De l'importance des points de RC dans le barème des mutations

7 années de séparation, distance 420 km.
5 heures porte à porte en voiture, 120 € aller-retour (en comptant juste l'essence et le péage).
4 h 30 en RER + TGV + bus + TER. En prenant des billets annulables très longtemps à l'avance, 75 € aller-retour
En nous voyant environ 3 jours toutes les deux semaines et demie (du mercredi soir au dimanche), et presque la totalité des vacances scolaires, nous y avons consacré plus de 10.000 euros.
Et je vais être honnête : durant les jours passés ensemble, je m'occupais plus de mon compagnon que de mon boulot.

Ici, c'était 15 000 euros par an en comptant les voyages et le double logement…

Bilan d'un an et quelques mois de séparation (distance : 500 km): plus de 3000 euros en billets TGV - plus de 6000 euros de loyers. Ne voir ses enfants hors vacances scolaires (décalées pour une part) que deux ou trois jours par semaine.

Ici, le calcul a été : muter dans une académie déficitaire (que j'étais donc sûre d'avoir ; j'ai fait le RC pour n'avoir aucune mauvaise surprise et pour l'intra) puis attendre que M. ait lui aussi sa mutation (RC pour lui aussi, sur ma 2ème résidence).
Nous n'avons été séparés qu'un an, puisqu'il a eu, de justesse, sa mutation.
Coût de l'opération : 3600 euros en billets de train, + entretien de la (vieille) voiture et essence pour aller jusqu'à la gare. Temps de trajet tout compris (voiture+TER+TGV+bus):2h40, tous les vendredis et les dimanches soirs. 4000 de logement (je ne payais pas de loyer, mais j'avais à charge les taxes, l'entretien de la maison, et le gaz - un gouffre dans le Nord) sans compter les 1200 euros par mois qu'il fallait encore acquitter à Paris.
Je m'en suis très (très) bien sortie, mais je sortais de trois années de temps partiel, à 650 euros par mois, sans un sou d'avance, avec un budget super serré. La chaudière de ma maison est tombée en panne, il a fallu la réparer ; la courroie de distribution de la voiture a lâché : j'ai fait un crédit consommation pour pouvoir assumer ces frais.
Depuis qu'on vit au même endroit, je respire. J'admire ceux qui, comme Verdurette, ont supporté les 7 ans de séparation. Nous avons été séparés plusieurs fois, mais jamais plus de 3 ans, et je trouve déjà cela énorme. Si demain on m'annonçait qu'il fallait à nouveau bouger, même pas loin, alors qu'on est enfin en train d'acheter une maison, je pense que je démissionnerais, en effet.
Quant à l'intra, même avec mes points de RC, je n'ai pas eu d'établissement dans la ville où nous vivons, car il a fallu faire un choix : le RC était valable sur une résidence dans un département, mais M., lui, a eu un poste dans l'autre département. Nous voulions habiter la grande ville, mais mon RC ne valait que pour l'autre département (et encore, notre académie n'a que 2 départements !). J'ai certes obtenu un poste fixe, dans un lycée calme et sympa, mais à 80 km de chez moi, soit 1h de voiture, et la ligne de train qui le desservait est en passe d'être supprimée. A présent, je pourrais faire un RC sur la métropole lilloise, mais les points de RC ne suffiraient pas à m'assurer un poste fixe, encore moins un bon établissement.
Contrairement à ce qui a été dit plus haut, à Lille, à l'intra, la règle est la suivante : les points de famille valent sur les voeux larges (département, groupement de communes) et on perd des points si on précise (voeu commune). On ne peut pas typer les voeux, ce qui est logique (on veut juste être près de chez soi, quel que soit le poste). Ca permet d'échapper à certaines zones vraiment peu demandées, d'éviter le TZariat (encore que, je connais beaucoup de TZR ayant conjoint voire enfants) si l'on n'est pas exigeant sur le type de poste. Et ça, c'est normal.

Poupoutch : je suis tzr et j'ai un conjoint et un petit bébé.
Dans mon académie, les points de RC ne fonctionnent que sur des vœux larges. J'ai préféré ne pas jouer ces points pour éviter d'avoir un poste fixe loin de chez moi et d'y rester coincée des années. Les groupements de communes sont parfois de très grandes zones.
Être tzr est très stressant mais je gagne des points et j'espère à terme me rapprocher de chez moi.

Voilà, c'est bien ce que je disais... J'avoue que j'y ai réfléchi à plusieurs fois avant de faire mes voeux avec le groupement que je demandais : dans le meilleur des cas (le mien) c'était 1h de route, au pire pas loin de 2h depuis la grande ville... J'ai mobilisé toutes mes connaissances et celles de mes collègues pour m'assurer que je ne "risquais" pas de me retrouver trop loin, et n'ai validé qu'une fois sûre qu'il n'y avait de postes que dans le lycée que je voulais et le collège situé dans la même ville. A l'époque en plus, le pari était double : M. n'avait pas encore obtenu sa mutation, et il fallait que le poste obtenu puisse à la fois être accessible de ma résidence dans le PdC, de ma résidence parisienne et de la grande ville...

