Décès d'un élève

Bonjour les néos,

Je suis un peu perdu et me tourne vers vous à la recherche de conseils. J'ai appris ce matin, par l'intermédiaire de Pronote, le décès accidentel d'un de mes élèves durant les vacances.
Je l'apprends tard, la rentrée est ce lundi, et je suis le premier à accueillir la classe lundi matin. Une cellule d'écoute sera disponible pour accompagner les élèves et les enseignants, et l'équipe éducative passera dans les classes de même niveau. Connaissant l'équipe de mon établissement de stage, je suis certain de ne pas être seul avec la classe à 8h00.

Je vais faire de mon mieux pour gérer mon émotion face aux élèves, mais c'est la première fois que je rencontre cette situation dans le cadre professionnel et je ne sais pas trop quoi prévoir, aussi je suis preneur de tout conseil.

Bonne journée,

Tengu

C'est très triste. Je pense que j'essaierais d'accueillir la parole des élèves de la classe et je leur proposerais d'écrire des mots pour la famille.
Bon courage.

Très triste. Mon petit frère avait vécu cela élève, un collégien qui avait 13 ans était décédé pendant les vacances. Beaucoup d'émotions de partout, au collège car ça c'était passé dans une petite ville où tout le monde se connaît. L'émotion avait été intense. Du courage pour les professeurs, les élèves et les parents de l'enfant décédé.

Les obsèques ont-elles déjà eu lieu ? Si on ne peut plus y participer, on peut prévoir une visite au cimetière et le dépôt de fleurs, une petite cérémonie en invitant peut-être la famille.
Le professeur principal de la classe sera certainement en première ligne ; tu peux peut-être le contacter.
Plus nos carrières s'allongent, plus ces événements malheureusement se présentent à nous.

artaxerxes a écrit:Les obsèques ont-elles déjà eu lieu ? Si on ne peut plus y participer, on peut prévoir une visite au cimetière et le dépôt de fleurs, une petite cérémonie en invitant peut-être la famille.
Le professeur principal de la classe sera certainement en première ligne ; tu peux peut-être le contacter.
Plus nos carrières s'allongent, plus ces événements malheureusement se présentent à nous.

"On"?     Tu penses à qui au juste?

C'est arrivé à une très bonne amie cette année. Elle a démarré avec un moment de discussion en classe, de parole libre pour que les élèves puissent vider leur sac/coeur. Puis elle a très laborieusement démarré son cours, ce qui avec du recul a été bénéfique car les élèves ont pu se concentrer sur autre chose et semblaient soulagés de pouvoir occuper leur esprit ailleurs. Elle-même a eu beaucoup de mal à gérer son émotion, débuter un cours lui semblait très mal venu, mais elle a senti que c'était ce dont ils avaient besoin à ce moment-là.
Il n'y a pas de méthodes miracle, il faudra être lundi très à l'écoute des besoins de tes élèves, ce qui est très facile à dire pour moi assise derrière mon clavier. Bon courage à toi en tout cas. Mes pensées à la famille de ce jeune garçon.

Bonjour

Ce qui arrive est terrible

Peut-être aussi se préparer à ce que des élèves l'apprennent....lundi matin si tu es le 1er cours....je sais qu'il y a les réseaux sociaux et tout ça, mais malgré tout, certains "clans" sont assez étanches, et dans mes classes de terminale par exemple, j'ai encore des élèves qui ne connaissent pas le prénom d'autres....

Courage à toi...

C'est très difficile, j'ai malheureusement connu des décès d'élèves ou de parents. Nous en parlions encore mercredi dernier. L'absence va se voir dans la classe, il n'est pas question de ne pas l'expliquer. Ensuite, la difficulté est d'accompagner ceux qui sont en demande, et ne pas faire de surenchère pour ceux qui ne demandent rien, pour ne pas accentuer un côté "dramatique" qui pourrait trop atteindre certains élèves qui vont, plus ou moins consciemment, se mettre en retrait pour se protéger.

