- René ChicheNiveau 5
La classe de philosophie, exception française dans le monde, ne doit pas disparaître !
Lettre ouverte des professeurs de philosophie au Ministre de l’Education Nationale
Monsieur le Ministre,
En maintenant la philosophie parmi les épreuves finales du baccalauréat, et en lui octroyant quatre heures dans le tronc commun en classe terminale, vous avez cru traiter cette discipline avec égard, au point d’affirmer qu’elle est, de toutes les disciplines enseignées au lycée, « la plus renforcée » par la réforme que vous avez engagée.
Nous ne mettons évidemment pas en doute la sincérité de votre opinion à ce sujet, mais nous avons le devoir de lui préférer la vérité : par les mesures que vous envisagez de prendre, la classe de philosophie, héritière d’une longue tradition et exception française dans le monde, est bel et bien sur le point de disparaître. Nous sommes convaincus que vous ne voulez pas associer votre nom, ni celui du Président de la République, à un tel désastre. C’est pourquoi nous entreprenons de vous expliquer en quoi ce qui semble être à vos yeux et à ceux du profane un traitement de faveur constitue en réalité une détérioration grave et sans précédent des conditions dont jouissait la philosophie dans l’école de la République.
Le cœur de l’école et le fondement de l’instruction sont constitués, d’abord et principalement, par les disciplines. Aucune d’entre elles n’est figée et chacune évolue selon ses spécificités, que ce soit en intégrant les apports de la recherche ou en tenant compte des évolutions de la société et des changements intervenus dans le monde. Elles ont cependant, chacune, des exigences inhérentes à la nature de leur objet, exigences lentement mûries au sein d’une solide tradition académique que nul geste administratif ne peut ignorer sans devenir arbitraire, pour ne pas dire meurtrier.
La philosophie, de ce point de vue, doit être traitée comme toutes les disciplines, et ce n’est pas réclamer un quelconque privilège que d’exiger qu’on tienne compte de sa spécificité.
Pour lire la suite et signer :
https://drive.google.com/file/d/1d4kL0xl_MG97Z6z3POT7eGUsErNoZxiH/view?usp=sharing
Lettre ouverte des professeurs de philosophie au Ministre de l’Education Nationale
Monsieur le Ministre,
En maintenant la philosophie parmi les épreuves finales du baccalauréat, et en lui octroyant quatre heures dans le tronc commun en classe terminale, vous avez cru traiter cette discipline avec égard, au point d’affirmer qu’elle est, de toutes les disciplines enseignées au lycée, « la plus renforcée » par la réforme que vous avez engagée.
Nous ne mettons évidemment pas en doute la sincérité de votre opinion à ce sujet, mais nous avons le devoir de lui préférer la vérité : par les mesures que vous envisagez de prendre, la classe de philosophie, héritière d’une longue tradition et exception française dans le monde, est bel et bien sur le point de disparaître. Nous sommes convaincus que vous ne voulez pas associer votre nom, ni celui du Président de la République, à un tel désastre. C’est pourquoi nous entreprenons de vous expliquer en quoi ce qui semble être à vos yeux et à ceux du profane un traitement de faveur constitue en réalité une détérioration grave et sans précédent des conditions dont jouissait la philosophie dans l’école de la République.
Le cœur de l’école et le fondement de l’instruction sont constitués, d’abord et principalement, par les disciplines. Aucune d’entre elles n’est figée et chacune évolue selon ses spécificités, que ce soit en intégrant les apports de la recherche ou en tenant compte des évolutions de la société et des changements intervenus dans le monde. Elles ont cependant, chacune, des exigences inhérentes à la nature de leur objet, exigences lentement mûries au sein d’une solide tradition académique que nul geste administratif ne peut ignorer sans devenir arbitraire, pour ne pas dire meurtrier.
La philosophie, de ce point de vue, doit être traitée comme toutes les disciplines, et ce n’est pas réclamer un quelconque privilège que d’exiger qu’on tienne compte de sa spécificité.
Pour lire la suite et signer :
https://drive.google.com/file/d/1d4kL0xl_MG97Z6z3POT7eGUsErNoZxiH/view?usp=sharing
- Dr Jones' AppleNiveau 5
René Chiche a écrit:La classe de philosophie, exception française dans le monde, ne doit pas disparaître ! ... par les mesures que vous envisagez de prendre, la classe de philosophie, héritière d’une longue tradition et exception française dans le monde, est bel et bien sur le point de disparaître. Nous sommes convaincus que vous ne voulez pas associer votre nom, ni celui du Président de la République, à un tel désastre.
