Perdue... Besoin de conseils

Bonjour,

Je me permets de poster ici parce que je recherche des conseils. J'ai passé le CRPE en 2017 et je suis donc PES cette année. Dès la rentrée de septembre, tout s'est mal passé avec ma classe (CE2). Je n'ai jamais eu d'autorité sur eux et luttais pour faire la moindre activité. En novembre 2017, j'ai quitté la classe et demandé un changement de poste dans une autre école. J'ai obtenu ce changement 15 jours plus tard et ai été affectée en classe de CE1. Au début, cela se passait plutôt bien avec quelques difficultés au niveau de la gestion.

Fin décembre, j'ai appris ma grossesse (extrêmement voulue) et à partir de la rentrée de janvier, tout a été plus compliqué. Une fatigue extrême que je n'arrivais plus à maitriser mais surtout un dégout total pour le métier qui s'est intensifié petit à petit. Ma gestion de classe a été de pire en pire (sans en revenir au niveau de l'école précédente toutefois). En fait, c'est le système qui m'a dégoutée. Le manque de moyens et tout ce qu'on nous demande de faire en permanence pour finalement laisser des élèves dans l'échec. Je n'y arrive pas.

Mes rapports de visite sont catastrophiques étant donné que je n'arrive pas à gérer la classe. J'ai évoqué mon dégout du métier à mes tuteurs. L'un l'a pris en compte mais l'autre non. Mes préparations sont réduites par rapport à avant étant donné que je n'arrive plus à me motiver.

Depuis février je suis en arrêt maladie et je ne me sens pas la force de reprendre. Pourtant, ce n'était pas ma première expérience en école. Durant l'année 2016-2017, j'ai été en alternance dans une maternelle. Cela se passait bien dans l'ensemble mais je n'étais pas seule.

Actuellement, je suis perdue. Je me maudis d'être en arrêt depuis si longtemps et ne supporte pas de vivre aux crochets de la société. Je dois accoucher fin août et après je suis en congé maternité jusque début novembre. Sauf qu'ils vont m'attendre à un poste à la rentrée et je ne veux plus y retourner.
Normalement, je serai automatique prolongée car j'ai dépassé les 36 jours d'absence autorisés sauf s'ils décident de me licencier au jury de fin d'année.

J'ai besoin d'avoir un avis extérieur à ma situation. Si je n'avais pas été enceinte, j'aurai déjà démissionné pour trouver autre chose mais on embauche pas une femme enceinte en France. J'aimerais trouver un emploi pendant mon congé maternité pour démissionner ensuite et reprendre une activité salariée. Oui, mais dans quoi ? J'ai une licence en sciences du langage (2 ans) / sciences de l'éducation (1 an) et un master MEEF. Que puis-je faire avec ça ? J'ai une expérience dans la vente comme j'ai travaillé 4 ans durant mes études. Le domaine de l'immobilier m'attire ainsi que celui de la banque (mais nécessite une formation, chose quasi impossible avec un nouveau né).

Que me conseillez-vous de faire ?
- Refaire une année comme PES (si je ne suis pas licenciée) en me disant que je serai peut-être en maternelle (que je préfère largement à l'élémentaire) afin de valider mon master (je n'ai pas pu valider mon M2 étant en arrêt maladie). Si ça se trouve, ma vision du métier à été modifiée avec la fatigue de la grossesse et cela se passerait mieux.
- Trouver un travail pendant mon congé maternité et démissionner ensuite de l'EN.

Je m'excuse par avance du pavé que j'ai écrit, des fautes et du fait qu'il soit complètement décousu. J'ai écrit avec les idées en tête au fur et à mesure.
Je ne veux surtout pas passer pour une assistée ou une feignante, ce n'est pas le cas et je culpabilise assez comme cela de la situation. C'est un peu une bouteille à la mer que je lance...

Merci d'avance pour vos réponses.

