Correction de copies avec résultats calamiteux. Que faire ???

Bonsoir tout le monde,

J'ai corrigé les copies d'histoire et de français. La moyenne est de 6/20 en histoire et de 5 en français pour une classe de première. Et encore j'ai été indulgente car sinon la moyenne de la classe tomberait à 02/20 maximum....

Un vrai désastre qui me décourage totalement. Je mettrai les points sur les i mardi, je pense vraiment qu'une mise au point s'impose. Il y a là un manque de travail évident vu le comportement des élèves en classe. J'en avais déjà parlé sur d'autres fils de discussion.

Quoiqu'il en soit, je suis plutôt désemparée et me pose vraiment des questions sur ce qui n'a pas fonctionné. Ceci dit je veux bien me remettre en question mais si les élèves refusent obstinément de travailler et s'acharnent à faire les pitres, je ne peux pas faire de miracles non plus.

Dans un mois ils partent en stage et je ne sais pas du tout comment rectifier le tir. Je suis moi même complètement démotivée.... :triste4:

J'ai pas encore fini de corriger le bac blanc en éco droit. Mais je suis comme toi désespérée! La méthode n'est pas suivie ni les exigences du bac. Ils auront les notes qu'ils méritent car j'en ai ras le bol d'être bienveillante avec une classe qui se plaît à faire 0 effort de rigueur 0 effort d'apprentissage,
La correction sera vite faite vue qu'ils n'écoutent pas et ne rètiendrons rien
.la vie se chargera un jour de leur faire ouvrir les yeux....enfin j'espère

Bonjour,

Je crois que personne n'ose s'avancer sur ce sujet... C'est trop compliqué et même si on y est tous confronté, personne n'a de solution...
Je suppose que tu es en LP car tu es bivalente.
Pour ma part, j'essaie de motiver les élèves en leur donnant des évaluations relativement faciles mais je le fais au début d'année. En fin d'année, la plupart sont déjà entraînés par leur dynamique même si le résultat reste faible... Ils ne refusent pas le travail au moins...
Dans ces périodes, je leur explique clairement que le passage en classe supérieure est imminente et que 10 d'entre eux n'y seront pas... Je leur fais comprendre que je suis leur solution pour passer en terminal... Un petit bluff qui booste bien les élèves.

En tout cas garde courage...
1- c'est bientôt les vancances
2- c'est bientôt les grandes vacances

Pas mieux, sauf peut être mon état d'esprit plus cool.

Mes élèves sont en théorie en stage demain. Des parents sont venus vendredi pour la réunion parents/professeur pour me demander de placer chéri-mamour dans une entreprise rapidement. Je me suis levé et suis parti, point !

On ne peut être plus royaliste que le roi.

Prendre du recul il faut.

pitchounette a écrit:J'ai pas encore fini de corriger le bac blanc en éco droit. Mais je suis comme toi désespérée! La méthode n'est pas suivie ni les exigences du bac. Ils auront les notes qu'ils méritent car j'en ai ras le bol d'être bienveillante avec une classe qui se plaît à faire 0 effort de rigueur 0 effort d'apprentissage,
La correction sera vite faite vue qu'ils n'écoutent pas et ne rètiendrons rien
.la vie se chargera un jour de leur faire ouvrir les yeux....enfin j'espère

Je suis en effet aussi dans cet état d'esprit. On a beau faire des efforts mais quand on voit ce que l'on obtient comme résultats, c'est affolant et franchement je ne vois pas ce que je peux faire de plus.

Bon il y a le fait que je suis contractuelle et que je démarre l'enseignement depuis peu, janvier en fait. Mais les conditions sont vraiment plus que difficiles. Le niveau des élèves est en plus tellement faible qu'il en devient consternant. On me demande de terminer un programme mais comme les fondamentaux ne sont pas maîtrisés et comme la volonté de travailler n'est pas présente non plus, nous ne pouvons hélas pas sauver les meubles ou même les aider à se remettre sur les rails...

