Manifeste du collectif "Lettres vives"

VinZT a écrit:Perplexe je suis. Si j'en crois gogole, AFEF peut désigner :

- l'Association française des enseignants de français
- l'Association française pour l'étude du foie
- l'Association fribourgeoise d'économie forestière.

Je me demande laquelle est la bonne.

Je croyais que c'était l'Association française des enseignants frustrés !

Sinon, je trouve ce "manifeste" d'une mauvaise foi consternante et d'une malhonnêteté intellectuelle flagrante. Bref, aucune crédibilité !

Faut voir la liste de signataires, il y a du lourd.

Provence, si tu leur envoyais une copie de ton message ? A moins que cela ait été déjà été fait ?

J'ose espérer que leur salade démagogique totalement décomposée ne bernera pas trop de monde.

VinZT a écrit:Perplexe je suis. Si j'en crois gogole, AFEF peut désigner...

Mieux que de longs discours : https://www.neoprofs.org/t65640-professeurs-de-lettres-considerez-vous-que-l-afef-vous-represente

DesolationRow a écrit:Faut voir la liste de signataires, il y a du lourd.

Alain Chevarin (retraité) qui sur le même blog "Questions de classe(s)" applaudissait la disparition de l'enseignement des langues anciennes. La rébellion contre le gouvernement était moins nette alors : http://avenirlatingrec.fr/actualite/sur-les-blogs/632-a-chevarin-les-langues-anciennes-servent-au-niveau-du-college-a-constituer-des-classes-privilegiees

Qu’il soit sincère ou non, le constat de la ministre de l’Éducation nationale que les langues anciennes servent, au niveau du collège, à constituer des classes privilégiées est exact. De ce point de vue, la disparition de leur enseignement en tant qu’options disciplinaires à part entière ne peut pas faire partie de nos axes de critique des nouveaux programmes.

La réforme actuelle du collège peut et doit être critiquée et combattue dans sa globalité, pour toutes sortes de raisons développées ailleurs, et cela inclut la critique des fameux EPI. Mais nous ne pouvons pas pour cela défendre aujourd’hui ce que nous condamnions hier. Les filières déguisées et les contournements de carte scolaire qui étaient une des raisons d’être de l’enseignement optionnel du latin et du grec au collège en font partie.

Luigi_B a écrit:

VinZT a écrit:Perplexe je suis. Si j'en crois gogole, AFEF peut désigner...

Mieux que de longs discours : https://www.neoprofs.org/t65640-professeurs-de-lettres-considerez-vous-que-l-afef-vous-represente

Ah … effectivement, le sondage est édifiant (du coup j'y ai participé, en cochant le dernier item).

Il n’y a pas à chercher bien loin le coupable de cette débâcle « civilisationnelle » : c’est l’école et ses enseignant.e.s qui n’apprennent désormais plus ni à lire ni à écrire  !

Naïve que je suis, j'ai cru la phrase ironique, j'ai cru à une dénonciation de l'écriture-apartheid en style indirect libre.

Ce sont des paroles sur le cours, sur la littérature ; des paroles sur la culture, leurs cultures ; des paroles sur la vie, le monde, la société, sur l’histoire… pour qui veut bien les accueillir. À la manière des auteur.e.s qu’ils côtoient – avec ou sans nous –, les élèves savent faire rire, faire réfléchir, émouvoir, interroger, bousculer, etc.

Paroles, paroles... chantait Dalida. Des paroles sur : outre que la construction est inhabituelle, ce sur avoue implicitement que ces propos survolent les questions sans les approfondir. Les élèves côtoient des auteur.e.s. Je décode qu'un auteur.e est tout bonnement un auteur, mais côtoyer me fait réagir : il ne s'agit pas de côtoyer les auteurs (ceux qui viennent dans les établissements scolaires ? ceux qui participent aux ventes-signatures ? ceux qui prennent le métro ?) mais bien plutôt de lire leurs textes.

