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Hirondelle
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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Ecole : l'apartheid selon Lucette

par Hirondelle Dim 6 Mai 2018 - 14:56
Le Nouvel Obs publie une lettre d'une institutrice à la retraite, concernant la ségrégation scolaire dans le primaire et le secondaire à Paris et en banlieue.


https://www.nouvelobs.com/education/20180504.OBS6239/ecole-l-apartheid-selon-lucette.html

"Elle s’appelle Lucette Sienne et, hélas, a omis d’inscrire son adresse sur l’enveloppe kraft postée à notre attention. D’elle, on sait juste qu’elle a un certain âge – son parfait anonymat sur internet en atteste - qu’elle a été institutrice toute sa carrière dans la même école primaire du Val d’Oise, et qu’elle a donc "bien connu" l’apartheid scolaire – entre riches et pauvres, entre noirs et blancs – qui sévit à Paris et dans sa banlieue."


Dernière édition par Thalia de G le Dim 6 Mai 2018 - 17:29, édité 1 fois (Raison : Typographie dans le titre)
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Aiôn
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par Aiôn Dim 6 Mai 2018 - 15:19
Merci pour ce lien, c'était intéressant et charmant. On est quand même un pays qui a la chance d'avoir des professeurs du primaire très dévoués, les vieux comme les jeunes  fleurs. C'est pas sûr qu'on les mérite.
Dhaiphi
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par Dhaiphi Dim 6 Mai 2018 - 16:32
Aiôn a écrit:On est quand même un pays qui a la chance d'avoir des professeurs du primaire très dévoués, les vieux comme les jeunes.
Oui, il en existe... Forment-ils la majorité de l'espèce ? Je vous laisse le soin d'en décider. Ecole : l'apartheid selon Lucette 3795679266

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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.  
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J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
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Elaïna
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par Elaïna Lun 7 Mai 2018 - 22:25
Mouais. C'est un peu trop beau et un peu trop caricatural pour être vrai. Les gentils banlieusards pauvres contre les méchants bobos parisiens qui font rien qu'à pas vouloir se mélanger. Les gros méchants lycées parisiens où "les profs se prennent la tête" contre les gentils PE d'Argenteuil dévoués.

Je ne sais pas trop mais moi cette Lucette qui écrit comme sous la 3e république avec un vocabulaire post-2010, j'ai un peu de peine à y croire.

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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.

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Daphné
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par Daphné Mar 8 Mai 2018 - 13:11
Elaïna a écrit:Mouais. C'est un peu trop beau et un peu trop caricatural pour être vrai. Les gentils banlieusards pauvres contre les méchants bobos parisiens qui font rien qu'à pas vouloir se mélanger. Les gros méchants lycées parisiens où "les profs se prennent la tête" contre les gentils PE d'Argenteuil dévoués.

Je ne sais pas trop mais moi cette Lucette qui écrit comme sous la 3e république avec un vocabulaire post-2010, j'ai un peu de peine à y croire.

+1000000000000000
Tout n'est pas si caricatural.
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par Seifer Mar 8 Mai 2018 - 13:26
Quand je vois les gros commentaires racistes sur le site, je sens que je vais rire quand je serai au pouvoir et que je supprimerai les contournements de la carte scolaire et l'enseignement privé.

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par sylvie57 Mar 8 Mai 2018 - 13:48
Je suis du même avis qu'Elaina et Daphné ! Le contenu général semble douteux et certains exemple semblent incohérents (anachroniques ? ) comme par exemple le Bac L3 (A3 non? ) ou encore directeur de CES. Si sa fille 2était en Bac L, elle est née fin des 70's et les dénominations principal et proviseur  étaient déjà d'actualité . En tout cas, cet article sent bon (ou pas) la nostalgie de l'école idéalisée si parfaite  de Jules Ferry

PS :Le nom directeur a t-il été utilisé pour un Principal dans le passé (dans l'enseignement public) ?