Ce qui me navre c'est que le marché du travail est un monde autrement plus violent et féroce que l'univers cotonneux de l'éducation nationale et je ne sais vraiment pas ce que la société pourra faire de ces générations totalement sacrifiées sur l'autel d'un égalitarisme niais qui les a déjà broyés au collège et au primaire. C'est un gâchis effroyable. La plupart sont soit illettrés soit analphabètes, ne maîtrisent même pas la chronologie et avec ça le programme en histoire est un patchwork de thèmes certes intéressants mais sans aucune progression logique et qui mène à un zapping stupide et abêtissant. Mais surtout il est doté une vision tellement manichéenne et moraliste qu'il en devient navrant d'enseigner ça à des élèves qui de toutes façons sont en dessous de tout compte tenu de leur niveau.... Le programme est pourri et malgré ça il est encore trop ambitieux pour ces élèves.

Je suis de plus en plus confronté à des élèves qui rendent copie blanche (ou très très incomplète) par pure PARESSE. Ils savent peut être la réponse mais ont juste la flemme d'écrire.

Le point positif, c'est que c'est rapidement corrigé!

scot69 a écrit:Je suis de plus en plus confronté à des élèves qui rendent copie blanche (ou très très incomplète) par pure PARESSE. Ils savent peut être la réponse mais ont juste la flemme d'écrire.

Le point positif, c'est que c'est rapidement corrigé!

Idem pour moi et sincèrement c'est ce qui me choque le plus....

et c'est pas faute d'essayer de les motiver pourtant!

scot69 a écrit:et c'est pas faute d'essayer de les motiver pourtant!

Pareil ! En moyenne je bosse 50 heures par semaine sur la préparation des cours. En ce moment c'est un peu plus léger car mes terminales sont en stage, mais quoiqu'il en soit je suis au maximum de mes possibilités et je n'ai nullement l'intention d'en faire plus, je pense même que ça ne servirait pas à grand chose, vu la faiblesse du niveau déjà pour commencer...

Parfois je les vois dormir ou comater sur leur copie, je m'approche d'eux, j'essaye de les motiver, de leur montrer des exercices faciles, de mettre le doigt (au sens littéral) sur la consigne... bref, je tombe dans le piège de la bienveillance... bah non, rien n'y fait, trop fatiguant pour eux!

J'en ai aussi qui dorment en cours. Cela dit je ne les réveille pas car je me dis que finalement c'est pour eux qu'ils travaillent et je ne vais pas les chercher. Est-ce une erreur ? Je l'ignore mais je pense sincèrement qu'il y a des limites à tout et il serait grand temps aussi que ces dadais assument la responsabilité de leur échec et se remettent en question.

lamorduedhistoire25 a écrit: La plupart sont soit illettrés soit analphabètes

Si c'est vrai on se demande pourquoi tu te poses des questions sur leurs résultats...

Hervé Hervé a écrit:

lamorduedhistoire25 a écrit: La plupart sont soit illettrés soit analphabètes

Si c'est vrai on se demande pourquoi tu te poses des questions sur leurs résultats...

Parce que je ne m'attendais pas à une telle catastrophe, je pensais pas à la lecture des copies, que le niveau serait si bas, vraiment. Dans cette classe, ce n'est qu'après la correction des premières copies que je découvre l'ampleur du désastre...

lamorduedhistoire25 a écrit:
En moyenne je bosse 50 heures par semaine sur la préparation des cours.

C'est beaucoup trop!

Comme je ne connais pas tes classes je ne peux pas vraiment te donner de conseils pertinents mais le plus important, une fois le contenu du cours et les documents préparés (et pas trop en détail), est le cours lui-même quand tu essaies de faire passer - et comprendre - les choses aux élèves.

lamorduedhistoire25 a écrit:

scot69 a écrit:et c'est pas faute d'essayer de les motiver pourtant!

Pareil ! En moyenne je bosse 50 heures par semaine sur la préparation des cours.

Il est vrai qu'on a tendance, parfois même inconsciemment, à travailler plus pour compenser le manque de travail des élèves. Moins ils travaillent, plus on travaille à leur place.
1. Ça ne marche pas.
2. C'est probablement contreproductif, produisant donc l'effet inverse de l'effet espéré.
3. On se tue la santé, ainsi.

