Que faire en accompagnement educatif?

Je ne voulais pas faire d'accompagnement educatif cette année à cause d'une expérience malheureuse il y a deux ans. Mais comme finacièrement, c'est dur dur, je vais peut être reconsidérer ma position. Il y a deux ans, j'avais fait un atelier lecture qui s'est révélé un échec. Je n'ai pas trop envie de faire de l'aide aux devoirs (quoique ça ne demande pas de prép). Et vous, vous faites quoi en accompagnement educatif? Peut-on arrêter en cours d'année?
Merci

Nestya a écrit:Je ne voulais pas faire d'accompagnement educatif cette année à cause d'une expérience malheureuse il y a deux ans. Mais comme finacièrement, c'est dur dur, je vais peut être reconsidérer ma position. Il y a deux ans, j'avais fait un atelier lecture qui s'est révélé un échec. Je n'ai pas trop envie de faire de l'aide aux devoirs (quoique ça ne demande pas de prép). Et vous, vous faites quoi en accompagnement educatif? Peut-on arrêter en cours d'année?
Merci

l'AC a été mis en place à la demande de parents d'élèves (et non de profs) et est basé sur le volontariat... bon, jusque là, ça va. Mais dans mon établissement, il n'est pas possible d'arrêter en cours d'année, même à la fin d'un trimestre ou au retour des vacances (chez nous, les élèves s'inscrivent pour les périodes de vacances à vacances). Dans ce cas-là, ça ne s'appelle plus du volontariat...

sinon, faut être honnête, quand on a besoin de sous, une heure d'aide aux devoirs, c'est pas mal.

Dans mon collège, on se propose pour un trimestre. En général, on le fait toute l'année, mais si pour une raison ou une autre on ne peut/ veut plus, on peut arrêter à la fin d'un trimestre. Nous sommes nombreux à faire de l'aide aux devoirs qui remporte un franc succès (nous sommes en ZEP et les élèves apprécient de pouvoir travailler en petits groupes dans une atmosphère plus calme...). A toi de voir ce qui te plaît: concevoir un journal, un club théâtre, un club autour des arts plastiques, un ciné-club, du scrapbooking??

Dans mon collège, on propose sport et activité musicale , mais ce n'est pas ça qui fera progresser les élèves. J'ai fait de l'aide aux devoirs et vraiment je le conseille, pas de préparation mais une aptitude à s'adapter à chaque situation, à chaque élève, j'ai vraiment eu l'impression d'être utile, les aider à réviser, à s'organiser, à comprendre. J'ai d'ailleurs plus souvent fait des maths que du français, et c'était intéressant ( demander par ex à un élève d'expliquer ce qu'il a compris aux fractions). Mais attention, cela suppose de se plonger parfois dans les cours des collègues et on découvre des choses stupéfiantes ( on comprend pourquoi l'élève ne comprend pas), mais il ne faut pas devant les élèves émettre la moindre remarque. Après, quand il s'agit d'un collègue avec qui on peut discuter, on peut lui en parler ( par ex en SVT les élèves avaient du mal à savoir ce qu'ils devaient apprendre).

MS: pour l'aude aux devoirs tu avais à peu près combien d'élèves? Etait-ce toujours les mêmes?

Babette, je viens de répondre sur l'autre sujet. Je rajoute que ce n'étaient pas toujours les mêmes.

Je fais de l'aide aux devoirs. Le reste ne m'a pas plus tentée que ça parce que je n'ai pas l'impression d'être utile aux gamins, quoique j'aie bien envie d'un atelier tricot (et ce n'est pas ironique ! Patience, soin, attention, compter les mailles, faire quelque chose d'utile, savoir faire un vêtement pour bébé)...
Certains profs (je te cite un peu tout ce qu'il y avait cette année) ont fait : initiation à la critique ciné, informatique, atelier géométrie, atelier Égypte, théâtre, cirque, step, broderie, échange de mails avec des classes en Angleterre...

Merci pour vos idées.
Je n'ai pas trop envie de faire de l'aide aux devoirs car j'ai peur que les élèves viennent sans leur matériel. Par exemple, s'ils ont un DM de math, je les vois bien oublier les DM à la maison. C'est ce qui se passait en étude pour les 6e.

