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Zybulka
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Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par Zybulka Mer 20 Avr 2022 - 20:24
Rosanette a écrit:N'empêche qu'in fine, notre mission est de réduire au maximum l'écart entre les élèves
Je ne sais pas si c'est vraiment vrai, à part dans un discours béat sur l'école publique et ses vertus égalitaires (discours plus ou moins sincère mais souvent moins que plus). Mais que ce soit dans les textes, dans les moyens qui nous sont alloués, ou surtout dans l'intention politique, je ne crois pas qu'il en soit ainsi.

Perso, j'ai longtemps culpabilisé de ne pas y parvenir, en prenant cette mission au pied de la lettre. Finalement, la formation dont je parlais plus haut + des discussions entre collègues m'ont fait prendre conscience qu'en fait, c'est tout à fait impossible et que viser à ne pas augmenter les écarts entre élèves, c'est déjà une gageure. Donc je me fixe comme objectif de faire progresser chacun·e en fonction de son point de départ, et de ne pas favoriser des modalités d'enseignement qui vont creuser les écarts (et ça me paraît déjà bien ambitieux).

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Rosanette
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Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par Rosanette Mer 20 Avr 2022 - 20:33
Zybulka a écrit:
Rosanette a écrit:N'empêche qu'in fine, notre mission est de réduire au maximum l'écart entre les élèves
Je ne sais pas si c'est vraiment vrai, à part dans un discours béat sur l'école publique et ses vertus égalitaires (discours plus ou moins sincère mais souvent moins que plus). Mais que ce soit dans les textes, dans les moyens qui nous sont alloués, ou surtout dans l'intention politique, je ne crois pas qu'il en soit ainsi.

Perso, j'ai longtemps culpabilisé de ne pas y parvenir, en prenant cette mission au pied de la lettre. Finalement, la formation dont je parlais plus haut + des discussions entre collègues m'ont fait prendre conscience qu'en fait, c'est tout à fait impossible et que viser à ne pas augmenter les écarts entre élèves, c'est déjà une gageure. Donc je me fixe comme objectif de faire progresser chacun·e en fonction de son point de départ, et de ne pas favoriser des modalités d'enseignement qui vont creuser les écarts (et ça me paraît déjà bien ambitieux).


Il ne s'agit pas d'être béat, comme dit plus haut on sait bien qu'on a des idéaux dans notre métier qui peuvent être difficiles à atteindre voire relever de l'utopie.

Mais mon objectif en tant que prof c'est clairement de réduire les écarts entre élèves plus que de m'attacher à leurs différences ; et même avec cet objectif je différencie de toute façon, ce qui implique de prendre en compte le point de départ de chaque élève. Et toute formation durant des heures sur les vertus de la différenciation, qui comme on voit sur les supports proposés est de toute façon condamnée à être obscure, et in fine peu réalisable, éloigne de cet objectif.

Les débats sur la pédagogie explicite sont beaucoup plus stimulants.
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par henriette Mer 20 Avr 2022 - 20:52
Ce que tu écris me donne à réfléchir, Rosanette. En fait, je me rends compte que je ne conçois pas du tout les choses comme toi.
Mon objectif est plutôt, comme l'écrit Zybulka, d'amener chacun à faire du mieux qu'il peut, à donner le meilleur de lui-même, et, ce faisant, à reculer petit à petit ses propres limites, quelles qu'elles soient et où qu'il se situe par rapport aux autres.
La comparaison avec les autres, la mesure de l'écart qui le sépare des autres, cela ne me semble pas être si pertinent que ça au final. Cela peut même être contreproductif et décourager, il me semble.

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par uneodyssée Mer 20 Avr 2022 - 21:01
Je partage cela, Henriette. Je dis même aux élèves : où que vous soyez, l’objectif est d’aller un peu plus loin. Et surtout bannir la comparaison avec autrui. D’où aussi le désir de donner le moins possible de notes chiffrées qui font classement (ce qui ne veut pas dire que je n’évalue pas).
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par maikreeeesse Mer 20 Avr 2022 - 21:03
Je ne sais pas si c'est un bien ou un mal mais cette conception (que je partage) est très largement celle des pe.
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Rosanette
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par Rosanette Mer 20 Avr 2022 - 21:04
Tout dépend aussi de ce vers quoi on souhaite amener les élèves, quel est l'horizon sur lequel on s'entend dans notre matière, sur un niveau donné.
Je ne peux pas chercher à amener un élève qui se sent allergique à l'anglais au niveau d'un élève bilingue ; pour autant je ne peux pas me satisfaire du fait qu'un élève atteigne à peine un niveau A2 en anglais après 6 ans d'anglais, même si ce niveau peut signifier finalement des progrès si vraiment l'élève partait d'un niveau extrêmement, extrêmement faible.

