Faire prendre des notes aux élèves en cours de philosophie

Perso, je leur dicte et les notes, je n' y arrive pas. Ils ont eu des cours de méthodologie sur la prise de notes mais c'est comme si rien n'avait été fait. Quand j'ai essayé de les inviter à en prendre : grosse panique. Si quelqu'un a des tuyaux, cela m'intéresse aussi !

Je ne note que les grandes articulations du cours au tableau (I. a, etc.) et les mots compliqués. Mais je ne parle pas très vite, je répète les formulations essentielles, je reformule le reste (et je le dis). Au cours suivant, je reprends l'ensemble en synthétisant très fort.
En 2de, je fais des pauses et je demande aux élèves ce qu'il fallait noter. Ceux qui n'ont pas tout noté complètent.

En explication de texte, je reprends systématiquement les analyses des élèves et je vais encore plus lentement.

Professeur Froeppel a écrit:Perso, je leur dicte et les notes, je n' y arrive pas. Ils ont eu des cours de méthodologie sur la prise de notes mais c'est comme si rien n'avait été fait. Quand j'ai essayé de les inviter à en prendre : grosse panique. Si quelqu'un a des tuyaux, cela m'intéresse aussi !

Cette année, j'y ai consacré du temps en seconde et ça a l'air mieux que d'habitude.
On a fait une séance de méthodo (j'ai 1h en demi-groupe par semaine où je ne peux pas avancer le cours) sur la prise de notes, avec
1) Lecture d'une fiche sur la manière de prendre des notes + abréviation
2) Prise de note sur 2-3 phrases écrites => correction au tableau (on voit surtout les abréviations)
3) Prise de note phrase par phrase sur un texte de 5 phrases => correction au tableau (je complexifie progressivement les phrases)
4) Prise de note sur un petit extrait de manuel (écrit), plus long que les phrases => correction au tableau (on voit surtout l'importance de la hiérarchisation des idées, des titres...).

Ensuite, en cours, j'alterne exercices, dictée et prise de notes. Quand je commence une énumération, je demande systématiquement "qu'est-ce que je dois faire dans mes notes" --> réponse : "des tirets".
Lorsqu'on fait de la prise de notes, j'annonce que les questions sont interdites, ils doivent s'accrocher ; je prends les questions (choses qui manquent, éléments à préciser) à la fin du point à noter.
Là, je suis arrivée à leur faire prendre une heure de notes, en parlant encore lentement et en m'arrêtant quelques fois pour leur demander ce qui leur manquait. Ils y arrivent à peu près tous, plus ou moins bien.
L'hybride implique plus de magistral, ça aide aussi sans doute.

J'avais essayé l'année passée avec mes terminales stmg, après cours de methodo en ap. Catastrophe.

J'ai abandonné au bout de 4 mois. Avec les prébac j'écris le cours au tableau (je ne supporte pas de dicter). En postbac j'écris simplement les titres et idées fortes, et ils se débrouillent.

Je distribue cependant toujours une grille reprenant les principaux points du cours sous forme de questions. Ils savent que s'ils ne peuvent pas répondre à tout à la fin du chapitre, c'est qu'ils ont raté quelque chose. Ils vont alors chercher la réponse dans le cours du voisin, dans les exercices, ou dans le meilleur des cas demandent à la fin du cours. Ça semble les sécuriser.

Prendre des notes, c'est se débrouiller. A un moment, il faut bien savoir le faire.

Lilypims a écrit:
En 2de, je fais des pauses et je demande aux élèves ce qu'il fallait noter. Ceux qui n'ont pas tout noté complètent.

Je fais ça aussi en terminale.
En fait, je combine plusieurs choses, suivant le moment, mon humeur et leurs réactions :
- je répète plusieurs fois la même chose (parfois 4 ou 5 fois), mais pas mot à mot. S'ils me demandent de répéter, je fais exprès de leur dire que je suis incapable de répéter la phrase (même si je l'ai sous les yeux) mais que je peux répéter l'idée.
- quand je vois qu'ils ont le nez en l'air, je leur dis : « Ça il faut le noter » et je répète ;
- parfois je prends moi-même en notes ce que je dis au tableau pour leur montrer comment faire, mais ça ne me satisfait pas parce qu'ils recopient après coup et me demandent d'expliquer mes abréviations, ce qui veut dire qu'ils n'observent pas la prise de notes.
- comme Lilypims je demande ce qu'il fallait noter et on complète ensemble. Il m'arrive de le faire pour une unité complète du cours (par exemple une intro) au cours suivant à partir des notes d'un élève que je recopie au tableau et qu'on complète
- Je leur demande de comparer leurs prises de notes entre eux, ce qu'ils ne font la plupart du temps pas, mais à un moment s'ils ne veulent pas faire l'effort ça les regarde
- Je fais des interros de cours et parfois ils s'aperçoivent qu'ils n'avaient pas la réponse dans le cours, dans ce cas, retour au point précédent : pourquoi le copain a-t-il la réponse dans son cours et pas toi ?

Il y a deux aspects à distinguer dans la prise de notes : leur incapacité et leur manque de volonté. Il n'est pas rare qu'ils disent qu'ils n'y arrivent pas par solution de facilité, parce qu'ils ont la flemme. Mais parfois ils n'y arrivent vraiment pas... souvent parce qu'ils ne comprennent pas le cours.

Merci pour tous vos conseils, cela me donne du grain à moudre !

Ile n’y arrivent pas, parfois, parce qu'ils ne savent pas écrire. Pour eux, recopier, c’est juste gribouiller du papier. Ils ne savent pas ce qu’ils sont en train d’écrire, ils copient des lettres, quelques syllabes, sans y mettre le moindre sens.. le passage à la prise de notre est donc raide.

Je suis n'ai pas le courage de faire tout ça; je vais continuer à leur dicter. je sais, c'est pas bien. :decu:

Ajupouet a écrit:Ile n’y arrivent pas, parfois, parce qu'ils ne savent pas écrire. Pour eux, recopier, c’est juste gribouiller du papier. Ils ne savent pas ce qu’ils sont en train d’écrire, ils copient des lettres, quelques syllabes, sans y mettre le moindre sens.. le passage à la prise de notre est donc raide.

Ça me fait penser à préciser quelque chose : je parle des séries générales. En techno j'ai laissé tomber la prise de notes, c'est peine perdue : même en dictant c'est la cata car ils ne savent effectivement pas écrire pour un certain nombre d'entre eux. Donc avec eux dictée ultra lente style dictée de brevet, ce qui est une catastrophe pour le cours parce qu'il ne faut pas espérer leur faire noter plus de 10 lignes par heure de cours, et il faut supporter leurs gémissements. Beaucoup de collègues leur donnent un cours polycopié. Je résiste encore mais je ne sais pas pour combien de temps. Cela dit quand ils ont un polycopié ils n'écoutent plus le cours. C'est la quadrature du cercle.