Hervé Hervé a écrit:

lamorduedhistoire25 a écrit:
En moyenne je bosse 50 heures par semaine sur la préparation des cours.

C'est beaucoup trop!

Comme je ne connais pas tes classes je ne peux pas vraiment te donner de conseils pertinents mais le plus important, une fois le contenu du cours et les documents préparés (et pas trop en détail), est le cours lui-même quand tu essaies de faire passer - et comprendre - les choses aux élèves.

J'ai 5 terminales et 1 classe de première.

lamorduedhistoire25 a écrit:Bonsoir tout le monde,

J'ai corrigé les copies d'histoire et de français. La moyenne est de 6/20 en histoire et de 5 en français pour une classe de première. Et encore j'ai été indulgente car sinon la moyenne de la classe tomberait à 02/20 maximum....

Un vrai désastre qui me décourage totalement. Je mettrai les points sur les i mardi, je pense vraiment qu'une mise au point s'impose. Il y a là un manque de travail évident vu le comportement des élèves en classe. J'en avais déjà parlé sur d'autres fils de discussion.

Quoiqu'il en soit, je suis plutôt désemparée et me pose vraiment des questions sur ce qui n'a pas fonctionné. Ceci dit je veux bien me remettre en question mais si les élèves refusent obstinément de travailler et s'acharnent à faire les pitres, je ne peux pas faire de miracles non plus.

Dans un mois ils partent en stage et je ne sais pas du tout comment rectifier le tir. Je suis moi même complètement démotivée.... :triste4:

Un petit HS par curiosité : comment en es-tu arrivé à corriger des copies de français et d'histoire si tu enseignes l'histoire des arts ?

Si j'ai bien suivi, en attendant de passer son concours, lamordue est contractuelle en LP.

Pour ne pas vous pourrir la santé il ne faudrait éviter, si possible, de s'enferrer dans cette impasse.
Il sont nuls, c'est un fait, ils ne veulent pas travailler, soit.
Il sont fainéants, ont des lacunes,...

On a tous essayé de mettre ces ados devant leurs responsabilités, cela marche quand il s'agit de quelques élèves dans la classe, mais quand toute la classe a mal tourné c'est très risqué.

Maintenant que faire pour ne pas vous pourrir la vie (sachant que vous n'allez pas redresser l'EN (voire le monde) à vous tout seul ?

Les mettre franchement devant leur responsabilité me semble impossible (il faudrait que cela ait été fait avant et surtout c'est un problème collectif, il faudrait que leurs parents, et tous les profs leurs mettent la pression, seul vous n'avez aucun poids).

Je crois que le plus simple est de partir sur du simple à leur portée, c'est démago, c'est tout ce qu'on veut mais au moins cela vous préserve et permettra éventuellement d'avancer un tout petit peu.

Donc je parlerais de la mauvaise note en disant que je verrais comment la compter pour qu'elle ne les pénalise pas trop, mais à condition qu'ils fassent quelques efforts pour progresser (je rendrai les copies en fin d'heure).
Et j’enchaînerai sur une séance du type : j'explique une notion simple 10 min., on s'entraîne sur cette notion pendant 20 min. puis petit contrôle de 10 min. très simple en fin d'heure sur ce qui a été expliqué en début d'heure et pratiqué ensuite (noté sur 10). Radical pour la motivation.

On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif.

pailleauquebec a écrit:Pour ne pas vous pourrir la santé il ne faudrait éviter, si possible, de s'enferrer dans cette impasse.
Il sont nuls, c'est un fait, ils ne veulent pas travailler, soit.
Il sont fainéants, ont des lacunes,...

On a tous essayé de mettre ces ados devant leurs responsabilités, cela marche quand il s'agit de quelques élèves dans la classe, mais quand toute la classe a mal tourné c'est très risqué.

Maintenant que faire pour ne pas vous pourrir la vie (sachant que vous n'allez pas redresser l'EN (voire le monde) à vous tout seul ?