Est-ce que j'amène tous mes élèves au niveau B2 en fin de lycée ? Nope, mais ça reste mon objectif, et j'essaie de cerner au mieux ce que j'entends par ce niveau auprès des élèves.
Je sais bien qu'ils n'ont pas le même niveau, mais passer trop de temps à me référer à leur niveau de départ me paraît une dépense d'énergie inutile.
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par Madame_Prof Mer 20 Avr 2022 - 21:45
uneodyssée a écrit:Je partage cela, Henriette. Je dis même aux élèves : où que vous soyez, l’objectif est d’aller un peu plus loin. Et surtout bannir la comparaison avec autrui. D’où aussi le désir de donner le moins possible de notes chiffrées qui font classement (ce qui ne veut pas dire que je n’évalue pas).

S'il s'agit de compétences ou de gommettes colorées ou autres, ça classe aussi...

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par Malaga Mer 20 Avr 2022 - 21:47
uneodyssée a écrit:Je partage cela, Henriette. Je dis même aux élèves : où que vous soyez, l’objectif est d’aller un peu plus loin. Et surtout bannir la comparaison avec autrui. D’où aussi le désir de donner le moins possible de notes chiffrées qui font classement (ce qui ne veut pas dire que je n’évalue pas).

Je suis d'accord avec toi ; mon objectif est que chaque élève progresse. Ainsi, une de mes élèves en difficulté est passée de 9 de moyenne générale à 10.5 ; nous l'avons chaudement félicitée car elle fait de vrais progrès. Et pour en revenir au sujet de ce topic, nous différencions avec cette élève notre enseignement et nos évaluations (cours donnés en photocopie ou via Pronote, dictée aménagée etc.).

En revanche, je continue à évaluer mes élèves avec des notes non pour les classer mais car j'estime que c'est une façon plus fine d'évaluer que des pastilles de couleur, ou des lettres (NA, ECA, A...).


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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
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Rosanette
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par Rosanette Mer 20 Avr 2022 - 21:50
Quant à limiter la compétition avec autrui, je ne sais pas si le mot est heureux, mais la compétition existe dans le cycle terminal où j'enseigne (orientation postbac), et la FP recrute encore beaucoup sur le principe même de compétition.

Il faut pas créer une ambiance délétère, mais chercher à faire oublier un élève le groupe dans lequel il s'insère c'est illusoire (on le voit dès qu'on rend un devoir, ne nous leurrons pas).
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par uneodyssée Mer 20 Avr 2022 - 21:51
Je ne pratique pas la gommette avec mes lycéens Smile
Il s’agit essentiellement, d’une part de tableaux à colonnes ABCD, avec une multitude de lignes, qui permettent une évaluation assez fine tout en rendant assez difficile la comparaison globale ; d’autre part de phrases écrites en français, avec des mots, de la syntaxe, ce genre de choses, vous savez, qui comparent surtout tel travail à tel travail antérieur du même élève, pour mettre en évidence. Parfois même les phrases ne sont pas écrites, mais dites. abi

Il ne s’agit pas de faire oublier le groupe – ce serait absurde, on s’appuie dessus constamment pour travailler – mais de tenter de ne pas contribuer aux effets délétères de la compétition. Le fait qu’il y ait de la compétition dans tel ou tel cadre ne m’oblige aucunement à en instaurer dans ma classe. Au contraire !!! Je veux que mes cours soient un espace de sécurité. On n’y réussit pas toujours, c’est sûr. Mais on a des élèves qui sont tellement tourmentés soit par le contrôle continu, soit par le manque d’avenir – ce qui se rejoint à un moment donné – soit par je ne sais quoi d’autre, qu’ils ne dorment plus et prennent tout un tas de saletés médicamenteuses. Donc, dans la mesure du possible, n’est-ce pas, j’essaie de faire en sorte que mes cours engendrent le moins de stress possible. Il y en a déjà assez comme ça.
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par A Tuin Mer 20 Avr 2022 - 22:57
henriette a écrit:Ce que tu écris me donne à réfléchir, Rosanette. En fait, je me rends compte que je ne conçois pas du tout les choses comme toi.
Mon objectif est plutôt, comme l'écrit Zybulka, d'amener chacun à faire du mieux qu'il peut, à donner le meilleur de lui-même, et, ce faisant, à reculer petit à petit ses propres limites, quelles qu'elles soient et où qu'il se situe par rapport aux autres.
La comparaison avec les autres, la mesure de l'écart qui le sépare des autres, cela ne me semble pas être si pertinent que ça au final. Cela peut même être contreproductif et décourager, il me semble.

