- Ramanujan974Érudit
VinZT a écrit:mathmax a écrit:Bref, je trouve que cette fonction est très ingrate, et je m'interroge sur les raisons qui peuvent pousser un enseignant à se fourvoyer là-dedans, sachant qu'ils va être amené à défendre successivement différentes réformes contradictoires à quelques mois d'intervalle parfois.
En vrac, liste non exhaustive et non ordonnée :
1 - la paye et les primes
2 - plus d'élève
3 - plus de copie à corriger
4 - le « pouvoir »
5 - on fréquente des gens « puissants », ce qui permet de se faire valoir à peu de frais
6 - on a finalement moins de responsabilités (notamment juridiquement) qu'un chef d'établissement
7 - on voit du pays
8 - on se permet d'arriver en retard aux réunions que l'on organise
9 - on sous-traite le boulot pénible auprès des profs « méritants »
Une fois qu'on a mis son amour-propre dans un mouchoir, et placé ce dernier dans sa poche, il y en a qui se laissent tenter.
Le principe de Peter, aussi.
- frecheGrand sage
Matheod a écrit:On avait limite l'impression de pouvoir être pote. D'ailleurs ... à ma grande surprises il ne se faisait pas trop respecter : tout les néotits avaient été regroupés dans un amphi et pendant que les IPR parlaient ... d'autres profs n'écoutaient pas, faisait autre choses, etc. et les IPR avaient bien grand mal à obtenir le silence. Jamais l'IPR de mon académie d'origine n'aurait permis cela. Les enseignants en questions se serait fait défoncer.
Il n'y a que moi que ça choque, cette attitude ? C'est exactement ce dont on se plaint des élèves, à longueur de post. Et tu trouves ça normal. Tu ne dis pas "ce qu'ils disaient n'était pas intéressant" mais, "ils n'arrivaient pas à se faire respecter", au pluriel, ça veut dire que tous les ipr étaient soumis à ce traitement de la part de néotits !
Puisque chacun y va de sa petite histoire, chez nous, l'IPR (en retraite maintenant) qui m'a inspectée deux fois était très humain, commençait et insistait toujours sur ce qu'il y avait de bien dans le travail avant d'aborder ce qui pouvait être amélioré. La nouvelle, stagiaire au début, a un peu cafouillé, mais, dixit les collègues qui l'ont eu en visite, inspection ou conseil, elle est très bien maintenant, de bon conseil. La deuxième inspectrice est moins agréable et apparemment un peu butée.
- User17095Érudit
VinZT a écrit:
En vrac, liste non exhaustive et non ordonnée :
1 - la paye et les primes
2 - plus d'élève
3 - plus de copie à corriger
4 - le « pouvoir »
5 - on fréquente des gens « puissants », ce qui permet de se faire valoir à peu de frais
6 - on a finalement moins de responsabilités (notamment juridiquement) qu'un chef d'établissement
7 - on voit du pays
8 - on se permet d'arriver en retard aux réunions que l'on organise
9 - on sous-traite le boulot pénible auprès des profs « méritants »
Une fois qu'on a mis son amour-propre dans un mouchoir, et placé ce dernier dans sa poche, il y en a qui se laissent tenter.
Non mais attends, tu en oublies plein :
10 - pouvoir assouvir son fétichisme pour les cravates ou les foulards
11 - se faire appeler "Monsieur l'Inspecteur" ou "Madame l'Inspectrice"
12 - s'imbiber aux cocktails au rectorat
13 - faire pleurer les enseignants en inspection, les candidats au concours, recueillir assez de larmes pour faire cuire ses pâtes
J'ajouterais bien "l'amour de sa discipline et la volonté de la promouvoir à une autre échelle" ou "le conseil et l'accompagnement pédagogique" mais, enfin, tout le monde sait que le mouchoir dans lequel l'amour-propre est rangé est financé par la vente de l'âme, donc ça ne peut même pas être envisagé.
@freche : chut, malheureuse, dire d'une façon ou d'une autre que les enseignants face aux inspecteurs peuvent reproduire le comportement des élèves (fayotage, contestation à deux balles, dissimulation de ses lacunes par l'agressivité...) face à aux enseignants, c'est infantilisant et déplacé. Quand un enseignant est irrespectueux face à un inspecteur, c'est l'inspecteur le problème ; quand un élève est irrespectueux face à un enseignant, c'est l'élève le problème.