Nestya a écrit:Peut-on arrêter en cours d'année?

Dans mon collège, les profs et les élèves volontaires doivent s'engager pour l'année entière.

pour l'aude aux devoirs tu avais à peu près combien d'élèves? Etait-ce toujours les mêmes?

Chez nous, il fallait au moins 12 élèves pour qu'un groupe soit ouvert (préconisations de l'IA du Nord). Les élèves sont toujours les mêmes, puisqu'ils s'engagent pour l'année, comme les enseignants.

Je fais de l'aide aux devoirs (3h) et un club de culture générale (2h). Oui, cela fait cinq heures hebdomadaires...

Nestya a écrit:Merci pour vos idées.
Je n'ai pas trop envie de faire de l'aide aux devoirs car j'ai peur que les élèves viennent sans leur matériel. Par exemple, s'ils ont un DM de math, je les vois bien oublier les DM à la maison. C'est ce qui se passait en étude pour les 6e.

Je n'ai pas eu ce problème, la consigne a bien été donnée au début : ayez votre matériel pour travailler.
S'ils ne l'ont pas, tu peux bien leur donner une tonne de verbes à conjuguer, la prochaine fois, ils s'organiseront mieux.
De toute façon, le choix de qui fera quoi n'est pas vraiment individuel, l'an dernier, tous les collègues volontaires se sont réunis afin de se répartir les élèves et surtout les activités à mener. Et les parents ont en priorité choisi l'aide aux devoirs.

J'aime assez l'aide aux devoirs, mais chez nous cela s'est fait dans de mauvaises conditions. Pour se faire mousser, le principal et principal adjoint ont fait du chantage aux parents, forcé la main dans les conseils de classe. Résultat : nous avons récupéré 80 gamins pour 4 profs (trois jours par semaine) ! Tout ce que j'aime dans l'aide aux devoirs, m'asseoir à côté du gamin, dialoguer avec lui pour voir comment il apprend, ce qui bloque, je ne pouvais pas le faire, et j'ai dû faire de la discipline constamment. Bénéfice nul (très médiocre) pour eux comme pour nous.
Si je devais faire un autre atelier, je ferais club journal ou théâtre. Mais j'hésite à reprendre de tels engagements.

Dwarf a écrit:Je fais de l'aide aux devoirs (3h) et un club de culture générale (2h). Oui, cela fait cinq heures hebdomadaires...

Est-ce que tu pourrais expliquer en quoi consiste ce club de culture générale ? L'idée me paraît intéressante.

Passerose a écrit:
Si je devais faire un autre atelier, je ferais club journal ou théâtre. Mais j'hésite à reprendre de tels engagements.

Effectivement, ça peut être intéressant mais ça demande beaucoup de boulot.

Oh que oui ! Cela donne néanmoins un cadre pour pratiquer ce type d'activité et avoir réellement les élèves volontaires pour le faire.

Dwarf a écrit:Je fais de l'aide aux devoirs (3h) et un club de culture générale (2h). Oui, cela fait cinq heures hebdomadaires...

Et après on s'étonne que les horaires de français et d'autres matières continuent à baisser, que nous n'ayons pas les "moyens" pour dédoubler ne serait-ce qu'une heure en classe de langue en 3ème, et que rien ou presque ne soit fait pour faire progresser les élèves les plus démotivés (qui donc ne viendront pas à des heures sup basées sur le volontariat, de 16h40 à 18h40 (!?!) dans mon collège).
C'est bien pour cela, entre autres choses, que je suis opposé à l'accompagnement éducatif, et je pense que ceux qui y participent scient la branche sur laquelle nous sommes assis.
Comme disait une collègue d'un syndicat pourtant très différent du mien, bientôt les collègues vont demander des heures sup en plein milieu de la nuit... Et pendant ce temps, les conditions d'enseignement (je veux dire les heures d'enseignement statutaires, celles qui sont obligatoires pour les élèves et qui sont censées permettre l'enseignement du programme) continuent de se dégrader. Le collège n'a pas les moyens d'assurer un enseignement de qualité, mais il devient une halte-garderie voire un centre de divertissement dynamique (sur le même plan que l'aide aux devoirs, nous avons aussi le roller, le hip-hop, les échecs, dans le cadre de l'acc édu). Mais après tout, c'est à chacun de nous de décider de l'école qu'il souhaite.
J'ajoute qu'en se jetant dans la logique du "travailler plus pour gagner plus" (5 heures sup défiscalisées qui donc ne permettent pas par la suite des rentrées d'argent dans les caisses de l'Etat pour financer une hausse des salaires, des recrutements suffisants, etc, etc), on encourage l'absence de revalorisation de nos salaires et la diminution de notre pouvoir d'achat (en 1981, un certifié débutant gagnait 2,1 SMIC ; aujourd'hui, un certifié classe normale en fin de carrière gagne 2,5 SMIC...), puisqu'il suffit de rajouter chaque année un peu plus d'heures sup pour maintenir son pouvoir d'achat. A quand les services de 40h comme dans certains pays ?