Oui puis cela peut consister à réduire l'écart en nivellant vers le bas, ce qui n'est pas productif. Les paramètres en ligne de compte ne sont pas clairs.
Il est de bon sens de viser à faire progresser chacun au mieux en tenant compte de son point de départ, de ses capacités et connaissances initiales, et ça c'est quantifiable, et observable.
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par Zybulka Mer 20 Avr 2022 - 23:02
Rosanette a écrit:
Zybulka a écrit:
Rosanette a écrit:N'empêche qu'in fine, notre mission est de réduire au maximum l'écart entre les élèves
Je ne sais pas si c'est vraiment vrai, à part dans un discours béat sur l'école publique et ses vertus égalitaires (discours plus ou moins sincère mais souvent moins que plus). Mais que ce soit dans les textes, dans les moyens qui nous sont alloués, ou surtout dans l'intention politique, je ne crois pas qu'il en soit ainsi.
Il ne s'agit pas d'être béat, comme dit plus haut on sait bien qu'on a des idéaux dans notre métier qui peuvent être difficiles à atteindre voire relever de l'utopie.
Pardon je me rends compte que ma façon de répondre était très maladroite, je ne voulais pas dire du tout que ton discours était béat, je pensais plus à certains discours venus d'en haut, qui prétendent avec force et conviction que l'école vise l'égalité des chances, alors que dans la réalité c'est tout le contraire (et que c'est souvent les personnes qui tiennent ces discours qui sont responsables d'une école à deux vitesses).
Manu7
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par Manu7 Jeu 21 Avr 2022 - 10:11
henriette a écrit:Ce que tu écris me donne à réfléchir, Rosanette. En fait, je me rends compte que je ne conçois pas du tout les choses comme toi.
Mon objectif est plutôt, comme l'écrit Zybulka, d'amener chacun à faire du mieux qu'il peut, à donner le meilleur de lui-même, et, ce faisant, à reculer petit à petit ses propres limites, quelles qu'elles soient et où qu'il se situe par rapport aux autres.
La comparaison avec les autres, la mesure de l'écart qui le sépare des autres, cela ne me semble pas être si pertinent que ça au final. Cela peut même être contreproductif et décourager, il me semble.

Mais comment peut-on déterminer précisément le niveau de départ d'un élève et surtout le meilleur de lui-même ?

N'est-ce pas plus simple de prendre les élèves au niveau 6ème et les amener au niveau 4ème pendant une année de 5ème ?

On pourrait dire que j'ai une vision totalement dépassée, oui si on veut, mais dans la réalité je remarque que depuis qu'on différencie, et bien c'est devenu presque impossible d'emmener les élèves au niveau visé alors qu'avant le niveau global en fin d'année était bien meilleur même chez les plus faibles et aussi chez les meilleurs.

On nous reprochait de laisser trop d'élèves sur le bord du chemin, sauf que maintenant j'ai l'impression de courrir dans tous les sens et que plus personne n'est sur le chemin.

Et en vrai, on ne laissait pas vraiment les élèves sur le bord du chemin, on tentait de les aider de notre mieux nous aussi. Et je constate que les méthodes que je destinais à une poignée d'élèves à cette époque, je les étend presqu'à tout le monde. Par exemple, avant je donnais les tables de multiplication en évaluation exceptionnelement (1 voire 2 élèves par classe et pas tous les ans), et maintenant je l'autorise à tous, et j'ai même des élèves qui n'ont jamais appris les tables au-dessus de 6 à cause ou grâce à la différenciation car ils sont limités !!!

Le gros problème de la différenciation c'est qu'on fait rentrer dans la tête des gens qu'il y a des limites.