C'est pour toutes ces raisons qu'aucun inspecteur ne vient s'exprimer ici : ils savent qu'ils ont tort, et honte. Je ne vois pas d'autre explication.
- AnaxagoreGuide spirituel
Il y a un grande différence entre une insoumission qui provient d'une remise en cause étayée des propos qui sont tenus, et une simple nuisance par incivilité et caprice personnel.
C'est bien triste qu'il faille le rappeler.
Après on peut considérer que les professeurs sont là pour la fermer. Je considère que je travaille pour et devant le peuple français et que mon devoir est la vérité.
Bien triste aussi qu'il faille le rappeler.
C'est bien triste qu'il faille le rappeler.
Après on peut considérer que les professeurs sont là pour la fermer. Je considère que je travaille pour et devant le peuple français et que mon devoir est la vérité.
Bien triste aussi qu'il faille le rappeler.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- archebocEsprit éclairé
Anaxagore a écrit:Il y a un grande différence entre une insoumission qui provient d'une remise en cause étayée des propos qui sont tenus, et une simple nuisance par incivilité et caprice personnel.
C'est bien triste qu'il faille le rappeler.
Après on peut considérer que les professeurs sont là pour la fermer. Je considère que je travaille pour et devant le peuple français et que mon devoir est la vérité.
Bien triste aussi qu'il faille le rappeler.
Anaxagore, le témoignage qu'on avait plus haut, c'est plutôt des enseignants qui bavardent pendant que l'inspecteur parle. Le minimum, c'est d'écouter l'inspecteur, puis de lui parler ensuite, à lui et à toute la salle, et non pas seulement à son voisin de gauche.
Ensuite, même ceux qui considèrent qu'ils travaillent pour et devant la hiérarchie de l'EN, et sous son strict contrôle, doivent considérer qu'ils ont un devoir de vérité : je répète qu'en tant que fonctionnaire de rang A, nous avons une mission de conseil de notre hiérarchie, et que ne pas s'en saisir, c'est abandonner une partie du statut.
- InvitéInvité
Anaxagore a écrit:Il y a un grande différence entre une insoumission qui provient d'une remise en cause étayée des propos qui sont tenus, et une simple nuisance par incivilité et caprice personnel.
C'est bien triste qu'il faille le rappeler.
Après on peut considérer que les professeurs sont là pour la fermer. Je considère que je travaille pour et devant le peuple français et que mon devoir est la vérité.
Bien triste aussi qu'il faille le rappeler.
Je ne suis pas sûr qu'une non-écoute relève seulement d'un acte militant (ce qui est ton cas) et pas, assez souvent, de l'incivilité ou de caprice personnel. Cela vaut pour des réunions avec l'inspection mais aussi des harmonisation de correction d'examen ou de simples réunions de rentrée dans l'établissement. Il m'est arrivé de me sentir très gêné par ce qui relevait tout simplement de l'impolitesse.
Après tout le monde travaille pour et devant le peuple français. Le ministre et sa chaine hiérarchique aussi. La politique qu'ils appliquent est validée par la souveraineté populaire. Que je sache le gouvernement est désigné par un gouvernement élu qui, lui-même, est sous le contrôle de représentants du peuple. Refuser d'inscrire son action dans une politique publique c'est donc quelque chose qui remet en cause un principe fondamental de notre mode de gouvernement. Alors oui, parfois le peuple se trompe et élit des gens dangereux et ça devient compliqué. Mais si on pose par principe l'appréciation et l'application ou pas des politiques au niveau individuel tu conviendras, je pense, que cela devient aussi très compliqué. Chacun estimant en fonction de sa culture et de sa grille de lecture du monde ce qu'il convient d'enseigner et se faisant juge des intérêts du peuple. Et la place de la volonté de celui-ci là-dedans je ne la vois plus trop non plus.
Pour la liberté de parole, c'est bien sûr compliqué aussi. Je vois mal un cadre chargé d'entrainer les troupes dire "nous allons appliquer cette m... innommable", c'est forcément plutôt "nous allons appliquer de la manière la plus intelligente ce que l'on nous demande de faire".
- Carrie7Niveau 9
Oui la non-écoute comme acte militant, ça me fait doucement rigoler.
