Terminale S HG, besoin de conseils

Bonjour
Je vais avoir pour la 3e année des TS. Je suis totalement démunie car je n'arrive pas à avoir de cours satisfaisants.
Tout ce que je vois sur le net ou qu'on m'a gentiment donné me semble infaisable dans le volume horaire.
Comment faites-vous? Voici les possibilités que je vois.
- Soit apporter beaucoup de connaissances en faisant un cours magistral. Mais je manque de temps pour faire des exercices.
- Soit travailler en "activités", mais quid du cours? J'ai tenté les polys à l'avance, ils ne les lisent pas, le manuel pendant l'activité, même chose...
- Soit faire des cours magistraux très courts et garder des heures pour les exos. Je n'arrive pas à "couper" dans les connaissances car quand je vois la somme donnée par des collègues, je ne veux pas que mes élèves aient moins.
Autre solution?
J'aurais bien aimé les mettre en autonomie et passer par des plans de travail ou autre mais je crains l'infaisabilité de la chose en terrminale. Des expériences?
Et enfin, le cours sur les cartes. Cela fait 3 cours différents que je ponds et qui ne me satisfont pas. Que faites-vous lors de ce cours (en 4h donc...)?
Merci pour vos différents témoignages.

Je mixe : magistral, "classe inversée", travail de groupe sur les différents chapitres du cours puis mise en commun par écrit électronique. J'explique aux élèves l'ubuesque situation et chacun fait de son mieux. Il est évident que ce programme est impossible au vu des exigences et du temps donné. Il va sans dire que l'EMC est utilisé à autre chose qu'une réflexion sur la bioéthique...

Bonjour Cleopatra,
J'enseigne en TS depuis environ 8 ans et j'ai été aussi confronté aux mêmes difficultés les premières années, à savoir comment réaliser un programme qui contient environ 75% des notions/connaissances de ES avec 50% du temps en moins ! Equation difficile à résoudre... De plus, je dois le réaliser avec moins d'heures qu'en France (j'enseigne dans un lycée français à l'étranger) du fait des contraintes des établissements de l'AEFE et du pays d'accueil (je dois m'adapter à des horaires réduites pendant le ramadan qui dure un mois). Mais je parviens toutefois à boucler le programme deux semaines avant la sortie des cours avec des résultats au bac très satisfaisants. Comme le précise Prosper dans son message précédent, je varie beaucoup les situations pédagogiques entre cours magistraux (très chronophages mais indispensables), la classe inversée et les travaux de groupe (privilégier les îlots de trois élèves). Pour gagner du temps et travailler la méthode, notamment l'analyse documentaire, je donne parfois aux élèves le cours complet en polycope quelques jours avant, et je programme un devoir sur table d'analyse documentaire avec le cours en consultation libre. Les élèves apprécient beaucoup : ils trouvent cela très formateur pour bien maîtriser la méthode et ne pas être stressé par l'apport des connaissances (bien qu'il faut les utiliser à bonne escient ce qui est loin d'être toujours le cas comme ils le constatent souvent à leur dépend). En travaux de groupe, j'ai plusieurs séances où ce sont les élèves qui rédigent une partie du cours à l'aide d'un corpus de questions et de documents (j'utilise alors le livre comme support documentaire). Je relève ensuite une copie par groupe pour l'évaluation. Pour les croquis en géo, je fais toujours en sorte que les parties et sous parties du cours collent parfaitement à la légende : c'est un gain de temps et cela permet aussi de changer de langage : ex, construire la légende du croquis à l'aide du cours ou inversement. Enfin, pour quelques cours magistraux, je leur donne le cours à l'avance et nous construisons une fiche de révision (que j'exige pour tous les chapitres en fin de séquence) qui contient uniquement le plan, qqes mots clés, notions, concepts, personnages importants, dates... Pour la fiche de révision, rien ne doit être rédigé et tout doit tenir sur une seule page (je divise alors la page d'une feuille A4 en trois colonnes correspondant à mes trois grandes parties. J'insiste aussi sur les couleurs : grandes parties en rouge, sous parties en vert. Voilà qqes modestes propositions en vrac.

