- CondorcetOracle
https://www.humanite.fr/pascale-casanova-une-des-voix-de-la-litterature-en-mouvement-se-tait-661424
https://iwl.fas.harvard.edu/news/major-french-literary-critic-pascale-casanova-dies-59
https://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20181001.OBS3208/pascale-casanova-citoyenne-mondiale-des-lettres-est-morte-a-59-ans.htm
Pendant des années, elle donnait sur France Culture la parole à ceux qui faisaient bouger le roman, la poésie ou la critique contemporaines. Chercheuse et essayiste, elle avait travaillé sur le rôle de la France dans la consécration littéraire internationale et exposé des vues originales sur Beckett ou Kafka. [...] Contrairement aux tables rondes de critiques et aux plateaux d’écrivains traditionnels, elle met en présence les uns et les autres, en des confrontations parfois animées et toujours bienveillantes, avec le souci permanent de pousser l’écrivain au-delà de la simple présentation de son livre. Mais c’est l’audace et la qualité de ses choix qui firent la réputation de ce rendez-vous, dont la disparition provoqua la signature d’une pétition réunissant les plus grands noms de la littérature. Comme le nota l’un d’eux : « les chances d’entendre parler de Tarkos, Federman ou Bessette sont maintenant proches de zéro. » [...] Ancienne élève de Pierre Bourdieu, elle avait soutenu sous sa direction en 1997 à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales une thèse de littérature comparée sur « L’espace littéraire international ». Elle en tire en 1999 un livre, « La République mondiale des Lettres »
https://iwl.fas.harvard.edu/news/major-french-literary-critic-pascale-casanova-dies-59
Based on her PhD dissertation supervised by Pierre Bourdieu, Casanova’s La République mondiale des lettres (Seuil, 1999) quickly became a classic reference when it was translated into English as The World Republic of Letters(Harvard UP, 2004). Casanova describes the emergence and development of an autonomous international literary field in opposition to the instrumentalization of literature for the construction of national identities. This field is structured by unequal power relations between cultures according to their literary capital that can be measured through the number of works that entered the world literary canon – the oldest and the most established ones; the French, the English, the German, and the Russian culture enjoy a clear advantage. As Casanova argued in an edited volume entitled Des littératures combatives. L’internationale des nationalismes littéraires (Raisons d’agir 2011), literary nationalism has also been a way for dominated literatures to fight domination on the international literary field.
https://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20181001.OBS3208/pascale-casanova-citoyenne-mondiale-des-lettres-est-morte-a-59-ans.htm
Passer chez Casanova», fut pendant toutes ces années une forme d’intronisation pour les écrivains et ceux qui, ayant déjà été invités, ne l’étaient soudain plus, savaient qu’ils avaient raté leur livre. Pascale Casanova ne copinait pas, ignorait les logiques éditoriales et promotionnelles. Ses choix relevaient du strict intérêt qu’elle trouvait à une oeuvre, y compris à la poésie et aux écritures les plus formalistes.
- CasparProphète
Je l'écoutais très souvent...Elle devait être encore jeune. La cinquantaine ?
- nicole 86Expert spécialisé
Décidément la journée est difficile : Pascale Casanova, Antoine Sfeir et Charles Aznavour, trois voix familières dans des domaines différents.
- CondorcetOracle
Elle avait 59 ans.
- CondorcetOracle
https://www.politis.fr/articles/2018/10/disparition-de-pascale-casanova-39392/
4 émissions de l'Atelier littéraire en réécoute :
https://www.franceculture.fr/emissions/atelier-litteraire
et une ici :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/christophe-tarkos-quand-reve-ne-voit-pas-les-images-qui-defilent
(on remarquera que s'agissant de Charles Aznavour, les archives pleuvent tandis qu'une productrice pendant 29 ans dans cette station n'en bénéficie que d'un modeste écho)
https://lemonde.fr/disparitions/article/2018/10/03/la-mort-de-la-chercheuse-et-critique-litteraire-pascale-casanova_5364021_3382.html?
Deux faits saillants : évincée par France culture (suivant la malédiction des émissions littéraires éloignées des circuits commerciaux et/ou politiques) et ignorée par l'université française.
Tous ses fidèles auditeurs dans les années 1990 et 2000 sur France Culture savent ce que le nom de Pascale Casanova, disparue ce 29 septembre à 59 ans, évoque : des émissions littéraires de haut vol, une conception de la critique sans concession empreinte de théorie, une passion pour les écritures « excentriques » et novatrices, et une voix claire et sûre, avec du caractère
4 émissions de l'Atelier littéraire en réécoute :
https://www.franceculture.fr/emissions/atelier-litteraire
et une ici :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/christophe-tarkos-quand-reve-ne-voit-pas-les-images-qui-defilent
(on remarquera que s'agissant de Charles Aznavour, les archives pleuvent tandis qu'une productrice pendant 29 ans dans cette station n'en bénéficie que d'un modeste écho)
https://lemonde.fr/disparitions/article/2018/10/03/la-mort-de-la-chercheuse-et-critique-litteraire-pascale-casanova_5364021_3382.html?
Dans ce livre [La République mondiale des lettres], Pascale Casanova décrit l’émergence d’un champ littéraire international, dont le prix Nobel est l’instance de consécration la plus prestigieuse. Les rapports de force entre les langues et littératures qui le composent sont toutefois inégaux. Les plus anciennes et les plus établies – française, allemande, anglaise, russe – ont accumulé un capital littéraire, mesurable au nombre d’œuvres entrées dans le canon mondial. De ce fait, le nationalisme a pu constituer un recours pour les littératures dominées (voir l’ouvrage qu’elle a dirigé : Des littératures combatives, Raisons d’agir, 2011).
Deux faits saillants : évincée par France culture (suivant la malédiction des émissions littéraires éloignées des circuits commerciaux et/ou politiques) et ignorée par l'université française.
- CondorcetOracle
https://www.humanite.fr/node/203215
Pascale Casanova. Pour des raisons historiques qui remontent au XVIe siècle. La littérature française, à cette époque, se pense et se définit comme une littérature dominée. La langue doit s'émanciper du latin et la littérature est encore dans l'ombre des grands Toscans. Le livre de Joachim du Bellay, sa " Deffence et illustration de la langue françoyse " esquisse alors les contours de ce qui sera l'espace littéraire international. À partir du XVIIe, la France a déjà " accumulé un capital " littéraire et linguistique. Le rôle prééminent de sa littérature française survit à la perte de son hégémonie. Cette pérennité s'explique par l'accession à une position d'universalité. La langue et la littérature françaises ne sont plus perçues comme celles d'une puissance dominante en tant que telle, mais comme un espace commun, un bien partagé par les littératures du monde, lieu d'échange, de consécration. Le français n'est plus la langue des Français, mais la langue de la littérature. Aujourd'hui encore, la traduction en français est d'un poids différent de la traduction en anglais, et apporte une consécration littéraire plus que commerciale.
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