- InvitéInvité
Aujourd'hui, le numerus clausus n'a plus de sens, il n'est plus pertinent. Premier constat : il restreint l'entrée aux études de santé aux étudiants français, alors que les ECN (épreuves classantes nationales) sont ouvertes à l'ensemble des candidats européens. Le système actuel est fermé à l'entrée et ouvert à la sortie.
Le concours de première année n'a donc plus de raison d'être…
En effet, la Paces [première année commune aux études de santé] est elle aussi supprimée. Rien n'est encore acté, mais il y a de fortes chances pour que ce concours soit remplacé par une orientation progressive entre la première et la troisième année de formation. Le premier cycle serait donc commun aux quatre filières de santé [médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique], et suffisamment ouvert pour éviter le découragement et la perte de temps [seul un bachelier sur trois réussit à passer en deuxième année après une ou deux tentatives à un concours].
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- BoubouleDoyen
Le Parisien a écrit:
Agnès Buzyn : [...] Contrairement aux idées reçues, le numerus clausus n’est pas responsable de la pénurie de médecins. [...]
Le Parisien : Alors pourquoi y mettre fin ?
Agnès Buzyn : Pour arrêter le gâchis humain. Ça suffit de désespérer des générations entières de jeunes qui obtiennent le bac parfois avec une mention bien ou très bien, mais qui se voient refuser l’entrée dans des études de médecine et vivent cela comme un échec fondamental. De plus, la fin du numerus clausus va permettre de diversifier les profils. Nous ne pouvons pas sélectionner les futurs médecins uniquement sur leurs compétences en maths ou en physique. Nous avons aussi besoin de profils numériques, humanistes, que l’actuelle sélection ne favorise pas. Enfin – et un film édifiant (NDLR « Première année ») sort au cinéma – il s’agit d’en finir avec la souffrance des étudiants en première année. On voit une hausse des abandons, des dépressions, des suicides… C’est bien que quelque chose ne va pas dans notre système.
http://www.leparisien.fr/societe/sante/agnes-buzyn-pourquoi-nous-supprimons-le-numerus-clausus-17-09-2018-7892301.php
- PonocratesExpert spécialisé
C'est clair, ouvrons les vannes, laissons rêver plus longtemps des jeunes sur le banc de la fac, retardons leurs désillusions et leur inscription à Pole emploi, parce qu'il ne faut pas rêver la mention bien ou très bien d'aujourd'hui ne garantit pas des capacités cognitives d'apprentissage suffisantes, l'endurance et la motivation indispensables pour réussir leurs examens, pour tenir jusqu'au bout- en particulier en stage avec des gardes sans sommeil. Ils se casseront le nez en cours de cursus après des années gâchées, des crédits étudiants pris pour pouvoir tenir, mais ils auront eu "leur chance" et n'auront pas le droit de se plaindre. Le libéralisme à l'américaine dans toute sa splendeur. Et puis surtout les enfants bien nés avec un réseau pourront réussir - conditions matérielles idéales, connaissances pour faire des stages tranquilles ou au contraire dans des services pointus puisqu'on pourra en faire tous azimuts.
De toute façon comme la prochaine étape c'est la fin de la Sécu, cela permettra d'avoir le vivier de médecins suffisants pour un vrai système à deux vitesses. Les excellents seront dans le privé et hors de prix, les moyens, voire mauvais, bien suffisants pour la plèbe, trop nombreux ne pourront pas demander des honoraires exorbitants et cela se régulera tout seul. Ne rêvons pas, cela ne règlera pas le problème des déserts médicaux...
La seule chose qui, en effet, était injuste, était qu'actuellement ceux qui loupaient PACES et avaient les moyens partaient en Europe pour faire leurs études et revenaient ensuite. Les parents en ont eu assez de payer et que ce dépaysement soit infligé à leur progéniture pendant que des gueux restaient étudier en France : pour une fois que le Président se soucie de la jeunesse...
De toute façon comme la prochaine étape c'est la fin de la Sécu, cela permettra d'avoir le vivier de médecins suffisants pour un vrai système à deux vitesses. Les excellents seront dans le privé et hors de prix, les moyens, voire mauvais, bien suffisants pour la plèbe, trop nombreux ne pourront pas demander des honoraires exorbitants et cela se régulera tout seul. Ne rêvons pas, cela ne règlera pas le problème des déserts médicaux...
La seule chose qui, en effet, était injuste, était qu'actuellement ceux qui loupaient PACES et avaient les moyens partaient en Europe pour faire leurs études et revenaient ensuite. Les parents en ont eu assez de payer et que ce dépaysement soit infligé à leur progéniture pendant que des gueux restaient étudier en France : pour une fois que le Président se soucie de la jeunesse...
