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- BabaretteDoyen
Une passante a écrit:Lord Steven a écrit:L'ecriture du premier tome de la série d'HP n'a rien à voir avec le dernier, le style de Rowlings a gagné en maturité et intensité, et pourtant je préfère le côté Club des 5 des 2 premiers tomes.
Concernant Harry Potter, ma lecture est un peu différente. Je trouve que le premier tome est adapté à un enfant de 11 ans, tant au niveau du style que de l'intrigue, puis, au fur et à mesure des tomes, l'écriture se complexifie ainsi que l'intrigue et la vision du monde. C'est-à-dire qu'un enfant a une vision très manichéenne du monde, il y a les gentils et les méchants, et puis, en grandissant, il se rend compte que les choses ne sont pas si simples, et c'est ce qui se passe, les méchants ne sont pas toujours si méchants, les gentils peuvent parfois être méchants. D'ailleurs, on voit bien l'augmentation du nombre de pages de chaque tome.
Je trouve donc que lire le premier tome seul n'est que peu d'intérêt, c'est vraiment l'évolution que je trouve géniale et j'envie les chanceux qui avaient l'âge du héros lors de la parution du premier tome et ont ainsi pu grandir en même temps que lui.
Je suis d'accord avec toi, on ne peut pas juger sur le premier tome, c'est une saga qui évolue considérablement. (Bon, j'ai grandit avec, je suis une super fan).
Illiane a écrit:Pour Roald Dahl, je conseillerais Kiss Kiss et Bizarre ! Bizarre !.
Oui, moi aussi. Je les ai lus et ils sont gé-ni-aux. Ma nouvelle préférée est celle du marchand de meubles.
Tivinou a écrit:HS.: Ni de Roald DAHL ni de J.-K. RAWLING.
J'aime beaucoup beaucoup l'humour décalé des nouvelles de Jorn RIEL, La vierge froide et autres racontars...
Oh !
- TivinouDoyen
Babarette a écrit:Oh !
RIEL ou le hors-sujet?
- BabaretteDoyen
C'est Rowling.
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“Google peut vous donner 100 000 réponses, un bibliothécaire vous donne la bonne.” Neil Gaiman.
:lecteur:
- pseudo-intelloSage
nlm76 a écrit: Harry Potter en revanche est probablement trop récent pour entrer dans les classiques (je me demande en outre si les traductions faites si rapidement n'y sont pas pour quelque chose). Il faudra attendre encore un peu pour voir s'il franchit l'épreuve du temps.
C'est pas ça. La question est de savoir ce que tu veux apporter à tes élèves par le biais de cette liste :
- littérarité -> y'en a pas. L'histoire est ciselée, certes, mais aucun intérêt littéraire particulier. C'est écrit très correctement, mais sans art particulier.
- richesse historique / géographique : nope. C'est à notre époque, dans notre monde. Je pourrais comprendre que tu ajoutes des romans pas spécifiquement littéraires mais dont la lecture serait enrichissante pour découvrir d'autres époques, d'autre cultures... il n'y a pas lieu.
- culture littéraire -> nope. Tu ne vas pas citer HP dans une dissert de français, ça ferait vraiment rabais et ça jouerait contre toi.
Ce n'est pas tellement une question d'épreuve du temps. C'est juste que, si on caricature un peu, ce n’est pas de la culture, mais du loisir bien fait. Pas de l'art, mais de l'entertainement. De l'entertainment haut de gamme certes, pas abrutissant, mais ça n'a rien à faire dans une liste d’œuvres, qui plus est d’œuvres littéraires.
En outre, ça va jouer contre eux, car si tu leur mets Colette et HP dans la liste, le risque est qu'ils choisissent HP au détriment de Colette, qui est autrement plus littéraire, plus enrichissante du opint de vue culturel, plus à même de sortir les élèves de leurs références habituelles, et autrement plus classe à caser dans une dissert de français.
- archebocEsprit éclairé
Caspar a écrit:Pour ce qui concerne de Harry Potter, je préfère les trois premiers tomes, il me semble qu'après Rowling s'est grisée de son propre univers (et prise au sérieux) et aucun éditeur n'a osé ou voulu lui demander de faire des coupes. Ses romans vont peut-être durer car ils ont un côté intemporel.
Alors que le traducteur français, lui, ne s'est pas gêné.
