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- SphinxProphète
Non mais des exemples de cours et d'exercices bien conçus, c'est utile. Je trouve aussi que ça ne rend pas service de donner une séquence intégrale à un stagiaire, mais lui donner deux exercices sur un sujet et lui laisser fabriquer les autres sur le même modèle, ou lui donner un texte d'une séquence avec la méthode détaillée pour le faire étudier (et un autre texte avec une autre approche pour un autre chapitre), tout en le laissant se débrouiller sur les autres textes du chapitre, ça, ce serait formateur. En tout cas si j'étais formatrice ou tutrice c'est ce que je ferais Ça consisterait à donner un poisson à l'homme ET à lui apprendre à pêcher, histoire qu'il n'aille pas pêcher sans savoir à quoi ressemble un poisson, sans pour autant le fournir toute l'année. (J'abuse un peu sur la métaphore filée.)
- V.MarchaisEmpereur
Nan, mais Iphigénie, on voulait dire de bonnes séquences bons cours. Pour démarrer avec quelques bons repères.
- AnaxagoreGuide spirituel
V.Marchais a écrit:Nan, mais Iphigénie, on voulait dire debonnes séquencesbons cours. Pour démarrer avec quelques bons repères.
C'est-à-dire les cours qu'ils devraient avoir reçus en tant qu'élèves...si nous n'étions pas dans la débâcle la plus complète.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- IphigénieProphète
Ah bon, j'aime mieux çaNan, mais Iphigénie, on voulait dire de bonnes séquences bons cours. Pour démarrer avec quelques bons repères.
Nan mais ça ça relevait de ce qu'on a supprimé totalement : le "compagnonnage"
- Spoiler:
(version c'était mieux avant, hélas)
de l'époque où avant qu'on confie une classe à des stagiaires, ils passaient un an à aller voir travailler dans leur classe sur une longue période, trois professeurs différents, qui leur confiaent la classe sous leur regard et en leur présence après quelques jours d'observation, avec un debriefing immédiat.
- Spoiler:
- Y a l'espe, vous me direz: blablablablablablabla
- IphigénieProphète
Sinon, j'ai lu en remontant jusqu'à la demande d'Egomet: à défaut de pouvoir montrer in situ ce qui marche, peut-être expliquer ce qui ne marche pas, et pourquoi?
(j'ai vu tant de collègues débordés en faisant systématiquement l'inverse de ce qu'il faudrait faire, une sorte de sens inné de la gaffe, (pédagogiquement et administrativement d'ailleurs) et c'est alors très délicat à expliquer sans prétention ni indiscrétion, et sans doute trop tard...)
D'où ma déploration de l'observation préalable à l'action...
(j'ai vu tant de collègues débordés en faisant systématiquement l'inverse de ce qu'il faudrait faire, une sorte de sens inné de la gaffe, (pédagogiquement et administrativement d'ailleurs) et c'est alors très délicat à expliquer sans prétention ni indiscrétion, et sans doute trop tard...)
D'où ma déploration de l'observation préalable à l'action...
- OrlandaFidèle du forum
J'aurais eu besoin non de formations, mais de formateurs valables. J'ai vu défiler les clowns comme au carnaval durant mon année de stage, et hélas ma tutrice n'avait pas mon entier respect - autoritaire et trop souvent inexacte dans ses cours -.
J'aurais vraiment rêvé de m'entretenir avec quelqu'un d'humble dans son approche, me faisant partager le fruit de sa réflexion sur le métier - je n'ai pas vu de formateur réfléchir au sens ou je l'entends -, n'imposant rien, proposant beaucoup, enrichissant mes horizons. Et solide, très solide disciplinairement.
Mais quelqu'un comme ça répondrait-il à une annonce de recrutement pour une ESPE?
J'aurais vraiment rêvé de m'entretenir avec quelqu'un d'humble dans son approche, me faisant partager le fruit de sa réflexion sur le métier - je n'ai pas vu de formateur réfléchir au sens ou je l'entends -, n'imposant rien, proposant beaucoup, enrichissant mes horizons. Et solide, très solide disciplinairement.
Mais quelqu'un comme ça répondrait-il à une annonce de recrutement pour une ESPE?
