École fermée à cause d'élèves perturbateurs

Libération a écrit:L’école primaire de Saint-Victor-sur-Rhins restera fermée mardi: le maire de cette petite commune de la Loire entend ainsi attirer l’attention de l’Education nationale sur deux élèves violents, âgés de six et sept ans, qui perturbent depuis deux ans la vie de l’établissement.

L'article en faisant un clic.

J'ai vu passer l'info sur Ouest France aussi :
https://www.ouest-france.fr/education/un-maire-de-la-loire-ferme-l-ecole-pour-denoncer-des-problemes-avec-deux-eleves-5773634

Courageux, ce maire. Et combien de cas semblables ailleurs ?

6 et 7 ans, ça laisse songeur, surtout si ça fait déjà 2 ans que ça dure.

Ce sont des élèves avec AVS... donc le problème n'est pas seulement un problème d'enfants mal élevés (même si ça existe). Ah, les joies de l'inclusion faite n'importe comment...

Lorsqu'on lit l''article, il s'agit d'un problème d'inclusion d'élèves avec AVS à plein temps. Au bout de deux ans, on peut s'interroger sur les décisions de l'IA.

Les personnes responsables de l'inclusion de ces enfants devraient les prendre en charge elles-mêmes au sein de la classe pendant une petite semaine, histoire de remettre un pied dans la réalité...

Mais c'est terrifiant! C'est une petite école, ils ont chacun un AVS, donc un adulte pour eux tout seul, et ils arrivent à bousiller une classe.
Qu'est-ce qu'on peut faire de ces mômes?

Une chose qui m'a étonnée aussi, c'est que ça soit la maîtresse qui a couru après le gamin et pas l'AVS, qui n'a à s'occuper que d'un élève.

Je croyais que les punitions collectives étaient interdites.

Dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de maires aussi courageux.
Malheureusement, j'entends déjà l'IEN dire que les enseignants de cette école ne savent pas s'y prendre... je voudrais l'y voir, moi, l'IEN...

Babarette a écrit:Mais c'est terrifiant! C'est une petite école, ils ont chacun un AVS, donc un adulte pour eux tout seul, et ils arrivent à bousiller une classe.
Qu'est-ce qu'on peut faire de ces mômes?

Une chose qui m'a étonnée aussi, c'est que ça soit la maîtresse qui a couru après le gamin et pas l'AVS, qui n'a à s'occuper que d'un élève.

Ben car le recrutement des AVS c'est n'importe quoi, souvent des personnes complètement incompétentes à gérer/aider l'élève et que l'on ne forme pas.

L'enseignante pouvait être aussi la plus proche de la porte (ou meilleure au sprint...).
Situation déjà vécue  (pas les points de suture, mais la course poursuite, et, une fois, 10 jours d'arrêt de travail... ).

En moins d'une seconde, l'élève a pu se faufiler, même si l'AVS est efficace et sur ses gardes.
Et... parfois, il faut être 2 quand l'élève se débat et se met en danger. .. même s'il à 6 ans.

C'est juste 😨 d'en arriver à ce type de questionnement, le pire étant que je n'ai pas l'impression que ce soit l'unique cas de France (ou alors j'enseigne dans un coin vraiment hors norme... et pas en rep).

C'est bien loin d'être l'unique cas ... au nom de l'inclusion, en treize ans je n'ai jamais vu un gamin en fauteuil, sourd ou aveugle, j'ai vu quelques dys- avec une prise en charge correcte, et surtout des gamins avec des troubles comportementaux majeurs, souvent mal gérés.

Qu'est-ce que je disais ...

« Nous comprenons les difficultés légitimes des enseignants et des autres élèves. Mais c’est aussi à ces enfants en situation de handicap auxquels qu'il faut penser. C’est la priorité », indique l’inspecteur d’académie de la Loire Jean-Pierre Batailler. (qui fait des fautes erreurs de grammaire)

« C’est pourquoi la décision du maire me déçoit. Je ne pense pas que fermer l’école soit la solution la plus adaptée. Dans un village comme celui-ci, cela risque de stigmatiser ces enfants », regrette-t-il, conscient toutefois des difficultés rencontrées dans le groupe scolaire. renchérit l'inspecteur que je voudrais bien voir confronté à cette situation ne serait-ce qu'une demi-journée ...