Comme Tamerlan, je suis aussi souvent choquée de l'impolitesse des profs en réunion, qui font précisément ce qu'ils reprochent aux élèves.
Comme Tamerlan, je suis aussi souvent choquée de l'impolitesse des profs en réunion, qui font précisément ce qu'ils reprochent aux élèves.
- AnaxagoreGuide spirituel
Un inspecteur pourrait dire: "les textes sont là, nous allons les appliquer le plus intelligemment possible en ne perdant pas de vue la marge de manoeuvre qui est la nôtre en tant que spécialistes de nos disciplines et de pédagogie". Je n'ai jamais entendu ça.
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- AnaxagoreGuide spirituel
D'autre part, lorsqu'en mathématiques on nous a tenu des discours qui niaient la nécessité d'un apprentissage progressif et bien pensé du calcul, et que ces discours étaient en contradiction flagrante avec les objectifs affichés, il a bien fallu bien faire le travail correctement, en tout cas le mieux possible.
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- MatheodHabitué du forum
freche a écrit:Matheod a écrit:On avait limite l'impression de pouvoir être pote. D'ailleurs ... à ma grande surprises il ne se faisait pas trop respecter : tout les néotits avaient été regroupés dans un amphi et pendant que les IPR parlaient ... d'autres profs n'écoutaient pas, faisait autre choses, etc. et les IPR avaient bien grand mal à obtenir le silence. Jamais l'IPR de mon académie d'origine n'aurait permis cela. Les enseignants en questions se serait fait défoncer.
Il n'y a que moi que ça choque, cette attitude ? C'est exactement ce dont on se plaint des élèves, à longueur de post. Et tu trouves ça normal. Tu ne dis pas "ce qu'ils disaient n'était pas intéressant" mais, "ils n'arrivaient pas à se faire respecter", au pluriel, ça veut dire que tous les ipr étaient soumis à ce traitement de la part de néotits !
Et bien si justement c'était choquant. Surtout que c'était en début d'heure, donc ce n'était pas lié au contenu. Bien évidemment ça ne concernait pas tout les profs.
- InvitéInvité
Anaxagore a écrit:Un inspecteur pourrait dire: "les textes sont là, nous allons les appliquer le plus intelligemment possible en ne perdant pas de vue la marge de manoeuvre qui est la nôtre en tant que spécialistes de nos disciplines et de pédagogie". Je n'ai jamais entendu ça.
Si on enlève les convaincus sans doute parce qu'on est à la limite du signal de "ne faites pas vraiment" qui est incompatible avec la fonction...
- LagomorpheFidèle du forum
pogonophile a écrit:
chut, malheureuse, dire d'une façon ou d'une autre que les enseignants face aux inspecteurs peuvent reproduire le comportement des élèves (fayotage, contestation à deux balles, dissimulation de ses lacunes par l'agressivité...) face à aux enseignants, c'est infantilisant et déplacé. Quand un enseignant est irrespectueux face à un inspecteur, c'est l'inspecteur le problème ; quand un élève est irrespectueux face à un enseignant, c'est l'élève le problème.
C'est pour toutes ces raisons qu'aucun inspecteur ne vient s'exprimer ici : ils savent qu'ils ont tort, et honte. Je ne vois pas d'autre explication.
Il y a tout de même une différence de taille:
- l'élève est un enfant ou un adolescent, il n'est pas intellectuellement en position de juger du bien-fondé des choix d'activité de son professeur
- le professeur est un adulte, un professionnel expérimenté (parfois bien plus que l'inspecteur), à même de déterminer lui-même si le discours d'un inspecteur lui apporte (ou non) une information qui lui est nécessaire. A ce titre, les formations imposées à un groupe d'enseignant déterminé à l'aveugle, les réunions obligatoires "d'explication du texte" d'une réforme (que nous savons parfaitement lire, merci), constituent des pertes de temps contre lesquelles un simple bavardage de l'auditoire n'est qu'une forme très douce de protestation.