Dans le lycée privé de ma fille, il y a malheureusement eu deux décès récemment (pour cause de maladie), un en 1ère et un en Terminale, on a demandé aux élèves de se tenir à l'écart des obsèques par égard pour les familles,  mais on a célébré des messes dans l'établissement où allaient ceux qui le souhaitaient. Mais je conviens que c'est particulier.

Dire aux élèves qu'ils peuvent envoyer un mot de condoléances est une option.

Bon courage, car pour les professeurs aussi c'est très dur à vivre.

@ Lucrezia  Je voulais dire "la classe de l'élève" accompagnée de certains professeurs, excuse-moi de n'avoir pas été assez claire. J'avais en tête le dernier exemple vécu dans mon lycée ; il s'agissait d'une classe de seconde.
Mais il est vrai que la façon de "mener le deuil" peut être variable selon le contexte, l'âge des élèves ou la sociologie de l'établissement. En tous cas, il est souhaitable que l'équipe des professeurs affronte la situation ensemble.

Très triste vraiment... mais qu'en dit la direction ? Peut-être a t-elle déjà envisagée une ligne de conduite et un accueil particulier de la classe ? Dans ce cas, suivre simplement le mouvement et avoir une ligne de conduite commune...

Tengu a écrit: Connaissant l'équipe de mon établissement de stage, je suis certain de ne pas être seul avec la classe à 8h00.

Les rares fois où j'ai été confrontée à des situations de ce genre et où je savais que je n'arriverais pas à gérer mes propres émotions, j'ai pu compter sur mes collègues. J'ai pu, avec, à chaque fois, l'accord du cde, me tenir à l'écart ( dans le labo en l’occurrence) : les élèves avaient bien vu que je ne pouvais pas, ils ont compris. A chaque fois, les discussions menées par les CPE ou les collègues ont duré une heure et je n'ai pas eu à faire cours tout de suite avec les classes concernées (j'en aurais été incapable).

Bon courage.

Malheureusement, j'ai déjà vécu ça plusieurs fois. Comme cela a déjà été dit, tu commences par laisser les élèves s'exprimer librement. Et puis tu n'hésites pas à leur dire ce que toi aussi tu ressens : c'est cela qu'ils ont le plus besoin d'entendre.
Le plus important, c'est de leur faire comprendre que chacun va manifester sa propre réaction : ils vont se juger les uns les autres, sans vergogne, et cela peut rajouter de la douleur à leur douleur.
Tu dois savoir aussi que dans quelques temps, surtout s'il y a une date anniversaire, les élèves auront à nouveau besoin de parler. Pour certains, ça va se reproduire plusieurs fois. Le problème, c'est qu'au bout d'un moment, pour les adultes, c'est lassant. Or certains élèves mettent plus de temps que d'autres à surmonter cela.
Courage.

Tu enseignes les arts pla ? Pour ceux qui veulent s'exprimer autrement, ou échapper au déballage, tu peux leur proposer une créa libre, éventuellement un présent pour la famille.

Verdurette a écrit:ne pas faire de surenchère pour ceux qui ne demandent rien,

Voilà qui me semble également important.

Tengu a écrit:Bonjour les néos,

Je suis un peu perdu et me tourne vers vous à la recherche de conseils. J'ai appris ce matin, par l'intermédiaire de Pronote, le décès accidentel d'un de mes élèves durant les vacances.
Je l'apprends tard, la rentrée est ce lundi, et je suis le premier à accueillir la classe lundi matin. Une cellule d'écoute sera disponible pour accompagner les élèves et les enseignants, et l'équipe éducative passera dans les classes de même niveau. Connaissant l'équipe de mon établissement de stage, je suis certain de ne pas être seul avec la classe à 8h00.

Je vais faire de mon mieux pour gérer mon émotion face aux élèves, mais c'est la première fois que je rencontre cette situation dans le cadre professionnel et je ne sais pas trop quoi prévoir, aussi je suis preneur de tout conseil.