La classe de philosophie n'existe plus depuis la réforme de Christian Fouchet au milieu des années soixante. Vous ne l'avez pas connue, ce qui rend votre saillie particulièrement comique.
Pour une critique intéressante de la réforme Blanquer à l'endroit de la philosophie, qui est loin d'y être bien traitée, voir la motion des MCF et PR de philosophie de l'Université de Strasbourg. C'est un peu plus sérieux :
http://www.snesup.fr/article/strasbourg-les-trois-motions-de-la-faculte-de-philosophie
La Faculté de Philosophie de Strasbourg a écrit:Motion C : Les enseignants-chercheurs de la faculté de philosophie dénoncent dans la réforme du baccalauréat un ensemble d’atteintes portées à un enseignement de qualité de la philosophie en classe terminale. Outre que cette réforme se traduit par une baisse du nombre d’heures allouées à la philosophie, l’inexistence d’une spécialité « maths-philosophie » ignore le lien organique que la philosophie entretient avec les sciences et réduit la philosophie à n’être plus qu’une discipline littéraire parmi d’autres, dissuadant des élèves scientifiques (pourtant nombreux à le faire) de se tourner vers la philosophie. Cette menace est en particulier confirmée par le projet d’une épreuve qui sera corrigée indifféremment par les professeurs de lettres et de philosophie. Les enseignants de la faculté de philosophie s’alarment de la dégradation de la qualité de l’enseignement de leur discipline au lycée induite par cette réforme et de ses conséquences à terme sur l’enseignement universitaire de la philosophie.
_________________
"si tu regardes leur esprit, ils ne se trompent pas"
- archebocEsprit éclairé
Dans le premier courrier, on lit :
D’ailleurs, sa mise en œuvre suffit à en établir l’absurdité : comment peut-on imaginer que des élèves suivent en première, au titre d’un enseignement de spécialité, ce qu’ils seront ensuite amener à découvrir avec leurs pairs en terminale au titre des enseignements communs ?
Cette critique, qu'on peut croire adressée au cas particulier des enseignements de philosophie, concerne en fait la majorité des enseignements de spécialité. C'est l'ensemble de la réforme qui est ici mise en cause. Une fois de plus, la haute hiérarchie de l'éducation nationale fait la démonstration de son incapacité à produire des réformes incarnées dans la réalité.
- René ChicheNiveau 5
Dr Jones' Apple a écrit:
Pour une critique intéressante de la réforme Blanquer à l'endroit de la philosophie, qui est loin d'y être bien traitée, voir la motion des MCF et PR de philosophie de l'Université de Strasbourg. C'est un peu plus sérieux :
Vous n'êtes pas sérieux.
- Dr Jones' AppleNiveau 5
Un peu de maturité, je vous prie.
_________________
"si tu regardes leur esprit, ils ne se trompent pas"
- JPhMMDemi-dieu
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Dr Jones' AppleNiveau 5
Yep, Bertrand !
(Et tu peux faire le même avec Descartes, Leibniz, Husserl, Gödel, etc.)
(Et tu peux faire le même avec Descartes, Leibniz, Husserl, Gödel, etc.)
_________________
"si tu regardes leur esprit, ils ne se trompent pas"
- AnaxagoreGuide spirituel
JPhMM a écrit:
Le cours de mathématiques de Jules Tannery pour la classe de philosophie était pas mal. Il est sur Gallica.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- AiônNiveau 8
Je suis opposé à cette réforme et je fais grève dès qu'il y a un appel, mais sur le cas précis de la place de la philosophie je suis partagé. Je ne prétends pas détenir la vérité absolue sur la question, surtout en ce qui concerne le bien des élèves. Mais en termes de confort au travail, mettre tout le monde à 4h me paraît une simplification bienvenue. Et même cet enseignempent de spécialité, avec des élèves motivés, et un collègue avec qui discuter en salle des profs, ça n'a pas l'air a priori d'un des supplices du Tartare ou de l'enfer de Dante. J'attends de voir la réforme du programme, mais je parie plutôt sur le statu quo, ces technocrates ne me semblant pas assez imaginatifs pour vouloir tout bouleverser. Je dois néanmoins dire que cette réforme low-cost me paraît nulle, et que l'absence d'épreuves terminales nuit tant à la crédibilité du diplôme qu'à la préparation des élèves à subir examens et concours. Mais rentrer dans la question par le seul bout de la philosophie me paraît vraiment trop limité. Je suis peut-être naïf mais pour l'instant l'important me semble la convergence des luttes, par exemple le fait que des cheminots participent au blocage des facs, là on va peut-être vers quelque chose. Les lettres au ministre je n'y crois pas trop.