Notre rôle est que ces jeunes rencontrent à cette occasion la littérature sous toutes ses formes, roman, théâtre, poésie…

Tiens, la littérature, on ne la côtoie plus, on la rencontre ? Mais on ne s'y confronte toujours pas.
(H.S. 1 : mettre le théâtre, art de l'expression corporelle, dans la littérature c'est plutôt... léger; surtout après Artaud.
H.S. 2 : notre rôle est que est écrit avec les pieds. Nous avons pour rôle... Que ces jeunes rencontrent etc, tel est notre rôle...)

Si nous avons décidé de fonder le collectif « Lettres vives », sans esprit de concurrence avec d’autres mouvements existants

Bel aveu ! S'ils ne le disaient pas, personne ne penserait ça. Qui s'excuse s'accuse, vous ne le saviez pas ?

Je passe sur les enjeux ont on doit s'emparer, le discours que l'on doit contrecarrer (faute de pouvoir les contredire ou les déconstruire ?), les explications à explorer (??????), les analyses exigeantes (??? que peut bien exiger une analyse ?), l'emprunt (contre-sens) à Baudelaire dont la Beauté ... hai[t] le mouvement qui déplace les lignes, et la vie que l'on souligne...

Dactyloscopie et remarques de pure forme, me direz-vous. N'oublions pas que la forme, c'est le fond : des gens qui ont une si mauvais maitrise de la langue ne sont pas les mieux placés pour l'enseigner. Surtout, ils sont la preuve que de leur temps l'enseignement des Lettres n'était déjà pas très performant.

Pour antidote, je vous suggère deux ouvrages de notre collègue Mathilde Levesque : LOL est aussi un palindrome et Figures stylées. (Non, elle ne fait pas partie des signataires. Elle me décevrait si elle l'était...)

J'espère que leurs revendications resteront lettres mortes.

Ils ont un rapport avec l'éditeur ?
http://www.editions-lettresvives.com/top

Ils comptent peut-être y publier des travaux d'élèves…

Ce charabia New Age presque incompréhensible ne plaide pas en faveur du maintien du niveau - pas celui des enseignants, en tout cas...

http://blog.causeur.fr/bonnetdane/

(...) Je conseille au ministre de jeter un œil sur la liste des signataires (du collectif) : il y trouvera une cohorte d’enseignants d’ESPE (virons-les !), et Viviane Youx, la responsable de l’AFEF (Association Française des Enseignants de Français), ce groupuscule qui ne représente que lui-même, et s’indigne, ces derniers jours, de la suppression au Bac de « l’écriture d’invention », cette horreur pédagogique. Comment ? L’AFEF reçoit encore une subvention ? Allez, un bon mouvement, accordez-lui le droit de se financer sur ses fonds propres. Soyez libéral, Monsieur le Ministre !

Soyons sérieux un instant. On apprend à peindre en recopiant, inlassablement. Plutôt que d’inciter des adolescents à étaler leurs états d’âme (c’est toujours un peu répugnant, un état d’âme acnéique) en leur faisant croire qu’ils valent bien Rimbaud, on devrait leur faire recopier la lettre 81 des Liaisons dangereuses, qui est le plus grand texte féministe jamais écrit — ah mince, il a été rédigé par un homme.
Salauds d’homme. Ils sont partout.

Plutôt que d’inciter des adolescents à étaler leurs états d’âme (c’est toujours un peu répugnant, un état d’âme acnéique) en leur faisant croire qu’ils valent bien Rimbaud, on devrait leur faire recopier la lettre 81 des Liaisons dangereuses, qui est le plus grand texte féministe jamais écrit — ah mince, il a été rédigé par un homme.

Que la lettre 81 ait un intérêt dans l'histoire de la condition des femmes ne fait aucune doute. Mais en faire un texte féministe me semble plus problématique.

Ce n'est pas moi qui ai écrit cela.

J'ai toujours du mal avec la notion de "plus grand quelque chose jamais écrit", il faut vraiment avoir une étrange idée de l'exhaustivité pour affirmer une telle chose. Un peu comme si un érudit du moyen-âge expliquait que l'éléphant est le plus grand mammifère qui a jamais existé sous prétexte que c'est le plus grand qu'il a jamais vu.

