Les réformes du lycée et du bac publiées au JO

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/07/13072018Article636671057695214003.aspx

Des suppressions de postes à venir

Interrogé par le Café pédagogique, le ministre nous avait dit que "la réforme n'est pas faite pour des raisons économiques".  Il avait annoncé une réforme sans réduction de moyens. Mais ces nouvelles grilles horaires disent le contraire.

En seconde générale et technologique, le futur horaire prévoit 26 heures de cours hebdomadaires alors qu'actuellement une classe de seconde nécessite 28h30. Le différentiel représente environ 2700 postes.

Où sont passés le "grand oral" et l'orientation  ?

Le ministère a largement communiqué sur la nécessité de renforcer l'orientation au lycée et de mettre en place un enseignement de l'expression orale. C'est au nom de cette priorité qu'il supprime les TPE, un enseignement qui prépare directement aux études supérieures.

Largement mis en avant pour faire passer la réforme, le "grand oral" ne dispose finalement d'aucun horaire. Il est précisé que " les élèves réalisent pendant le cycle terminal un travail de projet individuel ou collectif adossé à un ou aux deux enseignements de spécialité suivis, dans la perspective de l’épreuve orale terminale". Autrement dit la préparation à la recherche et à expression orale, qui existe dans les TPE, disparait. La préparation orale va entrer en concurrence avec les enseignements disciplinaires des enseignements de spécialité.

Mais le principal changement c'est que " les recteurs fixent la carte de ces enseignements en veillant à l’équilibre et à leur bonne répartition dans le cadre géographique le plus adapté au territoire, après avis des instances consultatives concernées". Concrètement cela veut dire qu'il n'y a pas d'offre minimum d'enseignements comme cela avait été annoncé et que l'offre scolaire va fortement varier selon les lycées. Selon une logique bureaucratique bien établie, l'offre maximum ira là où les services rectoraux sont certains de la "rentabiliser". Autrement dit on peut prévoir qu'elle sera plus riche dans les lycées de centre ville. Le ministère fait ainsi le choix d'aggraver la concurrence entre établissements et les différences entre eux.

On nous avait promis un bac plus simple avec moins d'épreuves et qui garderait son caractère national. La réalité est toute autre. La réforme construit un bac général et technologique comprenant pas moins de 28 épreuves (!) avec un bachotage étalé sur deux années au lieu d'une.

au final " l'organisation des épreuves communes de contrôle continu relève de chaque établissement scolaire, qui en détermine les modalités d'organisation". Ce sont des enseignants de l'établissement, éventuellement connaissant les élèves, qui corrigeront les épreuves. Faute de vraies épreuves nationales, les logiques de différenciation entre établissements vont pouvoir jouer à plein. Encore a-t-on finalement échappé à un article qui donnait au seul chef d'établissement la responsabilité d'arrêter les notes...

Tiens, certains reviennent de vacances en ayant redécouvert l'eau tiède... N'est-ce que pas ce qui est dit depuis des mois?

Grrrrr5712 a écrit:Tiens, certains reviennent de vacances en ayant redécouvert l'eau tiède... N'est-ce que pas ce qui est dit depuis des mois?

C'est toujours bien de poster aussi le texte officiel.

Je retiens aussi cette lumineuse idée de placer les épreuves au 2nde trimestre de 1re. J'imagine la grande affluence après les épreuves .

Jenny a écrit:

Grrrrr5712 a écrit:Tiens, certains reviennent de vacances en ayant redécouvert l'eau tiède... N'est-ce que pas ce qui est dit depuis des mois?

C'est toujours bien de poster aussi le texte officiel.

Je retiens aussi cette lumineuse idée de placer les épreuves au 2nde trimestre de 1re. J'imagine la grande affluence après les épreuves .

C'était fait là : https://www.neoprofs.org/t117796p75-le-csp-dessine-les-programmes-et-les-horaires-du-lycee

:dehors2:

Jenny a écrit:

Grrrrr5712 a écrit:Tiens, certains reviennent de vacances en ayant redécouvert l'eau tiède... N'est-ce que pas ce qui est dit depuis des mois?