Et là je parle d'une vision de la différenciation qui n'est pas du tout celle qu'on m'a présenté en formation. La formatrice a repris mon exemple des tables de multiplication pour elle c'est un scandale. Mais dans la réalité nos IPR nous encourage dans cette mauvaise voie. Normalement la différenciation doit nous mener au même but, mais en vrai on arrive toujours avec une pirouette à modifier le but :

Savoir les tables de multiplication devient Savoir des tables de multiplication.

Et ensuite on peut tourner le problème dans tous les sens sur le traumatisme de la note et de la compétition, et le syndrome école des fans, l'élève retiendra qu'il n'est pas comme tout le monde et restera limité artificiellement à vie.

Car un élève qui peut apprendre les tables jusqu'à celle de 6 peut très bien apprendre toutes les tables.

Dans le même registre, je me suis apperçu que des élèves faibles pouvaient réussir les questions difficiles que j'avais prévues de supprimer dans un devoir adapté alors qu'ils se trompaient dans des constructions simples pour moi. Si bien que j'ai arrêté de supprimer des questions car j'étais totalement incapable de prévoir les erreurs des élèves. Bien entendu on peut avoir l'illusion d'avoir raison, mais ce n'est qu'une illusion à court terme. Par exemple, je me suis aperçu que sur de nombreux élèves qui doivent avoir un devoir adapté, je donnais exactement le même devoir en mettant simplement le dernier exercice en bonus. Et s'ils ont le temps de tout faire je les note comme les autres et quand je leur explique qu'ils ont rattrappé le retard et qu'ils ont maintenant le même niveau que les autres et bien ils gagnent énormément de confiance et ils se mettent à participer et ils progressent comme les autres, même si des difficultés persistent, mais ils ont appris tous seuls à les surmonter. Il ne faut pas en conclure que je suis plus malin que les autres, et je n'ai strictement rien fait.

Ma vision, c'est uniquement que je considère que si un élève doit avoir des évaluations adaptées en début de 6ème alors rien ne prouve que cela doit se prolonger sur 4 ans. Le but de la différenciation c'est bien d'arriver au même niveau par des chemins différents et bien à un moment donné, je dis simplement que l'élève est bien arrivé à ce niveau. Bien entendu je conserve les adaptations à ceux qui sont en dessous d'un niveau réel de 5/20, mais je sens bien que cela ne les aide pas vraiment... J'ai l'impression d'être un maître nageur malhonnête qui vient d'apprendre un enfant à savoir nager uniquement avec une bouée.
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par henriette Jeu 21 Avr 2022 - 12:57
Manu7 a écrit:
N'est-ce pas plus simple de prendre les élèves au niveau 6ème et les amener au niveau 4ème pendant une année de 5ème ?
Quand en 6e tu as des élèves incapables d'écrire une phrase simple correcte, qui ont une fluence niveau CE2, si tu considères que tu les prends au niveau 6e, que pourront-ils faire ? Rien, car la marche est trop haute. Tout pose trop de problèmes, la marche est trop haute et ils se découragent.
Je préfère donc fixer des objectifs qu'ils puissent atteindre. Une fois qu'ils savent rédiger une phrase simple correcte, qui commence par une majuscule, s'achève par un point, et contient une verbe conjugué, accordé et construit correctement, alors on fixe un nouvel objectif un peu plus loin. Etc.
De la même manière, si je donne un livre de 250 pages à lire, le très petit lecteur ne le lira tout simplement pas. Je préfère alors proposer un parcours de lecture pour sélectionner les parties à lire absolument : ce ne sera peut-être que 40 pages, mais il les aura au moins lues. Sinon, comment pourra-t-il progresser ?

Certes, ces élèves ne seront pas au niveau de 5e en fin de 6e. Mais ils auront un peu progressé tout de même, et, très important, ils auront vu que leurs efforts peuvent leur permettre de progresser.

Et je leur répète qu'on s'en fiche de la moyenne de la classe, car tout le monde ne part pas de la même ligne de départ : la comparaison n'a pas de sens dans ce cas. Donc ce qui compte, c'est s'ils ont fait, eux, mieux que la fois d'avant, s'ils ont compris ce qui n'allait pas et réussi à ne plus faire les mêmes erreurs.