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- ElaïnaDevin
Une formation de secouriste, régulièrement refaite.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- Mamzelle LibelluleNiveau 3
J'étais stagiaire l'an dernier et j'aurais vraiment voulu avoir une formation solide sur la conception d'un cours de langue. J'ai posé la question plusieurs fois à nos formateurs : comment conçoit-on un bon cours de langue ? Je n'ai jamais eu de réponse claire. On me répondait qu'on verrait plus tard, qu'on en reparlerait, mais rien. Néo-titulaire cette année, je fais comme je peux et j'essaie de faire des cours de langue qui tiennent la route mais je tâtonne et je vois bien qu'il y a des choses qui ne fonctionnent pas. J'apprends donc sur le tas. J'aurais aussi aimé avoir une formation en gestion de classe. Du concret, quoi ! Mais rien non plus à ce niveau-là.
- VolediaNiveau 5
Salut egomet, merci pour la question intéressante ! J'ai bien aimé lire les réponses des autres.
D'autres l'ont déjà évoqué, je vais juste ajouter ma voix...
Ce qui m'a mise en difficulté, ça a été cette paire de questions :
Comment on construit une heure de cours ?
Comment on construit une année scolaire ?
Ce qui m'a manqué, c'est une réponse.
Pas une réponse clés en main, pas la réponse complètement à l'autre extrême de l'ESPE. une réponse entre les deux.
Par analogie, si j'avais demandé "comment on construit une maison ?", je n'aurais pas aimé qu'on me dise "1) fais un trou au point A, 2) mets la brique numéro 1 au point B", mais je n'ai pas aimé non plus la réponse ESPinstitutionnelle, qui, dans mon expérience*, tient du "Allez les enfants, tout le monde s'assoit en rond et on essaye de réinventer toute l'histoire de l'architecture depuis les premiers sédentaires de l'humanité, je vous regarde.".
(* = je dis pas que c'est partout comme ça)
J'aurais préféré : "alors faut que tu commences par les fondations en oubliant pas les points critiques tant tant et tant [...] pour l'électricité il faut bien penser à ceci cela, puis en ayant bien fini ça, tu passes à cette étape"
(Je ne suis pas sûre sûre d'utiliser l'analogie à bon escient, mais je n'ai pas mieux pour exprimer mon ressenti, donc faudra bien que ça aille)
Après, je ne prétends pas savoir comment enseigner à enseigner... Ce que je sais, c'est que ça m'a pourri mon année de n'avoir aucune idée (mais alors vraiment aucune) de la réponse à ces deux questions au début. Je suis tellement mal partie que je ne me suis jamais rattrapée.
Peut-être aussi ça, du coup : construire une relation avec une classe. Ca pourrait aider à en rattraper une mal partie.
Sinon, effectivement, des formations solides sur des concepts de base qu'on maîtrise presque intuitivement, ça peut aider à comprendre où ça ne marche pas chez les élèves. Les quelques formations que j'ai eu dans ce sens étaient vraiment pas mal.
Je regrette aussi, a posteriori, la non-formation sur le droit régissant le milieu (code de l'éducation, décrets, arrêtés, circulaires, comment tout ça marche, s'articule, évolue, comment l'enseignant s'insère là-dedans, ses droits, devoirs, fonctions, etc.).
egomet a écrit:Je suis particulièrement intéressé par ceux qui ont été en galère à leurs débuts (ce qui est mon cas d'ailleurs). Qu'est-ce qui vous a mis en difficulté? Qu'est-ce qui vous a sauvé la mise? Qu'est-ce qui vous a manqué pour vous en sortir?
D'autres l'ont déjà évoqué, je vais juste ajouter ma voix...
Ce qui m'a mise en difficulté, ça a été cette paire de questions :
Comment on construit une heure de cours ?
Comment on construit une année scolaire ?
Ce qui m'a manqué, c'est une réponse.
Pas une réponse clés en main, pas la réponse complètement à l'autre extrême de l'ESPE. une réponse entre les deux.