Tout le problème est là : n'accorder d'importance qu'à ces deux enfants -(pour qui il faut trouver des solutions, bien évidemment)  en oubliant les 146 autres ...

heureusement :
"La mairie de Saint-Victor-sur-Rhins a prévu de rouvrir l’école normalement mercredi, si et seulement si les solutions proposées par l’inspection académique sont jugées satisfaisantes."


https://www.20minutes.fr/societe/2275171-20180522-ecole-fermee-apres-incidents-risque-stigmatiser-ecoliers-situation-handicap-estime-inspecteur-academique

Moi j'ai arrêté de courir après les élèves que je ne connais pas et qui se mettent à courir lorsque je leur demande leur carnet. Au bout de 2-3 intersections je les perds.

Matheod, il s'agit d'élèves de primaire ingérables et qui empêchent des classes de fonctionner sans que les PE puissent agir.

La position de l'IA me paraît scandaleuse de démagogie.

Babarette a écrit:Mais c'est terrifiant! C'est une petite école, ils ont chacun un AVS, donc un adulte pour eux tout seul, et ils arrivent à bousiller une classe.
Qu'est-ce qu'on peut faire de ces mômes?

S'en occuper. Ils ont besoin de soins prodigués par des professionnels dans des écoles spécialisées dotées de gros moyens. Ces enfants sont abandonnés au nom de l'égalité.

Il y a quelques années, c'était des parents qui avaient filtré l'entrée de l'école pour empêcher l'entrée des élèves qu'ils estimaient nuisibles.

archeboc a écrit:Il y a quelques années, c'était des parents qui avaient filtré l'entrée de l'école pour empêcher l'entrée des élèves qu'ils estimaient nuisibles.

Le terme de "nuisibles" était d'eux ? C'est quand même particulier, comme choix de mot.

LouisBarthas a écrit:

Babarette a écrit:Mais c'est terrifiant! C'est une petite école, ils ont chacun un AVS, donc un adulte pour eux tout seul, et ils arrivent à bousiller une classe.
Qu'est-ce qu'on peut faire de ces mômes?

S'en occuper. Ils ont besoin de soins prodigués par des professionnels dans des écoles spécialisées dotées de gros moyens. Ces enfants sont abandonnés au nom de l'égalité.

+1000 Et le soin auquel ils ont droit doit durer plusieurs années. Il faut beaucoup de temps et de patience pour espérer faire de ses enfants des citoyens. Un AVS ne peut pas remplacer, malgré la très grande qualité de certains, le psychologue + le psychiatre + l'éducateur spécialisé.
Ils ont été abandonné non seulement au nom de l'égalité (car je suis sûr qu'au MEN ils en ont absolument rien à foutre de ces considérations égalitaires); c'est juste un prétexte, une fausse argumentation pour cacher la véritable raison de cet abandon: les restrictions budgétaires qui atteignent désormais les plus faibles : loser un jour, loser toujours

Attention au retour de bâton : il fera (très) mal

Matheod a écrit:Moi j'ai arrêté de courir après les élèves que je ne connais pas et qui se mettent à courir lorsque je leur demande leur carnet. Au bout de 2-3 intersections je les perds.

 Je complète : on ne peut pas laisser un enfant de 6 ans en crise s'enfuir de l'école. 
Quelques exemples : enfant qui hurle en frappant ses camarades, qui cherche à retourner les tables,  qui balance le contenu des placards... le genre d'enfant pour lequel on trouve que ça se passe bien quand il se contente de vadrouiller dans la classe en s'emparant du matériel des autres en commentant et / ou insultant ses camarades sans les frapper... j'ai une copine qui a fait intervenir 2 fois le samu , c'était la troisième école élémentaire du bambin et elle avait... un cp/ce1.

Moi c'est des lycéens (toujours de la section pro comme par hasard). De toute façon une fois qu'ils sont parti je peux rien faire ...

henriette a écrit:

archeboc a écrit:Il y a quelques années, c'était des parents qui avaient filtré l'entrée de l'école pour empêcher l'entrée des élèves qu'ils estimaient nuisibles.

Le terme de "nuisibles" était d'eux ? C'est quand même particulier, comme choix de mot.

Particulier pour une situation particulière. Un terme pareil est choquant, brutal même, mais on peut comprendre des parents qui ont peur.
Ce qui est terrible, c'est d'en arriver là, que l'institution ne fasse rien de sérieux avant qu'on en arrive à haïr les gosses perturbateurs. Difficile, comme ça, de loin, de dire s'il faut recadrer les élèves, les expulser avant que ça ne dégénère, ou leur proposer un soutien. Mais ce qui est certain, c'est que le équipes pédagogiques doivent pouvoir prendre des décisions, sans être paralysées par des lois absurdes. La plus importante de ces décisions, c'est de pouvoir dire: "On ne sait pas faire."


