[Résolu]Profs pour surveiller la cantine / la cour

Salut cher.e.s collègues,
C'est déjà arrivé chez vous qu'on vous demande de surveiller la cour et la cantine à l'heure de la demi-pension? Chez nous c'est la 3e fois en 10 jours
Sans explication autre que "manque de surveillants". Je trouve ça un peu fort. Ça tombe toujours des jours où je ne suis pas là/finis à 11h donc je ne sais pas comment mes collègues réagissent et s'ils y vont (j'oublie toujours de me renseigner) mais je dois dire que ça me laisse pantoise!

Ouch...

Ce n'est pas dans nos missions; donc il faut refuser.

Tu es dans le public ou le privé ? Je pose la question parce que je crois savoir que cela se pratique parfois dans le privé. Ce que je n'approuve pas, mais bon.

Dans un collège public. En REP en plus, où on devrait avoir d'autant plus de moyens pour ça, me semble-t-il...

Il nous est arrivé de manquer de surveillants et c'est le pa qui s'y est collé, sans nous demander notre contribution.
Si tes collègues refusent, ce qui est normal, c'est au cde de trouver une solution.

Non, rien ne nous y oblige. Encore heureux !

Quand il y a pénurie de surveillants, notre direction s'y colle. Et si circonstances exceptionnelles, certains prof. volontaires aussi (une fois, lors d'un fort épisode neigeux), mais cela relève du ponctuel ET du bénévolat...

c'est la porte ouverte à tout.....
payé ou non payé pour la surveillance ?

franchement, je demande "audience" (c'est comme cela dans mon lycée) au pro ou adj et j'en discute avec lui.
et le jour où il manque un agent, c'est qui qui passe la tondeuse ?

sauf cas urgent,grave, très exceptionnel, je pourrais m'y coller mais là, il faudra venir un grand sourire et encore

Oui, nous on a des messages qui m'étonnent beaucoup, un peu désinvoltes, comme s'il s'agissait de quelque chose de normal du genre "vous venez nous donner un coup de main?"
Effectivement si ça arrivait une fois, et qu'on nous expliquait qu'il y a urgence/danger, ça serait différent.

Moi je fais le perron devant ma salle au rez de chaussée à chaque mouvement, pour fliquer le couloir (on est au moins 15 profs à le faire, c'est un très gros REP+)
Sinon quand je me balade dans les couloirs je fais aussi le surveillant supplétif à tel "enlèves ta capuche/casquette" à l'autre "dépêches toi de descendre/ d'aller en cours"...mais bon ça c'est normal non ?
Mais c'est sûr que le premier chef qui me demande d'aller surveiller la cour, la perm' ou la cantine (sauf cas graves ou crise, j'en ai vu quelques uns) risque d'entendre le vent souffler...

lol
Surveiller la cantine !
C'est plus de mon âge.

Stered a écrit:Non, rien ne nous y oblige. Encore heureux !

En théorie, si, la loi Le Pors 1983 : "Il [Le fonctionnaire] doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public."

Si, pour des impératifs de service, il est demandé aux enseignants de faire quelque chose qui ne relève habituellement pas de leurs missions, ils sont censés le faire... et dans un cas pareil on est clairement dans le registre de la sécurité.

Après, on ne le demande normalement que de façon exceptionnelle...

pogonophile a écrit:

En théorie, si, la loi Le Pors 1983 : "Il [Le fonctionnaire] doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public."

Si, pour des impératifs de service, il est demandé aux enseignants de faire quelque chose qui ne relève habituellement pas de leurs missions, ils sont censés le faire... et dans un cas pareil on est clairement dans le registre de la sécurité.

Après, on ne le demande normalement que de façon exceptionnelle...

Qu'est-ce qu'un ordre illégal ?
Un ordre qui ne fait pas partie de nos missions est-il illégal ? Je pense que oui. Sinon, on peut être amené à faire n'importe quoi...

Sauf que le CDE n'est pas le supérieur hiérarchique des enseignants...
Il est leur chef de service

Ramanujan974 a écrit:

pogonophile a écrit:

En théorie, si, la loi Le Pors 1983 : "Il [Le fonctionnaire] doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public."

Si, pour des impératifs de service, il est demandé aux enseignants de faire quelque chose qui ne relève habituellement pas de leurs missions, ils sont censés le faire... et dans un cas pareil on est clairement dans le registre de la sécurité.

Après, on ne le demande normalement que de façon exceptionnelle...

Qu'est-ce qu'un ordre illégal ?
Un ordre qui ne fait pas partie de nos missions est-il illégal ? Je pense que oui. Sinon, on peut être amené à faire n'importe quoi...

"Pour des impératifs de service"... A ce moment, la prochaine fois que le cuisinier est malade 'et malheureusement, vu ses soucis de santé, ce sont de longs arrêts), les profs se mettent en cuisine pour nourrir les 500 élèves de l'établissement ?
Avec de telles remarques, je comprends bien que notre statut est bigrement menacé.