- AphrodissiaMonarque
Mes enfants ont lu Mathilda en CM1-CM2; Au début de ma carrière, je faisais lire "Le coup de gigot" en 5e: j'aime beaucoup cette nouvelle.Caspar a écrit:nlm76 a écrit:En somme, Roald Dahl, c'est trop classe ; Harry Potter en revanche est probablement trop récent pour entrer dans les classiques (je me demande en outre si les traductions faites si rapidement n'y sont pas pour quelque chose). Il faudra attendre encore un peu pour voir s'il franchit l'épreuve du temps. Vous sauriez me faire un classement à l'intérieur des livres de Dahl, du facile (CM-5e très bons élèves) au très difficile (lycée très bons élèves) en passant par l'assez difficile (5e-2de très bons élèves) ?
Je dirais: romans pour enfants jusqu'en 5e environ, et oeuvres pour adultes à partir de la 4e ou même avant pour les bons lecteurs. Dahl n'est jamais vraiment "difficile" à mon avis: style clair, narration efficace...pour tous les âges.
Pour Harry Potter, moi, je préfère les premiers tomes, courts, efficaces, sympathiques. Je rejoins l'avis de Pseudo-intello et je rajouterai autre chose. On a beaucoup dit que HP avait relancé l'intérêt des jeunes pour la lecture; si ce n'est pas faux, cela a surtout entraîné les ados vers des lectures du même type, voire pire (cf le succès de sagas telles que Hunger games), qui toutes finissent en série de films à rallonge. Mais je n'ai pas l'impression que cela convainque les élèves de lire les classiques. Cette année, j'avais un élève qui —paraît-il— passait son temps à lire: il n'a ouvert aucun des livres de notre programme, mais c'est vrai qu'il avait toujours un pavé à la main. Allez comprendre! Finalement, ces livres me donnent l'impression d'enfermer leur lecteur dans un univers sans aiguiser leur curiosité pour le reste.
- User20827Niveau 8
J'ai le même sentiment.Aphrodissia a écrit:On a beaucoup dit que HP avait relancé l'intérêt des jeunes pour la lecture; si ce n'est pas faux, cela a surtout entraîné les ados vers des lectures du même type, voire pire (cf le succès de sagas telles que Hunger games), qui toutes finissent en série de films à rallonge. Mais je n'ai pas l'impression que cela convainque les élèves de lire les classiques. Cette année, j'avais un élève qui —paraît-il— passait son temps à lire: il n'a ouvert aucun des livres de notre programme, mais c'est vrai qu'il avait toujours un pavé à la main. Allez comprendre! Finalement, ces livres me donnent l'impression d'enfermer leur lecteur dans un univers sans aiguiser leur curiosité pour le reste.
À ce compte là, je dirais qu'il vaut mieux un bon vieux Philip K. Dick, ou lire les aventures de Sherlock Holmes ; qui plongent dans un univers mais peuvent mettre sur la voie d'une littérature plus exigeante je crois.
Je sais que personnellement ce qui m'a fait accéder à la littérature ce sont des œuvres telles que "Le meilleur des mondes" ou "Les plus qu'humains" (de Sturgeon), qui donnent l'émotion littéraire sans être difficiles à appréhender.
- NLM76Grand Maître
Alors il faut corriger mon propos sur HP : a priori, il ne passera pas l'épreuve du temps, parce que son intérêt est probablement, objectivement limité. J'ajoute "probablement" parce que dans ma jeunesse, le point de vue sur une œuvre comme Le seigneur des anneaux était à peu près le même. Mais, c'est décidé, pas de HP dans ma liste.
- Spoiler:
- Cela dit, dans la réalité, pour le bac, vous savez... Cette année, dès lors que je comprenais quelque chose à ce qu'ils racontaient, je leur mettais au moins 16. Alors dans une dissert, s'il y avait deux ou trois références classiques et autant de références type HP, analysées avec bon sens, ce fut le jackpot ! Sinon, mon paquet eût obtenu 04 de moyenne.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- AscagneGrand sage
Au contraire, je trouve que HP a ce qu'il faut pour s'installer dans la durée ; cependant, les films produisent une forme de concurrence (d'ailleurs, avec les films Fantastic Beasts, on ne part plus d'un livre mais Rowling écrit directement un scénario, si j'ai bien suivi) et je gage que la perception de la saga n'est plus la même que pour ma génération qui a pu grandir avec elle (étant donné la progressivité des tomes en termes de complexité et de profondeur, cela a du sens de ne pas proposer à un enfant ou à un jeune de tout lire rapidement en suivi).