Dernière édition par sylvie57 le Mar 8 Mai 2018 - 14:02, édité 2 fois (Raison : précision de la question PS)
Dhaiphi
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par Dhaiphi Mar 8 Mai 2018 - 13:52
Seifer a écrit: je sens que je vais rire quand je serai au pouvoir

J'attends ce jour avec impatience afin de pouvoir rire également... mais pas pour les mêmes raisons. Razz

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par Oudemia Mar 8 Mai 2018 - 16:55
sylvie57 a écrit:Je suis du même avis qu'Elaina et Daphné ! Le contenu général semble douteux et certains exemple semblent incohérents (anachroniques ? ) comme par exemple le Bac L3 (A3 non? ) ou encore directeur de CES. Si sa fille 2était en Bac L, elle est née fin des 70's et les dénominations principal et proviseur  étaient déjà d'actualité . En tout cas, cet article sent bon (ou pas) la nostalgie de l'école idéalisée si parfaite  de Jules Ferry

PS :Le nom directeur a t-il été utilisé pour un Principal dans le passé (dans l'enseignement public) ?
Tout à fait.

Je me souviens mal des sections de bac, et qu'on confonde maintenant A3 et L3 ne me semble pas rédhibitoire.
Spoiler:

Edit : Directeur pour principal, oui, et même directrice pour un lycée de filles.


Dernière édition par Oudemia le Mar 8 Mai 2018 - 17:52, édité 1 fois
Delia
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par Delia Mar 8 Mai 2018 - 16:59
Une anecdote qui en dit encore long sur les préjugés. Ma fille était en 1ere L3 [trois langues vivantes, NDLR]. Sa voie était toute tracée : une terminale L3 puis la fac de lettres. Voilà qu’elle envisage Sciences Po. Pourquoi pas ? Sciences Po nécessite une prépa. Elle fréquentait le lycée de notre banlieue, un lycée normal [Romain-Rolland devenu Julie-Victoire Daubié en 2010, NDLR]. Je me dis que pour faire une prépa il faudrait peut-être qu’elle aille en terminale dans un lycée plus célèbre. J’essaie Enghien-les-Bains : pas de troisième langue dans ce lycée. Je téléphone à Pasteur à Neuilly.
L'anecdote en dit en effet long sur les préjugés... de son auteur !

Le dit auteur chouigne que des parents d'élèves de CP veuillent retirer leurs enfants de son école, puis fait exactement la même chose ! Mafille-à-moi mérite, pas même un meilleur lycée, mais un lycée plus célèbre ! Si l'auteur du texte était vraiment un  retraité de l'enseignement, il connaitrait l'existence de la carte scolaire.

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Rabelais
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par Rabelais Mar 8 Mai 2018 - 17:42
Mouais.
C'est effectivement caricatural de mon point de vue.
Et puis, cette manie des journaleux de toujours vouloir jeter la pierre sur les parents des éléves nommés " Jean", "Anne ", des " blancs" en fait, c'est ça ? Tous racistes, d'ailleurs, à ce que je lis.
La réalité est plus complexe, beaucoup plus complexe.
J'y réfléchis beaucoup plus cette année et je ne jette plus la pierre aux parents des élèves qui vont partir de mon collège l'an prochain.

Le seul point qui dans cet article me semble vraiment à soulever, et c'est un commencement, c'est la politique du logement adoptée à l'époque et qui continue encore.
Du béton, des tours, on entasse les familles, on laisse vieillir et on bouche l'horizon par d'autres tours.
Quelle chouette politique de la ville.
Tout ceci a-t-il été voulu, pour créer des guettos, des parcs, des zones d'apartheid social ? Peut-être, oui.
Il ne faut pas avoir fait archi pour se douter de ce que cela allait produire sur la jeunesse.
Même mes parents, qui n'ont guère fait de grandes écoles, ont très vite réalisé qu'il fallait qu'on quitte notre HLM ( neuf, propre, sécurisé, à coté d'un parc ) quand les autres ont poussé comme des arbres.
Les arbres, c'est ce que mes parents m'ont offert comme horizon, je les en remercie.

Ps: bon, l'autre solution est que rien n'a été pensé, qu'on a paré au plus pressé, au plus grand nombre de logements au m2 et que je vis donc dans un monde qui est et a toujours été peuplé d'abrutis qui ne réfléchissent pas plus loin que la gestion de l'urgence.

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Ponocrates
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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Re: Ecole : l'apartheid selon Lucette

par Ponocrates Mar 8 Mai 2018 - 18:01
Rabelais a écrit:


Ps: bon, l'autre solution est que rien n'a été pensé, qu'on a paré au plus pressé, au plus grand nombre de logements au m2 et que je vis donc dans un monde qui est et a toujours été peuplé d'abrutis qui ne réfléchissent pas plus loin que la gestion de l'urgence.
...Surtout quand lesdits malcomprenants ne seront pas victime de leurs décisions absurdes et qu'elles permettront des expérimentations en tout genre des copains archi et des marchés juteux pour les copains du BTP.

