- *Ombre*Grand sage
J'aurais dit CC aussi, mais j'admets que ça se discute. Comme le rappelle NLM, ces catégories sont poreuses. D'un dictionnaire à l'autre, un même verbe dans une même construction est considéré comme transitif ou intransitif. Par exemple lutter. Le Robert le donne comme intransitif et analyse Je lutte pour l'abolition de la ségrégation comme un CC de but. Why not ? Le Cnrtl le donne comme transitif et fait de "pour l'abolition de la ségrégation" un COI. Les deux sont défendables avec des arguments.
Avec les élèves, j'essaie d'éviter ces cas discutables. Quand ça m'échappe, ben on discute. Et je valorise tout raisonnement solide.
Avec les élèves, j'essaie d'éviter ces cas discutables. Quand ça m'échappe, ben on discute. Et je valorise tout raisonnement solide.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Pareil. Je pense qu'au collège, de toute façon, il vaut mieux donner des bases solides, et éventuellement ensuite discuter des cas limites, mais ce n'est pas primordial.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- IphigénieProphète
Bon, nous arrivons donc à un consensus de gens de lettres, comme dirait JphMM: nous sommes d'accord pour dire que ça se discute.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Oui et non : dans le cas précis de "J'ai appris cela de Cécile", je ne trouve pas que ça se discute, moi Mais je veux bien entendre vos arguments, qui me semblent intelligents !
Dans l'absolu, oui, il y a matière à discussion sur pas mal de cas.
Dans l'absolu, oui, il y a matière à discussion sur pas mal de cas.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- NLM76Grand Maître
Comme Fires of Pompeii. Cécile n'est pas l'objet de l'apprentissage. Il en est l'origine, la source, éventuellement le moyen. En latin, ablatif d'origine. La notion d'objet n'est pas syntaxique mais sémantique. Ce n'est pas parce qu'un complément est appelé par le sémantisme du verbe qu'il en est l'objet.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Avec cette definition, Nlm, vous supprimez la catégorie des COS (ou attribution ou COI second ) dans : "offrir des fleurs à ma mère " ou écrire une lettre à mon frère "NLM76 a écrit:Comme Fires of Pompeii. Cécile n'est pas l'objet de l'apprentissage. Il en est l'origine, la source, éventuellement le moyen. En latin, ablatif d'origine. La notion d'objet n'est pas syntaxique mais sémantique. Ce n'est pas parce qu'un complément est appelé par le sémantisme du verbe qu'il en est l'objet.
Pourquoi pas.
Mais le passage par le latin montre surtout l'instabilité de l'objet et des compléments circonstanciels en réalité : à côté du canonique " docere pueros grammaticam" on peut trouver "docere milites equis" ( apprendre le cheval aux soldats, apprendre aux soldats à faire du cheval, apprendre les soldats par les chevaux...)
'Apprendre quelque chose de quelqu un" exprime certes la source, tout comme" apprendre la grammaire aux enfants" désigne le destinataire en français, mais l'objet en latin.
Pour ma part, je ne vois pas de raison de modifier l'analyse entre" apprendre de " et "apprendre à." ... Tout le problème étant dans le fait de regarder la construction verbale, ou le sémantisme, ou les deux, on aura des réponses différentes. Pour ma part, j'ai l'impression que pour les constructions verbales c'est plus simple de s'arrêter à la construction, justement....
Mais dire que "apprendre" impose forcément "quelque chose" mais pas "de quelque chose ou quelqu'un" me parait, pardon FOP un argument un peu spécieux, de même que la variation de la préposition, qui de fait change la constuction verbale: "apprendre grâce à quelqu'un", n'est pas semblable à "apprendre de", tout comme "apprendre aux enfants" n'est pas la même construction que celle qu'on entend couramment, par un archaïsme qui perdure, dans le Nord, "apprendre les enfants à écrire "
Toute chose pour s'amuser évidemment, pas à soumettre aux élèves de sixième :lol:
D'ailleurs je vous propose de nous interroger maintenant sur: pourquoi le génitif après "memini" :lol:
- NLM76Grand Maître
En effet. Dans "offrir des fleurs à ma mère", ma mère n'est pas l'objet de l'action d'offrir, mais le destinataire. Il n'y a de double complément d'objet que dans des cas très rares, comme dans "priver quelqu'un de quelque chose".Iphigénie a écrit:Avec cette definition, Nlm, vous supprimez la catégorie des COS (ou attribution ou COI second ) dans : "offrir des fleurs à ma mère " ou écrire une lettre à mon frère "NLM76 a écrit:Comme Fires of Pompeii. Cécile n'est pas l'objet de l'apprentissage. Il en est l'origine, la source, éventuellement le moyen. En latin, ablatif d'origine. La notion d'objet n'est pas syntaxique mais sémantique. Ce n'est pas parce qu'un complément est appelé par le sémantisme du verbe qu'il en est l'objet.