Voilà, c'est mon opinion personnelle sur le sujet, elle ne sera pas partagée par tous, et je respecte les choix de chacun, même si je pense que les choix individuels ont des conséqunces sur l'ensemble de la profession.

neo, je ne pense pas que l'AC dégrade nos conditions de travail. Ce qui me gêne plus, ce sont les collègues qui acceptent de faire des heures sup' dans leur discipline (dans certains établissements, cela représente presque un poste de certifié). Là oui, c'est permettre au rectorat de dire: "non, vous voyez, nous n'avons pas besoin d'ouvrir un poste."
Pour revenir à l'AC, de 16h à 17h, je ne prends pas ça pour de la garderie, moi-même finissant 3 jours par semaine à 17h, donc avec des élèves qui finissent à 17h (pas des 6èmes, je précise).
et encore une fois, c'est une façon de gagner des sous, parce que comme tu le dis, le pouvoir d'achat n'est pas top, loin de là.

moi cette année je faisais 2 heures d'aide aux devoirs (de 16h à 18h) et on a greffé ensuite sur l'accompagnement éducatif un club théatre entre midi et 2...j'ajoute que je fais aussi partie de l'atelier théâtre, mais ça c'est inclus dans mon emploi du temps...
l'AC est sur la base du volontariat et je resigne cette année mais j'ai demandé à ne plus faire qu'une heure d'aide aux devoirs... (e je confirme le taux horaire cité dans l'autre post...ça aide à mettre du beurre dans les épinards, c'est sûr!)

neo a écrit:
J'ajoute qu'en se jetant dans la logique du "travailler plus pour gagner plus" (5 heures sup défiscalisées qui donc ne permettent pas par la suite des rentrées d'argent dans les caisses de l'Etat pour financer une hausse des salaires, des recrutements suffisants, etc, etc), on encourage l'absence de revalorisation de nos salaires et la diminution de notre pouvoir d'achat (en 1981, un certifié débutant gagnait 2,1 SMIC ; aujourd'hui, un certifié classe normale en fin de carrière gagne 2,5 SMIC...), puisqu'il suffit de rajouter chaque année un peu plus d'heures sup pour maintenir son pouvoir d'achat.

Dans un entretien au Monde aujourd'hui, Luc Chatel :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/25/luc-chatel-promet-l-architecture-du-nouveau-lycee-courant-septembre_1231593_3224.html#ens_id=1231599&xtor=AL-32280151
Extrait (je mets en gras):

Suppresssions de postes
De 2007 à 2010, 49 400 postes d'enseignants ont été supprimés, soit plus de 6 % des effectifs. "Personne n'a été pris de court, explique M. Chatel, ces mesures s'inscrivent dans la politique globale du gouvernement, que Nicolas Sarkozy avait annoncée et qui consiste à ne pas remplacer un départ en retraite sur deux".

Tout en précisant que "la rentrée va se faire à taux d'encadrement constant" et que "le budget de l'éducation nationale continue à augmenter : de 1,4 % cette année, soit un peu plus que le budget de l'Etat", le ministre ajoute que "ces suppressions de postes nous donnent une marge de manœuvre soit pour revaloriser les enseignants (...) soit pour mettre en place des services nouveaux, comme l'aide individualisée en primaire, l'accompagnement éducatif au collège ainsi que dans 200 lycées à compter de cette rentrée".