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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Re: Ecole : l'apartheid selon Lucette

par Delia Mar 8 Mai 2018 - 18:21
Rabelais a écrit:

Le seul point qui dans cet article me semble vraiment à soulever, et c'est un commencement, c'est la politique du logement adoptée à l'époque et qui continue encore.
Du béton, des tours, on entasse les familles, on laisse vieillir et on bouche l'horizon par d'autres tours.
Quelle chouette politique de la ville.
Tout ceci a-t-il été voulu, pour créer des guettos, des parcs, des zones d'apartheid social ? Peut-être, oui.
Il ne faut pas avoir fait archi pour se douter de ce que cela allait produire sur la jeunesse.
Même mes parents, qui n'ont guère fait de grandes écoles, ont très vite réalisé qu'il fallait qu'on quitte notre HLM ( neuf, propre, sécurisé, à coté d'un parc ) quand les autres ont poussé comme des arbres.
Les arbres, c'est ce que mes parents m'ont offert comme horizon, je les en remercie.

Ps: bon, l'autre solution est que rien n'a été pensé, qu'on a paré au plus pressé, au plus grand nombre de logements au m2 et que je vis donc dans un monde qui est et a toujours été peuplé d'abrutis qui ne réfléchissent pas plus loin que la gestion de l'urgence.

Ce qui a été voulu c'est de construire des logements avec le chauffage central, des salles de bain et des toilettes, ce qui était loin d'être le cas général. Dans les années 50, le parc immobilier français était dans un triste état : les bombardements avaient beaucoup détruit, il y avait aussi beaucoup de taudis sans eau courante... Il fallait construire des Habitations à Loyer Modéré, pour les budgets modestes, et on a construit en hauteur pour avoir des arbres autour. Ce n'est devenu une mauvaise idée que lorsque les gestionnaires ont regroupé selon les origines (supposées) et les couleurs de peau...

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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Re: Ecole : l'apartheid selon Lucette

par profs( Mar 8 Mai 2018 - 18:28
Rabelais a écrit:Mouais.
C'est effectivement caricatural de mon point de vue.
Et puis, cette manie des journaleux de toujours vouloir jeter la pierre sur les parents des éléves nommés " Jean", "Anne ", des " blancs" en fait, c'est ça ? Tous racistes, d'ailleurs, à ce que je lis.
La réalité est plus complexe, beaucoup plus complexe.
J'y réfléchis beaucoup plus cette année et je ne jette plus la pierre aux parents des élèves qui vont partir de mon collège l'an prochain.

Le seul point qui dans cet article me semble vraiment à soulever, et c'est un commencement, c'est la politique du logement adoptée à l'époque et qui continue encore.
Du béton, des tours, on entasse les familles, on laisse vieillir et on bouche l'horizon par d'autres tours.
Quelle chouette politique de la ville.
Tout ceci a-t-il été voulu, pour créer des guettos, des parcs, des zones d'apartheid social ? Peut-être, oui.

Il ne faut pas avoir fait archi pour se douter de ce que cela allait produire sur la jeunesse.
Même mes parents, qui n'ont guère fait de grandes écoles, ont très vite réalisé qu'il fallait qu'on quitte notre HLM ( neuf, propre, sécurisé, à coté d'un parc ) quand les autres ont poussé comme des arbres.
Les arbres, c'est ce que mes parents m'ont offert comme horizon, je les en remercie.

Ps: bon, l'autre solution est que rien n'a été pensé, qu'on a paré au plus pressé, au plus grand nombre de logements au m2 et que je vis donc dans un monde qui est et a toujours été peuplé d'abrutis qui ne réfléchissent pas plus loin que la gestion de l'urgence.