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par Mathador Jeu 21 Avr 2022 - 13:48
Manu7 a écrit:N'est-ce pas plus simple de prendre les élèves au niveau 6ème et les amener au niveau 4ème pendant une année de 5ème ?
Cela suppose que les élèves ont effectivement le niveau 6ème.
À force de refourguer des méthodes d'enseignement inefficaces et de refuser tout redoublement, cours de soutien, classe de niveau ou quoi que ce soit d'autre c'est une hypothèse qui ne fonctionne plus bien.

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par angelxxx Jeu 21 Avr 2022 - 18:03
Zybulka a écrit:
Rosanette a écrit:N'empêche qu'in fine, notre mission est de réduire au maximum l'écart entre les élèves
Je ne sais pas si c'est vraiment vrai, à part dans un discours béat sur l'école publique et ses vertus égalitaires (discours plus ou moins sincère mais souvent moins que plus). Mais que ce soit dans les textes, dans les moyens qui nous sont alloués, ou surtout dans l'intention politique, je ne crois pas qu'il en soit ainsi.

Perso, j'ai longtemps culpabilisé de ne pas y parvenir, en prenant cette mission au pied de la lettre. Finalement, la formation dont je parlais plus haut + des discussions entre collègues m'ont fait prendre conscience qu'en fait, c'est tout à fait impossible et que viser à ne pas augmenter les écarts entre élèves, c'est déjà une gageure. Donc je me fixe comme objectif de faire progresser chacun·e en fonction de son point de départ, et de ne pas favoriser des modalités d'enseignement qui vont creuser les écarts (et ça me paraît déjà bien ambitieux).


Pourquoi vouloir réduire l'écart ? 
Si A et B ont des capacités totalement différentes, je considère que mon travail est de faire en sorte que A et B progresse autant qu'ils peuvent. Si A peut être largement meilleur que B, tant mieux pour lui et pour la communauté, ses capacités trouveront une utilité.
Dans la réalité je vais probablement passer plus de temps à aider B que A, mais c'est de moins en moins vrai.

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par Manu7 Jeu 21 Avr 2022 - 19:10
Mathador a écrit:
Manu7 a écrit:N'est-ce pas plus simple de prendre les élèves au niveau 6ème et les amener au niveau 4ème pendant une année de 5ème ?
Cela suppose que les élèves ont effectivement le niveau 6ème.
À force de refourguer des méthodes d'enseignement inefficaces et de refuser tout redoublement, cours de soutien, classe de niveau ou quoi que ce soit d'autre c'est une hypothèse qui ne fonctionne plus bien.

Oui je suis d'accord, c'est bien là le problème, la différenciation devait résoudre le problème des écarts de niveau et finalement c'est pire qu'avant donc il faut encore plus différencier c'est fou.

Derrière cette notion de différenciation, on accepte aussi qu'un élève faible ne peut pas gravir de grande marche, il est censé avancer toujours à un petit rythme. A mon avis, cela ne correspond pas à la réalité. On peut très bien franchir des marches importantes surtout quand on croit que c'est possible et cela quelque soit le niveau.

Et la solution n'est pas dans le redoublement, la solution c'est une sodide formation des enseignants spécialisés qui doivent prendre en charge en parallèle ceux qui ne suivent pas comme les autres et les aider à atteindre les mêmes objectifs au final sans redoubler. Et sur ce point nous sommes nuls. Nous sommes seulement capables de dire qu'un élève n'a pas le niveau pour passer, ou qu'il n'a pas le niveau pour suivre au même rythme et comme on est tout seul avec sa classe, et non spécialiste et bien on rame et on écope en même temps sans les bons outils.
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par henriette Jeu 21 Avr 2022 - 19:21
Manu7 a écrit:
Derrière cette notion de différenciation, on accepte aussi qu'un élève faible ne peut pas gravir de grande marche, il est censé avancer toujours à un petit rythme. A mon avis, cela ne correspond pas à la réalité. On peut très bien franchir des marches importantes surtout quand on croit que c'est possible et cela quelque soit le niveau.
Ben je ne sais pas ce qu'il en est en maths, mais en français, je maintiens : pour un élève de 6e qui a un niveau de lecture de CE2, lui demander de lire un livre entier, c'est une marche infranchissable. Et le résultat, c'est qu'il ne lira rien du tout. Beau résultat.

