- Camélity JaneBanni
Bonjour, tout le monde!
Je suis en train de corriger un grand contrôle de langue que j'ai fait en 3ème, à la suite du brevet blanc, et qui portait sur les paroles rapportées, l'expression de la cause et de la conséquence, et la nature précise des propositions.
Fait-il préciser que les exercices portant sur ce dernier point sont absolument catastrophiques.
Quand nous nous exerçons en classe, j'oblige les élèves, avant de répondre, à réfléchir par étapes : Y a-t-il un verbe? Oui? combien? Donc combien de propositions? Pourraient-elles constituer une phrase à elle-seule? Vois-tu un subordonnant? Quelle est sa nature? etc.Et ça marche bien, je dois dire.
Mais seuls devant leur copie, les élèves ont dû répondre sans vraiment analyser :censure: , et j'ai des réponses abracadabrantes : "proposition conjonctive interrogative directe", "Proposition principale circonstancielle", et j'en passe.
Je remarque que beaucoup confondent groupe infinitif et proposition subordonnée infinitive. J'aimerais savoir comment vous leur expliquez clairement la nuance.
Je suis en train de corriger un grand contrôle de langue que j'ai fait en 3ème, à la suite du brevet blanc, et qui portait sur les paroles rapportées, l'expression de la cause et de la conséquence, et la nature précise des propositions.
Fait-il préciser que les exercices portant sur ce dernier point sont absolument catastrophiques.
Quand nous nous exerçons en classe, j'oblige les élèves, avant de répondre, à réfléchir par étapes : Y a-t-il un verbe? Oui? combien? Donc combien de propositions? Pourraient-elles constituer une phrase à elle-seule? Vois-tu un subordonnant? Quelle est sa nature? etc.Et ça marche bien, je dois dire.
Mais seuls devant leur copie, les élèves ont dû répondre sans vraiment analyser :censure: , et j'ai des réponses abracadabrantes : "proposition conjonctive interrogative directe", "Proposition principale circonstancielle", et j'en passe.
Je remarque que beaucoup confondent groupe infinitif et proposition subordonnée infinitive. J'aimerais savoir comment vous leur expliquez clairement la nuance.
- lisette83Érudit
Bonjour,
Je dirais que dans une proposition infinitive le verbe à l'infinitif a un sujet qui lui est propre , c'est pour cela d'ailleurs que c'est une proposition (si tu as des élèves latinistes, cela peut être intéressant qu'ils expliquent la notion au reste de la classe).
Je dirais que dans une proposition infinitive le verbe à l'infinitif a un sujet qui lui est propre , c'est pour cela d'ailleurs que c'est une proposition (si tu as des élèves latinistes, cela peut être intéressant qu'ils expliquent la notion au reste de la classe).
- YolatengoHabitué du forum
Comment as-tu défini ce qu'est une proposition ?
Quelqu'un avait proposé ici de définir la "proposition" comme un groupe de mots organisés autour d'un verbe et son sujet.
La définition que j'utilisais auparavant "...organisés autour d'un verbe conjugué" me mettait en difficulté pour différencier groupe infinitif et proposition infinitive. Avec la nouvelle définition (que j'ai adoptée) , ça va beaucoup mieux.
Quelqu'un avait proposé ici de définir la "proposition" comme un groupe de mots organisés autour d'un verbe et son sujet.
La définition que j'utilisais auparavant "...organisés autour d'un verbe conjugué" me mettait en difficulté pour différencier groupe infinitif et proposition infinitive. Avec la nouvelle définition (que j'ai adoptée) , ça va beaucoup mieux.
- doctor whoDoyen
Il faut bien préciser "un verbe et son sujet".
Sinon, dans "Les bateaux vont et viennent dans le port", il y aurait deux propositions".
En ervanche, pas besoin de s'encombrer du complément, qui n'est pas obligatoire pour une proposition.
Seule exception qui me vienne : le verbe à l'impératif.
Sinon, dans "Les bateaux vont et viennent dans le port", il y aurait deux propositions".
En ervanche, pas besoin de s'encombrer du complément, qui n'est pas obligatoire pour une proposition.