- lene75Prophète
Confort de travail de qui ?
Les ES avaient déjà 4h, les S aussi jusqu'à assez récemment, on aligne donc les L à la baisse sur les autres séries générales, cool. Pendant ce temps en séries technos on garde 2h, donc on ne met pas du tout tout le monde à 4h, mais les dédoublements ne seront a priori plus possibles et le coef diminue. Il me semble qu'il diminue aussi dans les séries générales, de toute manière les élèves auront déjà leur bac avant de passer l'épreuve.
Il n'est pas question de ne contester la réforme que pour la philo mais on ne peut pas nier que le sort réservé à la philo est loin d'être enviable et c'est bien de le souligner quand le ministre prétend renforcer sa place par la réforme.
Les ES avaient déjà 4h, les S aussi jusqu'à assez récemment, on aligne donc les L à la baisse sur les autres séries générales, cool. Pendant ce temps en séries technos on garde 2h, donc on ne met pas du tout tout le monde à 4h, mais les dédoublements ne seront a priori plus possibles et le coef diminue. Il me semble qu'il diminue aussi dans les séries générales, de toute manière les élèves auront déjà leur bac avant de passer l'épreuve.
Il n'est pas question de ne contester la réforme que pour la philo mais on ne peut pas nier que le sort réservé à la philo est loin d'être enviable et c'est bien de le souligner quand le ministre prétend renforcer sa place par la réforme.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Ingeborg B.Esprit éclairé
C'est l'ensemble de la réforme qu'il faut combattre et toutes les disciplines vont morfler. Désolée de le dire comme cela, mais cette lettre est purement corporatiste. Je pense que les professeurs de disicplines artistiques, de langues à faible diffusion ou de SVT auront du mal à la comprendre, surtout quand ils verront leur poste supprimé.lene75 a écrit:Confort de travail de qui ?
Les ES avaient déjà 4h, les S aussi jusqu'à assez récemment, on aligne donc les L à la baisse sur les autres séries générales, cool. Pendant ce temps en séries technos on garde 2h, donc on ne met pas du tout tout le monde à 4h, mais les dédoublements ne seront a priori plus possibles et le coef diminue. Il me semble qu'il diminue aussi dans les séries générales, de toute manière les élèves auront déjà leur bac avant de passer l'épreuve.
Il n'est pas question de ne contester la réforme que pour la philo mais on ne peut pas nier que le sort réservé à la philo est loin d'être enviable et c'est bien de le souligner quand le ministre prétend renforcer sa place par la réforme.
Je trouve par ailleurs la,communication de ceux qui prétendent représenter les professeurs de philosophie particulièrement maladroite car elle donne le sentiment que cette discipline est supérieure aux autres.
- kaktus65Niveau 10
Officiellement, c'est 3 heures de philosophie en Term S.
http://eduscol.education.fr/cid66271/serie-s.html#lien0
http://eduscol.education.fr/cid66271/serie-s.html#lien0
- RuthvenGuide spirituel
kaktus65 a écrit:Officiellement, c'est 3 heures de philosophie en Term S.
http://eduscol.education.fr/cid66271/serie-s.html#lien0
Lene75 évoquait le lycée pré-Châtel.
- Dr Jones' AppleNiveau 5
lene75 a écrit:Pendant ce temps en séries technos on garde 2h, donc on ne met pas du tout tout le monde à 4h, mais les dédoublements ne seront a priori plus possibles et le coef diminue. Il me semble qu'il diminue aussi dans les séries générales, de toute manière les élèves auront déjà leur bac avant de passer l'épreuve.