Merci pour les pistes très complètes. Malheureusement avec les classes que j'ai eues, donner le cours à l'avance ne fonctionnait pas du tout, ils ne les lisaient jamais. Et comme ils n'ont pas appris le programme de 1ère, je dois réexpliquer tous les contextes à toutes les heures.
Pour les travaux de groupe, quand tu dis qu'ils doivent rédiger une partie du cours, tu redistribues à tout le monde à la fin les travaux de chaque groupe? Je l'avais fait une fois et j'ai eu un scandale car ils n'avaient pas tous bossé sur l'ensemble du chapitre et du coup je cite "c'est pas juste pour le bac" gnagnagna.
Bon après je pars défaitiste car j'ai eu la pire classe de S depuis plusieurs années dans mon lycée, mais je prends note de toutes ces pistes.
Pour tout dire, l'an dernier j'ai créé personnellement une étude de cas sur les roses, j'y ai passé beaucoup d'heures, cela me semblait différent et sympa (et après j'ai vu que c'était dans l'air du temps d'ailleurs) eh bien quand je leur ai donné le titre de l'étude de cas j'ai eu ça comme réaction (de la part des 7 redoublants de la classe qui ont entraîné tous les autres) :
" quoi? Mais c'est quoi ce truc, NORMALEMENT c'est l'i-phone, on va se ramasser au bac, c'est n'importe quoi!".
De même, lire des textes était très compliqué pour eux donc le moindre travail sur documents un peu en autonomie prenait très longtemps, le double de ce que je prévoyais.

Effectivement, à la lecture de ton message tu ne dois pas avoir une classe très facile. De mon côté, j'ai la chance d'avoir dans l'ensemble des élèves très motivés. Toutefois, je pense qu'une fois que l'enseignant a fait preuve de bonne volonté pour la réussite de ses élèves - ton message en témoigne - tant pis pour ce qui ne veulent pas suivre et concentrons alors nos efforts sur les plus motivés. J'ai enseigné aussi plus de 10 ans en ZEP. Si on ne peut pas "sauver" tous le monde, on parvient quand même à tirer le ventre moux vers le haut grâce à quelques mise en pratique innovantes (ce que tu semble faire). Certes, c'est usant mais récompensons ceux qui jouent le jeu (évaluation positive ;-)) et tant pis pour les autres. Puisque tu abordes dans ton message le cas du produit mondialisé, je me permets amicalement de te mettre en garde sur le choix du produit. En effet, ce dernier doit être un produit traçable et clairement identifié ayant subi une transformation. Plusieurs IA IPR nous ont mis en garde sur ce point. Le café, le chocolat (sauf s'il s'agit d'un produit de marque, exemple du Nutella)... n'entrent pas dans cette catégorie car ce ne sont pas des produits manufacturés, bien que plusieurs manuels continuent de les proposer (cela s'explique en partie du fait que les programmes définitifs datant de 2011 sont sortis tardivement alors que plusieurs éditions étaient déjà sous presse. Certains éditeurs ont depuis rectifié le tir, d'autres toujours pas. Je t'encourage à persévérer. Un enseignant qui doute restera toujours un bon enseignant.

Ah tiens? Merci pour l'info mais ça me semble dommage de ne pas pouvoir prendre un produit non transformé en sachant que toutes les rubriques demandées par le programme sont respectées et analysées, avec construction de croquis et schéma. Tant pis pour mon travail, ils feront l'edc du manuel, je n'ai pas le temps de passer des heures à remettre au goût du jour mon edc sur l'iphone.

Cléopâtre, comme produit mondialisé tu peux utiliser le Jean.

Oui, mais là je n'ai pas le temps de refaire une étude de cas en entier car je dois déjà remanier d'autres cours de terminale puisque rien n'a fonctionné cette année. On verra pour l'an prochain mais j'aime bien rentabiliser mes préparations et là ça ne sera pas le cas, donc tant pis. Je n'avais pas relu la fiche éduscol, tant pis pour moi, je n'avais qu'à mieux comprendre le terme "produit".

Olympias a écrit:Cléopâtre, comme produit mondialisé tu peux utiliser le Jean.

ou le maillot de l'équipe de France de foot !

C'est pas mal le maillot de l'équipe de foot je garde les idées sous le coude.

maxphaine a écrit:Puisque tu abordes dans ton message le cas du produit mondialisé, je me permets amicalement de te mettre en garde sur le choix du produit. En effet, ce dernier doit être un produit traçable et clairement identifié ayant subi une transformation. Plusieurs IA IPR nous ont mis en garde sur ce point. Le café, le chocolat (sauf s'il s'agit d'un produit de marque, exemple du Nutella)... n'entrent pas dans cette catégorie car ce ne sont pas des produits manufacturés.