Par analogie, si j'avais demandé "comment on construit une maison ?", je n'aurais pas aimé qu'on me dise "1) fais un trou au point A, 2) mets la brique numéro 1 au point B", mais je n'ai pas aimé non plus la réponse ESPinstitutionnelle, qui, dans mon expérience*, tient du "Allez les enfants, tout le monde s'assoit en rond et on essaye de réinventer toute l'histoire de l'architecture depuis les premiers sédentaires de l'humanité, je vous regarde.".
(* = je dis pas que c'est partout comme ça)
J'aurais préféré : "alors faut que tu commences par les fondations en oubliant pas les points critiques tant tant et tant [...] pour l'électricité il faut bien penser à ceci cela, puis en ayant bien fini ça, tu passes à cette étape"
(Je ne suis pas sûre sûre d'utiliser l'analogie à bon escient, mais je n'ai pas mieux pour exprimer mon ressenti, donc faudra bien que ça aille)
Après, je ne prétends pas savoir comment enseigner à enseigner... Ce que je sais, c'est que ça m'a pourri mon année de n'avoir aucune idée (mais alors vraiment aucune) de la réponse à ces deux questions au début. Je suis tellement mal partie que je ne me suis jamais rattrapée.
Peut-être aussi ça, du coup : construire une relation avec une classe. Ca pourrait aider à en rattraper une mal partie.
Sinon, effectivement, des formations solides sur des concepts de base qu'on maîtrise presque intuitivement, ça peut aider à comprendre où ça ne marche pas chez les élèves. Les quelques formations que j'ai eu dans ce sens étaient vraiment pas mal.
Je regrette aussi, a posteriori, la non-formation sur le droit régissant le milieu (code de l'éducation, décrets, arrêtés, circulaires, comment tout ça marche, s'articule, évolue, comment l'enseignant s'insère là-dedans, ses droits, devoirs, fonctions, etc.).
- CowabungaHabitué du forum
Dans l'ensemble, je ne suis pas mécontente de la formation que j'ai reçue à l'IUFM ; deux ou trois trucs inutiles, mais beaucoup, beaucoup, beaucoup de matos, et du temps pour réfléchir à la façon de l'utiliser, même si - je m'accorde avec Véronique sur ce point - on ne sortait pas de la sacro-sainte séquence.
La formation qui m'a été le plus utile reste le jour où l'on m'a appris à faire une analyse de pratique : on m'a filé un canevas à travers lequel que pouvais observer mon action en classe, et les résultats obtenus, pour ajuster le tir, et 10 ans plus tard je l'utilise toujours. Très pratique pour les inspections...
Je regrette de n'avoir jamais eu aucune formation sur les différents types de pédagogies qui existent ; ce sont des connaissances que j'ai dû rechercher et acquérir par moi-même, alors qu'elles me semblent essentielles pour s'adapter à tout type de public, et pour exercer pleinement sa liberté pédagogique. Je trouve anormal que notre formation soit aussi dogmatique en la matière.
La formation qui m'a été le plus utile reste le jour où l'on m'a appris à faire une analyse de pratique : on m'a filé un canevas à travers lequel que pouvais observer mon action en classe, et les résultats obtenus, pour ajuster le tir, et 10 ans plus tard je l'utilise toujours. Très pratique pour les inspections...
Je regrette de n'avoir jamais eu aucune formation sur les différents types de pédagogies qui existent ; ce sont des connaissances que j'ai dû rechercher et acquérir par moi-même, alors qu'elles me semblent essentielles pour s'adapter à tout type de public, et pour exercer pleinement sa liberté pédagogique. Je trouve anormal que notre formation soit aussi dogmatique en la matière.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- JaneMonarque
Ma brève formation ayant été d'un niveau désastreux, à peine quelques mois d'IUFM, entrecoupés d'un congé maternité, je dirais que tout a manqué :lol: Faut dire que mes quelques 9 années d'études en littérature et en histoire de l'art ne me prédisposaient pas à devenir enseignante, et que je n'avais suivi aucun cursus, et aucune formation pour préparer le CAPES. Je ne pigeais rien en didactique, pas grand-chose à la séquence et son utilité, au bien-fondé de la démarche qu'on me demandait de mettre en oeuvre... ce qui a fait que j'ai tout balancé à la poubelle une fois ma titularisation en poche et que j'ai pu me concentrer à ce qu'il fallait que je fasse pour que mes élèves progressent. Il a fallu que je me forme sur le tas, en tâtonnant, d'autant qu'à mes débuts internet ressemblait plus à un trou noir que les trous noirs eux-mêmes.
