Politique du CDE consistant à faire passer tout le monde en 1re avec parfois des situations burlesques !

Bonjour,

Chez nous, nous avons une nouvelle équipe de direction plutôt sympathique et assez ouverte, néanmoins, je reproche à notre nouveau CDE un certains versant de sa politique consistant à satisfaire tout les vœux formulés par les élèves...

De ce fait, des élèves n'ayant pas du tout le niveau se retrouve en 1ère S, 1ère ES, 1ère L, etc...

Le CDE refuse absolument l'idée même d'aller en appel car selon lui, c'est peine perdu...

Malgré nos recommandations et des moyennes affichées bases, le CDE persiste de manière entêtée dans cette idée..

De ce que le CDE nous a expliqué, il ne veux pas que les élèves aillent ailleurs pour faire d'autres filières (STI2D, ST2S, STL, etc.) : ces choix seraient pourtant parfois plus perspicaces...

Le CDE a clairement signifié qu'il voulait améliorer le taux de passage de la 2nd à la 1ère...

Je comprend que les CDE ont une lettre de mission et ont pour mission d'augmenter certains indicateurs...

De mon point de vu, je trouve que cette politique consistant à faire passer tout le monde et surtout à placer des élèves dans des filières qui ne leurs sont pas du tout adaptée, va courir à la perte de notre lycée en l'entraînant dans un cercle non vertueux : taux de réussite qui baissera et donc recrutement de mauvaise qualité en aval...

De plus, l'année prochaine les classes qui seront peuplées  d'élèves non motivés vont devenir difficile à gérer...

Je crains aussi que l'ont reproche à l'équipe enseignante le taux de réussite qui baissera forcément...

Qu'en pensez-vous ? Comment cela se passe t-il dans vos établissement ?

J'ai fait 9 lycées dans ma carrière, je n'ai jamais une telle attitude ayant pour but uniquement d'améliorer le taux de passage en 1ère générale. C'est ridicule , ça va à l'encontre du bon sens et c'est générateur d'échecs futurs pour les élèves. Ce n'est pas traiter ces derniers comme des êtres humains, mais comme du bétail .

Boycottez tous les prochains conseils de classe l'an prochain s'il persiste dans sa politique puisque vous ne servez manifestement à rien et faites une lettre collective que vous lui adresserez

Bon courage à vous.

J'ai eu un (excellent) proviseur qui allait un peu dans le même sens, pas pour des raisons de chiffre mais au nom d'un idéal de démocratisation scolaire. J'ai l'impression que les lignes avaient un peu bougé quand on avait discuté de l'orientation post-bac : ces élèves faibles ne pouvaient décrocher de BTS (notamment en raison des quotas) et ne pouvaient réussir en licence, la série générale les conduisait donc dans un cul-de-sac. La quasi-fermeture des BTS aux bacs généraux est un argument qu'une direction "plutôt ouverte" peut entendre.

Pour le coup, tout n'est pas noir chez notre nouveau CDE, il fait à coté de cela de très bonnes choses pour notre lycée...
Mais ce versant de la politique qu'il mène est contestable...

Oui je comprends Cation , j'avais un proviseur l'an passé qui était loin d'être mauvais, mais on voyait qu'il était là pour faire du chiffre. A aucun moment les enseignants n'ont été sollicités pour les avis de passage. Je n'ai donc pas assisté aux deux autres conseils de classe de Seconde. Mais la différence avec ton CDE Cation, c'est qu'il y avait une volonté d'être le plus cohérent possible malgré le chiffre à faire; donc beaucoup de passages en STI2D et STL et avec le plus d'avis favorable

La lettre de mission définit des objectifs sur la base du diagnostic posé après la prise de poste, et aucun ne peut être "faire n'importe quoi de l'orientation pour complaire aux élèves."
S'il y a peut-être un volet sur l'orientation et l'utilité d'améliorer tel ou tel aspect, cette démarche conduit nécessairement à plus d'échecs au bac, donc à un échec de cette politique.

Je ne vois pas pour autant quel peut être le but, mais ce n'est vraisemblablement du côté de la lettre de mission qu'il faut chercher.

Alors je ne le comprends pas non plus...

Est-ce son idéal ?

Autre possibilité, il a effectivement relevé un taux de passage anormalement bas en 1ère, et au lieu de s'attaquer aux causes pédagogiques, il emploie un tour de passe-passe qui peut faire illusion un an, ce qui invite à s'interroger sur le bon fonctionnement de son cerveau.

Il va le payer au Bac ...

pogonophile a écrit:La lettre de mission définit des objectifs sur la base du diagnostic posé après la prise de poste, et aucun ne peut être "faire n'importe quoi de l'orientation pour complaire aux élèves."
S'il y a peut-être un volet sur l'orientation et l'utilité d'améliorer tel ou tel aspect, cette démarche conduit nécessairement à plus d'échecs au bac, donc à un échec de cette politique.

Je ne vois pas pour autant quel peut être le but, mais ce n'est vraisemblablement du côté de la lettre de mission qu'il faut chercher.

A l'Education Nationale, ce qui conduit nécessairement à un échec est généralement le plus vraisemblable, non ?

Par ailleurs, j'ai mon lot de CA derrière moi, et nous n'y avons jamais discuté la lettre de mission du CDE. Est-ce normal ? (Je ne parle même pas de l'autonomie des établissements, dans le cadre de laquelle la lettre de mission ne devrait pas être communiquée au CA, mais rédigée par lui).
S'il voulait chercher du côté de la lettre de mission, comment le collègue devrait-il procéder ?

La lettre de mission est donnée par le supérieur hiérarchique, donc le DASEN, pas par le CA.
Elle n'a pas vocation à être communiquée aux équipes, mais comme en général, elle est corrélée au contrat d'objectifs de l'établissement (s'il existe), il n'est pas difficile de déduire son contenu.

Politique chez nous depuis 2015... Revirement du chef cette année avec les résultats au bac de juin 2017... bon, il va falloir écluser ceux qui suivent.

Chez nous c'est la même chose, le proviseur fait pas mal de forcing pour que tous les élèves passent dans la filière qu'ils souhaitent même si les résultats sont catastrophiques. Le truc c'est que la plupart du temps les élèves ont leur bac soit au rattrappage soit juste juste. L'argument est donc : vous voyez ils arrivent à avoir leur bac !

Comme ysabel, le taux de réussite au bac a diminué chez nous l'an dernier, le proviseur a donc cette année été beaucoup plus attentif. En général en pure perte, néanmoins, car il suffit qu'un élève extrêmement faible (comme on en a quatre ou cinq par seconde, j'entends par là des élèves qui ne sont pas au niveau du brevet des collèges actuel...) refuse jusqu'au bout la réorientation en 1PRO pour qu'il passe de toute façon en 1e techno (en général STMG).
Les "résultats" sur parcoursup ont aussi montré à la direction du lycée qu'il ne fallait plus simplement raisonner en termes de "il finira bien par avoir son bac" mais sur ce qu'il pourra en faire : on commence enfin à lui faire prendre conscience qu'envoyer des élèves fragiles en ES ou S, c'est les envoyer dans le mur après leur bac (s'ils l'ont) car ils n'auront ni BTS ni DUT (qu'ils auraient pu avoir plus facilement par une série techno).

Mais toutes ces questions disparaîtront avec la réforme du lycée: les élèves choisiront leurs enseignements de spécialité et le conseil de classe n'aura pas son mot à dire !