Les mettre franchement devant leur responsabilité me semble impossible (il faudrait que cela ait été fait avant et surtout c'est un problème collectif, il faudrait que leurs parents, et tous les profs leurs mettent la pression, seul vous n'avez aucun poids).

Je crois que le plus simple est de partir sur du simple à leur portée, c'est démago, c'est tout ce qu'on veut mais au moins cela vous préserve et permettra éventuellement d'avancer un tout petit peu.

Donc je parlerais de la mauvaise note en disant que je verrais comment la compter pour qu'elle ne les pénalise pas trop, mais à condition qu'ils fassent quelques efforts pour progresser (je rendrai les copies en fin d'heure).
Et j’enchaînerai sur une séance du type : j'explique une notion simple 10 min., on s'entraîne sur cette notion pendant 20 min. puis petit contrôle de 10 min. très simple en fin d'heure sur ce qui a été expliqué en début d'heure et pratiqué ensuite (noté sur 10). Radical pour la motivation.

Ok j'ai un cours d'histoire avec eux demain, donc je partirai de ça demain en testant votre méthode. Merci beaucoup.

JPhMM a écrit:On ne saurait faire boire un âne s’il n’a pas soif.

Ça je suis tout à fait de votre avis. Seulement bon, notre but (du reste on fait ce que l'on peut) c'est quand même de les élever un tant soit peu et de leur apporter quelque chose. Là je dois dire qu'il n'en reste pas grand chose du cours, et c'est plutôt déroutant, surtout quand on démarre dans le métier.

Poupoutch a écrit:Si j'ai bien suivi, en attendant de passer son concours, lamordue est contractuelle en LP.

C'est tout à fait ça. J'ai démarré en janvier sur un poste de contractuel en LEP en Lettres-HG-EMC. Histoire de l'art et archéologie c'est ma formation puisque j'ai une licence et un master recherche dans ce domaine couplé à un master pro.

Avec une classe de 3e calamiteuse que j'avais récupérée une fois alors que j'étais TZR, j'avais fait la chose suivante : je devais leur rendre le 1er contrôle fait avec eux, des copies avec des notes épouvantables. Je ne me suis pas énervée, j'ai énoncé les faits : contrôle pas très compliqué, uniquement des notions du cours, mais aucun travail de leur part, ni en classe, ni en révision, donc catastrophe.
"Certes, on peut continuer comme ça. Mais ce sera long et fastidieux pour vous, et au final, vous n'aurez rien réussi alors que vous en êtes capables, en fait. Je vous propose donc un marché : vous suivez très attentivement la correction que vous notez impeccablement, vous posez des questions dès que vous ne comprenez pas, et si tout le monde joue le jeu, je redonne le même contrôle la semaine prochaine."
Je n'y croyais pas trop, mais ça a fonctionné pour quasi toute la classe, et cela a amélioré les choses.

henriette a écrit:Avec une classe de 3e calamiteuse que j'avais récupérée une fois alors que j'étais TZR, j'avais fait la chose suivante : je devais leur rendre le 1er contrôle fait avec eux, des copies avec des notes épouvantables. Je ne me suis pas énervée, j'ai énoncé les faits : contrôle pas très compliqué, uniquement des notions du cours, mais aucun travail de leur part, ni en classe, ni en révision, donc catastrophe.
"Certes, on peut continuer comme ça. Mais ce sera long et fastidieux pour vous, et au final, vous n'aurez rien réussi alors que vous en êtes capables, en fait. Je vous propose donc un marché : vous suivez très attentivement la correction que vous notez impeccablement, vous posez des questions dès que vous ne comprenez pas, et si tout le monde joue le jeu, je redonne le même contrôle la semaine prochaine."
Je n'y croyais pas trop, mais ça a fonctionné pour quasi toute la classe, et cela a amélioré les choses.

Bonjour,

Peut-on appeler cela "la méthode explicite de Singapour" ??
ça marche car ça encourage les élèves à se mettre au travail... :serge:
ils savent qu'ils peuvent réussir.