Bonjour Marie,
Tu es en tout début de carrière, tu ne perdras donc rien en décidant de changer de direction maintenant. Tu es enceinte et heureuse de l'être, je vais donc supposer qu'il y a un deuxième parent, qui a peut-être un emploi. Si c'est bien le cas, un seul salaire avec un enfant à naître, si vous n'avez pas de gros emprunt sur le dos, c'est tout à fait jouable. Et, d'expérience, si tu te dis que tu serais mieux ailleurs, c'est le meilleur moment : pour l'instant tu es en arrêt puis en congé de maternité sans enfant, tu n'auras plus jamais autant de temps pour toi. Ensuite, le nouveau-né sera fatigant mais ne t'empêchera pas longtemps de travailler à la maison, donc de suivre une formation, à distance par exemple, ou même en présentiel si tu le fais garder. C'est un coût qu'il faut voir comme un investissement pour le bien-être futur.

Tu parles de l'immobilier et du secteur bancaire : ce sont typiquement deux métiers pour lesquels, après une petite formation à distance (ou pas), on te forme volontiers en alternance ou à l'embauche. Tu trouveras de nombreuses annonces d'emploi pour de l'alternance en banque. Je pense que le secteur de l'immobilier est plus bouché, mais cela doit dépendre des régions.
Contrairement à ce que tu te dis, tu es peut-être donc au meilleur moment pour envisager ce changement.
Ceci étant dit, les conseilleurs ne sont pas les payeurs : je te dis tout cela avec la conscience que ce serait plus difficile aujourd'hui pour moi, avec deux emprunts à rembourser et deux enfants sur trois sur le point de commencer des études qu'il va falloir financer, que quand j'ai bossé pendant que mon mari reprenait une formation alors que nous vivions en HLM avec un seul tout petit enfant. Cette formation lui a valu de gagner aujourd'hui très bien sa vie, en faisant ce qu'il aime. Sinon, il serait sans doute toujours prof remplaçant sans le supporter...
Mon expérience me dit donc que de petits sacrifices et de belles angoisses en début de vie peuvent valoir le coup.

Merci beaucoup pour ta réponse. Nous sommes locataires mais vivre avec un seul salaire serait très compliqué pour nous (loyer élevé). Il est vrai que, comme ton mari, je veux faire un métier qui me plait avant tout. J'ai pensé prendre un emploi alimentaire la première année de bébé quitte à reprendre une formation à la rentrée 2019. Je suis quelqu'un d'extrêmement scolaire donc une formation ne me fait pas peur (j'appendrai le dictionnaire si on me le demandait...). J'ai aussi pensé à prendre des cours du soir en plus d'un travail alimentaire mais j'ai peur de ne vraiment plus profiter de mon bébé.
Le mieux serait de me faire licencier afin de pouvoir partir sur une formation avec le chômage mais c'est assez compliqué apparemment.

Bonjour Marie,

Mes parents sont dans l'immobilier donc je connais très bien le secteur:  l'amplitude horaire peut être compliquée avec un enfant en bas âge. Le conjoint a intérêt à assurer car on travaille jusqu'à tard le soir et le samedi aussi. Et le secteur est de plus très tendu.
Si l'objectif est de profiter de ton bébé, il faut trouver une autre formation à mon avis.

Attention aussi au secteur bancaire: de très nombreuses agences bancaires ferment à cause du développement des banques en ligne et d'internet.


Bon courage!

Bonjour marie_m.
Je te conseille ce forum :
http://www.quitterlenseignement.org/

Merci pour vos réponses et pour le lien

Pour répondre à Ore, le secteur de l'immobilier m'attire vraiment. Mon conjoint rentre à des horaires classiques (sauf lorsqu'il est en rendez-vous le soir, il est commercial). Le fait d'avoir un jour de repos en semaine à la place du samedi m'intéresse aussi (par rapport à la nourrice).
Maintenant je chercher tellement à faire quelque chose qui me plait que je vais essayer de faire des "journées d'intégration" dans les métiers afin d'être sûre de mon choix. Je ne veux pas me lancer dans une formation "au pif".
Concernant la banque, le métier de courtier me plait aussi mais je n'ai pas les diplômes non plus. Je reste dans un secteur assez fermé mais je suis sure que pleins d'autres métiers peuvent me plaire. Il faut que je rechercher activement.

