Les neuromythes sont parmi nous

Dulcinea del Toboso a écrit:

Prezbo a écrit: Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi les documents Eduscol sont anonymes ? Les auteurs ont honte ?

Me pose la même question

Ou alors le contenu est un patchwork du travail d'enseignants en formation, pillé pour les besoins de la cause...

Ponocrates a écrit:

Dulcinea del Toboso a écrit:

Prezbo a écrit: Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi les documents Eduscol sont anonymes ? Les auteurs ont honte ?

Me pose la même question

Ou alors le contenu est un patchwork du travail d'enseignants en formation, pillé pour les besoins de la cause...

J'ai effectivement trouvé un exercice de ma création, présenté au cours d'une journée de formation, sur Eduscol au milieu d'autres anonymes. Et comme il n'est pas possible à l'heure de l'informatique d'indiquer la source du pillage, cela reste anonyme

Dulcinea del Toboso a écrit:

Prezbo a écrit: Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi les documents Eduscol sont anonymes ? Les auteurs ont honte ?

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Ponocrates a écrit:

Dulcinea del Toboso a écrit:

Prezbo a écrit: Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi les documents Eduscol sont anonymes ? Les auteurs ont honte ?

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Ou alors le contenu est un patchwork du travail d'enseignants en formation, pillé pour les besoins de la cause...

Ca n'est pas impossible! Quand j'étais à l'ESPE, la formatrice a exigé qu'on lui rende un devoir avec une séquence complète en deux exemplaires en prétendant que c'était au cas où elle en perdrait un. En fait, c'était pour garder le deuxième exemplaire. Il est évident qu'elle s'en sert pour son propre compte. Lors de ma deuxième année de stage, elle avait donné à étudier des fiches séquences prises aux étudiants de ma précédente promo.

... n'empêche que je saisis mieux le sens des textes que je lis avec mes yeux que les textes que l'on m'oralise... Je dois être une mite !

Autre neuromythe : les élèves ont des problèmes de mémorisation...

Les individus apprennent mieux si l’information leur est communiquée en fonction de leur style d’apprentissage préféré (ex. auditif, visuel, kinesthésique…).

C'est vraiment ce neuromythe qui me fatiguent le plus, il y a longtemps que je lutte contre mais on me classait dans les ignorants, heureusement on trouve de plus en plus de sources qui combattent de neuromythe. Quand j'ai montré ses sources, on m'a répondu qu'on le savait depuis longtemps... Donc j'ai encore rongé mon frein jusqu'à la réunion sur les AP, et quand on a évoqué la nécessité de distinguer les visuels et les auditifs, j'ai rappelé que pourtant "nous" savons tous depuis longtemps que c'est un neuromythe... C'était une petite victoire de réunion car en AP on continue... Et on donne des cartes mentales aux visuels... Là aussi je pense que les cartes mentales ne sont valables que si on l'a faite soi-même mais bon c'est plus simple que tout le monde aie la même car il n'y a pas d'erreur dedans surtout s'ils sont visuels...

Dulcinea del Toboso a écrit:

Prezbo a écrit: Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi les documents Eduscol sont anonymes ? Les auteurs ont honte ?

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Parce que toute production faite dans le cadre de l’Éducation nationale ou déposé sur un support appartenant à l’Éducation nationale (exemple : les dépôts sur Pronote) appartient à l’Éducation nationale. Donc c'est pillé, et anonymé.

EmmanuelB a écrit:Autre neuromythe : les élèves ont des problèmes de mémorisation...

Les individus apprennent mieux si l’information leur est communiquée en fonction de leur style d’apprentissage préféré (ex. auditif, visuel, kinesthésique…).

C'est vraiment ce neuromythe qui me fatiguent le plus, il y a longtemps que je lutte contre mais on me classait dans les ignorants, heureusement on trouve de plus en plus de sources qui combattent de neuromythe. Quand j'ai montré ses sources, on m'a répondu qu'on le savait depuis longtemps... Donc j'ai encore rongé mon frein jusqu'à la réunion sur les AP, et quand on a évoqué la nécessité de distinguer les visuels et les auditifs, j'ai rappelé que pourtant "nous" savons tous depuis longtemps que c'est un neuromythe... C'était une petite victoire de réunion car en AP on continue... Et on donne des cartes mentales aux visuels... Là aussi je pense que les cartes mentales ne sont valables que si on l'a faite soi-même mais bon c'est plus simple que tout le monde aie la même car il n'y a pas d'erreur dedans surtout s'ils sont visuels...

Punaise, tu as des champions chez toi ! J'aurais craqué depuis longtemps !

JPhMM a écrit:

Dulcinea del Toboso a écrit:

Prezbo a écrit: Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi les documents Eduscol sont anonymes ? Les auteurs ont honte ?

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Parce que toute production faite dans le cadre de l’Éducation nationale ou déposé sur un support appartenant à l’Éducation nationale (exemple : les dépôts sur Pronote) appartient à l’Éducation nationale. Donc c'est pillé, et anonymé.