Seule exception qui me vienne : le verbe à l'impératif.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- miss teriousDoyen
doctor who a écrit:Il faut bien préciser "un verbe et son sujet".
Sinon, dans "Les bateaux vont et viennent dans le port", il y aurait deux propositions".
En eveanche, pas besoin de s'encombrer du complément, qui n'est pas obligatoire pour une proposition.
Seule exception qui me vienne : le verbe à l'impératif.
Et n'y a-t-il pas deux propositions dans l'ex. que tu proposes ? Pour moi, il y en a deux : les bateaux vont dans le port / les bateaux viennet dans le port, avec ellipse grammaticale de "dans le port" pour évite une répétition ; ces deux propositions étant coordonnées par la conjonction "et". Tu estimes, je suppose, que la conjonction relie les deux verbes et non les deux propositions. Je me trompe, là ? Parce que c'est ce que j'enseigne à mes élèves... [/b]
[b]Mais alors, que dis-tu pour une phrase comme celle-ci : "Le lion est plus méchant que le tigre" ? Selon toi il n'y aurait qu'une proposition - puisque un seul verbe -. Pour moi, il y en a deux, avec ellispe grammaticale du verbe dans la seconde : le lion est méchant / le tigre est méchant ; la seconde eétant une subordonnée corrélative (mot subordonnant : "plus... que").
Désolée, Cam', de faire dévier ton topic.
_________________
"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- MSFidèle du forum
Je suis d'accord avec toi Miss Terious, dans un premier temps j'apprends aux élèves qu'il y a autant de propositions que de verbes conjugués, après on voit les cas spécifiques de l'infinitive et de la participiale. Dans l'ex donné, je vois aussi deux propositions coordonnées.
_________________
Pas de deuxième année d'IUFM!
- Camélity JaneBanni
Non, non, c'est intéressant, au contraire. Je ne m'étais jamais posé la question de ce type de cas.miss terious a écrit:Désolée, Cam', de faire dévier ton topic.
- retraitéeDoyen
miss terious a écrit:doctor who a écrit:Il faut bien préciser "un verbe et son sujet".
Sinon, dans "Les bateaux vont et viennent dans le port", il y aurait deux propositions".
En eveanche, pas besoin de s'encombrer du complément, qui n'est pas obligatoire pour une proposition.
Seule exception qui me vienne : le verbe à l'impératif.Et n'y a-t-il pas deux propositions dans l'ex. que tu proposes ? Pour moi, il y en a deux : les bateaux vont dans le port / les bateaux viennet dans le port, avec ellipse grammaticale de "dans le port" pour évite une répétition ; ces deux propositions étant coordonnées par la conjonction "et". Tu estimes, je suppose, que la conjonction relie les deux verbes et non les deux propositions. Je me trompe, là ? Parce que c'est ce que j'enseigne à mes élèves...Mais alors, que dis-tu pour une phrase comme celle-ci : "Le lion est plus méchant que le tigre" ? Selon toi il n'y aurait qu'une proposition - puisque un seul verbe -. Pour moi, il y en a deux, avec ellispe grammaticale du verbe dans la seconde : le lion est méchant / le tigre est méchant ; la seconde eétant une subordonnée corrélative (mot subordonnant : "plus... que").Désolée, Cam', de faire dévier ton topic.
Il y a deux propositions dans "Les bateaux vont et viennent dans le port!"
il y a ellipse du deuxième sujet!
- YolatengoHabitué du forum
Il y a deux propositions même s'il y a ellipse du deuxième sujet, d'accord mais peut-on dire qu'il y a deux propositions comme dans l'exemple "le lion est plus méchant que le tigre" ? J'aurais tendance à dire que non ... D'ailleurs je ne considère même pas qu'il y a ellipse du verbe : j'ai encore tout faux ?
- Camélity JaneBanni
Et comment expliques-tu la différence groupe infinitif et proposition sub infinitive, Retraitée?
Ca m'intéresse car tu es toujours si claire!
Ca m'intéresse car tu es toujours si claire!
- DinaaaExpert spécialisé
miss terious a écrit:: "Le lion est plus méchant que le tigre" ?