Les politiciens, avec leurs fausses promesses, oublient d'envisager la possibilité de l'échec. Et ça, c'est criminel. Ca doit marcher coûte que coûte. De toute façon ce sont les sous-fifres qui supporteront les conséquences. Je veux bien prendre des risques, tenter des choses difficiles, mais je dois savoir ce que je peux faire si tout ne fonctionne pas comme prévu. Il nous faut des portes de sortie.

LouisBarthas a écrit:

Babarette a écrit:Mais c'est terrifiant! C'est une petite école, ils ont chacun un AVS, donc un adulte pour eux tout seul, et ils arrivent à bousiller une classe.
Qu'est-ce qu'on peut faire de ces mômes?

S'en occuper. Ils ont besoin de soins prodigués par des professionnels dans des écoles spécialisées dotées de gros moyens. Ces enfants sont abandonnés au nom de l'égalité.

J'aurais dû écrire "qu'est-ce qu'on peut faire pour ces mômes". Qu'il faille s'en occuper, c'est une évidence. La question est de savoir ce qu'il est possible de faire pour eux.

Exactement ce que dit LouisBarthas : s'en occuper dans des lieux appropriés, avec du personnel spécialisé.  On oublie d'ailleurs très souvent un élément capital de la loi de 2005, que je trouve bonne si précisément cet élément est respecté : l'enfant doit être scolarisé dans des conditions qui lui permettent de progresser.  
Or la plupart des gens ne lisent que le début de la phrase. Pour certains parents, c'est l'illusion que tout va bien, puisque l'enfant est scolarisé en milieu ordinaire. Pour les sbires de l'EN, ça coûte moins cher et ils se f... complètement des conséquences, pour l'enfant et pour ses camarades, et encore plus pour les enseignants qui doivent savoir, comme par magie, gérer à la fois les dys, les autistes, les psychotiques.... et le reste de la classe. Avec de l'aide si la situation de l'enfant a été identifiée, si les parents le reconnaissent, acceptent de faire un dossier MDPH, et si ledit dossier aboutit a minima à l'octroi de quelques heures d'AVS. Chez ces derniers, il y a le pire comme le meilleur, des AVS hyper investis, qui se documentent, et se débrouillent super bien (en stage chez madame Nuyts, il y avait deux AVS dans l'assistance, qui avaient payé cette formation de leurs deniers), et d'autres qui sont lamentables.
Et il arrive aussi souvent  que ce soit sans aide, dès le moment où les parents refusent de reconnaître les problèmes, de consulter etc ...

Nuisibles ... ce n'est pas le mot approprié , bien sûr, avant tout ces enfants sont malades, et pas un instant il ne me viendrait à l'idée de leur en vouloir, et je comprends aussi la détresse des parents, mais le déni n'a jamais été une bonne solution.   Et je comprends aussi les parents des autres élèves, qui finissent par passer aux oubliettes tellement les enfants en difficultés pompent l'attention et l'énergie de l'enseignant.

Description parfaitement exacte :

Randoschtroumf a écrit:Quelques exemples : enfant qui hurle en frappant ses camarades, qui cherche à retourner les tables,  qui balance le contenu des placards... le genre d'enfant pour lequel on trouve que ça se passe bien quand il se contente de vadrouiller dans la classe en s'emparant du matériel des autres en commentant et / ou insultant ses camarades sans les frapper... j'ai une copine qui a fait intervenir 2 fois le samu , c'était la troisième école élémentaire du bambin et elle avait... un cp/ce1.

Je suis désolée, mais en tant qu'enseignante, et en tant que parent, je trouve une telle situation inacceptable.  D'autant que l'enseignant, une fois l'enfant passé dans la classe supérieure, peut souffler un peu (avant d'avoir une autre tornade), mais les élèves, eux, le subissent tout au long de leur scolarité.  Et je n'accepte pas , mais pas du tout, le discours sirupeux de l'IA. Je suis sûre que si ses propres  enfants étaient confrontés à cela, ce monsieur verrait subitement la priorité ailleurs.  Et cette langue de bois, cette hypocrisie me mettent dans une fureur noire.

Je conclurai en disant que la mauvaise gestion de l'inclusion ne rend pas service aux enfants en situation de handicap , à la fois parce qu'ils ne bénéficient pas des meilleurs soins susceptibles de les faire avancer, et aussi parce que cela dessert le projet de les faire mieux accepter par la société. Projet louable ... mais qui de la sorte aboutit à son exact contraire : l'exaspération et le rejet.