Allergie à la 3e mixte (conjugaison latine)

Bonjour,

Je crois que je suis allergique à l'appellation 3ème mixte, notamment parce que cela embrouille les élèves. Enseignez-vous cette notion ? Vos élèves réagissent-ils bien ? Je préfère me référer aux modèles : "les verbes qui se conjuguent comme capio" car "3ème mixte" est hermétique pour mes élèves. Qu'en est-il des vôtres ?

J'explique aux élèves qu'elle est dite "mixte" parce qu'elle ressemble pour une part à la 3ème et pour une part à la 4ème, et quand on étudie les conjugaisons différentes, ils apprennent par coeur -io, -is, -ere, radical de l'infectum en -i = 3ème mixte, et du coup ça fonctionne assez bien, ils ne me semblent pas avoir de problème avec ça. Mais je vais voir avec mes nouveaux 5e ce que ça donne, je te dirai.

C'est surtout le fait qu'il y ait deux 3èmes qui les perturbent et que la 3ème mixte ressemble plus à la quatrième qu'à la troisième pour le présent, premier temps appris.

Oui, je vois ce que tu veux dire, mais sans parler même de la conjugaison du présent uniquement, il me semble que la seule comparaison des trois premiers temps primitifs justifie bien cet adjectif "mixte", c'est ce que j'essaie de leur expliquer en tout cas.

Effectivement, mais cela perturbe excessivement mes élèves, même en expliquant ainsi.

Étrange. Je ne vois pas bien comment le leur expliquer différemment, si c'est une question d'appellation de toute façon c'est comme ça que ça s'appelle, donc ils vont devoir l'apprendre ainsi. Si c'est le fait de la reconnaître qui pose problème, là il faut de l'entraînement et de l'attention (hendiadyn inside).

Moi aussi, et quand on fait le tableau d'identification des groupes verbaux, je leur fais encadrer les formes communes entre 3 et 3m, et 3m et 4 : ils voient que sur la 3m, les deux ensembles se chevauchent sur la forme "is" et du coup l'idée de mixte des deux ne pose pas de problème, car le schéma est parlant.

Je récupère les élèves en seconde et ils ont l'air d'avoir appris le terme sans trop de difficultés.  Je refais le point en expliquant la différence de radical avec la 4e et la transformation du i bref en e devant un r. Ça en éclaire certains et ils font ensuite tout seuls le lien avec la 3e personne du pluriel du parfait, et la 2e du singulier au présent passif.
Mais avec des 5e, je crois que je ne m'y risquerais pas.

Dans certains manuels, on parle de "conjugaison mixte" tout court, sans numéro. Peut-être cette appellation serait-elle plus simple pour tes élèves ? Les miens n'ont pas de difficulté avec l'appellation 3e mixte, (mais bien davantage avec la 3e déclinaison ).

Je dis conjugaison mixte (CM) moi aussi, mais je n'aime pas ce nom, que je justifie pour les élèves par les apparents point communs avec la 3e pour l'infinitif, et la 4e pour la 1re sg ; j'ajoute surtout que la conjugaison est semblable à celle de la 4e, à cette réserve que le i est bref.
Et pas de problème.

Exactement. Cette conjugaison n'est absolument pas mixte : le radical comporte un i bref. D'où des effets d'homonymie.

Pour moi ce qui est important c'est que les élèves comprennent le nom, comme le dit Oudemia.
Après, en général, la conjugaison en elle-même n'est pas plus difficile à mémoriser que les autres, elle a ses caractéristiques propres.

En fait, je me demande s'il ne serait pas opportun d'enseigner la 3e mixte avant la 3e. Elle me paraît en effet plus simple et logique. En outre, le nombre de verbe appartenant à cette conjugaison est limité. Ainsi l'acquisition du vocabulaire lié à cette conjugaison est concentré sur quelques verbes très importants. En fait la conjugaison qui est vraiment mixte c'est la troisième en consonne, puisqu'elle comporte parfois une voyelle de liaison parfois pas.

Les miens apprennent 3ème mixte sans trop de difficulté, mais ils retiennent surtout que si le "i" apparait dès la 1ère personne, ils doivent le garder jusqu'au bout, et s'il n'apparait pas à la première personne, ils ne le mettent pas à la dernière du pluriel.

Serge a écrit:Les miens apprennent 3ème mixte sans trop de difficulté, mais ils retiennent surtout que si le "i" apparait dès la 1ère personne, ils doivent le garder jusqu'au bout, et s'il n'apparait pas à la première personne, ils ne le mettent pas à la dernière du pluriel.

Idem : les miens aussi apprennent la distinction sans souci (disons que les quelques irréductibles qui ne comprennent pas la différence entre la 3e et la 3e mixte, parce qu'ils n'apprennent pas la leçon, ne comprennent pas davantage la différence entre les trois autres modèles). Comme Henriette, je leur fais encadrer les trois premières formes des temps primitifs, ils formulent eux-mêmes les caractéristiques de chaque conjugaison et justifient assez facilement l'appellation mixte. Je ne rentre pas dans les détails des voyelles longues et brèves (l'an dernier, je n'ai même pas eu le temps d'évoquer cela pour la première déclinaison, et je pense qu'il sera plus facile de supprimer les langues anciennes dans mon établissement que de parler à nouveau de scansion). Je précise par contre qu'avec une heure en 5e, je n'ai plus le temps de faire cette leçon la première année et que je la fais désormais en début d'année en 4e (mais ça ne posait pas de souci particulier de compréhension quand je la faisais en 5e). En 5e, je ne fais plus que le présent de sum et de ses composés ainsi que le parfait de tous les verbes (ce qui me permet de faire l'économie d'une longue initiation à l'identification des types de conjugaisons) et ça passe comme une lettre à la poste.