C'est le principe des zones urbaines non ?
Mais est-ce pire que de nombreuses rues dans de nombreuses villes ? je connais des centres-villes avec des architectures très moyennes où les immeubles (du domaine privé) ont vieilli.
Ce sont des vraies questions car je ne suis pas un spécialiste de l'architecture des banlieues mais je voudrais savoir en quoi cela peut être pire qu'un immeuble des années 60 sur une artère passante et qu'une personne achèterait aujourd'hui à un prix relativement important (selon les villes) ?
Rabelais
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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Re: Ecole : l'apartheid selon Lucette

par Rabelais Mar 8 Mai 2018 - 18:55
Delia a écrit:
Rabelais a écrit:

Le seul point qui dans cet article me semble vraiment à soulever, et c'est un commencement, c'est la politique du logement adoptée à l'époque et qui continue encore.
Du béton, des tours, on entasse les familles, on laisse vieillir et on bouche l'horizon par d'autres tours.
Quelle chouette politique de la ville.
Tout ceci a-t-il été voulu, pour créer des guettos, des parcs, des zones d'apartheid social ? Peut-être, oui.
Il ne faut pas avoir fait archi pour se douter de ce que cela allait produire sur la jeunesse.
Même mes parents, qui n'ont guère fait de grandes écoles, ont très vite réalisé qu'il fallait qu'on quitte notre HLM ( neuf, propre, sécurisé, à coté d'un parc ) quand les autres ont poussé comme des arbres.
Les arbres, c'est ce que mes parents m'ont offert comme horizon, je les en remercie.

Ps: bon, l'autre solution est que rien n'a été pensé, qu'on a paré au plus pressé, au plus grand nombre de logements au m2 et que je vis donc dans un monde qui est et a toujours été peuplé d'abrutis qui ne réfléchissent pas plus loin que la gestion de l'urgence.

Ce qui a été  voulu c'est de construire des logements avec le chauffage central, des salles de bain et des toilettes, ce qui était loin d'être le cas général. Dans les années 50, le parc immobilier français était dans un triste état  : les bombardements avaient beaucoup détruit, il y avait aussi beaucoup de taudis sans eau courante... Il fallait construire des Habitations à Loyer Modéré, pour les budgets modestes, et on a construit en hauteur pour avoir des arbres autour. Ce n'est devenu une mauvaise idée que lorsque les gestionnaires ont regroupé selon les origines (supposées) et les couleurs de peau...
Je comprends effectivement que la reconstruction était nécessaire.
Entasser les gens en hauteur, saturer l'espace , les arbres, de tours de plus en plus nombreuses n'était guère judicieux.
Je n'ignore pas les problèmes de démographie, ni les politiques de centralisation qui ont amené les grandes villes à devoir loger à bas prix ( et à bas coût pour un profit certain ) des quantités de plus en plus nombreuses de travailleurs.
Je pense juste que cela aurait dû être prévu et pensé sur le long terme et c'était prévisible.
Le regroupement ? Il s'est fait par le vide, c'est aussi complexe que la désertion des collèges.
La mixité sociale dans ces conditions de vie bétonnées n'est pas possible, c'est une évidence.
Les facteurs sont multiples, mais cela reste un échec programmé.

Dans la campagne où mes parents m'ont emmenée , elle a été possible, et réalisée.
Les familles de CSP- logeaient dans de petits immeubles de deux étages entretenus, les familles d'immigrés plus ou moins récents dans de petites maisons de ville avec jardin'
De la primaire à la fin du College, 1/3 de chaque groupe , nous avons grandi ensemble, ri ensemble, fait des bêtises ensemble, couru les champs ensemble.
Les notables se sont habitués aussi.
Tout est possible.
Au coeur du béton, rien.
Désolée de croire en un lien entre logement et qualité des relations, entre ce que tu regardes à la porte de chez toi et ton agressivité, entre l'absence de papillon et celle de l'espoir.
Je sais aussi que ce n'est pas l'unique clé du problè[b][/b]me.

EDIT :
Autre observation : je travaille dans deux collèges situés en banlieue, avec les mêmes pourcentages de CSP-, de familles monoparentales, de familles aux graves problèmes sociaux, avec aussi les mêmes concentrations de population issues de l'immigration etc, etc.
L'un des colleges est dans une ville qui subit l'architecture des tours et le béton partout, doublé de zones industrielles et commerciales nouvelles.
Les jeunes enfants sont promenés dans les quelques parcs sales et désuets, ilôts verts au milieu de l'asphalte .
Le second est dans une ville qui a choisi de construire ses logements, surtout sociaux, sur un maximum de deux étages, avec parcs compris dans la residence, emplacements de jardin pour chaque logement et qui a développé les petits pavillons dans des lotissements.
La ville s'est dotée d'une médiathèque en bois et les petits commerces sont présents.
Il y a des espaces verts ouverts partout.
La zone commerciale est adjacente, mais séparée visuellement par de larges haies.
Il y a une piscine municipale dans cette zone.