Juste pour réagir là-dessus, depuis quand on mâche des cerises de café au petit déjeuner ? Etre IA-IPR n'empêche manifestement pas de raconter n'importe quoi (bon, c'est pas une nouvelle, je sais ) : pour autant que je sache, la torréfaction, ne serait-ce qu'elle, est une transformation (et accessoirement une bonne manière de montrer comment s'organise le "partage" des profits dans la filière café). L'argument pour l'écarter me parait donc singulièrement faible (surtout pour dire ensuite "Nutella vous avez le droit c'est une marque" : là aussi, le café moulu vendu directement du producteur au consommateur, je n'ai jamais vu).


Pour la question initiale, j'en suis arrivé à magistral magistral magistral, avec le plus d'exercices possibles en DM facultatifs. Et même comme ça, tenir les délais est mission difficile dès lors que quelques heures sont perdues dans l'année...

Nous on nous a dit qu'on pouvait faire le café, on retrouve cet exemple sur les sites académiques...

Karine B. a écrit:

Olympias a écrit:Cléopâtre, comme produit mondialisé tu peux utiliser le Jean.

ou le maillot de l'équipe de France de foot !

Mais tout à fait Thierry  !!Mais oui mon JeanMimi !!

Olympias a écrit:

Karine B. a écrit:

Olympias a écrit:Cléopâtre, comme produit mondialisé tu peux utiliser le Jean.

ou le maillot de l'équipe de France de foot !

Mais tout à fait Thierry  !!Mais oui mon JeanMimi !!

https://mobile.lesinrocks.com/2018/07/23/actualite/le-maillot-de-lequipe-de-france-deux-etoiles-coute-moins-de-3-euros-produire-en-thailande-111107950/

Juste une question : en vous lisant, je lis l'obsession du baccalauréat dans les pratiques (ce qui est compréhensible). Néanmoins, vous faites aussi des trucs pour former au supérieur, spécialement s'ils veulent faire des études en sciences humaines. Cela m'intéresse parce qu'à force de lire pas mal d'entre vous et d'avoir été voir des cours de Tle, j'ai l'impression que les gens font mais en parlent fort peu. Pourtant, ce me semble être le plus intéressant, non ?

Elyas a écrit:Juste une question : en vous lisant, je lis l'obsession du baccalauréat dans les pratiques (ce qui est compréhensible). Néanmoins, vous faites aussi des trucs pour former au supérieur, spécialement s'ils veulent faire des études en sciences humaines. Cela m'intéresse parce qu'à force de lire pas mal d'entre vous et d'avoir été voir des cours de Tle, j'ai l'impression que les gens font mais en parlent fort peu. Pourtant, ce me semble être le plus intéressant, non ?

Avec 2 h par semaine, un programme hallucinant et des épreuves plus difficiles qu'en ES ou L (où on court déjà après le temps), non, ce n'est pas possible et c'est extrêmement regrettable pour tous, et pas agréable pour le prof.

Karine B. a écrit:

Elyas a écrit:Juste une question : en vous lisant, je lis l'obsession du baccalauréat dans les pratiques (ce qui est compréhensible). Néanmoins, vous faites aussi des trucs pour former au supérieur, spécialement s'ils veulent faire des études en sciences humaines. Cela m'intéresse parce qu'à force de lire pas mal d'entre vous et d'avoir été voir des cours de Tle, j'ai l'impression que les gens font mais en parlent fort peu. Pourtant, ce me semble être le plus intéressant, non ?

Avec 2 h par semaine, un programme hallucinant et des épreuves plus difficiles qu'en ES ou L (où on court déjà après le temps), non, ce n'est pas possible et c'est extrêmement regrettable pour tous, et pas agréable pour le prof.

Je trouve cela terrible comme constat. J'ai l'impression que les classes de 3e et Tle sont chargées à bloc sans aucune réflexion sur la qualité de la formation intellectuelle donnée en plus de l'érudition (l'une n'allant pas sans l'autre, à mon sens). On verra si la réforme des programmes changera cela. C'est bien triste.

Elyas a écrit:

Karine B. a écrit:

Elyas a écrit:Juste une question : en vous lisant, je lis l'obsession du baccalauréat dans les pratiques (ce qui est compréhensible). Néanmoins, vous faites aussi des trucs pour former au supérieur, spécialement s'ils veulent faire des études en sciences humaines. Cela m'intéresse parce qu'à force de lire pas mal d'entre vous et d'avoir été voir des cours de Tle, j'ai l'impression que les gens font mais en parlent fort peu. Pourtant, ce me semble être le plus intéressant, non ?

Avec 2 h par semaine, un programme hallucinant et des épreuves plus difficiles qu'en ES ou L (où on court déjà après le temps), non, ce n'est pas possible et c'est extrêmement regrettable pour tous, et pas agréable pour le prof.