Les premiers tomes d'HP me semblent en effet efficaces, mais, jeune, j'avais surtout envie de relire à partir du quatrième tome, les précédents me paraissant trop simples (j'ai commencé à lire les classiques très tôt et ayant découvert Tolkien jeune, j'étais capable de remettre HP à sa place, pour ainsi dire).
Disons que rien n'est plus simple que d'en rester à la lecture des œuvres qui apportent des plaisirs relativement simples et immédiats - des best-sellers et des page-turners, comme le disent les anglo-saxons...
Les premiers tomes d'HP me semblent en effet efficaces, mais, jeune, j'avais surtout envie de relire à partir du quatrième tome, les précédents me paraissant trop simples (j'ai commencé à lire les classiques très tôt et ayant découvert Tolkien jeune, j'étais capable de remettre HP à sa place, pour ainsi dire).
Finalement, ces livres me donnent l'impression d'enfermer leur lecteur dans un univers sans aiguiser leur curiosité pour le reste.
Disons que rien n'est plus simple que d'en rester à la lecture des œuvres qui apportent des plaisirs relativement simples et immédiats - des best-sellers et des page-turners, comme le disent les anglo-saxons...
- SulfolobusÉrudit
nlm76 a écrit:Alors il faut corriger mon propos sur HP : a priori, il ne passera pas l'épreuve du temps, parce que son intérêt est probablement, objectivement limité. J'ajoute "probablement" parce que dans ma jeunesse, le point de vue sur une œuvre comme Le seigneur des anneaux était à peu près le même. Mais, c'est décidé, pas de HP dans ma liste.
C'est le point de vue classique des gens qui prétendent défendre la littérature et considèrent la fantasy comme une sous littérature, le plus souvent sans en avoir lu. Le fait qu'il existe en fantasy des oeuvres littéraires avec une complexité de langues ou d'idées réelles, ne leur a pas effleuré l'esprit : ils ne les ont souvent pas lu.
Quand j'entends qu'Harry Potter enferme dans Hunger Games, je me marre. En tout cas, autour de moi c'est faux. D'ailleurs, le deuxième cycle qui a marqué les gens de ma génération, n'a jamais été porté au cinéma.
HP fera évidemment partie des oeuvres de fantasy jeunesse qui resteront tant que l'adolescence sera l'adolescence.
- TivinouDoyen
Babarette a écrit:C'est Rowling.
Oh lalalala... Tellement fatiguée que je n'ai pas vu que tu avais mis le A en gras... cela valait bien un bon coup de fouet! :facepalm1:
- User20827Niveau 8
HP est un divertissement, sauf si vous pensez qu'il est important d'enseigner aux jeunes que le monde n'est pas manichéen. Ce qui peut se faire sur du réel et dès 4 ans à mon sens. D'ailleurs avec bien plus de profit, car les jolies leçons dans un joli univers doivent ensuite être transposées dans l'univers réel bien plus complexe.Sulfolobus a écrit:[...]nlm76 a écrit:Alors il faut corriger mon propos sur HP : a priori, il ne passera pas l'épreuve du temps, parce que son intérêt est probablement, objectivement limité. J'ajoute "probablement" parce que dans ma jeunesse, le point de vue sur une œuvre comme Le seigneur des anneaux était à peu près le même. Mais, c'est décidé, pas de HP dans ma liste.
HP fera évidemment partie des oeuvres de fantasy jeunesse qui resteront tant que l'adolescence sera l'adolescence.
À part cette leçon sur la classification des individus (tempérée par des figures aussi monolithiques que celles des Dursley, Voldemort, ou celle de Dobby, à l'opposé), j'aimerais savoir ce qu'HP forme dans l'esprit de celui qui le lit, s'il ne fait pas que divertir.
Je n'y ai trouvé à la lecture aucune complexité, ni dans la forme ni dans le fond (rendant la lecture praticable à 3h du matin sans souci), ni aucun apport de connaissances.