Je ne suis pas non plus d'accord avec ta simplification qui me semble tout à fait abusive : ne pas franchir la marche haute = avancer toujours à un petit rythme. Tu es encore dans la comparaison avec un niveau "normal", alors qu'on parle ici d'élèves qui ne l'ont pas, ce niveau, qui en sont même très loin. L'objectif alors c'est qu'ils avancent au meilleur rythme qu'ils peuvent, c'est en tout cas ce à quoi je m'efforce de parvenir, en les poussant à aller, étape après étape, au maximum de ce qu'ils peuvent, pour repousser ce maximum.

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par Zybulka Jeu 21 Avr 2022 - 19:23
angelxxx a écrit:Pourquoi vouloir réduire l'écart ? 
Si A et B ont des capacités totalement différentes, je considère que mon travail est de faire en sorte que A et B progresse autant qu'ils peuvent. Si A peut être largement meilleur que B, tant mieux pour lui et pour la communauté, ses capacités trouveront une utilité.
Les "capacités" dont tu parles sont tellement corrélées avec le milieu socioculturel d'origine que je ne sais pas si le mot "capacité" a encore du sens : globalement, les élèves qui sont en échec scolaire, c'est parce qu'ils et elles ne sont pas parti·es avec les mêmes chances que d'autres qui sont né·es dans des familles où on lit, où on débat et où plus généralement on maîtrise les codes scolaires et l'implicite qui va avec.

"Différencier", ça revient à donner plus à ceux qui ont déjà plus (cela dit, c'est tellement dans l'air du temps...), et derrière ce beau mot inclusif et égalitaire se cache finalement une école à deux vitesses à laquelle je n'adhère pas. Donc si A part de plus loin que B, sans chercher à empêcher B de progresser (ce qui de toute façon n'arriverait pas parce que B n'a pas besoin de moi, puisqu'il maîtrise justement déjà à la fois le scolaire et le métascolaire, je veux dire par là tout ce qui permet de comprendre ce qui est attendu), je vais surtout m'attacher à ce que A puisse aller aussi loin que possible. Parce que comme le dit Bakounine avec une acuité terriblement actuelle deux siècles plus tard, "tant qu'il y aura deux ou plusieurs degrés d'instruction pour les différentes couches de la société, il y aura nécessairement des classes, c'est-à-dire des privilèges économiques et politiques pour un petit nombre d'heureux, et l'esclavage et la misère pour le grand nombre".
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Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par TFS Jeu 21 Avr 2022 - 19:28
La différenciation n'est-elle pas aussi (surtout ?) un argument pour faire en sorte que les familles CSP+ ne fuient.pas encore toutes l'enseignement public en leur faisant croire qu'on continuera à faire aussi progresser leurs enfants ?
Question corrélée à celle-ci: opère-t-on autant de différenciation dans les établissements privés ?
Ce sont deux vraies questions !
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Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par Rosanette Jeu 21 Avr 2022 - 20:00
henriette a écrit:

Je préfère donc fixer des objectifs qu'ils puissent atteindre. Une fois qu'ils savent rédiger une phrase simple correcte, qui commence par une majuscule, s'achève par un point, et contient une verbe conjugué, accordé et construit correctement, alors on fixe un nouvel objectif un peu plus loin. Etc.
De la même manière, si je donne un livre de 250 pages à lire, le très petit lecteur ne le lira tout simplement pas. Je préfère alors proposer un parcours de lecture pour sélectionner les parties à lire absolument : ce ne sera peut-être que 40 pages, mais il les aura au moins lues. Sinon, comment pourra-t-il progresser ?

Mais la question qu'on peut poser, c'est : combien de temps ça dure ces histoires ? On nous parle encore de différenciation au lycée, donc même au moment de sortir du secondaire, il faudrait encore créer autant de palliers que d'élèves en difficulté scolaire ?

En quoi les pas de fourmis aident-ils à ramener un élève au niveau attendu, quel cap on se fixe ?

Parce qu'encore une fois, on est tous d'accord pour dire qu'on est davantage satisfait quand un élève progresse que quand il régresse, et on est tous conscient que les écarts de niveau dans une classe peuvent être impressionnants, mais ce sont des banalités "l'important c'est qu'il progresse", "la classe est hétérogène". Ensuite, où investit-on notre énergie ?

Si un élève doit savoir lire des livres de 200 pages sur un niveau donné, à quoi bon lui sert-il de lire 40 pages ? Et pourquoi, s'il est lecteur, ne peut-il pas passer de 40 à 200 ? Pire, sur certains types de texte, qu'est-ce qui garantit que l'élève va comprendre quoi que ce soit même sur 40 pages. La question est provoc' mais le même problème se pose en LV.