C'est toujours bien de poster aussi le texte officiel.

Je retiens aussi cette lumineuse idée de placer les épreuves au 2nde trimestre de 1re. J'imagine la grande affluence après les épreuves .

Cela porte un nom : "la reconquête du mois de juin".

En seconde générale et technologique, le futur horaire prévoit 26 heures de cours hebdomadaires alors qu'actuellement une classe de seconde nécessite 28h30. Le différentiel représente environ 2700 postes.

Le calcul est un peu rapide, on parle d'heures élèves et pas d'heures profs. Il peut y avoir des dédoublements.

PrCosinus a écrit:

En seconde générale et technologique, le futur horaire prévoit 26 heures de cours hebdomadaires alors qu'actuellement une classe de seconde nécessite 28h30. Le différentiel représente environ 2700 postes.

Le calcul est un peu rapide, on parle d'heures élèves et pas d'heures profs. Il peut y avoir des dédoublements.

Les réformes précédentes n'ont quasiment pas (voire jamais ?) créé de dédoublements, mais en suppriment plutôt. Le calcul est donc tout à fait logique.

On peut espérer-ou mieux :négocier- que la réforme se fasse à moyens constants, vu que le ministère affirme ne pas chercher à faire des économies avec la réforme. Dans ce cas les CDE auraient la possibilité de faire des dédoublements.

C'est un scénario très optimiste mais pas impossible, du moins dans un premier temps.

PrCosinus a écrit:On peut espérer-ou mieux :négocier- que la réforme se fasse à moyens constants, vu que le ministère affirme ne pas chercher à faire des économies avec la réforme. Dans ce cas les CDE auraient la possibilité de faire des dédoublements.

C'est un scénario très optimiste mais pas impossible, du moins dans un premier temps.

La dernière réforme du lycée, qui a introduit "l'autonomie des établissements" annonçait également une réforme à moyens constants. Ce qui s'est passé la première année, et, comme par hasard, cela fut le cas seulement la première année et les DGH ont baissé par la suite, d'années en années.
Je ne comprends même pas comment on peut être enseignant depuis un certain temps (ce qui n'est peut-être pas ton cas) et se laisser encore prendre aux annonces gouvernementales.
Le but, de plus en plus évident, depuis des décennies, c'est de diminuer le coût de l'école. On utilise des arguments pédagogiques pour enrober la chose, mais plus le temps passe, plus on y arrive : l'école publique va donner un enseignement au rabais, faute de moyens / d'enseignants, et l'école privée (même si cela ne concerne pas tout à fait tous les établissements) va donner un enseignement plus exigent.
La prochaine réforme du lycée supprimera progressivement toutes les options et il faudra aller dans le privé pour en bénéficier. J'aimerais me tromper, mais je suis prête à parier là-dessus....

La question des dédoublements est déjà fixée : il y a une marge de 12h en Seconde et de 8h en Première et Terminale ; apparemment, il faudra financer les groupes à effectif réduit mais aussi les options à partir de cette marge (à vérifier pour les options).

Merci pour cette info. Ces chiffres sont à intégrer dans le calcul du nombre de postes susceptibles de disparaître.

Ruthven a écrit:La question des dédoublements est déjà fixée : il y a une marge de 12h en Seconde et de 8h en Première et Terminale ; apparemment, il faudra financer les groupes à effectif réduit mais aussi les options à partir de cette marge (à vérifier pour les options).

Dans mon académie (j'ignore si c'est national), cela fait longtemps que les options ne sont plus que partiellement financées, nous devons toujours utiliser les 10.5 d'autonomie pour qu'elles ne disparaissent pas.

Ruthven a écrit:La question des dédoublements est déjà fixée : il y a une marge de 12h en Seconde et de 8h en Première et Terminale ; apparemment, il faudra financer les groupes à effectif réduit mais aussi les options à partir de cette marge (à vérifier pour les options).

avant les dédoublements, il faudra déduire de cette marge: AP, orientation, options facs.... bref encore moins confortable que la situation actuelle.