JPhMM a écrit:J'ai toujours du mal avec la notion de "plus grand quelque chose jamais écrit", il faut vraiment avoir une étrange idée de l'exhaustivité pour affirmer une telle chose. Un peu comme si un érudit du moyen-âge expliquait que l'éléphant est le plus grand mammifère qui a jamais existé sous prétexte que c'est le plus grand qu'il a jamais vu.

Sans compter que c'est se restreindre à une vision unidimensionnelle.
C'est qui le plus grand ?
2+i ou 1+2i ? Bach ou Beethoven ? Cassoulet ou Choucroute ? Hounouna ou Jean-Pierre Foucault ?

Il me semble que ce n'est pas à prendre au pied de la lettre !

Le site : http://www.lettresvives.org/

Un texte parmi d'autres d'Alain Chevarin faisant le procès de l'orthographe sur la base d'un concours académique : http://www.lettresvives.org/2018/05/13/elitiste-maximaliste-et-dogmatique/

Extrait :

Devant une telle conception de l’orthographe et, partant, de son apprentissage, on ne peut que rappeler ce qu’écrivait il y a trente ans Nina Catach, référence incontestée en matière d’orthographe : « Un enfant de huit ans, en Espagne, en Italie, dans la plupart des pays qui nous entourent, écrit à sa grand-mère sans problèmes. Comme on sait, tel n’est pas le cas en France, même à quinze ou seize ans parfois. Pourquoi ? Parce que notre orthographe est difficile ? Parce qu’elle est enseignée dans de mauvaises conditions, ou mal enseignée ? Peut-être, mais surtout parce qu’elle est mal conçue, de la base au sommet, de façon élitiste, maximaliste et dogmatique. Ce sont donc avant tout les mentalités qu’il faut changer ».

Changer les mentalités ? Voilà effectivement une méthode efficace d'enseignement de l'orthographe !

Et qui voit-on dans cette fine équipe ? Madame Prédicat elle-même ! Sylvie Plane.

Espèce de réactionnaire.

Un nouveau collectif pour un autre enseignement du français : contre le declinisme et la réaction, pour des pratiques créatives et collectives qui rendent l’élève acteur et auteur de nouveaux savoirs https://t.co/FpRN3FEVx0 pic.twitter.com/vzxD03SO5r

— Café pédagogique (@cafepedagogique) 14 mai 2018

Je suppose que remarquer le caractère aléatoire des accents et des espaces dans ce tweet, c'est affreusement réactionnaire, aussi. (Je sais, c'est facile.)

Tss, tss … Tu n'es pas très créative, ni collective … Tu devrais être davantage actrice et auteure (ou autrice ???).

En plus je suis malveillante : je pointe ce qui ne va pas.

Alors qu'il y a des aspects positifs, par exemple, ielles ont mis une espace avant les deux points !

Le coquelicot ressemble à la tache de sang qui entourerait une blessure par balle. Ça va bien avec l'idée de porter des coups au savoir et à sa transmission.

Quand on veut que l'élève soit acteur de nouveaux savoirs, c'est un aveu d'échec concernant les autres savoirs. Ces gens crachent dans la soupe qui les a eux-mêmes nourris pour que les élèves actuels ne puissent plus y goûter. Pour leur bien, évidemment.

Je suis fort imaptiente d'entendre les mêmes raisonnements appliqués à la médecine :
"Prenez ce remède, madame, il est disruptif et il rompt avec toute cette tradition de médicaments si conventionnels et dépassés.
- Oui, enfin, docteur, vos remèdes ne font jamais baisser ma fièvre.
- Certes, mais ils ont d'autres qualités, dont vous refusez de tenir compte : la boîte et joliment designée, et ils ont un délicieux goût de Nutella. Et puis, vous savez, une teméprature corporelle à 37°, c'est très surfait ; c'est un objectif qui n'est plus d'actualité".