marie_m a écrit:Merci pour vos réponses et pour le lien

Pour répondre à Ore, le secteur de l'immobilier m'attire vraiment. Mon conjoint rentre à des horaires classiques (sauf lorsqu'il est en rendez-vous le soir, il est commercial). Le fait d'avoir un jour de repos en semaine à la place du samedi m'intéresse aussi (par rapport à la nourrice).
Maintenant je chercher tellement à faire quelque chose qui me plait que je vais essayer de faire des "journées d'intégration" dans les métiers afin d'être sûre de mon choix. Je ne veux pas me lancer dans une formation "au pif".
Concernant la banque, le métier de courtier me plait aussi mais je n'ai pas les diplômes non plus. Je reste dans un secteur assez fermé mais je suis sure que pleins d'autres métiers peuvent me plaire. Il faut que je rechercher activement.

Tu ne m'as pas compris. Dans l'immobilier, il n'y a pas de jours de repos en semaine pour compenser le travail le samedi. Il y a des clients qui vont te solliciter du lundi au dimanche même (syndic de copropriété).

En fait j'ai vu des contrats en agence, avec des jours de congé hebdomadaire avec un statut salarié et non agent commercial. Tu gagnes moins mais tu as plus ou des jours de travail fixes.

Bonjour Marie,

Si j'ai bien compris, tu es stagiaire?

La fatigue de la grossesse peut être effroyable (c'est quelque chose qu'on ne dit pas assez...), et vu les conditions de stage, il est normal que ce ne soit pas compatible. Tu n'as pas à culpabiliser, c'est le système qui ne tolère aucune faiblesse (j'ai eu quelques soucis de santé durant mon année de stage, je sais de quoi je parle, j'ai fait des classes prépa, ce n'était pas plus dur...). Si tu es épuisée, comment veux-tu gérer correctement une classe, et en débutant, en plus?
Personnellement je n'ai réussi à gérer mes classes qu'après avoir réussi à vaincre la fatigue. Les enfants sentent tout : tu es fatiguée, tu vas moins voir et moins bien analyser ce qui se passe, et c'est vite le bazar. Tu es moins claire dans tes explications et dans tes consignes : il y a du flottement, ils ne savent pas quoi faire, et c'est le bazar.... Tu es stressée? Ils stressent aussi et te pourissent la vie...
À un moment au cours du stage je n'en pouvais plus, je faisais une indigestion de mathématiques (littéralement, j'avais tout le temps envie de vomir dès que je travaillais sur mes cours). Maintenant je prends du plaisir au travail (pas tout le temps évidemment, mais souvent).
Je ne veux pas dire que ce sera pareil pour toi, je n'en sais rien. Mais tu n'as pas de recul pour le moment. L'urgence c'est de te préserver.

Mon conseil est d'abord de te reposer avant de prendre toute décision. De toute manière, tu as le temps d'ici novembre. Si tu peux te renseigner sur les secteurs qui t'intéressent, pourquoi pas? Fais-le tranquillement, ça te donnera des éléments pour juger. Quand il sera temps pour toi (septembre? novembre?) tu pourras essayer de peser le pour et le contre de chaque décision. Mais ne reste pas seule, parles-en à ton médecin déjà.

NB : je connais un stagiaire qui a été arrêté presque un an, s'est bien soigné, a été validé, et se porte très bien maintenant.

Bon courage, prends soin de toi surtout.

Si je ne dis pas de bêtises, avec un enfant, tu peux prendre un congé parental de six mois qui te permettra de ne pas reprendre une classe en novembre et de toucher un complément de la caf. Cela peut te permettre de réfléchir encore plus.