Pourquoi pas.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
oui, je comprends bien votre définition très stricto sensu de l'objet, mais ce qui m'ennuie c'est que cette analyse n'est pas celle de la plupart des grammaires qui analysent "donner à" ou "retirer de" comme des COI (ou seconds). Cela pose la question sur laquelle on bute constamment en grammaire et qui est un gros souci: peut-on face aux élèves avoir un enseignement personnel de la grammaire, si affûté soit-il?NLM76 a écrit:En effet. Dans "offrir des fleurs à ma mère", ma mère n'est pas l'objet de l'action d'offrir, mais le destinataire. Il n'y a de double complément d'objet que dans des cas très rares, comme dans "priver quelqu'un de quelque chose".Iphigénie a écrit:Avec cette definition, Nlm, vous supprimez la catégorie des COS (ou attribution ou COI second ) dans : "offrir des fleurs à ma mère " ou écrire une lettre à mon frère "NLM76 a écrit:Comme Fires of Pompeii. Cécile n'est pas l'objet de l'apprentissage. Il en est l'origine, la source, éventuellement le moyen. En latin, ablatif d'origine. La notion d'objet n'est pas syntaxique mais sémantique. Ce n'est pas parce qu'un complément est appelé par le sémantisme du verbe qu'il en est l'objet.
Pourquoi pas.
Mais plus profondément, dans "offrir à" le destinataire est pourtant bien, à mon avis, objet de l'action (objectif, si vous voulez, ou ce qui se place obligatoirement avec, devant, face à l'action) : car je ne peux offrir autrement qu'à quelqu'un (de manière explicite ou implicite, mais). Sinon l'action est impossible: le COI est indispensable à l'action verbale, qui ne peut exister sans lui, de même, "apprendre" suppose forcément "de quelque chose" ou "de quelqu'un", qu'on l'exprime ou pas, tout autant que "se souvenir".
C'est vrai qu'il est plus rare d'employer " priver " absolument ou encore "adresser" mais c'est la même différence que dans l'emploi de "manger", facilement employé absolument et "prendre" plus difficilement: faudra-t-il alors aussi distinguer les COD?
Loin de moi de vouloir recourir aux déplacements comme preuve, mis il y a une différence entre:
"j'apprends à bien conduire grâce à mon père"
et
"*j'apprends à bien conduire de mon père": on voit bien que "de mon père" a ici un lien étroit avec le verbe qui oblige à inverser: "j'apprends de mon père à bien conduire", ce qui n'est pas le cas avec "grâce à": pour moi, ce ne sont pas les mêmes types de compléments.
- InvitéInvité
Je partage les réticences d'Iphigénie. Et je fais comme nlm... mais en latin seulement.
- DeliaEsprit éclairé
il les lui donne/il les lui prend : pronominalisation, effacement de la préposition, c'est bien un objet (je dirais bien complément essentiel du verbe, mais les tomates pourries font des taches indélébiles...)
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- NLM76Grand Maître
Voilà. Les preuves de Délia montrent parfaitement qu'il ne s'agit pas d'un objet (notion sémantique), mais d'un complément essentiel du verbe (notion syntaxique, voire distributionnelle). En outre, elle montre bien la partition réelle qui existe en français entre les compléments pronominalisables — les uns le sont en le, la, les; les autres en lui, leur.