Sur quelle base légale ?

J'ai aussi beaucoup de mal avec la différenciation. Déjà dans un premier temps, dès qu'on critique la différenciation, on nous reproche de ne pas vouloir en faire plus car cela demande plus de boulot, oui, cela demande plus de boulot mais bon, j'aime bien avoir beaucoup de niveaux différents pour travailler en équipe et on peut aussi dire que cela donne plus de boulot, comme donner plus de DS ou plus de Brevet blanc... Mais mon problème ce n'est pas une histoire de boulot.
Ce qui me gène dans la différenciation c'est que souvent, on propose deux ou trois parcours différents suivant le niveau ou les capacités de chacun. Ok, l'idée est louable. Mais en pratique, j'ai la nette impression que c'est comme si à côté d'un escalier pour valide on installe une rampe pour handicapé qui arrive plus bas que le palier... La métaphore n'est pas si absurde que cela et elle n'est pas vraiment une métaphore, puisque qu'après la vague des mises aux normes d’accessibilité dans les établissements scolaires je suis certain que je ne suis pas le seul a remarquer la vague des destructions et reconstructions de ces rampes qui finalement étaient trop pentues, finissaient par une toute petite marche de 5 cm que personne n'avait remarqué, bref la liste est longue...
Et bien dans la différenciation c'est pareil, ce qui me gène beaucoup ce sont des consignes du style : " les élèves doivent savoir calculer des aires, et bien si les plus faibles ne savent calculer que l'aire d'un carré c'est super, ils savent calculer des aires, s'ils ne sont pas capables de maîtriser les autres formules il est préférable de ne pas leur donner cela pourrait les embrouiller, mais ils auront la compétence calculer des aires."

Je viens de lire un livre intéressant qui confirme mes doutes, Enseigner sans exclure La pédagogie du colibri de Sylvain Connac, au début j'ai pris ce livre dans un esprit d'opposition en pensant encore découvrir les dogmes de la différenciation et de l'inclusion...
Dans ce livre l'auteur remarque que les inégalités sont aggravées par certaines pratiques dont : "contrats didactiques différenciés (moins d'exigences pour les plus faibles)" et aussi "peu de formation des enseignants sur l'hétérogénéité"

Dans mon esprit simple, donner moins aux plus faibles aggrave les différences même si on donne des notes meilleures. Et pire, si dès le primaire, les élèves faibles sont mis dans des groupes de faibles, et bien ils se considèrent faibles et ne sortent plus de leur étiquette et se comportent comme des faibles : on comprend et on accepte mieux leur comportement pénible, alors qu'un bon élève se doit d'être sérieux et respectueux, c'est inadmissible de gêner le groupe alors qu'on comprend plus vite que les autres... Alors qu'un faible, franchement, nous aussi à sa place quand on ne comprend rien, et bien on voudrait bien s'agiter un peu... Et comme il ne va pas aller bien loin dans sa scolarité, c'est pas bien grave...

Dans mes souvenirs d'élèves, je me souviens qu'en 4ème il y avait des groupes de niveau en anglais, j'étais dans le groupe des plus faibles, et croyez-moi nous étions très faibles et très pénibles, la prof qui était très bien se désespérait, elle nous demandait souvent : "Why ...  ?" et notre réponse favorite était : " Because we are very nul !!!"

Déjà, il me semble que dès qu'on regroupe ensemble les plus faibles, la bataille est perdue d'avance. On nous dit que non, on va mettre des passerelles en place, oui on réajuste car certains élèves n'étaient pas dans le bon groupe au départ, mais franchement, très vite ces groupes sont figés...

D'ailleurs, on sait tous que c'est contre-productif de faire des classes de niveau. Mais pourtant, on invente des groupes de besoin... qui correspondent finalement aux groupes de niveau...

Le problème, c'est que l'on veut tenir compte des difficultés d'apprentissage de certains élèves sans leur donner plus de temps et sans vraiment leur demander de travailler plus. Pas surprenant que cela ne fonctionne pas; les groupes de niveau seraient sans doute plus pertinents si l'on permettait aux élèves motivés de prendre un an de plus pour rattraper les autres comme c'est le cas dans les propositions du SNALC pour le collège.
L'exception que je vois concerne les classes à orientation: par exemple, en fin de 2^nde, pour certains élèves on sait déjà qu'ils n'iront pas en S, et il me semble défendable de consolider avec eux ce qui leur servira en ES ou en STMG pendant que les autres finissent le programme en visant la S ou la STI2D.

Il existe des moyens pour aider l'immense majorité des élèves dans une classe hétérogène. Je ne différencie pas mais je pratique la personnalisation (tu as lu Connac, tu sais que ça diffère). Chez moi, il n'y a pas trois parcours différenciés, il n'y en a qu'un mais on avance au rythme qu'on peut en essayant de se dépasser à chaque fois, et on peut avoir le soutien des autres (sauf en situation d'évaluation sur les niveaux d'autonomie). Je suis passé aux ceintures justement parce que la différenciation me posait problème.