Mais ce qui m'a le plus manqué, c'est le manque d'informations sur l'institution, mes droits, mes obligations, le fonctionnement d'un établissement... J'ai eu des CDE qui ont tenté de me rouler dans la farine, mais aussi eu la chance d'avoir dans l'un de mes établissements la déléguée départementale d'un syndicat qui m'a déniaisée sur le sujet épineux de nos ORS et autres subtilités administratives !
Mais ce qui m'a le plus manqué, c'est le manque d'informations sur l'institution, mes droits, mes obligations, le fonctionnement d'un établissement... J'ai eu des CDE qui ont tenté de me rouler dans la farine, mais aussi eu la chance d'avoir dans l'un de mes établissements la déléguée départementale d'un syndicat qui m'a déniaisée sur le sujet épineux de nos ORS et autres subtilités administratives !
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- scot69Modérateur
J'aurais aimé une formation sur "savoir placer sa voix", "savoir gérer ses émotions", et accessoirement, une formation sur les premiers secours.
- egometDoyen
Je reviens vers vous, déjà pour vous remercier de vos interventions et pour vous dire un peu où en est le projet.
Nous allons ouvrir le centre de formation avec plusieurs mois de retard (de l'ordre de 6 ou 8, ou un an). A quelque chose malheur est bon. Au moins, nous avons le temps de préparer les choses sérieusement.
Pour l'instant, je n'ai aucune idée du niveau des autres formateurs, il faudra les recruter. Je travaille avec d'autres membres de mon ONG, mais ils ne feront pas partie du centre.
Pour ce qui est du programme, on a déjà prévu quatre grands axes (que je ne suis pas libre de changer):
1) Ethique et leadership. Il faut préciser qu'on est dans un pays où la corruption est importante et où les besoins en encadrement sont très forts. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée que nos stagiaires vont devenir mentors très tôt, mais ce n'est pas vraiment comme si on avait le choix. Nous avons eu une réunion avec d'importants donneurs et une princesse anglaise, et là je me suis dit: "Tu le sens, le poids des responsabilités." Même s'il ne s'agit que d'un petit nombre de stagiaires pour commencer, le programme est ambitieux dans ses objectifs.
J'ai tout de même réussi à placer un module de 20 heures sur la gestion de classe dans cet axe-là, avec études de cas, et si possible des exercices pratiques (simulations).
2) Anglais pour la recherche. Pas le choix non plus. La recherche pédagogique au Cambodge est très pauvre, comme la recherche tout court d'ailleurs. On doit en passer par des documents internationaux. Nous devons encore discuter du type de recherche que nous allons demander, le niveau des stagiaires étant encore une donnée très incertaine.
3) Technologie. Là non plus, pas vraiment le choix, mais nous avons des choses intéressantes. Nous aurons un module sur la sécurité et le bon usage d'Internet. Par ailleurs, nous allons mettre en place un système de tutorat à distance. On demandera aux jeunes professeurs de filmer leur cours pour demander un feedback en ligne à des professeurs plus expérimentés (ou non). Ca devrait aussi nous fournir une base de données concrètes pour fournir des exemples de bonnes pratiques à discuter durant les sessions de formation. M'est avis qu'il va y avoir de la mise au point à faire. Mais ça peut être très utile, si on arrive à l'utiliser correctement (on n'a pas les sous pour faire du vrai tutorat à haute dose comme on le voudrait).
4) Méthodologie générale
Outre les théories habituelles sur la taxonomie de Bloom, le constructivisme, les projets et autres, on aura un solide module sur les évaluations (les différents systèmes, les prérequis, les différents types d'exercices, ce qu'ils prétendent évaluer, leur validité etc.)
J'ai aussi placé un module de 20 heures sur l'esprit critique. C'est très court pour un tel objectif, mais compte-tenu de la culture locale, c'est indispensable de débroussailler un peu le sujet: un petit bout de dialectique, identification des principaux sophismes et biais cognitifs, interprétation des statistiques.