Devinez quel collège est le plus dur ?

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Elaïna
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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Re: Ecole : l'apartheid selon Lucette

par Elaïna Mar 8 Mai 2018 - 21:11
Delia a écrit:
Rabelais a écrit:



Ps: bon, l'autre solution est que rien n'a été pensé, qu'on a paré au plus pressé, au plus grand nombre de logements au m2 et que je vis donc dans un monde qui est et a toujours été peuplé d'abrutis qui ne réfléchissent pas plus loin que la gestion de l'urgence.

Ce qui a été  voulu c'est de construire des logements avec le chauffage central, des salles de bain et des toilettes, ce qui était loin d'être le cas général. Dans les années 50, le parc immobilier français était dans un triste état  : les bombardements avaient beaucoup détruit, il y avait aussi beaucoup de taudis sans eau courante... Il fallait construire des Habitations à Loyer Modéré, pour les budgets modestes, et on a construit en hauteur pour avoir des arbres autour. Ce n'est devenu une mauvaise idée que lorsque les gestionnaires ont regroupé selon les origines (supposées) et les couleurs de peau...

Oui et non, c'est plus compliqué que cela.
Dans les premiers "grands ensembles", on a logé... bah, un peu tout le monde. Y compris des "Français de souche", comme on dit, et même en premier lieu. Des gens qui ont bénéficié des Trente Glorieuses, se sont enrichis, ont eu de quoi acheter un truc un peu plus grand, avec un jardin, éventuellement.
Et puis ces gens enrichis qui ont quitté les grands ensembles ont laissé la place aux populations immigrées, que les gouvernants des Trente Glorieuses ont fait venir pour travailler sur les grands chantiers de reconstruction de la France.

Sauf qu'en 1973, avec le choc pétrolier, la crise... hé bien qui ont été les premiers frappés ? Bien évidemment les derniers arrivés, ceux dont l'immigration était récente. Fin de l'enrichissement. Début de la ghettoïsation des "grands ensembles".

Le C'est pas sorcier sur les banlieues explique très bien ce mouvement.

Donc NON on n'a pas trié les gens volontairement en fonction de leur origine ethnique.

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Patience et raison
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par Patience et raison Mer 9 Mai 2018 - 8:55
Il me semble également que longtemps (jusqu'à la mise en place du regroupement familial), l'immigration des années 50 à 70 n'a jamais été vue collectivement comme ce qu'elle allait devenir: une immigration définitive et non plus une expatriation permettant au "chef de famille" de faire vivre femme et enfants "au pays".
Peut-être a-t-on aussi cru que les ressortissants des pays ex-colonies ne viendraient pas s'installer en France métropolitaine.

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Scio me nihil scire

Ambassadeur de Sparte à Byzance.
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » — Henri Lacordaire
« Quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite » — Rapport du Conseil d'État de 1991, De la sécurité juridique.

"Alors n’oubliez pas : si vous voulez vraiment être productifs, apprenez à travailler avec des outils qui font gagner du temps au lieu de tout refaire à la main. Mais si votre passion, c’est de ne surtout pas utiliser de livres déjà complets, et de réécrire votre propre truc à chaque fois parce que « Je préfère utiliser mes propres outils et je n’arrive pas à utiliser ceux des autres« , alors félicitations :
Vous êtes bons pour rejoindre l’Éducation Nationale française."  Odieux ***.
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par Zagara Mer 9 Mai 2018 - 9:02
La ségrégation spatiale, qu'elle soit sociale ou d'origine (les deux se superposent mécaniquement puisque les derniers arrivés font plus souvent partie des plus pauvres), est une dynamique qui n'a pas besoin de volonté pour être produite. Elle se forme sans qu'il n'y ait besoin de la prévoir, organiser ou fabriquer.

Il ne faut par ailleurs pas réduire la question à l'espace des banlieues. Je suis très sensibilisée aux questions des villes moyennes de province et de la ruralité, qui sont deux autres espaces de relégation, d’appauvrissement, et qui se vident à vrai dire bien plus de leur sang que les banlieues. Au moins en banlieue parisienne, même si ça se ghettoïse, ils ont des services publics denses et des possibilités pour s'en tirer. Alors que quand vous vivez à Ailly-le-haut-Clocher ou Issoudun, vous avez le choix entre ne pas exister ou vous expatrier.