Pour ce type de phrase, j'aurais dit que c'est juste un adjectif (méchant) au comparatif (plus... que) et j'aurais analysé "le tigre" comme un complément de l'adjectif au comparatif.
J'ai tout faux ???
Pour "les bateaux vont et viennent", 2 verbes, chacun a son sujet même si le 2e est sous-entendu, donc il y a 2 propositons coordonnées. Du moins c'est ce que je dirais à mes élèves, alors si j'ai faux, je vais sérieusement me remettre en question !!!!
- doctor whoDoyen
Arrêtez-moi si je me trompe.
La lecture de ces phrases à verbes coordonnés est traditionnellement celle qu'en font Missterious et Retraitée : deux propositions, avec ellipse du verbe dans la seconde.
Il me semble que tout dépend des mots choisis. "Vont et viennent" est une expression quasiment soudée, lexicalisée, et là, pour le coup, il n'y a qu'une proposition.
Pour le comparatif, encore une fois, l'analyse comme proposition elliptique du verbe est traditionnelle. Mais les linguistes modernes ont tendance à dire que l'expression corrélative "plus... que..." n'est pas sentie par le locuteur comme l'amorce d'une subordonnée, mais comme une modification adverbiale de l'adjectif.
C'est vrai que personne ne se dit, pour comprendre cette phrase : "Le lion est plus méchant que le tigre ne l'est". Cette tournure est d'ailleurs vieillie.
Si mon analyse est juste, c'est d'ailleurs étonnant (pour moi en tout cas) de voir que l'analyse traditionnelle fait appel à des arguments typiques de la grammaire générative (structures latentes et patentes).
Donc, il semblerait que cela dépende vraiment de la densité lexicale et sémantique des verbes coordonnés.
ex: "Les chalutiers partent et reviennent au même port". Le groupe n'est pas lexicalisé. Je pense que l'ellipse est légèrement plus probable que dans la première proposition. Mais les deux ont le même complément, ce qui m'incite à la rejeter, ou du moins à n'en faire qu'une possibilité.
Mais si je dis "Les remorqueurs s'en vont et poussent les bateaux", on est encore plus proche de l'ellipse du verbe. En effet, ces deux verbes sont respectivement intransitif et transitif, avec présence d'un complément pour le deuxième.
Dernier exemple ou l'ellipse est certaine : "Les péniches filent le long du canal et charrient leurs lourdes cargaisons". Intransititif / transitif, pas de lexicalisation des deux verbes coordonnés, compléments circonstanciel et d'objet direct complétant respectivement chacun des verbes.
Il y a donc un continuum entre la proposition unique avec verbes coordonnés et deux propositions coordonnées avec ellipse du second verbe (donc zeugme, si je ne me trompe).
La lecture de ces phrases à verbes coordonnés est traditionnellement celle qu'en font Missterious et Retraitée : deux propositions, avec ellipse du verbe dans la seconde.
Il me semble que tout dépend des mots choisis. "Vont et viennent" est une expression quasiment soudée, lexicalisée, et là, pour le coup, il n'y a qu'une proposition.
Pour le comparatif, encore une fois, l'analyse comme proposition elliptique du verbe est traditionnelle. Mais les linguistes modernes ont tendance à dire que l'expression corrélative "plus... que..." n'est pas sentie par le locuteur comme l'amorce d'une subordonnée, mais comme une modification adverbiale de l'adjectif.
C'est vrai que personne ne se dit, pour comprendre cette phrase : "Le lion est plus méchant que le tigre ne l'est". Cette tournure est d'ailleurs vieillie.
Si mon analyse est juste, c'est d'ailleurs étonnant (pour moi en tout cas) de voir que l'analyse traditionnelle fait appel à des arguments typiques de la grammaire générative (structures latentes et patentes).
Donc, il semblerait que cela dépende vraiment de la densité lexicale et sémantique des verbes coordonnés.
ex: "Les chalutiers partent et reviennent au même port". Le groupe n'est pas lexicalisé. Je pense que l'ellipse est légèrement plus probable que dans la première proposition. Mais les deux ont le même complément, ce qui m'incite à la rejeter, ou du moins à n'en faire qu'une possibilité.