Bonne journée,

Tengu

Le cas s'était produit il y a quelques années : le chef d'établissement avait envoyé un courrier pour dire qu'il accueillerait lui-même la classe de l'élève à la première heure. Tu parles de cellule d'écoute, d'épuipe éducative, tu ne parle pas du CdE qui a dû prévoir cette organisation : peux-tu lui demander s'il sera là avec toi ?
Pas grand chose à faire hélas, je n'ai rien d'autre à ajouter à ce qui a été dit plus haut.

Quelle tristesse.
J'espère que quelque chose sera fait pour aider les élèves. En tout cas, il faut que l'équipe en parle ensemble avant le premier cours de la classe en question.

Quand j'étais en sixième, la première heure du lundi de rentrée des vacances de Noël, on nous a simplement dit que notre camarade n'était pas présente parce qu'elle avait eu un accident pendant les vacances et qu'elle et ses parents étaient décédés. Puis on a commencé à corriger les devoirs.

artaxerxes a écrit:@ Lucrezia  Je voulais dire "la classe de l'élève" accompagnée de certains professeurs, excuse-moi de n'avoir pas été assez claire. J'avais en tête le dernier exemple vécu dans mon lycée ; il s'agissait d'une classe de seconde.

Merci pour la précision.

Pour une élève dont la mère était décédée brutalement, les deux délégués de la classe étaient venus me voir en début d'heure pour me l'apprendre (merci l'administration!) et me demander si on pouvait prendre 1/4 d'heure pour écrire des mots pour leur camarade. J'avais accepté, et dans un silence de cathédrale, ils avaient tous écrit, même ceux qui n'étaient pas très amis avec la fille. Ils avaient aussi fait une collecte à laquelle quelques collègues et moi avions pu participer (ils lui avaient acheté des choses "remonte-moral" qu'elle aimait, puis avaient mis les cadeaux et les mots dans un grand carton). Ça a été une des rares fois où cette classe s'est montrée soudée et a su prendre une belle initiative.

Tengu a écrit: Connaissant l'équipe de mon établissement de stage, je suis certain de ne pas être seul avec la classe à 8h00.

Du coup, tu ne seras probablement pas le premier à prendre la parole: le chef je pense expliquera la situation et la mise en place d'une cellule d'écoute, puis peut-être qu'il demandera si certains veulent intervenir.
A toi de voir ce que tu veux faire ensuite: enchaîner avec un cours en bonne et due forme, ou faire écrire des mots à destination de la famille par les élèves, ou autre. De bons conseils ont été donnés sur ce fil.
Bon courage à toi.

Oudemia a écrit:
Le cas s'était produit il y a quelques années : le chef d'établissement avait envoyé un courrier pour dire qu'il accueillerait lui-même la classe de l'élève à la première heure. Tu parles de cellule d'écoute, d'épuipe éducative, tu ne parle pas du CdE qui a dû prévoir cette organisation : peux-tu lui demander s'il sera là avec toi ?

Je suis en contact avec le principal pour justement me renseigner sur ce qui est précisément prévu.

Merci pour vos réponses nombreuses (et vos encouragements), qui confirment ce que j'avais prévu pour le déroulé de mon heure avec la classe.
J'y vois déjà plus clair (et j'ai pu digérer la nouvelle).
Bon week-end !

bon courage en tout cas, j'ai connu et j'ai eu du mal à gérer l'émotion provoquée (chez moi) par le décès de l'élève.
j'étais allée aux obsèques, avec plusieurs collègues, les CdE et beaucoup d'élèves, un moment très difficile à gérer émotionnellement.

c'est bien que vous soyez entourés...

avec les élèves on a ensuite choisi très vite de reprendre le travail, pour ne pas s'enferrer dans un trop plein émotionnel. Ils étaient en terminale avec le bac quelques mois plus tard, en plus.