S'il s'agit de dire que c'est un complément essentiel du verbe, il faut le nommer "complément essentiel du verbe". Si on le nomme complément d'objet, c'est pour des raisons sémantiques. De même que dans "Vous irez à Canossa", Canossa est un complément essentiel de lieu. Les compléments d'objet et complément du destinataire ("d'attribution") ont la particularité d'être liés très fortement au verbe; mais leur sémantisme est assez différent et ils se pronominalisent différemment.
[Les objets indirects, quand ce sont des choses, sont pronominalisables en y/en. «J'y pense, Je pense à lui. J'en doute, je doute de lui»]
[verbes transitifs indirects : penser à, réfléchir à, songer à, rêver à, tenir à, habituer à, douter de, profiter de, dépendre de, rêver de, se moquer de, s'occuper de...]
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- Fires of PompeiiGuide spirituel
Iphigénie a écrit:Avec cette definition, Nlm, vous supprimez la catégorie des COS (ou attribution ou COI second ) dans : "offrir des fleurs à ma mère " ou écrire une lettre à mon frère "NLM76 a écrit:Comme Fires of Pompeii. Cécile n'est pas l'objet de l'apprentissage. Il en est l'origine, la source, éventuellement le moyen. En latin, ablatif d'origine. La notion d'objet n'est pas syntaxique mais sémantique. Ce n'est pas parce qu'un complément est appelé par le sémantisme du verbe qu'il en est l'objet.
Pourquoi pas.
Mais le passage par le latin montre surtout l'instabilité de l'objet et des compléments circonstanciels en réalité : à côté du canonique " docere pueros grammaticam" on peut trouver "docere milites equis" ( apprendre le cheval aux soldats, apprendre aux soldats à faire du cheval, apprendre les soldats par les chevaux...)
'Apprendre quelque chose de quelqu un" exprime certes la source, tout comme" apprendre la grammaire aux enfants" désigne le destinataire en français, mais l'objet en latin.
Pour ma part, je ne vois pas de raison de modifier l'analyse entre" apprendre de " et "apprendre à." ... Tout le problème étant dans le fait de regarder la construction verbale, ou le sémantisme, ou les deux, on aura des réponses différentes. Pour ma part, j'ai l'impression que pour les constructions verbales c'est plus simple de s'arrêter à la construction, justement....
Mais dire que "apprendre" impose forcément "quelque chose" mais pas "de quelque chose ou quelqu'un" me parait, pardon FOP un argument un peu spécieux, de même que la variation de la préposition, qui de fait change la constuction verbale: "apprendre grâce à quelqu'un", n'est pas semblable à "apprendre de", tout comme "apprendre aux enfants" n'est pas la même construction que celle qu'on entend couramment, par un archaïsme qui perdure, dans le Nord, "apprendre les enfants à écrire "
Toute chose pour s'amuser évidemment, pas à soumettre aux élèves de sixième :lol:
D'ailleurs je vous propose de nous interroger maintenant sur: pourquoi le génitif après "memini" :lol:
Je n'avais pas vu, ne t'en fais pas je ne suis pas vexée, on peut ne pas être d'accord
Attention aux différents sens du mot apprendre, pour moi, apprendre n'est pas enseigner.
Selon moi, apprendre qqch (dans le sens où on reçoit un savoir) réclame un COD (uniquement, mais ça on ne va pas s'accorder dessus ) alors qu'enseigner à qqn (dans ton exemple "apprendre aux enfants"), réclame un COS (l'acte d'enseigner qqch étant dirigé, normalement, vers qqn).
Donc selon le sens du verbe, la construction n'est pas la même, cela me paraît normal.
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- IphigénieProphète
NLM76 a écrit:Voilà. Les preuves de Délia montrent parfaitement qu'il ne s'agit pas d'un objet (notion sémantique), mais d'un complément essentiel du verbe (notion syntaxique, voire distributionnelle). En outre, elle montre bien la partition réelle qui existe en français entre les compléments pronominalisables — les uns le sont en le, la, les; les autres en lui, leur.S'il s'agit de dire que c'est un complément essentiel du verbe, il faut le nommer "complément essentiel du verbe". Si on le nomme complément d'objet, c'est pour des raisons sémantiques. De même que dans "Vous irez à Canossa", Canossa est un complément essentiel de lieu. Les compléments d'objet et complément du destinataire ("d'attribution") ont la particularité d'être liés très fortement au verbe; mais leur sémantisme est assez différent et ils se pronominalisent différemment.[Les objets indirects, quand ce sont des choses, sont pronominalisables en y/en. «J'y pense, Je pense à lui. J'en doute, je doute de lui»][verbes transitifs indirects : penser à, réfléchir à, songer à, rêver à, tenir à, habituer à, douter de, profiter de, dépendre de, rêver de, se moquer de, s'occuper de...]