Je crois que j'ai vécu toutes les situations évoquées dans ce fil: seule loin de mon académie d'origine, avec mon conjoint puis de nouveau géographiquement séparés mais sans enfants, de nouveau au même endroit, puis nouvelle séparation géographique avec enfants cette fois ci, puis j'ai arrêté de travailler pour le rejoindre, avant d'obtenir enfin mon rapprochement de conjoint, puis nouvelle séparation géographique, et là nous sommes de nouveau tous réunis depuis la rentrée. Mon mari n'est pas libre de ses mutations, nous essayons à chaque fois de faire au mieux.
Chacun voit les difficultés de sa situation propre, et c'est normal, mais tout finit par se retrouver sur le même plan, et cela n'a plus guère de sens. A titre personnel, tout ce que je peux dire, c'est que même si être éloignée de ma famille et de mes amis les plus proches reste difficile, rien, jamais n'a été aussi dur que de vivre séparément une fois que nous avons eu des enfants. Dur avant tout pour les enfants, pour celui qui vit avec eux et pour celui qui en est éloigné.
Je suis la première à dire qu'il faut rééquilibrer les barèmes, par exemple en réintroduisant la bonification TZR à l'inter, mais de là à dire qu'il n'y a pas de raison que se rapprocher de son conjoint et de ses enfants soit prioritaire sur le fait de se rapprocher de ses amis, j'ai un petit peu de mal...

Faux!Dans l'académie de Lille, les voeux "communes" sont bel et bien valorisés pour le RC à hauteur de 50,2 points (davantage pour un vrai voeu large:90,2)+ 30 par enfant.cf note de service intra 2018, que chacun pourra aisément retrouver sur le net. Sachant que la grande majorité des communes ne comptent qu'un seul etb, c'est en plus d'être injuste hypocrite...De surcroît, le RC vaut sur tous les voeux "larges" (donc incluant les communes et quel que soit le département), dès lors que le 1er voeu large formulé est situé dans le dépt de résidence ou d'emploi du conjoint.

Samarras a écrit:Faux!Dans l'académie de Lille, les voeux "communes" sont bel et bien valorisés pour le RC à hauteur de 50,2 points (davantage pour un vrai voeu large:90,2)+ 30 par enfant.cf note de service intra 2018, que chacun pourra aisément retrouver sur le net. Sachant que la grande majorité des communes ne comptent qu'un seul etb, c'est en plus d'être injuste hypocrite...De surcroît, le RC vaut sur tous les voeux "larges" (donc incluant les communes et quel que soit le département), dès lors que le 1er voeu large formulé est situé dans le dépt de résidence ou d'emploi du conjoint.

Je n'ai jamais dit le contraire, lis bien :

Poupoutch a écrit:
Contrairement à ce qui a été dit plus haut, à Lille, à l'intra, la règle est la suivante : les points de famille valent sur les voeux larges (département, groupement de communes) et on perd des points si on précise (voeu commune).

Honnêtement, des communes accessibles à 50 points, il n'y en a pas tant que ça ; si on fait un voeu commune, à moins d'avoir aussi ancienneté et bonus TZR, on a assez peu de chances de l'avoir. Quant au fait que le RC soit valable sur tous les voeux une fois le département demandé, cela implique la possibilité d'obtenir son premier voeu... Ensuite, cela a une certaine logique : pour prendre l'académie de Lille, il est possible d'habiter Béthune (62) et de vouloir rechercher les établissements accessibles en moins de 30 min. de train, c'est à dire Lens (62), Hazebrouck (59), La Bassée (59)... Cela évite de demander tout le 62 et de se retrouver à Boulogne sur Mer ou Berck, ou tout le 59 et de se retrouver à Maubeuge. C'est surtout logique parce que l'objectif initial du rapprochement de conjoint est précisément de se rapprocher de son conjoint, donc d'éviter de faire de la route, de pouvoir - ce n'est qu'un exemple - arriver à temps pour récupérer l'enfant à la garderie, à l'école...
Il faudrait commencer par arrêter de croire qu'un RC vous donne automatiquement tout ce que vous voulez tout de suit ou que l'on vous vole quelque chose parce qu'on bénéficie des points de RC. On ne fait qu'essayer d'organiser nos vies de façon à peu près correcte, de manière à pouvoir nous investir à la fois dans notre boulot et dans notre couple. Comme cela a déjà été dit, quand je vivais séparée de mon conjoint, il ne fallait pas espérer me voir à une réunion un jour où je ne bossais pas, me voir prendre un truc en plus, je n'étais pas au CA, je ne faisais pas de projets, parce que tout mon temps libre était consacré à rattraper le temps perdu avec M. A présent que nous ne sommes plus séparés, je suis nettement plus investie dans mon boulot.
Pour finir, je pourrais reprendre à mon compte la dernière remarque de Maju : Nous sommes nombreux à penser effectivement que certaines bonifications pourraient être remises à l'inter pour plus d'équité ; cela n'empêche que construire un couple est déjà suffisamment difficile pour s'éviter encore plus de bâtons dans les roues. Et pour avoir vécu 6 ans sur 10 séparée de mon conjoint, il est difficile de construire sereinement son couple en accusant la fatigue des transports, la solitude des soirées chacun de son côté, le stress de la double résidence (toujours calculer ce qui doit être emmené, ramené, etc.) ; on le fait, ça soude peut-être le couple, mais il y a aussi beaucoup de couples qui n'y résistent pas.