Je l'ai vécu deux fois : la première fois un élève décédé lors d'une sortie scolaire le matin... la première heure de l'après midi nous étions tenus d'informer les élèves et de les laisser parler, dur dur à gérer, mais finalement les élèves n'avaient pas tellement envie dans l'enceinte de la classe, ils savaient qu'il y avait une "cellule d'écoute" et ils en parlaient aussi entre pairs tout comme nous...
Cette année, avec plus de bouteille pour moi, nouveau drame tragique : deux élèves du lycée voisin tués par un jeune conducteur devant mon lycée... Certains de mes élèves témoins directs de la scène, le chauffard étant un élève du troisième lycée de la petite ville où tout le monde se connait plus ou moins...
Finalement après quelques mots, je leur ai dit directement (bien sûr après leur avoir parlé de la cellule d'écoute disponible pour tous) : vous avez le droit de vouloir en parler ici en classe ou de vouloir travailler et en parler ailleurs... Ils ont poussé un véritable cri du coeur à l'unanimité : ils voulaient travailler, ça leur a fait du bien et à moi aussi...

Le plus dur finalement dans ces situations c'est parfois de gérer sa propre émotion...

Je n'ai jamais été confrontée à un tel drame mais je ne sais pas comment j'aurais pu contenir une émotion si forte quand je ne pouvais pas lire jusqu'au bout sans pleurer Le dormeur du val à mes élèves... je te comprends et j'espère que tu seras entouré, Tengu.

Oui Courage à toi Tengu. Il m'est arrivé la même chose il y a 7 ans dans des conditions très troublantes pour un de mes élève de 4ème, percuté par une voiture. J'avais demandé à la classe s'ils voulaient dire quelque chose. Pas de réponse, j'ai fait donc cours normalement, mais sans évidemment le petit contrôle oral de leçon de 5 minutes.

Bonjour,

J'ai moi aussi été dans une situation proche, j'apporte modestement mon témoignage qui va de toute façon dans le sens de ce qui a déjà été dit.

il y a une petite d'année, une de mes élèves de seconde c'est suicidée en sortant du lycée. Je l'ai appris le lendemain en arrivant.

Le rectorat avait immédiatement dépêche une cellule psychologique (de ce point de vue, la réactivité avait été réelle). La classe devait avoir leur PP en première heure : de mémoire, elle avait été reçue par le PP, un membre de la cellule psy et le CDE adjoint. Il était prévu que les élèves aient une heure pour s'exprimer librement, puis que les cours reprennent. Finalement, les élèves avaient demandé à avoir toute la matinée pour parler en groupe. (C'était une classe à profil un peu particulier : des élèves suivant une option artistique, par ailleurs une promotion très soudée et très mûre pour des secondes.) On avait repris les cours l'après-midi. Les psychologues avaient insisté sur un fait : il était important que les cours reprennent vite pour occuper l'esprit des élèves, tout en se montrant tolérant avec ceux qui ne se sentaient pas capables de suivre et en leur rappelant que la cellule psychologique restait à leur disposition.

Dans le cas dont je parle, la classe s'était rendue en groupe aux obsèques avec l'accord de la famille que avait apprécié je crois le geste, nous l'avions accompagnée avec quelques collègues. Si ce n'est pas possible dans ton cas, l'idée évoquée plus haut, faire une petite cérémonie collective, me semble à penser. Il est possible que cela émerge comme demande des élèves.

Voilà, rien de révolutionnaire : se coordonner avec la direction pour prévoir un temps d'accueil collectif, reprendre rapidement le travail, être attentif aux effets retours chez des élèves qui peuvent ne pas paraître immédiatement affectés et les orienter vers les personnes compétentes.

Bon courage.

Dans ces cas-là, les élèves admettent et comprennent notre émotion. Ils savent que la situation est hors normes. Courage Tengu.

Je viens d'apprendre qu'un de mes élèves de 6e est décédé cet après-midi. Je suis sous le choc.
J'ai la classe demain à 10h. Les élèves commencent à 9h. 
D'après les posts précédents, il est conseillé de leur proposer travail ou discussion. Mais je ne pense pas pouvoir mener une discussion avec des enfants si jeunes et une nouvelle si abrupte. Il y aura peut-être une cellule mais pas sûr qu'elle soit en place dès demain matin.
Help !