vous ne dites pas alors: j'ai appris de lui ou bien (de cette expérience) j 'en ai appris à me taire?
Mais si tu reçois un savoir, tu le reçois forcément de quelque chose ou de quelqu'un, tout comme on peut dire: "je téléphone à truc" sans COD mais il y a forcément un contenu à mon appel téléphonique, fût-ce le silence.
FOP a écrit:
Attention aux différents sens du mot apprendre, pour moi, apprendre n'est pas enseigner.
Selon moi, apprendre qqch (dans le sens où on reçoit un savoir) réclame un COD (uniquement,
Bref, on ne s'accordera pas totalement, sauf pour le latin où tout est limpide et logique.
En français, la syntaxe s'est beaucoup compliquée...Je comprends (enfin je crois) le raisonnement subtil de NLM (en m'appliquant bien) mais justement, n'est-il pas trop subtil? enfin pour moi... :lol:
- *Ombre*Grand sage
Le problème est surtout que les critères de déplacement, et donc les notions de complément essentiel ou facultatif, c'est très bien pour entrer dans des analyses subtiles une fois qu'on a acquis une syntaxe claire, suffisamment en tout cas pour engager une réflexion sur cette syntaxe. Mais les collégiens, et a fortiori les élèves de primaire, ont encore toute cette syntaxe à construire. Ils n'ont pas conscience de ce qui se dit ou pas, l'ordre des mots est souvent chez eux fautif ou elliptique, marqué par l'oral. Et nous devons les faire entrer dans la rigueur de la langue écrite, et construire ex nihilo les concepts qui permettront de comprendre pourquoi il faut écrire comme cela et pas autrement. Le problème de l'ORL, c'est qu'on veut construire ces concepts à partir d'une syntaxe qui reste elle-même à construire. Par ailleurs, comme le dit NLM, cette approche purement syntaxique néglige bien trop le sens. Or, avec des petits, il me paraît essentiel de s'appuyer fortement sur le sens de la phrase pour construire les catégories de l'analyse. Je me tue à répéter à mes élèves que repérer, dans une phrase, sujet, verbe et CO, c'est comprendre qui fait quoi, tout simplement, abstraction faite de toutes les informations périphériques. C'est grâce à cela, et non par des analyses distributionnelles hasardeuses, qu'on parvient peu à peu à automatiser la reconnaissance du verbe, du sujet, voire des CO.
Ce que révèlent des années d'ORL, c'est l'incapacité de cette démarche de forger des automatismes, et la catastrophe que cela génère sur le plan de l'orthographe, mais aussi de la syntaxe.
Ce que révèlent des années d'ORL, c'est l'incapacité de cette démarche de forger des automatismes, et la catastrophe que cela génère sur le plan de l'orthographe, mais aussi de la syntaxe.
- *Ombre*Grand sage
Je suis en train de corriger mes premières rédactions de Sixième. Je lis : "Je suis arrivé avec ma mère au collège." J'entoure "au collège" et je fais une flèche pour signaler à l'élève qu'en termes de progression de l'information, il eût été préférable d'écrire : "Je suis arrivé au collège avec ma mère."
Certes, en théorie, ce sont des compléments facultatifs, déplaçables. Mais dans la réalité de la langue, la distribution des termes est régie par tant de règles subtiles, progression de l'information, recherche de continuité, mise en relief, effets de style... que le caractère déplaçable de certains éléments devient très relatif et que cela peut aboutir dans le meilleur des cas à une lourdeur, dans le pire à une incorrection. Autant de choses qu'on peut faire percevoir en travaillant sur le sens, mais que l'on ruine si l'on se contente de critères de distribution.