J'ai aussi placé un module de quelques heures sur la mémoire. Je pense m'appuyer sur Make it Stick.
Il reste encore beaucoup à faire, mais ça avance.
Nous allons ouvrir le centre de formation avec plusieurs mois de retard (de l'ordre de 6 ou 8, ou un an). A quelque chose malheur est bon. Au moins, nous avons le temps de préparer les choses sérieusement.
Pour l'instant, je n'ai aucune idée du niveau des autres formateurs, il faudra les recruter. Je travaille avec d'autres membres de mon ONG, mais ils ne feront pas partie du centre.
Pour ce qui est du programme, on a déjà prévu quatre grands axes (que je ne suis pas libre de changer):
1) Ethique et leadership. Il faut préciser qu'on est dans un pays où la corruption est importante et où les besoins en encadrement sont très forts. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée que nos stagiaires vont devenir mentors très tôt, mais ce n'est pas vraiment comme si on avait le choix. Nous avons eu une réunion avec d'importants donneurs et une princesse anglaise, et là je me suis dit: "Tu le sens, le poids des responsabilités." Même s'il ne s'agit que d'un petit nombre de stagiaires pour commencer, le programme est ambitieux dans ses objectifs.
J'ai tout de même réussi à placer un module de 20 heures sur la gestion de classe dans cet axe-là, avec études de cas, et si possible des exercices pratiques (simulations).
2) Anglais pour la recherche. Pas le choix non plus. La recherche pédagogique au Cambodge est très pauvre, comme la recherche tout court d'ailleurs. On doit en passer par des documents internationaux. Nous devons encore discuter du type de recherche que nous allons demander, le niveau des stagiaires étant encore une donnée très incertaine.
3) Technologie. Là non plus, pas vraiment le choix, mais nous avons des choses intéressantes. Nous aurons un module sur la sécurité et le bon usage d'Internet. Par ailleurs, nous allons mettre en place un système de tutorat à distance. On demandera aux jeunes professeurs de filmer leur cours pour demander un feedback en ligne à des professeurs plus expérimentés (ou non). Ca devrait aussi nous fournir une base de données concrètes pour fournir des exemples de bonnes pratiques à discuter durant les sessions de formation. M'est avis qu'il va y avoir de la mise au point à faire. Mais ça peut être très utile, si on arrive à l'utiliser correctement (on n'a pas les sous pour faire du vrai tutorat à haute dose comme on le voudrait).
4) Méthodologie générale
Outre les théories habituelles sur la taxonomie de Bloom, le constructivisme, les projets et autres, on aura un solide module sur les évaluations (les différents systèmes, les prérequis, les différents types d'exercices, ce qu'ils prétendent évaluer, leur validité etc.)
J'ai aussi placé un module de 20 heures sur l'esprit critique. C'est très court pour un tel objectif, mais compte-tenu de la culture locale, c'est indispensable de débroussailler un peu le sujet: un petit bout de dialectique, identification des principaux sophismes et biais cognitifs, interprétation des statistiques.
J'ai aussi placé un module de quelques heures sur la mémoire. Je pense m'appuyer sur Make it Stick.
Il reste encore beaucoup à faire, mais ça avance.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- egometDoyen
J'ai une autre question, qui ne porte pas tellement sur le contenu, mais sur la façon de faire.
Quelles sont les précautions à prendre dans la formation des professeurs, selon vous, pour éviter de faire plus de mal que de bien?
Quelles sont les précautions à prendre dans la formation des professeurs, selon vous, pour éviter de faire plus de mal que de bien?
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- dansesNiveau 9
Une formation juridique de base (droits et obligations des uns et des autres, textes importants...). Ayant épousé un juriste, je mesure chaque jour l'indigence de mes connaissances en la matière. Mais j'imagine que cela n'intéresse personne à l'EN que les collègues soient formés/informés à ce propos (les syndicats sont là pour ça, dixit un ancien chef !). On fait donc comme on peut, sur le tas.
Ceci dit, l'autonome de solidarité propose régulièrement des visios en ce sens... Jamais eu le temps encore d'en voir une, mais cela existe.