Il arrive que lors de ce type de réunion, un collègue plus courageux que les autres rentre dans le lard de l'IPR et lui explique que, non, cette réunion n'a aucun intérêt, et que cette réforme va entraîner quelle que soit la manière de l'appliquer des problèmes graves. Récriminations contre lesquelles certains IPR finissent par répliquer qu'ils ont forcément raison parce qu'ils sont inspecteurs, sophisme honteux. Autres versions possibles:
- "vous êtes fonctionnaire, vous êtes là pour fonctionner": ajout d'une bonne dose de mépris pour les enseignants, sous-fifres payés pour exécuter et pas pour penser
- "nous sommes tous fonctionnaires", lorsque c'est dit avec un petit sourire, calme efficacement le jeu: chacun pense ce qu'il veut, y compris l'IPR lui-même, mais nous allons appliquer les directives de la hiérarchie quand même, parce que tel est le fonctionnement de l'Etat que nous servons tous. Les protestataires sont libres de s'exprimer par les voies légales ad hoc, syndicales notamment, d'ici là ne prolongeons pas inutilement cette réunion.
Tamerlan a écrit:
Je ne suis pas sûr qu'une non-écoute relève seulement d'un acte militant (ce qui est ton cas) et pas, assez souvent, de l'incivilité ou de caprice personnel. Cela vaut pour des réunions avec l'inspection mais aussi des harmonisation de correction d'examen ou de simples réunions de rentrée dans l'établissement. Il m'est arrivé de me sentir très gêné par ce qui relevait tout simplement de l'impolitesse.
Cela nous est tous arrivé je pense. Et, lorsque je bossais dans le secteur privé (hors enseignement), j'ai observé les mêmes comportements pénibles. Nature humaine, sans doute. Mais tu mets ici dans le même sac des situations très différentes, dont l'interprétation dépend du contexte. Je verrais plus facilement un acte militant dans l'inattention au cours d'une réunion/formation imposée en présence d'un inspecteur (message "nous ne sommes pas dupes du fait que vous êtes là pour vendre de la camelote"), tout en reconnaissant l'impolitesse du même comportement au cours d'une réunion d'harmonisation entre pairs présidée par une autorité locale, qui a un objet précis lié à nos missions et qui devrait idéalement se dérouler avec un souci d'efficacité.
Tamerlan a écrit:
Pour la liberté de parole, c'est bien sûr compliqué aussi. Je vois mal un cadre chargé d'entrainer les troupes dire "nous allons appliquer cette m... innommable", c'est forcément plutôt "nous allons appliquer de la manière la plus intelligente ce que l'on nous demande de faire".
Là première attitude que tu décris est certes impossible à adopter pour la hiérarchie. Ce que je lui reproche, en revanche, c'est de préférer à la seconde, mesurée et dans laquelle chacun peut comprendre ce qu'il veut concernant l'opinion de l'inspecteur, un discours enflammé sur les merveilles de telle ou telle innovation ou réforme, qui décrédibilise totalement la hiérarchie, et véhicule souvent sa petite part d'insulte ("AVANT, ce que vous faisiez était mauvais/malfaisant/toxique/inefficace" quand bien même c'était nous, IPR, qui l'avions prôné avec ferveur)
- AnaxagoreGuide spirituel
En résumé, il y a des textes et il y a toujours une place pour le jugement. Nous devons juger tous les jours dans la manière de conduire notre travail et c'est une chose essentielle. On aurait plaisir à ne pas voir cette dimension niée. Il faut que les collègues puissent s'enrichir dans ce but et il faut discuter des textes avec eux.
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- MatheodHabitué du forum
En plus c'était une réunion pour (entre autre) nous accueillir et nous donner quelques infos. Donc rien de débattable.
- ylmExpert spécialisé
Pour le conseil et l'accompagnement pédagogiques encore faut-il qu'ils soient compétents. Or j'ai souvent eu la surprise de constater que quand on parle aux IPR des études ou ouvrages de référence en matière de pédagogie, des différentes chapelles et des débats qui vont avec, ils ne les connaissent pas, ils ne connaissent que le discours qui vient du ministère.pogonophile a écrit:Justement, ils peuvent davantage se placer dans le conseil et l'accompagnement pédagogiques, proposer des innovations, des fonctionnements d'équipe... ce qui est décrit dans le rapport que cite @JPhMM et qui rend le métier plus intéressant et utile que le rôle d'inquisiteur.
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The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- frecheGrand sage
Lagomorphe a écrit:
Il y a tout de même une différence de taille:
- l'élève est un enfant ou un adolescent, il n'est pas intellectuellement en position de juger du bien-fondé des choix d'activité de son professeur
- le professeur est un adulte, un professionnel expérimenté (parfois bien plus que l'inspecteur), à même de déterminer lui-même si le discours d'un inspecteur lui apporte (ou non) une information qui lui est nécessaire. A ce titre, les formations imposées à un groupe d'enseignant déterminé à l'aveugle, les réunions obligatoires "d'explication du texte" d'une réforme (que nous savons parfaitement lire, merci), constituent des pertes de temps contre lesquelles un simple bavardage de l'auditoire n'est qu'une forme très douce de protestation.
Bon, là, en l'occurence, c'étaient des néotit, et ils se sont comportés ainsi dès le début de la réunion...
- User17095Érudit
Il y a une différence entre "garder une place pour son jugement", et "n'appliquer que ce qu'on a envie d'appliquer" : les enseignants ne sont pas des professions libérales.
De même, il y a une différence entre "exprimer son doute et entrer dans la discussion", et "se montrer impoli, discuter, tripoter son téléphone, se remaquiller (déjà vu) pendant une réunion" : les enseignants ne sont pas des gosses mal élevés.
Le fait de ne pas être des élèves n'autorise pas à adopter les mêmes comportements, sous prétexte d'une posture militante ou d'un irrédentisme réfléchi. Evidemment si on conteste d'emblée la légitimité ou la compétence des inspecteurs, ces différences deviennent difficiles à identifier.
De même, il y a une différence entre "exprimer son doute et entrer dans la discussion", et "se montrer impoli, discuter, tripoter son téléphone, se remaquiller (déjà vu) pendant une réunion" : les enseignants ne sont pas des gosses mal élevés.
Le fait de ne pas être des élèves n'autorise pas à adopter les mêmes comportements, sous prétexte d'une posture militante ou d'un irrédentisme réfléchi. Evidemment si on conteste d'emblée la légitimité ou la compétence des inspecteurs, ces différences deviennent difficiles à identifier.
- AnaxagoreGuide spirituel
Les mathématiques restent cependant les mathématiques, n'en déplaise aux réformateurs. Bientôt une loi pour supprimer les singularités?
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- LagomorpheFidèle du forum
pogonophile a écrit:Il y a une différence entre "garder une place pour son jugement", et "n'appliquer que ce qu'on a envie d'appliquer" : les enseignants ne sont pas des professions libérales.
Personne ici n'a revendiqué un tel degré de liberté, il me semble.
pogonophile a écrit:
De même, il y a une différence entre "exprimer son doute et entrer dans la discussion", et "se montrer impoli, discuter, tripoter son téléphone, se remaquiller (déjà vu) pendant une réunion" : les enseignants ne sont pas des gosses mal élevés.
Le fait de ne pas être des élèves n'autorise pas à adopter les mêmes comportements, sous prétexte d'une posture militante ou d'un irrédentisme réfléchi. Evidemment si on conteste d'emblée la légitimité ou la compétence des inspecteurs, ces différences deviennent difficiles à identifier.
Ce n'est pas en l'occurrence une question de compétence. Je ne doute pas qu'un IPR a été un enseignant au moins convenable, et par conséquent un interlocuteur intéressant.
C'est une question de positionnement: ceux qui sont à l'interface entre la haute hiérarchie et le terrain, et devraient à ce titre faire preuve 1) d'une certaine modestie dans leurs rapports avec le terrain et 2) d'une capacité à comprendre et à faire remonter ses réticences devant certaines évolutions qui posent parfois des problèmes extrêmement concrets, adoptent souvent au contraire une posture extrêmement autoritaire, totalement indifférente au concret, et parfois plus extrémistes dans leurs injonctions que les textes réglementaires eux-mêmes.
En somme, l'IPR dont le discours est "démerdez-vous pour appliquer l'inapplicable, vous êtes là pour faire ce que je vous dis, je ne veux entendre parler d'aucune adaptation au contexte local de ma lubie personnelle érigée en doxa (laquelle ne figure même pas dans les programmes et les textes réglementaires)" ne mérite aucun respect. Ils ne sont pas tous comme ça, fort heureusement. Je préfère cependant mille fois avoir à faire à un CDE rendu un peu caractériel par la surcharge de travail, mais fondamentalement humain et dont l'objectif n'est rien de plus que le bon fonctionnement de l'établissement, qu'à ce genre de personnage nuisible.
- InvitéInvité
Lagomorphe a écrit:Je préfère cependant mille fois avoir à faire à un CDE rendu un peu caractériel par la surcharge de travail, mais fondamentalement humain et dont l'objectif n'est rien de plus que le bon fonctionnement de l'établissement, qu'à ce genre de personnage nuisible.
Ah oui, mais là c'est un choix facile. En tout cas plus qu'avoir à choisir entre une saucisse de Morteau à la place du nez et une moustache en persil ou deux énormes pâtes de coing en guise de sourcils.
- DerMaxHabitué du forum
Ici il était venu voir toute l'équipe collège pour échanger sur la réforme.
Il doit revenir également pour voire la progressivité des apprentissages sur le cycle 6ème>Tale pour voir le (non) travail en équipe à ce sujet (enfin ça avait été annoncé avec la réforme dubac lycée.
Il doit revenir également pour voire la progressivité des apprentissages sur le cycle 6ème>Tale pour voir le (non) travail en équipe à ce sujet (enfin ça avait été annoncé avec la réforme du
- JPhMMDemi-dieu
Étaient-ils là quand on avait besoin d'eux, pour mettre en œuvre la réforme quand tout était des plus brumeux pour tout le monde, ou jouent-ils seulement les inspecteurs des travaux finis ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Thalia de GMédiateur
Ce qui me gêne dans ce genre de topics, ce sont les généralisations et je n'aime pas les généralisations.
Les cde sont forcément des bêtes à abattre. J'en ai connu d'incompétents, de médiocres, d'autres qui savaient mener la barque, étaient estimés et étaient dans le dialogue.
Idem pour les IPR, ceux qui ne pointent que le négatif (l'un d'entre eux m'a affirmé qu'un enseignant compétent était capable de faire le même programme en zep, actuellement rep+ en 4h 30 là où les autres avaient 6h. Je l'ai voué aux gémonies.) Et puis ma dernière inspection m'a réconciliée avec ce corps. Elle a pointé ce qui était positif, m'a indiqué ce qui pouvait être amélioré, c'est son boulot.
Et dans la réunion d'équipe qui a suivi elle nous a indiqué des pistes.
Un seul regret : elle partait à la retraite.
Pour simplifier : il existe des IPR vachards, il en est d'autres humains et constructifs.
Edit : JP, j'ai posté avant de voir ton message.
Les cde sont forcément des bêtes à abattre. J'en ai connu d'incompétents, de médiocres, d'autres qui savaient mener la barque, étaient estimés et étaient dans le dialogue.
Idem pour les IPR, ceux qui ne pointent que le négatif (l'un d'entre eux m'a affirmé qu'un enseignant compétent était capable de faire le même programme en zep, actuellement rep+ en 4h 30 là où les autres avaient 6h. Je l'ai voué aux gémonies.) Et puis ma dernière inspection m'a réconciliée avec ce corps. Elle a pointé ce qui était positif, m'a indiqué ce qui pouvait être amélioré, c'est son boulot.
Et dans la réunion d'équipe qui a suivi elle nous a indiqué des pistes.
Un seul regret : elle partait à la retraite.
Pour simplifier : il existe des IPR vachards, il en est d'autres humains et constructifs.
Edit : JP, j'ai posté avant de voir ton message.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- JennyMédiateur
Il y'a aussi des IPR très bien.
J'ai rencontré les deux extrêmes comme toi.
- pseudo-intelloSage
Pognophile, je ne sais pas trop depuis quand tu es CDE.
Ce que je sais, en revanche, c'est qu'en moins de 10 ans, les choses ont énormément changé dans le métier d'enseignant, et, j'aim l'impression, dans les rapports que nous entretenons avzc nos inspecteurs.
Quand je suis entrée dans le boulot, outre qu'il n'y avait pas encore eu la réforme du lycée, celle du collège, le PPCR, le changement - j’ai envie de dire la perte - du statut, le LPC, l'HDA, la suppression de l'HDA au profit de l'épreuve orale actuelle, le A2, les EPIs, la réforme de l'PA - avant, c'était plus simple et plus souple - , etc. Et les inspecteurs étaient déjà là pour vendre des nouveautés pondues par le ministère (ou, au contraire, pour les déjuger s'ils n'étaient pas d'accord et nous expliquer qu'en fait no, comme le l’évoquais supra), mais surtout, les inspecteurs inspectaient.
Je n'ai pas été inspectée depuis 10 ans, ce qui a ralenti ma carrière. Nous sommes de plus en plus nombreux à être dans ce cas. Dans mon académie, en tout cas, nous ne voyons les inspecteurs que pour recevoir des leçons de pédagogie qui révèlent leur méconnaissance totale du fonctionnement d'une classe, et/ou un cynisme carriériste, je ne sais pas. Et tous les ans, nous nous farcissons leurs consignes de correction au brevet, où ils ne se cachent plus pour laisser échapper que ce qui leur importe, c'est de faire monter les stats de l'académie (d'où leurs consignes de correction aberrantes). Dans ma discipline, ils sont parvenues à justifier la perte de près de la moitié de mes heures d'un coup, en arguant que ce n'était pas un problème du tout (note qu'au même moment, madame notre ministre décrétait que mon enseignement était vilainement élitiste...).
Ceci dit, je pense que ce qui est vrai pour les inspecteurs était déjà vrai pour mes formateurs IUFM : il y a les illuminés qui racontaient n'importe quoi car ils étaient déconnectés de la réalité d'une classe, ceux qui voulaient faire carrière, et ceux qui avaient encore des vrais élèves devant eux (côté inspecteurs, c'est le cas des chargés de mission), et dont les conseils étaient précieux.
Ce que je sais, en revanche, c'est qu'en moins de 10 ans, les choses ont énormément changé dans le métier d'enseignant, et, j'aim l'impression, dans les rapports que nous entretenons avzc nos inspecteurs.
Quand je suis entrée dans le boulot, outre qu'il n'y avait pas encore eu la réforme du lycée, celle du collège, le PPCR, le changement - j’ai envie de dire la perte - du statut, le LPC, l'HDA, la suppression de l'HDA au profit de l'épreuve orale actuelle, le A2, les EPIs, la réforme de l'PA - avant, c'était plus simple et plus souple - , etc. Et les inspecteurs étaient déjà là pour vendre des nouveautés pondues par le ministère (ou, au contraire, pour les déjuger s'ils n'étaient pas d'accord et nous expliquer qu'en fait no, comme le l’évoquais supra), mais surtout, les inspecteurs inspectaient.
Je n'ai pas été inspectée depuis 10 ans, ce qui a ralenti ma carrière. Nous sommes de plus en plus nombreux à être dans ce cas. Dans mon académie, en tout cas, nous ne voyons les inspecteurs que pour recevoir des leçons de pédagogie qui révèlent leur méconnaissance totale du fonctionnement d'une classe, et/ou un cynisme carriériste, je ne sais pas. Et tous les ans, nous nous farcissons leurs consignes de correction au brevet, où ils ne se cachent plus pour laisser échapper que ce qui leur importe, c'est de faire monter les stats de l'académie (d'où leurs consignes de correction aberrantes). Dans ma discipline, ils sont parvenues à justifier la perte de près de la moitié de mes heures d'un coup, en arguant que ce n'était pas un problème du tout (note qu'au même moment, madame notre ministre décrétait que mon enseignement était vilainement élitiste...).
Ceci dit, je pense que ce qui est vrai pour les inspecteurs était déjà vrai pour mes formateurs IUFM : il y a les illuminés qui racontaient n'importe quoi car ils étaient déconnectés de la réalité d'une classe, ceux qui voulaient faire carrière, et ceux qui avaient encore des vrais élèves devant eux (côté inspecteurs, c'est le cas des chargés de mission), et dont les conseils étaient précieux.
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- mafalda16Modérateur
Jenny a écrit:
Il y'a aussi des IPR très bien.
J'ai rencontré les deux extrêmes comme toi.
Tout pareil. Celle de mon académie de stage était une personne très professionnelle, bienveillante dans le sens noble du terme avec les stagiaires et très droite. On pouvait réellement discuté, émettre des réserves ou des avis contraires. Elle m'a donné de vrais conseils et m'a permis de progresser dans ma pratique.
Ceux que j'ai rencontrés ici sont très différents, et la taille de l'académie fait qu'on les voit peu, donc ça me va très bien.
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