J'ai des terminales qui ne savent pas aligner une phrase spontanément en anglais et c'est essentiellement par manque de travail. Je différencie, comme absolument tout professeur, en les félicitant quand ils se souviennent de certains mots acquis pour le reste du groupe, en les sollicitant pour des rappels de base, en bataillant d'abord auprès d'eux pour qu'ils produisent - je ferai mon annotation de devoir en étant plus copieuse sur les conseils ou ce qu'il aurait fallu pour transformer le travail en quelque chose de plus acceptable/potable pour le niveau visé, mais la réalité nous rattrape, a fortiori parce qu'ils ne travaillent pas assez la matière dans laquelle ils ont des lacunes.

Et je sais bien, je suis au lycée, je n'ai pas affaire à certains collégiens, mais justement même là on nous reparle de différenciation.[/quote]


Dernière édition par Rosanette le Sam 23 Avr 2022 - 22:02, édité 1 fois
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par Proflambdada Jeu 21 Avr 2022 - 20:29
Le problème du mot différenciation est qu'il a été inventé comme "cache-misère", enfin du moins l'utilisation qu'on veut qu'on en fasse... C'est le mot magique pour donner l'illusion qu'un élève qui a par exemple un tout petit niveau 5ème en maths pourrait réussir correctement en 3ème. Non pas que la différenciation en soi, et dans un cadre pédagogique, n'ait pas d'intérêt, bien au contraire mais entre un élève moyen et un élève très bon, là ça fonctionne et c'est utile...  Mais pour les "perdus", ça ne fonctionne pas, comme pour ceux qui refusent de travailler tout simplement.. Et une différenciation sur quels critères ? PAP, PPRE ?....On n'en est même plus là. Ce n'est plus de la différenciation qu'il faut, c'est une remise en question totale du bourbier dans lequel on est enlisé aujourd'hui...
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par Proflambdada Jeu 21 Avr 2022 - 20:32
TFS a écrit:La différenciation n'est-elle pas aussi (surtout ?) un argument pour faire en sorte que les familles CSP+ ne fuient.pas encore toutes l'enseignement public en leur faisant croire qu'on continuera à faire aussi progresser leurs enfants ?
Question corrélée à celle-ci: opère-t-on autant de différenciation dans les établissements privés ?
Ce sont deux vraies questions !
Je te rassure (ou pas d'ailleurs) mais la problématique est bien souvent la même dans le privé (enfin sous contrat), enfin sauf les établissements élitistes mais ce n'est pas forcément représentatif du privé aujourd'hui... Par contre, les CSP+++++, enverront leurs enfants dans du réel privé peut être...
Manu7
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Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par Manu7 Sam 23 Avr 2022 - 21:51
TFS a écrit:La différenciation n'est-elle pas aussi (surtout ?) un argument pour faire en sorte que les familles CSP+ ne fuient.pas encore toutes l'enseignement public en leur faisant croire qu'on continuera à faire aussi progresser leurs enfants ?
Question corrélée à celle-ci: opère-t-on autant de différenciation dans les établissements privés ?
Ce sont deux vraies questions !


Je suis dans un établissement privé et nous y sommes jusqu'au cou avec la différencation pour les faibles et surtout pour les forts... Franchement cela ne fonctionne pas mieux pour les faibles que pour les forts. Je propose toujours des DM facultatifs pour les familles qui ont des enfants surdoués qui s'ennuient terriblement, et devant le travail supplémentaire l'ennui disparait dans 99% des cas et pour les 1% qui restent cela est assez plaisant finalement.
Manu7
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Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par Manu7 Sam 23 Avr 2022 - 22:16
henriette a écrit:
Manu7 a écrit:
Derrière cette notion de différenciation, on accepte aussi qu'un élève faible ne peut pas gravir de grande marche, il est censé avancer toujours à un petit rythme. A mon avis, cela ne correspond pas à la réalité. On peut très bien franchir des marches importantes surtout quand on croit que c'est possible et cela quelque soit le niveau.
Ben je ne sais pas ce qu'il en est en maths, mais en français, je maintiens : pour un élève de 6e qui a un niveau de lecture de CE2, lui demander de lire un livre entier, c'est une marche infranchissable. Et le résultat, c'est qu'il ne lira rien du tout. Beau résultat.