Ceci dit, l'autonome de solidarité propose régulièrement des visios en ce sens... Jamais eu le temps encore d'en voir une, mais cela existe.
- egometDoyen
danses a écrit:Une formation juridique de base (droits et obligations des uns et des autres, textes importants...). Ayant épousé un juriste, je mesure chaque jour l'indigence de mes connaissances en la matière. Mais j'imagine que cela n'intéresse personne à l'EN que les collègues soient formés/informés à ce propos (les syndicats sont là pour ça, dixit un ancien chef !). On fait donc comme on peut, sur le tas.
Ceci dit, l'autonome de solidarité propose régulièrement des visios en ce sens... Jamais eu le temps encore d'en voir une, mais cela existe.
Je vais encourager tout mon petit monde à s'appuyer sur la loi. Je pense comme toi que c'est important. Mais ici, comment dire, c'est un concept beaucoup plus souple qu'en France.
L'avantage, si je puis dire, c'est qu'il y a moins de textes à prendre en compte.
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- ovidianaNiveau 5
scot69 a écrit:J'aurais aimé une formation sur "savoir placer sa voix", "savoir gérer ses émotions", et accessoirement, une formation sur les premiers secours.
J'en ai suivi une il y a 10 jours avec une collègue enseignante (lettres / théâtre) qui est aussi chanteuse lyrique. 6h de formation sur une journée autour du thème "faire entendre sa voix", au propre (travail sur la voix, outil essentiel du professeur) comme au figuré (autorité, maintien de l'attention, prise de parole / impro). Les 20 profs présents ont été enchantés, comme moi, des trucs qu'elle nous a donnés, des ateliers où chacun a pu s'exercer, et de tout ce qui a été fait autour de cette problématique. C'était une formation privée, c'est-à-dire hors parcours EN ou Formiris. Mais finançable par les établissements au titre de la formation continue. Donc, ça existe !
- ovidianaNiveau 5
Elaïna a écrit:Une formation de secouriste, régulièrement refaite.
Ca ce serait top ! J'ai vu que les pompiers en organisaient régulièrement, et je crois que c'est gratuit. Mais je dis depuis 10 ans que je devrais le faire, et je ne le fais pas... Je trouve hallucinant qu'on nous confie des dizaines d'enfants à longueur de journée, et qu'on n'organise pas de temps en temps, lors de la pré-rentrée ou des fameuses journées pédagogiques, des stages d'initiation aux premiers secours.
- PoupoutchModérateur
Chez nous, les profs d'EPS la dispensent aux profs et aux élèves volontaires.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- JennyMédiateur
ovidiana a écrit:Elaïna a écrit:Une formation de secouriste, régulièrement refaite.
Ca ce serait top ! J'ai vu que les pompiers en organisaient régulièrement, et je crois que c'est gratuit. Mais je dis depuis 10 ans que je devrais le faire, et je ne le fais pas... Je trouve hallucinant qu'on nous confie des dizaines d'enfants à longueur de journée, et qu'on n'organise pas de temps en temps, lors de la pré-rentrée ou des fameuses journées pédagogiques, des stages d'initiation aux premiers secours.
Regarde au PAF.
Je suis d'accord avec toi, je trouve ça indispensable.
- *Ombre*Grand sage
egomet a écrit:J'ai une autre question, qui ne porte pas tellement sur le contenu, mais sur la façon de faire.
Quelles sont les précautions à prendre dans la formation des professeurs, selon vous, pour éviter de faire plus de mal que de bien?
Leur laisser penser qu'on leur délivre la Vérité. L'EN est en train d'en crever, de tous ces collègues persuadés qu'en dehors de la séquence "qui donne du sens aux apprentissages" / la grammaire distributionnelle qui fait l'élève "acteur de son savoir" et autres mantras, point de salut. Cela donne des professionnels incapables de véritable remise en cause (même s'ils sont persuadés de se remettre en cause parce que, sans rien changer à leur démarche par ailleurs, ils se précipitent sur les îlots ou les compétences), incapables de répondre autre chose, quand tu les interpelles sur l'inefficacité d'un enseignement de la grammaire complètement déstructuré, que la répétition des mêmes mantras ("Il faut donner du sens aux apprentissages") dont ils ne semblent jamais avoir interrogé les fondements, bref, incapables de voir les problèmes et d'évoluer.