Mais si je dis "Les remorqueurs s'en vont et poussent les bateaux", on est encore plus proche de l'ellipse du verbe. En effet, ces deux verbes sont respectivement intransitif et transitif, avec présence d'un complément pour le deuxième.
Dernier exemple ou l'ellipse est certaine : "Les péniches filent le long du canal et charrient leurs lourdes cargaisons". Intransititif / transitif, pas de lexicalisation des deux verbes coordonnés, compléments circonstanciel et d'objet direct complétant respectivement chacun des verbes.
Il y a donc un continuum entre la proposition unique avec verbes coordonnés et deux propositions coordonnées avec ellipse du second verbe (donc zeugme, si je ne me trompe).
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- miss teriousDoyen
Pour en revenir aux infinitives, je parle aussi de la présence d'un sujet différent pour le vb à l'infinitif. Ex. :
- j'écoute les oiseaux chanter (infinitive)
- je m'écoute chanter (vb à l'infinitif ; phrase simple).
Mais peut-être ai-je tort.
Quant aux comparatives, vous me mettez le doute. Quelqu'un de calé pour m'expliquer ça "comme si j'avais 6 ans".
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"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- doctor whoDoyen
Là encore, ce n'est pas simple.
Mode grammaire scolaire OFF
La frontière entre proposition infinitive et complément du verbe à l'infinitif est parfois difficile à discerner.
D'ailleurs, même en latin, le fait que le "sujet" de la proposition inf soit à l'accusatif, donc en partie perçu comme le complément du verbe introducteur, montre bien que les deux s'interpénètrent plus ou moins.
Certains linguistes proposent de ne plus parler de proposition subordonnée pour rendre compte de la proposition infinitive.
Tu écris "Je m'écoute chanter". Le "me" est-il COD d'"écoute" ou bien "sujet" du verbe à l'infinitif? C'est une vraie question.
Mode grammaire scolaire ON
Mais bon, de toutes façon, restons-en à la tradition grammaticale, qui convient bien pour les objectifs de la grammaire dans le secondaire.
Mode grammaire scolaire OFF
La frontière entre proposition infinitive et complément du verbe à l'infinitif est parfois difficile à discerner.
D'ailleurs, même en latin, le fait que le "sujet" de la proposition inf soit à l'accusatif, donc en partie perçu comme le complément du verbe introducteur, montre bien que les deux s'interpénètrent plus ou moins.
Certains linguistes proposent de ne plus parler de proposition subordonnée pour rendre compte de la proposition infinitive.
Tu écris "Je m'écoute chanter". Le "me" est-il COD d'"écoute" ou bien "sujet" du verbe à l'infinitif? C'est une vraie question.
Mode grammaire scolaire ON
Mais bon, de toutes façon, restons-en à la tradition grammaticale, qui convient bien pour les objectifs de la grammaire dans le secondaire.
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- V.MarchaisEmpereur
Camélity, ta démarche est bonne. Après, tout est question d'autonomie, d'appropriation de cette démarche par les élèves, donc d'entraînement. Ne te décourage pas (ni les élèves !), continuez les exercices d'analyse jusqu'à la fin de l'année, martèle la méthode à chaque phrase analysée, ça finira par rentrer.
Je définis la proposition comme un groupe cohérent organisé autour d'un verbe avec son sujet. Cette définition a le mérite d'être vraie pour les propositions à un mode personnel mais aussi pour les infinitives et les participiales. Ceci dit, c'est subtil, et comprendre la notion d'infinitive quand on fait les exercices ensemble et ne pas mélanger avec un groupe infinitif, ça prend du temps, et tout le monde n'y arrive pas. Mais si les élèves comprennent au moins le reste...
Courage, ne lâche pas le morceau. Il faut ancrer les méthodes !
Je définis la proposition comme un groupe cohérent organisé autour d'un verbe avec son sujet. Cette définition a le mérite d'être vraie pour les propositions à un mode personnel mais aussi pour les infinitives et les participiales. Ceci dit, c'est subtil, et comprendre la notion d'infinitive quand on fait les exercices ensemble et ne pas mélanger avec un groupe infinitif, ça prend du temps, et tout le monde n'y arrive pas. Mais si les élèves comprennent au moins le reste...
