Suite à un abandon de poste, peut-on repasser un concours ? (L'agrégation)

Bonjour chers collegues,

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Il n'y a là rien de honteux, ni de stupide. Cela doit être affreusement difficile, et il est très important d'être bien suivi - non pas dans la perspective de reprendre le plus vite possible, mais simplement d'aller mieux. Si je puis me permettre un conseil, qui est peut-être idiot mais dans ce cas d'autres intervenants me reprendront, il me paraît important de ne pas le cacher aux proches par honte, de ne pas prétendre en tout cas que tout va bien quand tout va mal. Vous aurez besoin de soutien, et s'enfermer dans une situation de mensonge ne fait qu'accentuer la difficulté à s'extraire de la phobie, de la dépression, etc.

Bon courage, vraiment.

Personellement j'ai démissioné en 2001, j'allais mal également.
Puis j'ai repassé le concours (le même : CAPES) en 2007 (j'ai même pu faire valoir une partie de mon ancienneté).

J'ai démissionné trois fois de l'EN et repassé deux fois un concours (oui j'avais du mal à faire le deuil!)

C'est donc tout à fait possible. Par contre je pense que j'ai perdu mon temps (enfin pas complètement mais bon) et fait perdre deux places ...

Donc réfléchis bien aussi à ce que signifie ton mal être (surtout au vu des circonstances actuelles, le métier d'enseignant va probablement se dégrader encore considérablement dans les années à venir). Est-ce que ça vaut vraiment le coup ou pas de repartir de zéro?

Merci beaucoup pour vos avis

Je vois que tu es en arts plastiques toi aussi. Pour mieux vivre le travail, j'ai opté pour plusieurs choses (qui vont peut-être en choquer certains mais qui préservent ma santé mentale et physique) :

- Ne pas faire de travaux salissants avec des élèves intenables. Si on ne peut pas leur faire confiance, on fera que du dessin toute l'année, tant pis pour eux.
- Arrêter d'être trop sympa. Une bêtise, ça mérite un mot, voire plus. Un élève qu'on punit a plus de chance de se tenir mieux la prochaine fois qu'un élève avec qui on passe l'éponge trop facilement.
- Ne pas avoir d'exigences démesurées. S'ils foutent leurs chances de progresser en l'air, c'est leur problème, pas le tien. Tu n'es pas le sauveur de l'humanité.
- Ne pas s'engager dans trop de choses annexes et facultatives (sorties, voyages, projets, ateliers sur la pause méridienne) au risque de se voir submerger par les corrections et le travail obligatoire.
- Voir ce métier comme alimentaire et avoir du détachement.
- Voir les élèves tels qu'ils sont : des analphabètes incultes et paresseux qui pour la plupart maîtrisent à peine les règles élémentaires du savoir-vivre. Tu ne dois nullement douter de qui tu es et de ce que tu vaux.

Il serait donc dommage d'abandonner. Vois si tu peux t'y remettre doucement (il reste juste un mois).

Il n'y a rien de honteux à la situation dans laquelle vous vous trouvez ; c'est très douloureux et ce n'est en rien votre faute. Il faut simplement que vous soyez suivie au plus vite pour aller mieux dès que possible. Et je suis d'accord avec @DR, il est très important d'en parler avec ses proches et d'être soutenu.

J'ai moi-même démissionné parce que j'étais mal dans mon boulot de PE et j'ai eu la chance que ça se fasse très vite. J'ai d'abord demandé, sans succès, une disponibilité, puis j'ai envoyé ma lettre de démission début juin je crois, en fixant la date au premier septembre. J'ai reçu rapidement la confirmation, dans le courant du mois dans mon souvenir, mais il faudrait que je regarde les dates sur les courriers pour vous dire exactement combien de temps ça a pris si ça vous intéresse. Je savais que je pouvais repasser le concours si jamais je le souhaitais, même en ayant démissionné.
En revanche, je ne sais pas ce qu'il en est en cas d'abandon de poste, je suis désolée.

En tout cas je suis de tout cœur avec vous !!

Il n'y a aucune honte à avoir, être arrêté par un spécialiste n'a strictement rien de honteux.
Bon courage, il ne faut pas hésiter à revoir un spécialiste et à être arrêté.

Je te sens très inquiète... ne fantasme pas trop la décision du médecin qui va te visiter, Bronquish.
J'ai une amie (dont le métier n'a rien à voir avec l'EN) qui a été contrôlée, son état était beaucoup moins inquiétant que le tien, et le médecin n'a fait aucune difficulté à valider l'arrêt, bien au contraire. La question d'un abandon de poste n'a pas lieu d'être pour le moment. Tu auras tout le loisir d'aviser après la visite.

Te fais-tu accompagner par un psy ? C'est primordial, pour surmonter et comprendre.

Courage à toi.

Aliceinwonderland a écrit:J'ai démissionné trois fois de l'EN et repassé deux fois un concours (oui j'avais du mal à faire le deuil!)

Revenir deux fois dans l'EN !!!

:missT2:

J'ai même pris trois places en fait. Mais la première fois j'étais naïve, je ne pensais pas que l'enseignement était ainsi, j'avais au moins cette excuse.