Je ne suis pas non plus d'accord avec ta simplification qui me semble tout à fait abusive : ne pas franchir la marche haute = avancer toujours à un petit rythme. Tu es encore dans la comparaison avec un niveau "normal", alors qu'on parle ici d'élèves qui ne l'ont pas, ce niveau, qui en sont même très loin. L'objectif alors c'est qu'ils avancent au meilleur rythme qu'ils peuvent, c'est en tout cas ce à quoi je m'efforce de parvenir, en les poussant à aller, étape après étape, au maximum de ce qu'ils peuvent, pour repousser ce maximum.

Attention, je suis totalement d'accord avec toi, quand je parle de grande marche je parle bien entendu sur des écarts sur le programme de l'année, et justement le concept de différenciation nous fait admettre des écarts énormes, car les chemins différents se rejoignent de moins en moins contrairement au principe initial, ainsi on se retrouve en CE2 avec des élèves qui ne savent pas lire. Donc pour moi la différenciation augmente les écarts au lieu de les résoudre et quand je parle des petites progressions à un petit rythme, je veux dire qu'en plus des difficultés que rencontrent les élèves à un moment donné et bien on leur fait comprendre qu'ils sont incapables de suivre le même rythme que les autres et que ce sera toujours le cas. Comme si un enfant qui ne sait pas marcher à 12 mois aura toute sa vie un retard de marche sur les autres. Ainsi l'élève de CP qui a des difficultés de lecture en décembre aura statitiquement plus de problème en lecture que la moyenne à cause de notre système mais notre système va en plus lui faire croire que le problème vient de lui.

Quand tu parles de niveau "normal", j'ai de la peine à comprendre. Pour moi les élèves (sauf rares exceptions) qui arrivent au collège sont tous normaux et devrait avoir un niveau normal, sauf qu'avec la différenciation ce n'est plus le cas. Comme je l'ai déjà dit, en maths par exemple certains n'ont pas appris les tables de 7, 8 et 9 dans le cadre de la différencitation donc je suis d'accord avec toi, on n'a plus le choix, il faut faire avec mais on ne fait plus de la différenciation avec la volonté de remettre tout le monde dans le même bateau. Et les rares élèves qui ont un niveau "normal" semblent presque des surdoués alors qu'ils ne sont que normaux. Et en maths la dernière étude sur le calcul montre que cette vision est totalement lucide. La moyenne de réussite actuelle correspond au score du premier décile de 1987. Et le 9ème décile doit être assez proche de la moyenne de 1987...

On fait se qu'on peut on essaie de mettre le plus de monde possible dans le bon bateau et les autres regardent le bateau partir et on leur propose une barque avec des rames cassées et des trous, mais on les aide à écoper !!!
eolyen
eolyen
Niveau 8

Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ? - Page 3 Empty Re: Faut-il en finir avec le terme «différenciation» ?

par eolyen Dim 24 Avr 2022 - 9:10
Je pense que la différenciation atteint des limites quand les écarts sont nombreux, divers et importants. Si on accepte de faire toujours passer les élèves qui n'ont pas du tout le niveau requis d'une classe à la suivante, cela remet en question justement cette progression organisée par classe qui sous entend tout de même un certain niveau commun acquis, justement pour pouvoir progresser de façon commune sur un programme annuel commun. L'idée de classe ne correspond alors plus à grand chose en terme de niveau d'apprentissage et de maîtrise, seulement à un certain âge moyen des élèves. Poussée à l'extrême, cela donnerait des classes de cycle (3,4,terminal) au sein desquelles il suffirait de différencier. D'ailleurs c'est déjà plus ou moins concrètement le cas dans des classes de lycées ou des élèves n'ont pas le niveau de 3ème ou 4ème. Sauf qu'à un moment l'écart est tel qu'il n'est tout simplement pas possible de différencier pour tous pour le niveau visé, si ce n'est faire 90% du travail (donné sous forme d'aide) à la place de l'élève. Quand bien même on le ferait (fait?), cela ne signifierait pas qu'un élève ait atteint un certain niveau de maîtrise, il n'est pas certain que cela lui soit d'une grande utilité si sans aide il n'est pas capable de faire les 80% de taches requises d'un travail (où est l'autonomie!?).
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