Bref, je dirais ne rien figer, ne jamais prétendre délivrer LA bonne manière de faire, mais présenter plusieurs modèles, les analyser, pour développer l'esprit critique, et inciter à lire, chercher, inventer, loin des mantras et des réponses toutes faites.
- egometDoyen
*Ombre* a écrit:egomet a écrit:J'ai une autre question, qui ne porte pas tellement sur le contenu, mais sur la façon de faire.
Quelles sont les précautions à prendre dans la formation des professeurs, selon vous, pour éviter de faire plus de mal que de bien?
Leur laisser penser qu'on leur délivre la Vérité. L'EN est en train d'en crever, de tous ces collègues persuadés qu'en dehors de la séquence "qui donne du sens aux apprentissages" / la grammaire distributionnelle qui fait l'élève "acteur de son savoir" et autres mantras, point de salut. Cela donne des professionnels incapables de véritable remise en cause (même s'ils sont persuadés de se remettre en cause parce que, sans rien changer à leur démarche par ailleurs, ils se précipitent sur les îlots ou les compétences), incapables de répondre autre chose, quand tu les interpelles sur l'inefficacité d'un enseignement de la grammaire complètement déstructuré, que la répétition des mêmes mantras ("Il faut donner du sens aux apprentissages") dont ils ne semblent jamais avoir interrogé les fondements, bref, incapables de voir les problèmes et d'évoluer.
Bref, je dirais ne rien figer, ne jamais prétendre délivrer LA bonne manière de faire, mais présenter plusieurs modèles, les analyser, pour développer l'esprit critique, et inciter à lire, chercher, inventer, loin des mantras et des réponses toutes faites.
Merci.
Ca rejoint ce que je me dis depuis longtemps. En acceptant le poste de conseiller pédagogique et maintenant la tâche de rédiger le programme, ma plus grande peur est de refaire les erreurs des IUFM. Je crains aussi que les structures administratives des instituts de formation ne créent spontanément ces erreurs. Le dogmatisme apparent peut également être la conséquence des positions de pouvoir et des procédures de contrôle.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on va devoir recruter d'autres formateurs, qui manqueront peut-être de la souplesse d'esprit nécessaire. Il faut dire qu'on essaie de passer d'un système très hiérarchisé et autoritaire à quelque chose de plus ouvert, où l'autonomie des établissements et les choix des professeurs sont valorisés. Mais il s'agit d'un sacré renversement de perspective, surtout dans une culture qui n'a jamais vraiment valorisé l'esprit critique. Je suis effaré par la capacité des jeunes professeurs cambodgiens à réciter par cœur leur leçon sur le constructivisme ou l'esprit critique, preuve qu'ils n'ont rien compris.
Je vous mets un document que j'ai pondu pour les autres formateurs et moi-même, une sorte de pense-bête ou de garde-fou.
Je ne sais pas si ce sera vraiment utile. Dites-moi ce que vous en pensez, tant sur le fond que sur la forme.
- Fichiers joints
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- scot69Modérateur
ovidiana a écrit:Elaïna a écrit:Une formation de secouriste, régulièrement refaite.
Ca ce serait top ! J'ai vu que les pompiers en organisaient régulièrement, et je crois que c'est gratuit. Mais je dis depuis 10 ans que je devrais le faire, et je ne le fais pas... Je trouve hallucinant qu'on nous confie des dizaines d'enfants à longueur de journée, et qu'on n'organise pas de temps en temps, lors de la pré-rentrée ou des fameuses journées pédagogiques, des stages d'initiation aux premiers secours.
J'irais même plus loin, ça devrait être interdit de devenir prof sans avoir suivi cette formation. (avec des recyclages réguliers)
Notre CDE a décidé de nous la faire faire en guise de journée pédagogique et ce sera ainsi tous les deux ans.
- AjupouetFidèle du forum
V.Marchais a écrit:
Je rêve toujours d'une bonne formation à l'enseignement de l'écriture. Je ne sais pas si cela existe. Si oui, je n'en ai jamais eu connaissance. J'ai l'impression de tout faire en tâtonnant, dans ce domaine, ce qui prend un temps fou, au détriment de mes élèves.