Certes, en théorie, ce sont des compléments facultatifs, déplaçables. Mais dans la réalité de la langue, la distribution des termes est régie par tant de règles subtiles, progression de l'information, recherche de continuité, mise en relief, effets de style... que le caractère déplaçable de certains éléments devient très relatif et que cela peut aboutir dans le meilleur des cas à une lourdeur, dans le pire à une incorrection. Autant de choses qu'on peut faire percevoir en travaillant sur le sens, mais que l'on ruine si l'on se contente de critères de distribution.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
*Ombre* a écrit:Je suis en train de corriger mes premières rédactions de Sixième. Je lis : "Je suis arrivé avec ma mère au collège." J'entoure "au collège" et je fais une flèche pour signaler à l'élève qu'en termes de progression de l'information, il eût été préférable d'écrire : "Je suis arrivé au collège avec ma mère."
Certes, en théorie, ce sont des compléments facultatifs, déplaçables. Mais dans la réalité de la langue, la distribution des termes est régie par tant de règles subtiles, progression de l'information, recherche de continuité, mise en relief, effets de style... que le caractère déplaçable de certains éléments devient très relatif et que cela peut aboutir dans le meilleur des cas à une lourdeur, dans le pire à une incorrection. Autant de choses qu'on peut faire percevoir en travaillant sur le sens, mais que l'on ruine si l'on se contente de critères de distribution.
+1000
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- IphigénieProphète
Je ne suis pas en désaccord avec cela . L’argument par le déplacement s’ajoutait dans mon argumentation à l’argument par le sens, il ne s’y substituait pas.
Je ne suis juste pas sûre que pour les élèves distinguer un coi dans « je doute de lui ». Ou « le lui prends » et un compt d’origine dans « j’apprends de lui » ou de destinataire dans » je lui offre »soit totalement éclairant... voilà l’origine de mes doutes, en somme;-)...
Je ne suis juste pas sûre que pour les élèves distinguer un coi dans « je doute de lui ». Ou « le lui prends » et un compt d’origine dans « j’apprends de lui » ou de destinataire dans » je lui offre »soit totalement éclairant... voilà l’origine de mes doutes, en somme;-)...
- DeliaEsprit éclairé
*Ombre* a écrit:Je suis en train de corriger mes premières rédactions de Sixième. Je lis : "Je suis arrivé avec ma mère au collège." J'entoure "au collège" et je fais une flèche pour signaler à l'élève qu'en termes de progression de l'information, il eût été préférable d'écrire : "Je suis arrivé au collège avec ma mère."
Certes, en théorie, ce sont des compléments facultatifs, déplaçables. Mais dans la réalité de la langue, la distribution des termes est régie par tant de règles subtiles, progression de l'information, recherche de continuité, mise en relief, effets de style... que le caractère déplaçable de certains éléments devient très relatif et que cela peut aboutir dans le meilleur des cas à une lourdeur, dans le pire à une incorrection. Autant de choses qu'on peut faire percevoir en travaillant sur le sens, mais que l'on ruine si l'on se contente de critères de distribution.
Remarque liminaire : personne ne parle, ici, de déplacement, mais de pronominalisation.
Ensuite, je ferais remarquer que au collège n'est ni déplaçable, ni facultatif : j'y suis arrivé avec elle. Au collège, pronominalisé par y, avec effacement de la préposition, est un complément essentiel. Avec ma mère est facultatif : on ne peut pas effacer la préposition.
Ce n'est donc pas une question de progression de l'information, mais une question syntaxique : les compléments essentiels se placent au plus près du verbe. Sinon, l'élève peut rétorquer qu'en progression de l'information, sa mère est plus importante que le collège et qu'il a cherché un effet de style.
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- bernardoFidèle du forum
J'ouvre une parenthèse pour poser une autre question.
Je pense que tous les déterminants ont des équivalents pronominaux. Par exemple : ce garçon > celui-ci.
Je trouve des exemples pour chaque catégorie que je connais (pronom personnel, pr. possessif, pr. démonstratif, pr. relatif, pr. indéfini, pr. numéral, pr. interrogatif). Mais pour les déterminants exclamatifs (quel scandale !) je ne trouve pas de pronom exclamatif. Me confirmez-vous que ça n'existe pas ?