Au passage, la revalorisation des salaires, je n'en ai pas vu la couleur, si ce n'est une augmentation de 9 euro en juillet...

accompagnement éducation - club théâtre (Cilou?) ça se passe comment chez vous?

Ornella a écrit:accompagnement éducation - club théâtre (Cilou?) ça se passe comment chez vous?

euh...c'est à dire? quelle est ta question?

comment organisez-vous ces heures-là, quel est l'objectif, qui sont les "participants", etc

@Passerose : la formule est souple et doit permettre d'aborder et approfondir un ou plusieurs sujets sous un angle à la fois académique et original. Cette année, j'étais parti de la Guerre de Troie pour en aborder toutes les facettes les plus diverses mais de manière logique et structurée (La géographie, les mythes et la légende, l'histoire et l'archéologie, l'héritage et le patrimoine).

Cette année, je n'ai pas encore décidé.

@neo : je connais cet argument, mais il ne s'applique pas à ces heures-là, qui ont lieu hors cours. En revanche, tu peux me traîner dans la boue et me traiter de tous les noms pour les deux heures et demi supplémentaitres que j'ose accepter de faire en prenant une classe de français de plus à mon actif : je dois être une ordure de néo-capitaliste et pas quelqu'un qui aime son métier au point de vouloir aider le plus d'élèves possible chaque année.

alors quelques pistes:
-pour l'aide aux devoirs, c'était d'abord du volontariat: chaque parent a reçu une fiche descriptive et un formulaire d'inscription...après, libre à nous (PP en particulier) de proposer d'y inscrire un élève que l'on sent en difficulté en cours d'année...Ce n'est pas obligatoire toute l'année, certains venaient ponctuellement ou d'autres s'y sont tenus tout au long de l'année. Pour ma part, j'avais des 6è en aide aux devoirs, grand maxi une douzaine (mais à peu près 5ou 6 de 5 à 6h..)
-pour le club théâtre: on a déjà un atelier théâtre mais qui a lieu de 5 à 7, et surtout ouvert ux "grands" (4 et 3è essentiellement)...l'idée est donc partie de ce que certains "petits" se sont plaints de ne pas pouvoir y participer...puis on avait, en atelier, 13 élèves de 3è donc qui partaient à la fin de l'année...donc on a créé une "pépinière" avec les plus petits qui nous permettra cette année d'avoir suffisamment d'élèves en atelier...on a davantage travailler sur l'expression corporelle en club, d'abord partis sur les 4 éléments, on a finalement fait un travail sur "l'eau dans tous ses états"...et au spectacle de fin d'année, ça ne faisait pas du tout doublon avec l'atelier qui, lui, présentait une pièce mise en scène avec une comédienne.
On avait décidé avec la collègue qui le faisait avec moi de ne faire le club que cette année (pour "recruter" en qq sorte pr l'atelier) mais devant l'engouement et le travail réalisé, on va remettre ça cette année!
Voilà! j'espère avoir répondu à tes questions!

Dwarf a écrit: je connais cet argument, mais il ne s'applique pas à ces heures-là, qui ont lieu hors cours. En revanche, tu peux me traîner dans la boue et me traiter de tous les noms pour les deux heures et demi supplémentaitres que j'ose accepter de faire en prenant une classe de français de plus à mon actif : je dois être une ordure de néo-capitaliste et pas quelqu'un qui aime son métier au point de vouloir aider le plus d'élèves possible chaque année.

Non, le ministre a été clair: le financement des postes supprimés sert désormais à payer, entre autres, en HSE les heures d'accompagnement éducatif. Neo ne parlait pas de cours ou hors-cours, relis-le, juste du financement. Je reprend la citation utilisée par Neo:"le ministre ajoute que "ces suppressions de postes nous donnent une marge de manœuvre soit pour revaloriser les enseignants (...) soit pour mettre en place des services nouveaux, comme l'aide individualisée en primaire, l'accompagnement éducatif au collège"" Cela me paraît tout à fait clair.