Tu avais écrit celà il y a longtemps, mais oui, ça existe (voir Formations 5E)
Je pense que les formations à l'enseignement du geste d'écriture en maternelle et en primaire manquent cruellement à la formation initiale des professeurs des écoles.
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Enfants, adolescents, adultes : il n'est jamais trop tard pour restaurer son geste d'écriture.
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- Pat BÉrudit
egomet a écrit:danses a écrit:Une formation juridique de base (droits et obligations des uns et des autres, textes importants...). Ayant épousé un juriste, je mesure chaque jour l'indigence de mes connaissances en la matière. Mais j'imagine que cela n'intéresse personne à l'EN que les collègues soient formés/informés à ce propos (les syndicats sont là pour ça, dixit un ancien chef !). On fait donc comme on peut, sur le tas.
Ceci dit, l'autonome de solidarité propose régulièrement des visios en ce sens... Jamais eu le temps encore d'en voir une, mais cela existe.
Je vais encourager tout mon petit monde à s'appuyer sur la loi. Je pense comme toi que c'est important. Mais ici, comment dire, c'est un concept beaucoup plus souple qu'en France.
L'avantage, si je puis dire, c'est qu'il y a moins de textes à prendre en compte.
Ton message me fait songer à un "détail" : nos besoins et manques ne sont pas forcément transposables à un autre pays. Quels élèves ces enseignants auront-ils en face d'eux ? Locaux ou français expatriés ? Comment fonctionne la société, comment est la relation à l'autorité, entre adulte et enfant, entre prof et élèves ? Selon les réponses à ces questions, les besoins en gestion de classe ne seront pas les mêmes.
En revanche, les besoins didactiques (quoi enseigner, comment, construire une progression, repérer les points de blocage et aider les élèves à les dépasser...) sont les mêmes. Et travailler sur sa voix, son corps, est nécessaire aussi.
- AjupouetFidèle du forum
egomet a écrit:
Merci.
Ca rejoint ce que je me dis depuis longtemps. En acceptant le poste de conseiller pédagogique et maintenant la tâche de rédiger le programme, ma plus grande peur est de refaire les erreurs des IUFM. Je crains aussi que les structures administratives des instituts de formation ne créent spontanément ces erreurs. Le dogmatisme apparent peut également être la conséquence des positions de pouvoir et des procédures de contrôle.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est qu'on va devoir recruter d'autres formateurs, qui manqueront peut-être de la souplesse d'esprit nécessaire. Il faut dire qu'on essaie de passer d'un système très hiérarchisé et autoritaire à quelque chose de plus ouvert, où l'autonomie des établissements et les choix des professeurs sont valorisés. Mais il s'agit d'un sacré renversement de perspective, surtout dans une culture qui n'a jamais vraiment valorisé l'esprit critique. Je suis effaré par la capacité des jeunes professeurs cambodgiens à réciter par cœur leur leçon sur le constructivisme ou l'esprit critique, preuve qu'ils n'ont rien compris.
Je vous mets un document que j'ai pondu pour les autres formateurs et moi-même, une sorte de pense-bête ou de garde-fou.
Je ne sais pas si ce sera vraiment utile. Dites-moi ce que vous en pensez, tant sur le fond que sur la forme.
Pour ma part, je pense qu'il faut surtout réfléchir ses formations pour qu'elles soient utiles aux enseignants.
Déjà qu'ils ne perdent pas leur temps, ça me semble être la base.
Pour qu'ils ne perdent pas leur temps, il faut leur donner des connaissances théoriques pour comprendre pourquoi on propose de faire comme ci plutôt que comme ça. Mais il faut aussi leur donner des outils qui seront utilisables en pratique.
Il faut utiliser des vidéos, pour montrer ce qui se passe en vrai, car il y a toujours un écart entre réalité et théorie.
Il faut enfin que les enseignants se sentent libres d'utiliser ce qu'ils veulent dans ce que vous avez proposé, sans être obligé de changer de A à Z leurs pratiques.
Voilà ce qui me vient à l'esprit en premier lieu.
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