Courage, ne lâche pas le morceau. Il faut ancrer les méthodes !
- V.MarchaisEmpereur
miss terious a écrit:doctor who a écrit:Il faut bien préciser "un verbe et son sujet".
Sinon, dans "Les bateaux vont et viennent dans le port", il y aurait deux propositions".
En eveanche, pas besoin de s'encombrer du complément, qui n'est pas obligatoire pour une proposition.
Seule exception qui me vienne : le verbe à l'impératif.Et n'y a-t-il pas deux propositions dans l'ex. que tu proposes ? Pour moi, il y en a deux : les bateaux vont dans le port / les bateaux viennet dans le port, avec ellipse grammaticale de "dans le port" pour évite une répétition ; ces deux propositions étant coordonnées par la conjonction "et". Tu estimes, je suppose, que la conjonction relie les deux verbes et non les deux propositions. Je me trompe, là ? Parce que c'est ce que j'enseigne à mes élèves...Mais alors, que dis-tu pour une phrase comme celle-ci : "Le lion est plus méchant que le tigre" ? Selon toi il n'y aurait qu'une proposition - puisque un seul verbe -. Pour moi, il y en a deux, avec ellispe grammaticale du verbe dans la seconde : le lion est méchant / le tigre est méchant ; la seconde eétant une subordonnée corrélative (mot subordonnant : "plus... que").Désolée, Cam', de faire dévier ton topic.
La grammaire traditionnelle analyse effectivement que le tigre comme une proposition subordonnée elliptique. C'est justifié par le fait que que est ici une conjonction de subordination.
Mais c'est vrai que ça commence à faire sacrément compliqué, toutes ces ellipses, pour nos élèves.
Des grammairiens contemporains ont proposé d'analyser que dans les tournures comparatives comme une préposition. Elle est alors pleinement dans son rôle d'introducteur de complément. Cela ne me choque pas : de nombreuses conjonctions de subordination sont de fait formée sur des prépositions : dès / dès que ; pour / pour que ; avant / avant que... De même, comme est en général analysé, au collège, comme une préposition. Je trouve ça cohérent et plus accessible pour les élèves. Il ne faut toutefois pas être réducteur : les deux "outils de comparaison" peuvent très bien retrouver pleinement leur valeur conjonctive : "souriant comme sourirait un enfant malade".
"comme si" est un peu problématique. Certains l'analysent comme une locution conjonctive figée. En fait, on a deux conjonctions qui se suivent : "si", introduisant une PSC exprimant l'hypothèse - rien d'inhabituel jusque là - et "comme" introduisant une PSC qui se confond avec la seconde, puisque tous les éléments qui n'en constituent pas le propos, dans l'économie formidable de la langue, sont passés sous silence (thème 0).
- retraitéeDoyen
On a le même problème avec "même si";
- Camélity JaneBanni
C'est gentil de m'encourager, Véronique : je t'avoue que la correction du DS me décourage!V.Marchais a écrit:Camélity, ta démarche est bonne. Après, tout est question d'autonomie, d'appropriation de cette démarche par les élèves, donc d'entraînement. Ne te décourage pas (ni les élèves !), continuez les exercices d'analyse jusqu'à la fin de l'année, martèle la méthode à chaque phrase analysée, ça finira par rentrer.
Je définis la proposition comme un groupe cohérent organisé autour d'un verbe avec son sujet. Cette définition a le mérite d'être vraie pour les propositions à un mode personnel mais aussi pour les infinitives et les participiales. Ceci dit, c'est subtil, et comprendre la notion d'infinitive quand on fait les exercices ensemble et ne pas mélanger avec un groupe infinitif, ça prend du temps, et tout le monde n'y arrive pas. Mais si les élèves comprennent au moins le reste...
Courage, ne lâche pas le morceau. Il faut ancrer les méthodes !
Je ne suis pourtant pas entrée dans les subtilités évoquées par Miss Térious -je n'ose imaginer ce que ça aurait donné sinon...