Quant aux grands ensembles, il ne faut pas oublier que dans les années 50-60, c'étaient des symboles de "modernité". Le béton n'était pas aussi répulsif qu'aujourd'hui (au contraire, il était sublimé comme outil du futur) et ces logements étaient très modernes pour leur époque (toilettes, eau et électricité, gaz, ascenseur parfois, etc). Ils ont été construits comme des immeubles plutôt attractifs et n'accueillaient pas que des pauvres initialement. Les sensibilités ont changé depuis, le parc s'est détérioré et les gens moyens/un peu aisés sont partis.
Verdurette
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Ecole : l'apartheid selon Lucette Empty Re: Ecole : l'apartheid selon Lucette

par Verdurette Mer 9 Mai 2018 - 9:21
+1
N'oublions pas non plus que lorsque des familles arrivent dans un pays inconnu, elles ont tendance pour se rassurer à rejoindre des personnes de connaissance, des parents, des amis, ou au moins des gens qui viennent du même pays. C'est vrai pour toutes les immigrations, depuis les Italiens et  les Polonais des années 20 jusqu'aux familles africaines ou syriennes plus récentes.  Les problèmes commencent  lorsque la communauté bascule dans le "communautarisme", et que les différentes communautés rentrent en conflit.

Dans une interview récente, Malek Boutih a bien rappelé ces mécanismes de ségrégation verticale+ si ça ne faisait pas tache aux yeux du maire. Toutes les familles "moyennes" qui aspirent au statut CSP+ déménagent dès qu'elles peuvent, quitte à éloigner beaucoup, et ce serait faux de dire qu'il s'agit de familles "françaises de souche" qui veulent fuir les familles immigrées, il y en a, mais il y a aussi des familles issues de l'immigration mas bien intégrées qui veulent clairement s'éloigner de leurs homologues qui refusent cette intégration.

Le grand responsable, c'est l'ascenseur ... l'ascenseur qui a renversé la hiérarchie des étages, le "bel étage" était le premier, au dessus de l'entresol, puis au fur et à mesure qu'on montait, le statut social diminuait. La mixité sociale était totale.  L'ascenseur a permis de mettre le bel étage aux étages supérieurs,  avec des balcons ensoleillés, on a réuni les petits appartements et les chambres de bonne, et les habitants modestes ont dû chercher en banlieue des loyers abordables, dans des tours où l'ascenseur permettait d'accéder au 15ème étage ... quand il marche, évidemment.  Ce qui est loin d'être le cas partout (il y a une pétition qui circule pour "libérer" des personnes âgées ou handicapées bloquées depuis des mois chez elles par la panne de l'ascenseur.)

Je ne sais pas quel âge ont Lucette et son hypothétique fille, mais à l'époque où mes parents ont  postulé pour mon entrée en sixième au lycée en 1971 (lycée versus CEG à époque)  il n'y avait pas une carte scolaire aussi stricte qu'aujourd'hui. Je ne pouvais pas aller à Buffon qui était réservé aux garçons, mais je pouvais choisir entre Camille Sée et Victor Duruy, voire même d'autres lycées. J'imagine que ce serait impossible aujourd'hui. On entrait en fonction de son dossier scolaire, ou d'un examen pour les cas litigieux.
Elaïna
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par Elaïna Mer 9 Mai 2018 - 10:05
Verdurette a écrit:+1

Je ne sais pas quel âge ont Lucette et son hypothétique fille, mais à l'époque où mes parents ont  postulé pour mon entrée en sixième au lycée en 1971 (lycée versus CEG à époque)  il n'y avait pas une carte scolaire aussi stricte qu'aujourd'hui. Je ne pouvais pas aller à Buffon qui était réservé aux garçons, mais je pouvais choisir entre Camille Sée et Victor Duruy, voire même d'autres lycées. J'imagine que ce serait impossible aujourd'hui. On entrait en fonction de son dossier scolaire, ou d'un examen pour les cas litigieux.

A Paris, il n'y a pas de carte scolaire pour le lycée. Je connais quelqu'un, universitaire de renom, habitant près d'un excellent lycée (public) du centre parisien, dont la fille n'a pas pas été prise audit lycée car résultats insuffisants. Hé bien la demoiselle s'est retrouvée dans un lycée du XVIIIe arrondissement vraiment pas réputé du tout du tout....