Ha@_x a écrit:Sauf que le CDE n'est pas le supérieur hiérarchique des enseignants...
Il est leur chef de service

peux tu développer car je viens d'apprendre un truc , en quoi cela est différent de supérieur hiérarchique et chef de service ?

Franchement, on m'aurait demandé de faire la cuisine plutôt que de l'anglais dans certaines classes à certaines heures, j'y serais allée en courant, et avec le sourire en plus

Unprofdelog a écrit:

Ha@_x a écrit:Sauf que le CDE n'est pas le supérieur hiérarchique des enseignants...
Il est leur chef de service

peux tu développer car je viens d'apprendre un truc , en quoi cela est différent de supérieur hiérarchique et chef de service ?

Bah si c'est notre chef, on en a déjà parlé.

Daphné a écrit:
Franchement, on m'aurait demandé de faire la cuisine plutôt que de l'anglais dans certaines classes à certaines heures, j'y serais allée en courant, et avec le sourire en plus  

J'échange quelques vendredis après-midi contre un bourguignon pour 200 gamins

On nous l’a demandé cette année, pour les couloirs , la récré et la pause méridienne, en rotation, avec un beau planning à remplir.
Qui est resté vide.
On fait nos couloirs bien sûr, quand nous avons cours, pour le reste, c’est non.

Ton CDE ne te fera jamais un ordre de mission écrit pour ça donc tu n'es pas obligé de te conformer à sa volonté orale.

LadKlima a écrit:

Daphné a écrit:
Franchement, on m'aurait demandé de faire la cuisine plutôt que de l'anglais dans certaines classes à certaines heures, j'y serais allée en courant, et avec le sourire en plus  

J'échange quelques vendredis après-midi contre un bourguignon pour 200 gamins

Ramanujan974 a écrit:
Qu'est-ce qu'un ordre illégal ?
Un ordre qui ne fait pas partie de nos missions est-il illégal ? Je pense que oui. Sinon, on peut être amené à faire n'importe quoi...

Il l'est effectivement, sauf qu'il faut cumuler les deux conditions, ordre illégal et manifestement contraire à l'intérêt public.

Je te donne un exemple, quand j'étais dans le 77, lors d'une tempête de neige qui a bloqué les cars de ramassage. Deux cents élèves encore sur les bras, que leurs parents ne pouvaient pas venir chercher.
J'ai rassemblé les adultes présents, chacun a pris en charge des choses à faire (prendre des élèves dans des salles, récupérer ceux au bord de la crise, aller chercher du pain, récupérer des couvertures à la mairie et aménager le gymnase...) : la question de ce qui est légal ou pas légal n'a été posée par personne, parce qu'il y avait un intérêt public évident. Si quelqu'un avait attaqué, il n'aurait pas eu gain de cause.

Cath a écrit:Bah si c'est notre chef, on en a déjà parlé.

Oui évidemment, le CdE n'est pas chef des murs...

VicomteDeValmont a écrit:Ton CDE ne te fera jamais un ordre de mission écrit pour ça donc tu n'es pas obligé de te confirmer à sa volonté orale.

Dans une situation de sécurité, si j'ai que ça à faire de pondre des ordres de mission, je n'ai pas besoin de solliciter les enseignants.

pogonophile a écrit:
Je te donne un exemple, quand j'étais dans le 77, lors d'une tempête de neige qui a bloqué les cars de ramassage. Deux cents élèves encore sur les bras, que leurs parents ne pouvaient pas venir chercher.
J'ai rassemblé les adultes présents, chacun a pris en charge des choses à faire (prendre des élèves dans des salles, récupérer ceux au bord de la crise, aller chercher du pain, récupérer des couvertures à la mairie et aménager le gymnase...) : la question de ce qui est légal ou pas légal n'a été posée par personne, parce qu'il y avait un intérêt public évident. Si quelqu'un avait attaqué, il n'aurait pas eu gain de cause.

Et si un des ces adultes présents te dit : "hors de question de rester, je rentre chez moi", que se passe-t-il ?

Ramanujan974 a écrit:

Et si un des ces adultes présents te dit : "hors de question de rester, je rentre chez moi", que se passe-t-il ?

Dans l'exemple cité, plusieurs sont partis puisqu'ils avaient leurs enfants à nourrir - personne ne leur a reproché, évidemment. La question ne s'est pas posée dans les termes que tu décris, il y avait assez d'adultes qui pouvaient rester, ou qui ont calculé que quitte à rester bloqués sur la route, autant laisser monsieur ou madame s'occuper des gamins seul(e).

Je préfère ne pas imaginer qu'il puisse y avoir, dans une salle des profs, des gens assez sales pour quitter le navire ou aller exiger des ordres écrits dans une situation pareille.