On retrouve par ailleurs dans cette série, si ce n'est bon contre méchants, le groupe de jeunes sauvant le monde, les talents particuliers cachés sous l'apparence de banalité et tous ces fantasmes de toute-puissance dont les enfants sont déjà gavés par les dessins animés.
Si on veut de l'école des sorciers qui se lit bien, avec des personnages caricaturaux mais sans monde sauvé (simplement une initiation du jeune), il y a "L'île du crâne" de Horrowitz. La mise au jour progressive du bizarre et la fuite du héros dans la fête foraine à l'arrêt, c'était haletant à 12 ans.
- SulfolobusÉrudit
Des figures monolithiques ? Voldemort ne l'est pas si l'on va jusqu'à la fin de la série. De même que Dumbledore, Malefoy, Dobby, Ron, Hermione, Harry, Sirius, Lupin et tous les personnages. C'est une des évolutions brillantes d'Harry Potter : ce qui est vu par l'enfant dans les premiers tomes se révèle faux avec un regard plus adulte plusieurs années plus tard. Il y a aussi une énorme emphase sur l'image renvoyé par les gens : Lupin, un pauvre type, se révèle finalement être une des personnes avec la plus grande générosité de la série, Ron, d'une famille pauvre est riche de chaleur humaine, Lockhart, le héro qui a tout est en fait une coquille vide. Malefoy, qui a tout aussi, se révèle finalement être extrêmement vide et en souffrir. Une réflexion sur le racisme et ses conséquences (sang de bourbe, sang mêlé), sur ce qu'est le courage, l'amitié, les valeurs, l'effort, le travail, la construction de soi à travers les joies mais aussi les difficultés, l'importance de la transmission de savoirs, de valeurs, de traditions, d'une histoire aussi, l'importance de l'appartenance à un groupe (c'est peut-être très anglais), l'importance des joies simples.Flaure a écrit:
HP est un divertissement, sauf si vous pensez qu'il est important d'enseigner aux jeunes que le monde n'est pas manichéen. Ce qui peut se faire sur du réel et dès 4 ans à mon sens. D'ailleurs avec bien plus de profit, car les jolies leçons dans un joli univers doivent ensuite être transposées dans l'univers réel bien plus complexe.
À part cette leçon sur la classification des individus (tempérée par des figures aussi monolithiques que celles des Dursley, Voldemort, ou celle de Dobby, à l'opposé), j'aimerais savoir ce qu'HP forme dans l'esprit de celui qui le lit, s'il ne fait pas que divertir.
Je n'y ai trouvé à la lecture aucune complexité, ni dans la forme ni dans le fond (rendant la lecture praticable à 3h du matin sans souci), ni aucun apport de connaissances.
On peut aussi parler aussi de la relation à l'autorité, symbolisée au début par les enseignants, puis de plus en plus par la presse et l'état. Là où au début désobéir ne peut conduire qu'à la catastrophe et aux punitions, la fin de la série met en avant l'idée de désobéissance : que dans certaines situations, ce que commande l'éthique c'est la désobéissance, quelle qu'en soit le prix (et les personnages faisant ce choix le paient très cher, tous, alors que ceux ne le faisant pas, s'en sortent beaucoup mieux). C'est aussi un des livres, je trouve, qui met le plus en avant la relation professeur/élève : des enseignants comme Mc Gonagall, Dumbledore, Flickwick, Rogue, Mauffrey sont tout sauf laxistes : ils sont sévères, parfois d'approche glaciale et pourtant ceux sont eux qui transmettent, qui ouvrent de nouveaux horizons, qui libèrent. D'autres comme Lockhart, Slughorn voire Ombrage ne le font pas, malgré leur côté bien plus sympathique au début.
C'est de la littérature jeunesse : il est beaucoup plus difficile de faire s'identifier un enfant de 10 ans à Dumbledore qu'à Harry. Sans parler du fait que pour un livre dont le thème principal est le passage de l'enfance à l'adulte, c'est quand même plus adapté.
On retrouve par ailleurs dans cette série, si ce n'est bon contre méchants, le groupe de jeunes sauvant le monde, les talents particuliers cachés sous l'apparence de banalité et tous ces fantasmes de toute-puissance dont les enfants sont déjà gavés par les dessins animés.
Quant à la toute puissance, non, évidemment non. On reparle de la mort de Sirius ?