Il n'est pas question de ne contester la réforme que pour la philo mais on ne peut pas nier que le sort réservé à la philo est loin d'être enviable et c'est bien de le souligner quand le ministre prétend renforcer sa place par la réforme.
Il sera de 8% pour le bac général, même pour les candidats "littéraires". Avec ce coefficient, à la rigueur, je ne comprends pas pourquoi avoir maintenu cette épreuve universelle finale. Il faut craindre de toute manière les situations d'exception. La philosophie étant une discipline parmi les autres, je ne vois pas du tout le bénéfice de la mettre en vue et après que tout soit joué. On dirait qu'on veut en faire un supplément ornemental trop voyant, une french touch, qui pue un peu et n'aboutit pas à grand-chose, comme Pépé Le Pew.
_________________
"si tu regardes leur esprit, ils ne se trompent pas"
- AnaxagoreGuide spirituel
La philo comme bijoux de famille quoi.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- RuthvenGuide spirituel
Anaxagore a écrit:La philo comme bijoux de famille quoi.
Exactement cela, la pseudo-garantie folklorique que le bac reste ce qu'il est.
- lene75Prophète
Les associations de profs de philo contestent l'ensemble de la réforme et la contestaient déjà avant sa mise en place, quand certaines disciplines croyaient encore pourvoir tirer leur épingle du jeu et pensaient que seules certaines matières dont la philo allaient morfler. Depuis qu'on connaît les modalités de la réforme, elles continuent à contester y compris ce qui ne les concerne pas (contrôle en cours de formation, etc.) et elles ont immédiatement apporté leur soutien aux profs de SES. Ça n'empêche pas de dénoncer le sort réservé à la philo et les mensonges à ce sujet. Les deux combats sont liés.
Dans mon lycée nous nous sommes fait sacrément recevoir par les collègues quand nous (profs de Lettres, philo et SES + un collègue syndicaliste) avons voulu déposer une motion contre la réforme au CA avant les annonces officielles du ministre alors maintenant il serait mal venu de nous accuser de jouer perso.
Dans mon lycée nous nous sommes fait sacrément recevoir par les collègues quand nous (profs de Lettres, philo et SES + un collègue syndicaliste) avons voulu déposer une motion contre la réforme au CA avant les annonces officielles du ministre alors maintenant il serait mal venu de nous accuser de jouer perso.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- BoubouleDoyen
lene75 a écrit:Les associations de profs de philo contestent l'ensemble de la réforme et la contestaient déjà avant sa mise en place, quand certaines disciplines croyaient encore pourvoir tirer leur épingle du jeu et pensaient que seules certaines matières dont la philo allaient morfler. Depuis qu'on connaît les modalités de la réforme, elles continuent à contester y compris ce qui ne les concerne pas (contrôle en cours de formation, etc.) et elles ont immédiatement apporté leur soutien aux profs de SES. Ça n'empêche pas de dénoncer le sort réservé à la philo et les mensonges à ce sujet. Les deux combats sont liés.
Dans mon lycée nous nous sommes fait sacrément recevoir par les collègues quand nous (profs de Lettres, philo et SES + un collègue syndicaliste) avons voulu déposer une motion contre la réforme au CA avant les annonces officielles du ministre alors maintenant il serait mal venu de nous accuser de jouer perso.
Tu peux me dire à quelles disciplines tu penses et sur quoi tu t'appuies ?
- René ChicheNiveau 5
Ingeborg B. a écrit:
C'est l'ensemble de la réforme qu'il faut combattre et toutes les disciplines vont morfler. Désolée de le dire comme cela, mais cette lettre est purement corporatiste. Je pense que les professeurs de disicplines artistiques, de langues à faible diffusion ou de SVT auront du mal à la comprendre, surtout quand ils verront leur poste supprimé.
Je trouve par ailleurs la,communication de ceux qui prétendent représenter les professeurs de philosophie particulièrement maladroite car elle donne le sentiment que cette discipline est supérieure aux autres.
Bonjour,
Quelques précisions.