Cristaline a écrit:Je vois que tu es en arts plastiques toi aussi. Pour mieux vivre le travail, j'ai opté pour plusieurs choses (qui vont peut-être en choquer certains mais qui préservent ma santé mentale et physique) :

- Ne pas faire de travaux salissants avec des élèves intenables. Si on ne peut pas leur faire confiance, on fera que du dessin toute l'année, tant pis pour eux.
- Arrêter d'être trop sympa. Une bêtise, ça mérite un mot, voire plus. Un élève qu'on punit a plus de chance de se tenir mieux la prochaine fois qu'un élève avec qui on passe l'éponge trop facilement.
- Ne pas avoir d'exigences démesurées. S'ils foutent leurs chances de progresser en l'air, c'est leur problème, pas le tien. Tu n'es pas le sauveur de l'humanité.
- Ne pas s'engager dans trop de choses annexes et facultatives (sorties, voyages, projets, ateliers sur la pause méridienne) au risque de se voir submerger par les corrections et le travail obligatoire.
- Voir ce métier comme alimentaire et avoir du détachement.
- Voir les élèves tels qu'ils sont : des analphabètes incultes et paresseux qui pour la plupart maîtrisent à peine les règles élémentaires du savoir-vivre. Tu ne dois nullement douter de qui tu es et de ce que tu vaux.

Il serait donc dommage d'abandonner. Vois si tu peux t'y remettre doucement (il reste juste un mois).

Vos propos ne me choquent pas personnellement, ils pourraient sortir de ma bouche.
Et je ne me prive pas de dire à certains de ces "mal-élevés" (ou "pas élèves du tout") que je ne me lève le matin que pour ceux d'entre eux ayant envie de travailler et que je respecte la volonté des autres de finir en bas de l'échelle sociale.

Un spécialiste t'a prescrit un arrêt, je vois mal comment un confrère pourrait désavouer sa décision. Évite de t'inquiéter à ce sujet.
Tu exprimes de la culpabilité mais ce que tu vis actuellement peut arriver à chacun d'entre nous et il n'y a absolument aucune honte à avoir.

Bon courage

Bonjour à tous,

Je vous remercie pour votre soutien. La décision est prise, je m'en vais. Dans 20 ans l'EN (et la France) implosera sur elle même et moi je serai très loin.

Je vois qu'une autre personne a publié un message sur le burnout des professeurs d'arts plastiques.

Bon courage à tous!

Finalement, tu as choisi de partir de quelle manière ? Démission ou abandon de poste ? J'ai vécu la situation une fois, et j'en garde un souvenir très douloureux... Surtout la période qui précède la décision. De mon côté, j'ai démissionné et mon médecin m'a mis à l'arrêt pendant toute la période d'essai (quel soulagement ce fut...)

Démission pour faire mon ENEXIT de façon "élégante"... Pour un abandon l'administration peut faire trainer le dossier et donc peut bloquer une personne sans verser de revenu et sans lui donner le droit de postuler ailleurs.

C'est vrai qu'une telle décision est douloureuse mais dis-moi, tu la regrettes?

Personnellement j'ai fait une fiche A3 avec des points positifs et négatifs. J'ai un quart rempli sur le coté positif et je n'ai plus de place sur le coté négatif...

PS. Ce métier était tellement beau quand j'étais au collège. A part le laxisme je pense que le plus destructif est ce marxisme culturel qui va transformer l'enseignement (comme aux états unis).

ça reste souvent la meilleure solution la démission, malheureusement en quelque sorte, car derrière avec Pole Emploi c'est une autre histoire. C'est pour cela que j'avais longtemps hésité.
C'était il y a quelques années maintenant, et j'ai bien rebondi donc non je ne regrette pas du tout.

Bronquish a écrit:A part le laxisme je pense que le plus destructif est ce marxisme culturel qui va transformer l'enseignement (comme aux états unis).

"Marxisme culturel" ?

D'après Wikipedia, "la notion de marxisme culturel décrit une théorie du complot dans les milieux conservateurs et d'extrême-droite, d'après laquelle l'École de Francfort et la pensée politique de gauche sont à la base d'un complot qui vise à détruire la culture occidentale."

Bronquish a écrit:
(...)A part le laxisme je pense que le plus destructif est ce marxisme culturel qui va transformer l'enseignement (comme aux états unis).

C'est quoi ça le marxisme culturel ?

vesper a écrit:

Bronquish a écrit:A part le laxisme je pense que le plus destructif est ce marxisme culturel qui va transformer l'enseignement (comme aux états unis).

"Marxisme culturel" ?

D'après Wikipedia, "la notion de marxisme culturel décrit une théorie du complot dans les milieux conservateurs et d'extrême-droite, d'après laquelle l'École de Francfort et la pensée politique de gauche sont à la base d'un complot qui vise à détruire la culture occidentale."

Noooon, c'est la mauvaise définition mais ça a bien un rapport avec l'école de Francfort. C'est l'idée que les sentiments priment et que la justice sociale est plus importante que la vérité.

1er exemple, le niveau ne fait que baisser, on est toujours dans la bienveillance et dans l'écoute des sentiments des élèves, ce qui fait qu'on surnote. Des collègues me conseillent d'augmenter les notes si le niveau est bas.

2eme exemple: L'attitude des élèves est violente mais on les excuse parce qu'ils ont telle ou telle problème. Aucune punition.

Après ça dépend si on classifie cela d'extrême.

Et je regarde le chaos que cela crée lentement et surement en prenant comme exemple les Etats Unis ou l'on a des aberrations dans le système scolaire, un niveau déplorable, des gens qui demandent des "safe spaces" etc. Longue histoire en tout cas

Siiiii.

Pour savoir de quoi on parle, cet article de Jérôme Jamin, professeur à l'université de Liège: Anders Breivik et le « marxisme culturel » : Etats-Unis/Europe