Quant aux talents particuliers sous la banalité, je trouve au contraire cela très bien. Le génie ça ne se voit pas comme ça. Hermione n'est rien de plus que quelqu'un de travailleur et d'intelligent et de courageux : ce qu'elle obtient, elle l'a obtenu après beaucoup de travail. Harry et Ron aussi. Je ne parle pas de Neville qui est présenté comme le beta de service au début et qui se révèle être un des personnages les plus courageux et loin d'être stupide et lui aussi travailleur. Aucun n'a de talent inné, à part la magie.
Harry Potter restera parce qu'il est justement une des très rares œuvres qui parle du passage de l'enfance à l'adulte, une période de la vie pas si facile que cela. Il restera parce qu'il apporte des pistes aux adolescents qui se cherchent. Parce qu'il décrit aussi ce que beaucoup aimeraient avoir : des adultes qui les poussent vers l'avant, des amis fidèles, des relations fortes et la joie d'avoir réussi quelque chose d'important.
- CarabasVénérable
Je pense aussi que Harry Potter a tout pour devenir un classique. Les livres sont aussi truffés de références pointues, à travers les noms des personnages, notamment, qui fournissent de précieux indices donnant de l'épaisseur au récit. Les personnages sont particulièrement complexes, bien plus que des livres dits adultes. La réflexion sur la mort, le deuil, la construction de soi, y est particulièrement aboutie. Les ados ne savent pas tout, contrairement à beaucoup de séries jeunesse, où les adultes sont présentés comme conservateurs et les ados comme les sauveurs. C'est un véritable récit initiatique. Quant à l'écriture, elle est sans fioriture, efficace, et convient à ce type de récit. Je préfère ça à Maélys de Kerangal, qui a l'air de croire qu'il suffit de faire de l'ampoulé pour faire de la littérature. Et pourtant j'apprécie une belle écriture et j'admets qu'à ce niveau-là, il n'y a rien de spécial à se mettre sous la dent avec Harry Potter.
Je crois que les jeunes lisant HP, ne se contentant pas des films, vont volontiers vers des livres plus complexes, même s'ils ne crachent pas sur un Hunger Game. Mais qui ici n'a pas lu Fantômette? En termes de qualité littéraire et de complexité, ça ne vole pas haut non plus. Ça ne nous a pas empêchés de lire la Princesse de Clèves.
En revanche, d'accord pour dire qu'il est trop tôt pour mettre HP dans des copies de dissert. Si on peut encourager les élèves à lire les livres et à ne pas se contenter des films, je trouve qu'il vaut mieux éviter de le faire figurer sur une liste de lectures, du moins au lycée (au collège, ok) pour les raisons mentionnées ci-dessus.
Je crois que les jeunes lisant HP, ne se contentant pas des films, vont volontiers vers des livres plus complexes, même s'ils ne crachent pas sur un Hunger Game. Mais qui ici n'a pas lu Fantômette? En termes de qualité littéraire et de complexité, ça ne vole pas haut non plus. Ça ne nous a pas empêchés de lire la Princesse de Clèves.
En revanche, d'accord pour dire qu'il est trop tôt pour mettre HP dans des copies de dissert. Si on peut encourager les élèves à lire les livres et à ne pas se contenter des films, je trouve qu'il vaut mieux éviter de le faire figurer sur une liste de lectures, du moins au lycée (au collège, ok) pour les raisons mentionnées ci-dessus.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- scot69Modérateur
Flaure a écrit:
Si on veut de l'école des sorciers qui se lit bien, avec des personnages caricaturaux mais sans monde sauvé (simplement une initiation du jeune), il y a "L'île du crâne" de Horrowitz. La mise au jour progressive du bizarre et la fuite du héros dans la fête foraine à l'arrêt, c'était haletant à 12 ans.
J'avais adoré ce bouquin quand j'avais 12 ans (donc bien avant la folie Harry Potter!) et je l'ai ensuite relu en anglais avec plaisir un peu plus tard, et j'ai découvert, non seulement qu'il y avait une suite, mais surtout que cet auteur est un pur génie.
- CasparProphète
Dans le style "école des sorciers", je profite de ce fil pour conseiller le cycle de Terremer d'Ursula Le Guin, qui accusait d'ailleurs Rowling d'avoir copié sur elle.
