003, pas mal de collègues auraient trouvé "normal" et accepté de travailler un peu plus vu la longévité actuelle ( la plupart de nos collègues de 60 ans ont leurs parents en vie et donc retraités, il est clair qu'on ne peut payer deux générations en retraite ) et la situation dans le privé ( pas mal de collègues avaient des conjoints dans le privé donc soumis aux 40 annuités depuis 10 ans déjà ) MAIS avec des conditions de travail normales, des EDT corrects, des élèves disciplinés etc.…
C'est un autre débat mais le problème est là.
Les conditions de travail sont inacceptables et insupportables déjà pour les jeunes collègues, alors pour les autres qui s'usent et s'épuisent avec l'âge

Je ne vois même pas comment on peut séparer les deux. Pour moi, le salaire correct fait partie de ce que j'appelle des bonnes conditions de travail.