- retraitéeDoyen
dans le cas d'un groupe infinitif, le sujet sous entendu du verbe principal est le même que celui du verbe infinitif.Camélity Jane a écrit:Et comment expliques-tu la différence groupe infinitif et proposition sub infinitive, Retraitée?
Ca m'intéresse car tu es toujours si claire!
J'aime marcher dans la neige;
Je veux voir ce film.
C'est moi qui aime, c'est moi qui marche, qui veux, qui vois.
Sinon, on a une sub infinitive :
J'entends tomber la pluie; C'est moi qui entends, c'est la pluie qui tombe;
Pour la subordonnée infinitive, elle a un sujet propre, différent du sujet du verbe principal.
Ceci dit, il n'est pas toujours exprimé (cf le c d'agent correspondant au sujet actif on)
J'entends marcher dehors.
Les grammaires n'abordent pas ce cas à ma connaissance, mais le sujet sous-entendu de marcher est "on" ou "quelqu"un"
On a aussi le cas du sujet dans les infinitives dépendant du verbe faire : j'ai fait rédiger une rédaction aux élèves (= par les élèves);
Qu'en penses-tu, Véronique?
- Camélity JaneBanni
Je ne sais pas ce qu'en pense Véronique, mais c'est très clair!
Merci, Retraitée!
Merci, Retraitée!
- V.MarchaisEmpereur
J'espère, Retraitée, que ta question ne porte pas sur la tournure factitive, parce que là, il va falloir que je ressorte mes cours de fac ! Je me souviens qu'il y a tension entre le sémantisme qui fait souvent percevoir ce qui suit le verbe à l'infinitif après faire comme le sujet, ou du moins l'agent du procès (je fais manger le bébé : c'est le bébé qui mange) et le fait que ces tours se pronominalisent par des pronoms objets (Je le fais manger. Je leur fais rédiger une rédaction.). Dans la phrase que tu cites, l'analyse de "aux élèves" comme sujet se heurte à la construction prépositive. Je ne me souviens plus de toutes les analyses possibles de ces tournures. Mais je me souviens que Riegel et alii proposent d'analysent faire + infinitive comme une locution verbale suivie de compléments d'objets. Ca se défend et, au collège, quand un élève pose la question, je trouve que ça suffit largement.
Pour le reste, je procède comme toi, Retraitée.
Pour le reste, je procède comme toi, Retraitée.
- AzinwxonJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Peu d'hommes consentent à être gouvernés par leurs amis.
Je vous engage à être prudents.
Je constate que dans la premier cas le sujet est le même (peu d'hommes) mais pas dans le second (je dans la principale et vous pour être prudents).
E. Grammont et A. Hamon (Analyse grammaticale et logique Hachette 1951) considèrent que l'infinitif précédé de à ou de est équivalent à une
proposition complétive (chapitre La proposition subordonnée infinitive).
Mes questions :
1- Les deux cas sont-ils équivalents ?
2- S'agit-il dans les deux cas d'un groupe infinitif ou bien d'une proposition subordonnée infinitive ?
3- Sinon quel est le groupe infinitif et quelle est la proposition subordonnée infinitive ?
Merci d'avance.
Peu d'hommes consentent à être gouvernés par leurs amis.
Je vous engage à être prudents.
Je constate que dans la premier cas le sujet est le même (peu d'hommes) mais pas dans le second (je dans la principale et vous pour être prudents).
E. Grammont et A. Hamon (Analyse grammaticale et logique Hachette 1951) considèrent que l'infinitif précédé de à ou de est équivalent à une
proposition complétive (chapitre La proposition subordonnée infinitive).
Mes questions :
1- Les deux cas sont-ils équivalents ?
2- S'agit-il dans les deux cas d'un groupe infinitif ou bien d'une proposition subordonnée infinitive ?
3- Sinon quel est le groupe infinitif et quelle est la proposition subordonnée infinitive ?
Merci d'avance.
- *Ombre*Grand sage
Aucun des groupes soulignés n'a de sujet propre, donc pas de proposition infinitive. Ce sont de simple groupes verbaux infinitifs COI (donc deux constructions équivalentes).
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