- lene75Prophète
J'aime beaucoup HP, qui est très riche d'un point de vue philosophique (une copine prof de philo a d'ailleurs écrit un livre à ce sujet). Je m'en sers dans mes cours, par exemple pour expliquer l'opposition entre vérité correspondance et vérité cohérence, ou encore l'objectivation de la conscience, la question de l'identité personnelle, etc. En revanche, au niveau lycée, je conseillerais plutôt de le lire en anglais, une part non négligeable de l'intérêt de cette série résidant dans les jeux de mots. Et il est vrai que les films cassent un peu tout.
J'aime aussi beaucoup Roald Dahl, mais pour du lycée ??? Il doit falloir bien choisir les titres. Pour moi la plupart de ses livres sont du niveau CE1-CE2 (ma fille qui termine son CE1 est en train de les lire avec délice, d'ailleurs, mais ça se lit très très vite). À la bibliothèque jeunesse de ma ville, ils sont presque tous classés en 1res lectures ou section enfant (école élémentaire, donc), seuls quelques-uns sont classés dans le rayon ados (niveau collège). Ou alors à lire en anglais aussi ?
J'aime aussi beaucoup Roald Dahl, mais pour du lycée ??? Il doit falloir bien choisir les titres. Pour moi la plupart de ses livres sont du niveau CE1-CE2 (ma fille qui termine son CE1 est en train de les lire avec délice, d'ailleurs, mais ça se lit très très vite). À la bibliothèque jeunesse de ma ville, ils sont presque tous classés en 1res lectures ou section enfant (école élémentaire, donc), seuls quelques-uns sont classés dans le rayon ados (niveau collège). Ou alors à lire en anglais aussi ?
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- CasparProphète
Il a aussi écrit pour les adultes donc certains de ses textes sont tout à fait adaptés aux lycéens mais sans doute plutôt en "lecture cursive", pas pour faire des commentaires composés.
- User20827Niveau 8
"Escadrille 80" de Roald Dahl me semble prometteur.
Il y a un homme qui court à poil dès les premières pages.
Si on ne capte pas le lecteur avec ce politiquement incorrect, je ne sais pas ce qu'il faut.
Et on révise les colonies, les trajets en bateau pour atteindre les Indes, avec canal de Suez et tout le toutim.
Ça irait bien avec le programme d'Histoire - Géographie ?
Bon, je n'ai lu que quelques pages mais je lirai probablement le reste.
Je n'arrive pas à faire des captures d'écran sans déformer le forum, mais vous avez le lien ici
Il y a un homme qui court à poil dès les premières pages.
Si on ne capte pas le lecteur avec ce politiquement incorrect, je ne sais pas ce qu'il faut.
Et on révise les colonies, les trajets en bateau pour atteindre les Indes, avec canal de Suez et tout le toutim.
Ça irait bien avec le programme d'Histoire - Géographie ?
Bon, je n'ai lu que quelques pages mais je lirai probablement le reste.
Je n'arrive pas à faire des captures d'écran sans déformer le forum, mais vous avez le lien ici
- archebocEsprit éclairé
Sulfolobus a écrit:Quand j'entends qu'Harry Potter enferme dans Hunger Games, je me marre. En tout cas, autour de moi c'est faux. D'ailleurs, le deuxième cycle qui a marqué les gens de ma génération, n'a jamais été porté au cinéma.
A quoi faites-vous allusion ?
Je suis pour ma part frappé qu'Ursula Le Guin ait été si peu portée au cinéma (et que pour Terremer, ce soit le studio Ghibli qui s'y soit attaché).
- SulfolobusÉrudit
archeboc a écrit:Sulfolobus a écrit:Quand j'entends qu'Harry Potter enferme dans Hunger Games, je me marre. En tout cas, autour de moi c'est faux. D'ailleurs, le deuxième cycle qui a marqué les gens de ma génération, n'a jamais été porté au cinéma.
A quoi faites-vous allusion ?
Les 3 cycles d'Ewilan, dans l'ordre : La quête d'Ewilan, Les mondes d'Ewilan et surtout, surtout le Pacte des marchombres de Pierre Bottéro
Autant Ewilan c'est de la fantasy jeunesse de bonne qualité sans plus, autant le pacte des marchombres, et en particulier son tome 2 l'envol, est d'un tout autre calibre et je ne compte plus le nombre de personnes de mon âge qui le compte parmi les livres qui les ont le plus marqué, le plus touché et à raison. Dans certains milieux d'ailleurs, il n'était pas rare d'écrire de la poésie marchombre.