Si je prends la peine de rédiger cette lettre ouverte, c'est pour deux raisons. 1/ Le ministre est persuadé que la philosophie est la discipline la plus renforcée (selon ses mots) par sa réforme : il s'agissait donc de lui faire la démonstration claire et précise que ce n'est pas le cas. 2/ La communauté des professeurs de philosophie est représentée par diverses associations qui ne réclament pas les mêmes choses et qui ont des divergences profondes sur le sens même de l'enseignement de la philosophie ; la plus représentative d'entre elle néanmoins, l'APPEP, a choisi de se battre pour obtenir un "cadrage national" et des garanties sur la présence de la philosophie dans la spécialité HLP : cela me paraît constituer plus qu'une erreur stratégique, mais une faute à l'égard de la conception de l'enseignement philosophique que cette même association a toujours défendue, conception qui exclut qu'on parle de "spécialité" pour un enseignement élémentaire ; la lettre ouverte se borne donc à rappeler des principes essentiels et non des revendications corporatistes : vous n'y trouverez pas une ligne sur les postes supprimés par exemple, car ce n'est pas à ce niveau qu'elle se place.
Je suis par ailleurs un notoire défenseur de l'enseignement disciplinaire et me bats avec constance, depuis au moins 1997, contre l'indiscipinarité et les heures de rien. Donc, naturellement, je défends TOUS les enseignements disciplinaires et parmi les revendications que j'ai faites adopter par AD-CFE-CGC se trouvent un grand nombre de propositions qui vont en ce sens, à commencer par la nécessaire représentation des associations disciplinaires au CSE, dont l'absence est un scandale. D'ailleurs, lors de la dernière séance plénière du CSE du 12 avril, j'ai brandi, à l'appui d'un de mes amendements, un communiqué commun de plusieurs associations de spécialistes alors que les autres OS s'en lavent les mains. Mais je précise une chose une fois pour toutes : la défense des disciplines, ce n'est pas la défense de postes et je proteste contre un tel amalgame, qui fait justement passer pour corporatiste un combat qui ne l'est aucunement.
Enfin, dernier point et non des moindre : vous dites au début de votre message que c'est l'ensemble de la réforme qu'il faut combattre et que toutes les disciplines vont morfler. Si je souscris à la deuxième partie de cette phrase (encore que, il y a des nuances à faire là aussi), je ne vois pas très bien ce que signifie la première. La réforme ? Mais laquelle ? Il ne vous a pas échappé qu'il y a au moins deux réformes : celle du bac et celle du lycée, la seconde étant présentée comme le corollaire de la première. Et si l'on veut avancer, il faut non seulement dire précisément contre quoi on est en désaccord mais aussi pourquoi. Et c'est là que le bât blesse : en ramenant toute contestation à une question de postes et de moyens, les syndicats qui siègent actuellement dans les instances, et notamment le CTM, deviennent inaudible et de fait ne sont plus écoutés par le ministère. C'est sur un autre terrain que, avec AD-CFE-CGC, je m'efforce de faire porter la contestation : sur celui des principes et de la nature des choses. Par exemple, les OS qui se prétendent contre la réforme du bac en CSE discutent ensuite du calendrier des épreuves du bac maison comme si de rien n'était ; nous porterons le décret en Conseil d'Etat car nous avons démontré (sans être entendus par l'administration mais sans l'être non plus par de nombreuses OS) que le principe de l'anonymat est bafoué par cette réforme. Et ainsi de suite. Je demande donc quelles sont vos raisons, car de notre côté, nous faisons l'analyse des textes et nous ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain ! Nous voyons par exemple que cette réforme contient de bonnes mesures, à commencer par la disparition des séries, qui drainent en S les supposés bons élèves et trient les autres par défaut, sauf exception. Il fallait donc revenir là-dessus, et nous en approuvons le principe, mais les solutions retenues ne sont pas assez réfléchies et créent de nouvelles difficultés : donc nous n'allons pas dire bêtement au ministre "retirez votre réforme !" (ce qu'il ne fera pas) mais "reprenons les discussions, posons clairement les difficultés qu'on prétend résoudre et évaluons les conséquences des solutions envisagées".
Voilà.
Cordialement
RC
- Jan Kasnik, meilleur bachelier de Côte-d'Or en 2017, adresse une lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer
- Rentrée : la popularité de Jean-Michel Blanquer s’effrite
- Les mises à jour du site "Vive la vie moderne !" de Luigi B.
- Jean-Michel Blanquer, ministre de "l'Ecole de demain" ?
- Entretien avec Jean-Michel Blanquer 28/01/2018
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum