- tannatHabitué du forum
Bonsoir,
Je voudrais éviter le contrôle de lecture traditionnel et surtout amener mes élèves à se servir de leur lecture de Zadig ou la destinée et de leurs connaissances (ils ont une frise chronologique à compléter et des biographies à faire sur chaque auteur que nous étudions) pour répondre aux questions qui suivent l'extrait ci-dessous. L'exercice vous semble-t-il faisable et n'est-ce trop simple pour des secondes ? Ou au contraire le trouvez-vous trop compliqué ? Bref, qu'en pensez-vous ?
Extrait de la correspondance de Voltaire pour l’année 1747, ce courrier est adressé au comte d'Argenson, qui est à ce moment-là ministre des finances de Louis XV.
Cependant, très-magnifique seigneur, permettriez-vous qu’on vous adressât, à votre sublime tente, un gros paquet que Memnon [4] vous enverrait du séjour humide des Bataves ? Je sais que vous pourriez bien l’aller chercher vous-même en personne mais, comme ce paquet pourrait bien arriver aux pieds de Votre Grandeur avant que vous fussiez à Amsterdam, je vous demanderai la permission de vous le faire adresser par M. Chiquet, dans la ville où vous aurez porté vos armes triomphantes et vous pourriez ordonner que ce paquet fût porté jusqu’à la ville impériale de Paris, parmi les immenses bagages de Votre Grandeur.
Je lui demande très-humblement pardon d’interrompre ses moments, consacrés à la victoire, par des importunités si indignes d’elle ; mais Memnon, n’ayant sur la terre de confident que vous, n’aura que vous pour protecteur, et il attend vos ordres très-gracieux.
[1] Cette lettre, écrite en juillet 1747, semblerait être du 24 du même mois, d’après la date que Voltaire lui donne ; mais si on en croit les Mémoires du marquis d’Argenson ; elle pourrait être du 8.
[2] La victoire remportée par les Français, le 2 juillet 1747, dans les champs de Laufelt.
[3] "Il venait tous les jours des plaintes à la cour contre l'itimadoulet de Médie, nommé Irax". Il s'agit d'une anecdote qui figurait dans l'édition de 1748 et qui fut supprimée à partir de 1756. Une seule l'édition (Garnier) propose en note cette définition : "Sorte de vice-roi".
[4] L’ouvrage publié, en 1747, par Voltaire, sous le titre de Memnon, a été, l’année suivante, intitulé Zadig ou la destinée.
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1) Comment comprenez-vous la date sur cette lettre ? Développez votre réponse en vous appuyant sur le texte et le paratexte, sur la lecture que vous aviez à faire et sur votre connaissance de l’époque.
2) Qui est « L’ange Jesrad » dont il est question dans ce texte ? Où et quand apparaît-il ?
3) Lisez la note [4], puis relisez le courrier ; qui est Memnon dans ce courrier, selon vous ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur les mêmes éléments que pour la question 1.
4) Ligne 4 (ici ligne 2) « le cheval sacré du roi des rois, et la chienne favorite de la reine », à quel épisode du conte cette citation fait-elle référence ?
Je voudrais éviter le contrôle de lecture traditionnel et surtout amener mes élèves à se servir de leur lecture de Zadig ou la destinée et de leurs connaissances (ils ont une frise chronologique à compléter et des biographies à faire sur chaque auteur que nous étudions) pour répondre aux questions qui suivent l'extrait ci-dessous. L'exercice vous semble-t-il faisable et n'est-ce trop simple pour des secondes ? Ou au contraire le trouvez-vous trop compliqué ? Bref, qu'en pensez-vous ?
Voltaire 1694-1778
Entre 1704-1710, Voltaire fait ses études à Paris, chez les Jésuites, dans le collège Louis-le-Grand où se lie d’amitié avec le comte d'Argenson. La nomination de ce-dernier au poste de ministre (secrétaire d'État de la Guerre de Louis XV de janvier 1743 à février 1757) permet à Voltaire d’être appelé à Versailles. Il parvient à obtenir, de la marquise de Pompadour, protection et soutien et ses qualités littéraires lui font même obtenir la distinction d’historiographe du roi. Cependant si en 1746, il est reçu à l’Académie française son comportement et son caractère le conduisent à être disgracié en 1747 ; il est contraint de fuir la cour. Extrait de la correspondance de Voltaire pour l’année 1747, ce courrier est adressé au comte d'Argenson, qui est à ce moment-là ministre des finances de Louis XV.
À M. LE COMTE D’ARGENSON,
ministre de la guerre.
ministre de la guerre.
À Paris, le 4 de la pleine lune [1].
L’ange Jesrad a porté jusqu’à Memnon la nouvelle de vos brillants succès [2], et Babylone avoue qu’il n’y eut jamais d’itimadoulet [3] dont le ministère ait été plus couvert de gloire. Vous êtes digne de conduire le cheval sacré du roi des rois, et la chienne favorite de la reine. Je brûlais du désir de baiser la crotte de votre sublime tente, et de boire du vin de Chiras à vos divins banquets. Oromasde n’a pas permis que j’aie joui de cette consolation, et je suis demeuré enseveli dans l’ombre, loin des rayons brillants de votre prospérité. Je lève les mains vers le puissant Oromasde ; je le prie de faire longtemps marcher devant vous l’ange exterminateur, et de vous ramener par des chemins tout couverts de palmes.Cependant, très-magnifique seigneur, permettriez-vous qu’on vous adressât, à votre sublime tente, un gros paquet que Memnon [4] vous enverrait du séjour humide des Bataves ? Je sais que vous pourriez bien l’aller chercher vous-même en personne mais, comme ce paquet pourrait bien arriver aux pieds de Votre Grandeur avant que vous fussiez à Amsterdam, je vous demanderai la permission de vous le faire adresser par M. Chiquet, dans la ville où vous aurez porté vos armes triomphantes et vous pourriez ordonner que ce paquet fût porté jusqu’à la ville impériale de Paris, parmi les immenses bagages de Votre Grandeur.
Je lui demande très-humblement pardon d’interrompre ses moments, consacrés à la victoire, par des importunités si indignes d’elle ; mais Memnon, n’ayant sur la terre de confident que vous, n’aura que vous pour protecteur, et il attend vos ordres très-gracieux.
V.
---------------------------------------------------------[1] Cette lettre, écrite en juillet 1747, semblerait être du 24 du même mois, d’après la date que Voltaire lui donne ; mais si on en croit les Mémoires du marquis d’Argenson ; elle pourrait être du 8.
[2] La victoire remportée par les Français, le 2 juillet 1747, dans les champs de Laufelt.
[3] "Il venait tous les jours des plaintes à la cour contre l'itimadoulet de Médie, nommé Irax". Il s'agit d'une anecdote qui figurait dans l'édition de 1748 et qui fut supprimée à partir de 1756. Une seule l'édition (Garnier) propose en note cette définition : "Sorte de vice-roi".
[4] L’ouvrage publié, en 1747, par Voltaire, sous le titre de Memnon, a été, l’année suivante, intitulé Zadig ou la destinée.
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1) Comment comprenez-vous la date sur cette lettre ? Développez votre réponse en vous appuyant sur le texte et le paratexte, sur la lecture que vous aviez à faire et sur votre connaissance de l’époque.
2) Qui est « L’ange Jesrad » dont il est question dans ce texte ? Où et quand apparaît-il ?
3) Lisez la note [4], puis relisez le courrier ; qui est Memnon dans ce courrier, selon vous ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur les mêmes éléments que pour la question 1.
4) Ligne 4 (ici ligne 2) « le cheval sacré du roi des rois, et la chienne favorite de la reine », à quel épisode du conte cette citation fait-elle référence ?
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- tannatHabitué du forum
Bon, je continue si j'ajoute à cela la rédaction d'un plan pour une dissertation ; qu'en pensez-vous ? La formulation vous semble-t-elle adaptée ?