(attention cependant que les ré-éditions récentes du pacte sont parfois doubles, une édition jeunesse qui enlève certaines scènes jugées non adaptées à des collégiens et une édition adulte avec le texte complet. De toute façon, je ne conseillerai pas le Pacte avant la classe de première, même pour des jeunes en avance : le risque de le lire plus tôt étant de ne pas en comprendre la profondeur).
- ElaïnaDevin
gluche a écrit:Si, arrivés au lycée, ils n'ont pas lu HP, j'ai du mal à imaginer qu'ils s'y mettent alors... d'autant qu'ils ont souvent vu les films (certains en tout cas), ce qui, à leurs yeux, suffit.
J'ai découvert Harry Potter en terminale, une copine qui était en train de les dévorer m'avait passé les trois premiers que j'ai lu en quelques soirées... Bon, les films n'existaient pas encore (ou alors seulement le premier, peut-être ?)
Personnellement j'apprécie le style de Rowling (précisons que je ne lis pas l'anglais, ou alors très mal, donc je les ai lus en français seulement). Ses romans adultes sont très bien ficelés également - et on retrouve dans certains comme Une place à prendre ses thèmes favoris, en particulier la peinture de l'âge adolescent. Rowling a créé un monde cohérent, c'est probablement ce qui assure son succès (un peu comme Tolkien, finalement : ce qui compte, c'est qu'un univers cohérent soit créé) (attention, je ne compare pas Rowling et Tolkien)
Roald Dahl, c'est autre chose. A la fois récit pour enfant et fable féroce pour les adultes (j'ai relu il y a peu Mathilda, avec le recul ça fait froid dans le dos). Beaucoup plus ironique aussi.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- ElaïnaDevin
Sulfolobus a écrit:
À part cette leçon sur la classification des individus (tempérée par des figures aussi monolithiques que celles des Dursley, Voldemort, ou celle de Dobby, à l'opposé), j'aimerais savoir ce qu'HP forme dans l'esprit de celui qui le lit, s'il ne fait pas que divertir.
Je n'y ai trouvé à la lecture aucune complexité, ni dans la forme ni dans le fond (rendant la lecture praticable à 3h du matin sans souci), ni aucun apport de connaissances.
Des figures monolithiques ? Voldemort ne l'est pas si l'on va jusqu'à la fin de la série. De même que Dumbledore, Malefoy, Dobby, Ron, Hermione, Harry, Sirius, Lupin et tous les personnages. C'est une des évolutions brillantes d'Harry Potter : ce qui est vu par l'enfant dans les premiers tomes se révèle faux avec un regard plus adulte plusieurs années plus tard. Il y a aussi une énorme emphase sur l'image renvoyé par les gens : Lupin, un pauvre type, se révèle finalement être une des personnes avec la plus grande générosité de la série, Ron, d'une famille pauvre est riche de chaleur humaine, Lockhart, le héro qui a tout est en fait une coquille vide. Malefoy, qui a tout aussi, se révèle finalement être extrêmement vide et en souffrir. Une réflexion sur le racisme et ses conséquences (sang de bourbe, sang mêlé), sur ce qu'est le courage, l'amitié, les valeurs, l'effort, le travail, la construction de soi à travers les joies mais aussi les difficultés, l'importance de la transmission de savoirs, de valeurs, de traditions, d'une histoire aussi, l'importance de l'appartenance à un groupe (c'est peut-être très anglais), l'importance des joies simples.
On peut aussi parler aussi de la relation à l'autorité, symbolisée au début par les enseignants, puis de plus en plus par la presse et l'état. Là où au début désobéir ne peut conduire qu'à la catastrophe et aux punitions, la fin de la série met en avant l'idée de désobéissance : que dans certaines situations, ce que commande l'éthique c'est la désobéissance, quelle qu'en soit le prix (et les personnages faisant ce choix le paient très cher, tous, alors que ceux ne le faisant pas, s'en sortent beaucoup mieux). C'est aussi un des livres, je trouve, qui met le plus en avant la relation professeur/élève : des enseignants comme Mc Gonagall, Dumbledore, Flickwick, Rogue, Mauffrey sont tout sauf laxistes : ils sont sévères, parfois d'approche glaciale et pourtant ceux sont eux qui transmettent, qui ouvrent de nouveaux horizons, qui libèrent. D'autres comme Lockhart, Slughorn voire Ombrage ne le font pas, malgré leur côté bien plus sympathique au début.