Exemple typique...

https://www.neoprofs.org/t118782-mutation-et-disponibilite-pour-suivi-conjoint#4481376

Madame Prof a écrit:Exemple typique...

Effectivement, en le voyant, j'ai tout de suite repensé à cette conversation. Je ne mesurais pas que ce type de logique était si répandu, ayant toujours essayé de rejoindre mon conjoint quel que soit l'endroit où il était affecté, y compris dans des coins qui ne nous tentaient pas plus que cela, je pensais que cela constituait la quasi totalité des demandes de rapprochement de conjoint, pas que le RC pouvait être une stratégie pour choisir son point de chute...

Quelques précisions (tardives mais j'ai un peu délaissé ce forum...):
. le rapprochement de conjoint rapporte plus que 50 points en général, puisqu'il est souvent assorti de points "enfants"
. je maintiens donc qu'il permet à ses bénéficiaires de "truster" les postes les plus attractifs au détriment des autres (qui sont donc bien lésés). ex. concret: il y a 4 ou 5 ans, un poste que je demandais depuis 10 ans a été attribué à un autre collègue grâce à ses bonifications familiales. Ce collègue avait obtenu deux ans plus tôt un poste dans un autre établissement du même groupement de communes,très proche de chez lui, mais un peu moins attractif...Quoi qu'il en soit, il était DEJA très près de chez lui. Mais il a pu muter de nouveau grâce à ses 375, 2 points incompressibles (barème de l'époque: 150,2 pour le RPC + 75 par enfant, sans tenir compte des points d'ancienneté, forcément "légers" au bout de seulement deux ans). En résumé, il ne s'est pas rapproché de chez lui,n'a en rien amélioré sa vie de famille, mais a obtenu par privilège un poste attractif! Et ce cas n'est pas isolé. N'importe quel commissaire paritaire confirmera que les bonifications familiales ne sont, comme par hasard, jamais utilisées pour demander Maubeuge ou Hesdin... Et qu'à l'inverse, les "bons" postes sont toujours attribués à des collègues bonifiés!
. si effectivement, ses points avaient pour but réel de faciliter la vie de famille, ce que chacun peut comprendre aisément, alors ils ne devraient être attribués que sur des voeux réellement larges (a minima "groupement de communes", qui, à Lille, ne sont jamais très étendus et n'éloignent personne de plus de 25km ) et surtout ne pas permettre de muter sur un autre poste de la même zone géographique!Certaines académies fonctionnent ainsi...

Il est prévu un rééquilibrage du barème pour l'inter 2019. Patience... Circulaire prévue dans 1 mois environ.

Bah voyons... après avoir plafonné le bonus pour vœu préférentiel (seul coup de pouce pour un célibataire), voilà qu'on cherche à augmenter les points d'ancienneté de poste !
Pour moi, ça ne s'appelle pas un rééquilibrage !

fleur68 a écrit:Bah voyons... après avoir plafonné le bonus pour vœux préférentiel (seul coup de pouce pour un célibataire), voilà qu'on cherche à augmenter les points d'ancienneté de poste !
Pour moi, ça ne s'appelle pas un rééquilibrage !  

Attendons la circulaire, mais c'est vrai qu'après avoir plafonné le vœu préférentiel (déjà loin d'être cadeau dans ses modalités d'application), ça va être dur de faire un "rééquilibrage".
Si c'est ce qui est prévu, augmenter les points d'ancienneté de poste ne me semble pas très enviable pour les TZR encore une fois...

Enaeco a écrit:
Si c'est ce qui est prévu, augmenter les points d'ancienneté de poste ne me semble pas très enviable pour les TZR encore une fois...

Pourquoi ? Les TZR ont un poste.

Ca pousse à le rester et ne pas demander de poste fixe sous peine de perdre son ancienneté sur poste. C'est le cas à l'heure actuelle mais si seule l'ancienneté est revalorisée, le voeu préférentiel, déjà limité, ne sera plus déterminant.

C'est déjà bien le cas, je reste pas TZR par philosophie mais simplement pour ne pas perdre mes petits points d'ancienneté.

Rendash a écrit:

Enaeco a écrit:
Si c'est ce qui est prévu, augmenter les points d'ancienneté de poste ne me semble pas très enviable pour les TZR encore une fois...

Pourquoi ?  Les TZR ont un poste.

Oui, eux aussi bénéficieront des points d'ancienneté de poste augmentés.