5) Dissertation :
Jean de La Fontaine écrit en dédicace au dauphin à propos de ses fables :
« L’apparence est puérile, je le confesse ; mais ces puérilités servent d’enveloppe à des vérités importantes.».
En quoi le conte que vous avez lu correspond lui aussi à ce que Jean de La Fontaine écrit propos de ses fables ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté.
Étapes du travail à réaliser :
1. Etudier la question : l’examiner, la commenter, la reformuler.
2. Rassembler des exemples : noter ceux qui vous viennent puis les associer aux idées qui en découlent selon vous.
3. Rassembler des idées : trier les idées, les rassembler, les organiser.
4. Dresser le plan : diviser en au moins deux parties de trois paragraphes.
5) Dissertation :
Jean de La Fontaine écrit en dédicace au dauphin à propos de ses fables :
« L’apparence est puérile, je le confesse ; mais ces puérilités servent d’enveloppe à des vérités importantes.».
En quoi le conte que vous avez lu correspond lui aussi à ce que Jean de La Fontaine écrit propos de ses fables ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté.
Étapes du travail à réaliser :
1. Etudier la question : l’examiner, la commenter, la reformuler.
2. Rassembler des exemples : noter ceux qui vous viennent puis les associer aux idées qui en découlent selon vous.
3. Rassembler des idées : trier les idées, les rassembler, les organiser.
4. Dresser le plan : diviser en au moins deux parties de trois paragraphes.
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« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- DeliaEsprit éclairé
Commençons par les petites bêtes :
(Réflexion toute personnelle : il ne doute de rien, Voltaire, de charger le ministre de faire entrer en France de la littérature de contrebande !)
Le sujet de dissertation s'impose de lui-même.
Personnellement, je conseillais à mes élève de chercher d'abord les exemples, lesquels engendrent les idées, mais chacun voit midi à sa porte.
AMHA, il s'agit du substantif, donc ...Il parvient à obtenir, de la marquise de Pompadour, protection et soutient
Certes, l'argent est le nerf de la guerre, mais d'Argenson était alors ministre des Affaires étrangères, ce qui permet de voir en lui l'artisan de la victoire de Laufelt.ce courrier est adressé au comte d'Argenson, qui est à ce moment-là ministre des finances de Louis XV.
(Réflexion toute personnelle : il ne doute de rien, Voltaire, de charger le ministre de faire entrer en France de la littérature de contrebande !)
Le sujet de dissertation s'impose de lui-même.
Personnellement, je conseillais à mes élève de chercher d'abord les exemples, lesquels engendrent les idées, mais chacun voit midi à sa porte.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- tannatHabitué du forum
Merci, j'avais corrigé sur mon texte, mais pas ici... Désolée, et encore merci.
Entre 1704-1710, Voltaire fait ses études à Paris, chez les Jésuites, dans le collège Louis-le-Grand où se lie d’amitié avec le comte d'Argenson. La nomination de ce-dernier au poste de ministre (secrétaire d'État de la Guerre de Louis XV de janvier 1743 à février 1757) permet à Voltaire d’être appelé à Versailles. Il parvient à obtenir, de la marquise de Pompadour, protection et soutien et ses qualités littéraires lui font même obtenir la distinction d’historiographe du roi. Cependant si en 1746, il est reçu à l’Académie française son comportement et son caractère le conduisent à être disgracié en 1747 ; il est contraint de fuir la cour.
Extrait de la correspondance de Voltaire pour l’année 1747, ce courrier est adressé au comte d'Argenson, qui est à ce moment-là ministre des finances de Louis XV.
Je n'ai pas compris ta remarque sur la dissertation "Le sujet de dissertation s'impose de lui-même." mais je vais tenir compte de ta suggestion pour les exemples et les idées...
Et je modifie aussi ici en ce sens.
Si d'autres ont encore des suggestions...
Merci Delia pour cette relecture et tes suggestions.