Je trouve cela terrible comme constat. J'ai l'impression que les classes de 3e et Tle sont chargées à bloc sans aucune réflexion sur la qualité de la formation intellectuelle donnée en plus de l'érudition (l'une n'allant pas sans l'autre, à mon sens). On verra si la réforme des programmes changera cela. C'est bien triste.

La réforme ayant réfléchi en termes d'horaires et aboutissant à la suppression des séries, je ne vois pas comment cela pourrait s'améliorer

Je partage le constat de Karine et je trouve ça pire qu’en 3e en fait.
2h, c’est très très court pour faire le programme de TS. Je me suis concentrée sur le bac avec les miens.

Même en TES/L, on n'a pas d'autres choix de se concentrer sur le bac (surtout lorsque la réussite au bac est loin d'être assurée pour tous...).
La réforme risque d'aggraver les choses puisqu'il faudra bachoter aussi dès le début de l'année de 1e avec le contrôle continu sous forme de "partiels".

Laotzi a écrit:Même en TES/L, on n'a pas d'autres choix de se concentrer sur le bac (surtout lorsque la réussite au bac est loin d'être assurée pour tous...).
La réforme risque d'aggraver les choses puisqu'il faudra bachoter aussi dès le début de l'année de 1e avec le contrôle continu sous forme de "partiels".

Complétement !

Laotzi a écrit:Même en TES/L, on n'a pas d'autres choix de se concentrer sur le bac (surtout lorsque la réussite au bac est loin d'être assurée pour tous...).
La réforme risque d'aggraver les choses puisqu'il faudra bachoter aussi dès le début de l'année de 1e avec le contrôle continu sous forme de "partiels".

+1 malheureusement...

Oui, je ne vois pas comment nous ferons pour éviter le bachotage dès le début de la première.
Il faut bien comprendre que de la 6e à la 2de, voire 1ère si on accepte de ne pas terminer le programme, on fait réfléchir les élèves, on construit des pratiques, on les fait rédiger, bâtir des croquis etc. Et paf en terminale, on doit leur faire ingurgiter un programme démesuré qu'ils doivent ressortir par cœur. Et en TS le programme est tellement long pour le peu de coeff que c'est ultra ingrat pour eux. Beaucoup détestent la matière du coup. Pas pour les cours, mais pour les heures d'apprentissage stupide qu'il y a derrière. C'est tellement décourageant. En L et ES c'est également la course, donc je ne vois absolument pas comment nous les préparerions au supérieur malheureusement.

Cléopatra2 a écrit:Oui, je ne vois pas comment nous ferons pour éviter le bachotage dès le début de la première.
Il faut bien comprendre que de la 6e à la 2de, voire 1ère si on accepte de ne pas terminer le programme, on fait réfléchir les élèves, on construit des pratiques, on les fait rédiger, bâtir des croquis etc. Et paf en terminale, on doit leur faire ingurgiter un programme démesuré qu'ils doivent ressortir par cœur. Et en TS le programme est tellement long pour le peu de coeff que c'est ultra ingrat pour eux. Beaucoup détestent la matière du coup. Pas pour les cours, mais pour les heures d'apprentissage stupide qu'il y a derrière.  C'est tellement décourageant. En L et ES c'est également la course, donc je ne vois absolument pas comment nous les préparerions au supérieur malheureusement.

Pour avoir eu quelques classes de S extraordinaires (bien meilleures et intéressées, et de très loin, que les ES) ces dernières années, c'est hélas très vrai. Quand ils comprennent que l'on ne leur demande que du bachotage sans réflexion (sauf éventuellement en analyse de doc, et encore...), ils sont soit désabusés, soit dégoûtés pour une bonne partie d'entre eux (surtout d'ailleurs parmi les plus "scientifiques", capables de réfléchir si on leur demande de le faire, mais totalement désintéressés par l'apprentissage par cœur...). Mais je crains que le retour à la dissertation ne soit pas vraiment d'actualité...
Après, ça se sent dans le supérieur quand même ça. Depuis deux-trois ans, les L2 que je vois me semblent de plus en plus difficilement capables (en moyenne, hein) de produire une réflexion personnelle et de faire autre chose que de réclamer des "recettes" qui marchent à tous les coups. Jusqu'à ceux qui s'étonnaient que je m'attende pour un intra-TD à ce qu'ils aient lu des livres et ne se soient pas contentés du CM de ma collègue et des TD...

Imagine alors une mauvaise classe de S... Cette année j'en ai deux et je croise les doigts pour avoir quelques uns de mes anciens premières, adorables.