C'est de la littérature jeunesse : il est beaucoup plus difficile de faire s'identifier un enfant de 10 ans à Dumbledore qu'à Harry. Sans parler du fait que pour un livre dont le thème principal est le passage de l'enfance à l'adulte, c'est quand même plus adapté.
Quant à la toute puissance, non, évidemment non. On reparle de la mort de Sirius ?
Quant aux talents particuliers sous la banalité, je trouve au contraire cela très bien. Le génie ça ne se voit pas comme ça. Hermione n'est rien de plus que quelqu'un de travailleur et d'intelligent et de courageux : ce qu'elle obtient, elle l'a obtenu après beaucoup de travail. Harry et Ron aussi. Je ne parle pas de Neville qui est présenté comme le beta de service au début et qui se révèle être un des personnages les plus courageux et loin d'être stupide et lui aussi travailleur. Aucun n'a de talent inné, à part la magie.
Harry Potter restera parce qu'il est justement une des très rares œuvres qui parle du passage de l'enfance à l'adulte, une période de la vie pas si facile que cela. Il restera parce qu'il apporte des pistes aux adolescents qui se cherchent. Parce qu'il décrit aussi ce que beaucoup aimeraient avoir : des adultes qui les poussent vers l'avant, des amis fidèles, des relations fortes et la joie d'avoir réussi quelque chose d'important.
Personnellement je trouve que le côté "pontifiant" est un peu navrant chez HP : le racisme c'est mal, l'amitié et la solidarité c'est bien, les pauvres sont gentils, les riches sont méchants, il ne faut pas juger sur les apparences.... ouais bon merci quoi.
En revanche, je suis d'accord sur le fait que c'est une très belle peinture de l'âge adolescent. De ce point de vue, le t.7 avec la longue narration de l'errance de Harry et Hermione est très réussie.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- DesolationRowEmpereur
J'aime bien Harry Potter, c'est un excellent divertissement, vraiment bien construit. Littérairement, c'est à peu près le néant, mais ce n'est pas bien grave, cela ne vaut pas moins que bien des romans policiers que je lis aussi avec grand plaisir.
- NLM76Grand Maître
Bon, on continue sur Potter ? Ok. Et si on comparait avec Le comte de Monte-Cristo, roman que je porte au pinacle, méprisé par le Lag-Mich. Son intérêt fondamental réside dans la virtuose construction de l'intrigue, un manichéisme réjouissant qui finit par être remis en cause. N'est-ce pas un peu du même ordre que HP ?
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- RogerMartinBon génie
Tu aurais plus vite fait de lire Harry Potter que de nous torturer pour qu'on t'en fasse une critique littéraire, franchement. Idem pour Roald Dahl : tu en empruntes à ta bibli de quartier, tu te fais un avis en une soirée, et tout le monde est content -- parce que tu n'auras pas deux avis tout à fait semblables, entre ceux qui portent Rowling aux nues et les autres.
Je suis tout à fait de l'avis de DR pour Harry Potter. Bon récit, adapté à un enfant d'une dizaine d'années pour le premier tome, à un ado pour les derniers tomes. Qualités littéraires homéopathiques, même si les traducteurs ont fait des efforts pour l'onomastique et qu'il y a là quelques trouvailles intéressantes.
Personnellement, j'adore encore (re)lire des Langelot à côté de Stendhal ou de romans policiers encore plus nuls que ceux que lit DR, mais je s(av)ais quoi citer en dissert.
Je suis tout à fait de l'avis de DR pour Harry Potter. Bon récit, adapté à un enfant d'une dizaine d'années pour le premier tome, à un ado pour les derniers tomes. Qualités littéraires homéopathiques, même si les traducteurs ont fait des efforts pour l'onomastique et qu'il y a là quelques trouvailles intéressantes.
Personnellement, j'adore encore (re)lire des Langelot à côté de Stendhal ou de romans policiers encore plus nuls que ceux que lit DR, mais je s(av)ais quoi citer en dissert.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
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