Entre 1704-1710, Voltaire fait ses études à Paris, chez les Jésuites, dans le collège Louis-le-Grand où se lie d’amitié avec le comte d'Argenson. La nomination de ce-dernier au poste de ministre (secrétaire d'État de la Guerre de Louis XV de janvier 1743 à février 1757) permet à Voltaire d’être appelé à Versailles. Il parvient à obtenir, de la marquise de Pompadour, protection et soutien et ses qualités littéraires lui font même obtenir la distinction d’historiographe du roi. Cependant si en 1746, il est reçu à l’Académie française son comportement et son caractère le conduisent à être disgracié en 1747 ; il est contraint de fuir la cour.
Extrait de la correspondance de Voltaire pour l’année 1747, ce courrier est adressé au comte d'Argenson, qui est à ce moment-là ministre des finances de Louis XV.
Je n'ai pas compris ta remarque sur la dissertation "Le sujet de dissertation s'impose de lui-même." mais je vais tenir compte de ta suggestion pour les exemples et les idées...
Et je modifie aussi ici en ce sens.
Si d'autres ont encore des suggestions...
Merci Delia pour cette relecture et tes suggestions.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- DeliaEsprit éclairé
Je veux dire par là qu'il me semble difficile de donner un autre sujet à propos de Zadig. C'est celui que je donnais, dans une autre formulation (la tienne est bien meilleure), à mes quatrièmes... voici trente ans.Je n'ai pas compris ta remarque sur la dissertation "Le sujet de dissertation s'impose de lui-même."
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Amadou Hampaté Ba
- DeliaEsprit éclairé
Doublon supprimé.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- tannatHabitué du forum
Tu juges cela trop simple, alors ? Accepterais-tu de me donner ta formulation ?Delia a écrit:Delia a écrit:Je veux dire par là qu'il me semble difficile de donner un autre sujet à propos de Zadig. C'est celui que je donnais, dans une autre formulation (la tienne est meilleure...), à mes troisièmes... d'il y a trente ans.Je n'ai pas compris ta remarque sur la dissertation "Le sujet de dissertation s'impose de lui-même."
Et pour le pseudo contrôle de lecture, qu'en dis-tu ?
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- DeliaEsprit éclairé
Te donner ma formulation ? Elle me fait honte : les élèves ne l'avaient pas saisie tant elle était tordue ! L'avantage de ton sujet, c'est qu'il met Voltaire en perspective, montrant qu'il est un maillon de la chaine qui va d'Esope aux (défunts) Guignols de l'info.
Trop simple ? Je ne connais pas tes élèves, c'est à toi d'en juger. Tu veux leur faire dire que la belle histoire d'amour enveloppe des vérités importantes. Je ne vois pas d'autre façon de poser la question.
Pour le questionnaire de compréhension, je trouve le guidage trop fort, mais quand le guidage est faible, les élèves ne s'en sortent pas.
Trop simple ? Je ne connais pas tes élèves, c'est à toi d'en juger. Tu veux leur faire dire que la belle histoire d'amour enveloppe des vérités importantes. Je ne vois pas d'autre façon de poser la question.
Pour le questionnaire de compréhension, je trouve le guidage trop fort, mais quand le guidage est faible, les élèves ne s'en sortent pas.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- tannatHabitué du forum
Delia a écrit:Te donner ma formulation ? Elle me fait honte : les élèves ne l'avaient pas saisie tant elle était tordue ! L'avantage de ton sujet, c'est qu'il met Voltaire en perspective, montrant qu'il est un maillon de la chaine qui va d'Esope aux (défunts) Guignols de l'info.
Trop simple ? Je ne connais pas tes élèves, c'est à toi d'en juger. Tu veux leur faire dire que la belle histoire d'amour enveloppe des vérité importantes. Je ne vois pas d'autre façon de poser la question.
Pour le questionnaire de compréhension, je trouve le guidage trop fort, mais quand le guidage est faible, les élèves ne s'en sortent pas.
J'ai des secondes (des lycéens) pour la première fois. Je peine à juger de leur niveau. Ils sont gentils pas toujours aussi travailleurs que je le souhaiterais mais je demande sans doute beaucoup et à vous lire ils appartiennent à une espèce en voie de disparition, (à quelques exceptions près)...
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
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