Je pense que tous les déterminants ont des équivalents pronominaux. Par exemple : ce garçon > celui-ci.
Je trouve des exemples pour chaque catégorie que je connais (pronom personnel, pr. possessif, pr. démonstratif, pr. relatif, pr. indéfini, pr. numéral, pr. interrogatif). Mais pour les déterminants exclamatifs (quel scandale !) je ne trouve pas de pronom exclamatif. Me confirmez-vous que ça n'existe pas ?
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Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
- Fires of PompeiiGuide spirituel
bernardo a écrit:J'ouvre une parenthèse pour poser une autre question.
Je pense que tous les déterminants ont des équivalents pronominaux. Par exemple : ce garçon > celui-ci.
Je trouve des exemples pour chaque catégorie que je connais (pronom personnel, pr. possessif, pr. démonstratif, pr. relatif, pr. indéfini, pr. numéral, pr. interrogatif). Mais pour les déterminants exclamatifs (quel scandale !) je ne trouve pas de pronom exclamatif. Me confirmez-vous que ça n'existe pas ?
Lequel : "Lequel aimes-tu le plus" ? Mais évidemment je n'ai d'exemple qu'interrogatifs qui me viennent (et puis je suis à l'apéro alors je ne suis pas au max de mes capacités). Comme les déterminants interrogatifs et exclamatifs sont les mêmes...
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- *Ombre*Grand sage
Effectivement, les interrogatifs et les exclamatifs ont la même forme, et on emploie les uns pour les autres. Je m'étais d'ailleurs fait un jour la remarque, en lisant une phrase qui comportait ce qu'il faudrait appeler une proposition subordonnée exclamative indirecte, que cette catégorie n'existe pas (à ma connaissance) alors que j'en avais une sous les yeux.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
+1*Ombre* a écrit:Effectivement, les interrogatifs et les exclamatifs ont la même forme, et on emploie les uns pour les autres. Je m'étais d'ailleurs fait un jour la remarque, en lisant une phrase qui comportait ce qu'il faudrait appeler une proposition subordonnée exclamative indirecte, que cette catégorie n'existe pas (à ma connaissance) alors que j'en avais une sous les yeux.
Mais je pense que malgré le point d'exclamation une interrogation est souvent sous-entendue : "Je me demande bien quel travail tu as pu fournir !".
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- bernardoFidèle du forum
Merci beaucoup !
Et pensez-vous que "que" est un pronom exclamatif dans cette réplique :
Ah ! que n'ai-je étudié ! (Le médecin malgré lui) ?
Et pensez-vous que "que" est un pronom exclamatif dans cette réplique :
Ah ! que n'ai-je étudié ! (Le médecin malgré lui) ?
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Fou qui fait le délicat
- Fires of PompeiiGuide spirituel
bernardo a écrit:Merci beaucoup !
Et pensez-vous que "que" est un pronom exclamatif dans cette réplique :
Ah ! que n'ai-je étudié ! (Le médecin malgré lui) ?
Pour moi, là, il est adverbe interrogatif, car synonyme de "pourquoi", car la réponse apporte la cause. Donc "que" n'est pas un pronom qui aurait une fonction COD.
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- *Ombre*Grand sage
Fires of Pompeii a écrit:+1*Ombre* a écrit:Effectivement, les interrogatifs et les exclamatifs ont la même forme, et on emploie les uns pour les autres. Je m'étais d'ailleurs fait un jour la remarque, en lisant une phrase qui comportait ce qu'il faudrait appeler une proposition subordonnée exclamative indirecte, que cette catégorie n'existe pas (à ma connaissance) alors que j'en avais une sous les yeux.
Mais je pense que malgré le point d'exclamation une interrogation est souvent sous-entendue : "Je me demande bien quel travail tu as pu fournir !".
Je n'ai pas noté la phrase exacte, mais il était difficile d'y voir une interrogation. Un truc du style : Il remarqua à quel point elle était nerveuse.
Bernardo, comme FoP pour ton "que".
- JPhMMDemi-dieu
— Quelle histoire !
— Quelle histoire ?
— Quelle histoire, quoi !
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