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- LagomorpheFidèle du forum
Ponocrates a écrit:C'est clair, ouvrons les vannes, laissons rêver plus longtemps des jeunes sur le banc de la fac, retardons leurs désillusions et leur inscription à Pole emploi, parce qu'il ne faut pas rêver la mention bien ou très bien d'aujourd'hui ne garantit pas des capacités cognitives d'apprentissage suffisantes, l'endurance et la motivation indispensables pour réussir leurs examens, pour tenir jusqu'au bout- en particulier en stage avec des gardes sans sommeil. Ils se casseront le nez en cours de cursus après des années gâchées, des crédits étudiants pris pour pouvoir tenir, mais ils auront eu "leur chance" et n'auront pas le droit de se plaindre. Le libéralisme à l'américaine dans toute sa splendeur. Et puis surtout les enfants bien nés avec un réseau pourront réussir - conditions matérielles idéales, connaissances pour faire des stages tranquilles ou au contraire dans des services pointus puisqu'on pourra en faire tous azimuts.
De toute façon comme la prochaine étape c'est la fin de la Sécu, cela permettra d'avoir le vivier de médecins suffisants pour un vrai système à deux vitesses. Les excellents seront dans le privé et hors de prix, les moyens, voire mauvais, bien suffisants pour la plèbe, trop nombreux ne pourront pas demander des honoraires exorbitants et cela se régulera tout seul. Ne rêvons pas, cela ne règlera pas le problème des déserts médicaux...
La seule chose qui, en effet, était injuste, était qu'actuellement ceux qui loupaient PACES et avaient les moyens partaient en Europe pour faire leurs études et revenaient ensuite. Les parents en ont eu assez de payer et que ce dépaysement soit infligé à leur progéniture pendant que des gueux restaient étudier en France : pour une fois que le Président se soucie de la jeunesse...
Il y avait une autre injustice majeure: il est (était) très rare, du moins à ma connaissance en Île-de-France, qu'un étudiant réussisse la PACES sans faire en parallèle une prépa privée type Medisup, ce qui réservait de facto la réussite (mais pas la tentative) à ceux dont les parents étaient capables d'aligner les milliers d'euros que coûte ce genre de préparation. Je ne sais d'ailleurs pas ce que va devenir le personnel de Medisup et autres, mais j'avoue que je ne pleurerai pas sur le sort de ces boîtes à fric cotées en bourse.
Je ne dis pas non plus que le nouveau système sera globalement meilleur. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais maintenu le concours, mais à bac+2 et après deux ans de prépa de type BCPST/véto dont il aurait fallu créer de nombreuses classes. Avec pour conséquences:
- moins d'échec puisqu'en prépa les élèves sont pré-sélectionnés sur dossier
- des débouchés plus vastes en sortie de prépa (écoles d'agro, véto, équivalence licence bio, en plus de médecine)
- moins de ségrégation sociale, les prépas publiques étant gratuites
- un allègement des effectifs des facs, qui n'auraient plus à gérer l'embouteillage pré-PACES
Mais c'eût coûté cher...
- PonocratesExpert spécialisé
Je reconnais que les exemples dans mes connaissances élargies sont 2 réussites et 2 échecs, dans les quatre cas sans ce type de prépa. Mais les 2 qui ont réussi avaient fait de solides études secondaires - comprendre dans des endroits où les élèves ont vraiment droit à 55mn de cours par heure et doivent faire des devoirs- et ont bossé comme des damnés pendant un an pour l'un et deux ans pour l'autre.Lagomorphe a écrit:
Il y avait une autre injustice majeure: il est (était) très rare, du moins à ma connaissance en Île-de-France, qu'un étudiant réussisse la PACES sans faire en parallèle une prépa privée type Medisup, ce qui réservait de facto la réussite (mais pas la tentative) à ceux dont les parents étaient capables d'aligner les milliers d'euros que coûte ce genre de préparation.
Pour votre solution, nous savons tous qu'il s'agit de faire des économies: les cours en amphithéâtre de première, retransmis dans un autre amphi, cela ne doit pas coûter bien cher. Pour les passerelles, il y a avait déjà certaines universités qui reprenaient les étudiants qui n'avaient pas réussi à aller en deuxième année et leur faisaient poursuivre des cursus, niveau 2e année dans le domaine de la santé, de l'environnement
. Encore une fois j'ai pu constater la déception de ceux qui ont échoué et ont dû abandonner leurs rêves, mais étant donné la difficulté de ces études -indépendamment du concours de fin de première années- ainsi que du métier, tant d'un point de vue intellectuel que physique et psychologique, il me semble malhonnête de les lancer là-dedans s'ils n'ont pas les ressources intérieures nécessaires. Cela risque d'être la même chose pour les futurs infirmiers avec la suppression du concours d'entrée. C'est comme pour les collégiens que l'on laisse passer en seconde générale alors qu'ils n'ont guère d'appétence et surtout de capacités pour l'abstraction. Il s'agit juste de leur faire gâcher du temps- la vie est courte b..! - pour faire des économies. Une version remaniée de Time out...
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