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par Delia Mer 9 Mai 2018 - 10:14
Verdurette a écrit:
Je ne sais pas quel âge ont Lucette et son hypothétique fille, mais à l'époque où mes parents ont  postulé pour mon entrée en sixième au lycée en 1971 (lycée versus CEG à époque)  il n'y avait pas une carte scolaire aussi stricte qu'aujourd'hui. Je ne pouvais pas aller à Buffon qui était réservé aux garçons, mais je pouvais choisir entre Camille Sée et Victor Duruy, voire même d'autres lycées. J'imagine que ce serait impossible aujourd'hui. On entrait en fonction de son dossier scolaire, ou d'un examen pour les cas litigieux.
Pour moi, en 1957, c'était Camille Sée ou Michelet , Michelet mixte à l'époque. En seconde, j'ai vu arriver une vague d'élèves de Michelet recasées à Caille Sée car le lycée Michelet était redevenu monosexe !

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par Verdurette Mer 9 Mai 2018 - 10:17
Je l'ignorais, mais comment se fait-il alors qu'il y ait eu tout un pataquès sur l'afflux soudain d'élèves boursiers dans je ne sais plus quel lycée de l'hypercentre, Charlemagne peut-être, l'an passé ?
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par Elaïna Mer 9 Mai 2018 - 10:24
Verdurette a écrit:Je l'ignorais, mais comment se fait-il alors qu'il y ait eu tout un pataquès sur l'afflux soudain d'élèves boursiers dans je ne sais plus quel lycée de l'hypercentre, Charlemagne peut-être, l'an passé ?

C'était Turgot je crois.
Il y a de sombres histoires de bonus de points assez faramineux accordés aux boursiers. Concrètement, un boursier méritant (mais pas forcément excellent) a plus de chance d'aller dans un lycée de type Charlemagne, qu'un camarade non boursier avec des meilleures notes. L'idée est de favoriser la mixité sociale. Dans la pratique, ça ne marche pas super bien.

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par Delia Mer 9 Mai 2018 - 11:57
Je me permets de vous rappeler que ces logements sociaux sont attribués par les bailleurs, sur dossier. Les gens s'installent là où on leur dit, ils ne choisissent pas.

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par profs( Mer 9 Mai 2018 - 12:19
Zagara a écrit:La ségrégation spatiale, qu'elle soit sociale ou d'origine (les deux se superposent mécaniquement puisque les derniers arrivés font plus souvent partie des plus pauvres), est une dynamique qui n'a pas besoin de volonté pour être produite. Elle se forme sans qu'il n'y ait besoin de la prévoir, organiser ou fabriquer.

Il ne faut par ailleurs pas réduire la question à l'espace des banlieues. Je suis très sensibilisée aux questions des villes moyennes de province et de la ruralité, qui sont deux autres espaces de relégation, d’appauvrissement, et qui se vident à vrai dire bien plus de leur sang que les banlieues. Au moins en banlieue parisienne, même si ça se ghettoïse, ils ont des services publics denses et des possibilités pour s'en tirer. Alors que quand vous vivez à Ailly-le-haut-Clocher ou Issoudun, vous avez le choix entre ne pas exister ou vous expatrier.

Quant aux grands ensembles, il ne faut pas oublier que dans les années 50-60, c'étaient des symboles de "modernité". Le béton n'était pas aussi répulsif qu'aujourd'hui (au contraire, il était sublimé comme outil du futur) et ces logements étaient très modernes pour leur époque (toilettes, eau et électricité, gaz, ascenseur parfois, etc). Ils ont été construits comme des immeubles plutôt attractifs et n'accueillaient pas que des pauvres initialement. Les sensibilités ont changé depuis, le parc s'est détérioré et les gens moyens/un peu aisés sont partis.

Et finir sa vie avec quelle patrimoine ? Pour un couple de salariés de la classe moyenne avec une maison de base des années 80 à 15 minutes d'une ville de 30 000 habitants (qui en comptait 40 000 à l'époque), l'appauvrissement est énorme car sa maison a la valeur de ce que qqun est prêt à y mettre. Des petits villages ont disparu (héritages à 0), des gros villages sont en train de disparaître (héritage qui va tendre vers 0) et cela arrive déjà dans des petites villes.
Mais cela reste cohérent dans une politique de réduction des coûts.

Dans ces petites villes (aux multiples immeubles des années 60-70) peu entretenus, avec des infrastructures relativement rares et vétustes, il ne me semble pas non plus que ce soit la fête pour les habitants. Et pourtant cela me semble plus calme que les banlieues.
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