- RendashBon génie
Tamerlan a écrit:C'est pourtant simple, il suffit de trouver des inspecteurs en avance sur les chercheurs
Owi, des zinovan
- DesolationRowEmpereur
Rendash a écrit:DesolationRow a écrit:C'est marrant, mais je ne crois pas un instant que l'enseignement et la recherche soient "deux métiers différents". Chez moi en tout cas, c'est extrêmement lié.
Par ailleurs, j'ai fait un certain nombre de cours ces dernières années dont je me demande bien qui aurait pu les évaluer, et sur quels critères, ça m'aurait vraiment fait bien rire de voir des inspecteurs débarquer dans mes cours sur auteur ou de thème d'agrégation, quelle bonne blague.
T'as fait du numérique et des compétences, au moins ? Des projets ? Du collabocoopératif ?
Non, je suis le Mal.
- JacqGuide spirituel
DesolationRow a écrit:C'est marrant, mais je ne crois pas un instant que l'enseignement et la recherche soient "deux métiers différents". Chez moi en tout cas, c'est extrêmement lié.
Par ailleurs, j'ai fait un certain nombre de cours ces dernières années dont je me demande bien qui aurait pu les évaluer, et sur quels critères, ça m'aurait vraiment fait bien rire de voir des inspecteurs débarquer dans mes cours sur auteur ou de thème d'agrégation, quelle bonne blague.
Former les chercheurs de demain, par exemple +++++
- ElaïnaDevin
Jacq a écrit:DesolationRow a écrit:C'est marrant, mais je ne crois pas un instant que l'enseignement et la recherche soient "deux métiers différents". Chez moi en tout cas, c'est extrêmement lié.
Par ailleurs, j'ai fait un certain nombre de cours ces dernières années dont je me demande bien qui aurait pu les évaluer, et sur quels critères, ça m'aurait vraiment fait bien rire de voir des inspecteurs débarquer dans mes cours sur auteur ou de thème d'agrégation, quelle bonne blague.
Former les chercheurs de demain, par exemple +++++
"L'enseignement sans recherche, c'est frustrant, la recherche sans enseignement, c'est lugubre". Jacques Le Goff, Essais d'ego-histoire.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- TristanaVénérable
Zagara a écrit:Idée mauvaise et inapplicable de vouloir inspecter dans le supérieur.
J'ai jamais dit : "il faut inspecter dans le supérieur".
Je dis simplement qu'il est dommage de constater que beaucoup de profs dans le supérieur considèrent leurs cours comme des activités accessoires et handicapantes, pour lesquelles ils fournissent le moins de travail possible.
Bien sûr qu'on peut lier recherche et enseignement. Est-ce le cas de tous les EC ? Étrangement, non.
On peut aussi s'interroger sur les choses sans avoir de solutions toutes prêtes ou sans chercher à mettre en place la même chose qu'ailleurs (j'ai bien dit que l'inspection comme dans le secondaire serait une c*nnerie).
_________________
« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- SulfolobusÉrudit
LaMaisonQuiRendFou a écrit:
L'enseignement, on a l'impression que c'est le caillou dans la chaussure des EC : faut le faire mais ça fait ch*er quand même.
Y'a que moi qui pense que c'est un vrai métier, et que c'est important de le faire bien ?
Mais je suis d'accord sur ce dernier point, néanmoins la réalité du métier d'enseignant-chercheur c'est que l'enseignement c'est paeanuts niveau progression de carrière.
Le prendre en compte aurait pour conséquece de séparer encore plus les universitaires français du reste du monde... Par exemple, en gestion le marché des enseignants-chercheurs est totalement mondialisé et seules les publications (si possible en anglais dans des revues bien classées) comptent. Même les conférences c'est peanuts...
Ce n'est pas tout à fait exact.
Dans une bonne fac étrangère, en biologie, le recrutement se fait souvent sur les grants que tu as obtenu ou a minima sur ton potentiel à obtenir les-dits financements. C'est deux points dépendent de : ta créativité, ta capacité à créer des projets de recherche, ta capacité à encadrer une équipe (un lecturer encadre étudiants, thésards et post-doc très jeunes, contrairement à chez nous), ta capacité à écrire des demandes de financement (ça s'apprend) et ton CV (et donc tes publis, en particulier leur qualité et leur lien avec la recherche que tu proposes). L'enseignement compte peu.
Cependant, l'université doit t'accepter dans le cas où tu obtiennes la grant et là l'enseignement fait parti des critères qui entre en compte : que peux-tu amener comme possibilité d'enseignement que l'université n'a pas autrement ? Bien sûr, il y a d'autres critères allant de la place dans les labos, le matos nécessaire.... Compte aussi ta formation à l'enseignement : plus tu as enseigné avant la candidature, meilleur c'est. Enseigner au sens large : encadrer des étudiants dans ton labo mais aussi donner des cours, des TP et des TD ou avoir suivi des formations à l'enseignement.
Mais l'enseignement n'est pas peanuts dans la carrière d'un enseignant-chercheur. De une, parce qu'être un bon enseignant est la meilleure moyen d'attirer les étudiants dans ton équipe (ie une force de travail que tu formes certes mais qui te rapporte des sous et qui est gratuite). De plus, quand les-dits étudiants se révèlent être bons et heureux avec toi, c'est un très bon préalable pour en récupérer en thèse, ie une force de travail qui te rapporte des sous et qui est gratuite (c'est la fac qui les paie la plupart du temps, rarement le chef d'équipe).
Deuxièmement l'enseignement peut être évalué par les étudiants et par des professeurs plus expérimentés. Le retour des étudiants permet l'amélioration de l'adéquation du cours à leur niveau et capacité ainsi que le pointage des faiblesses de l'enseignant. L'évaluation par des professeurs expérimentés permet de former par une méthode de tutorat un jeune PI (et aussi dans le cas où il est étranger de lui apprendre les subtilités du pays dans lequel il travaille).
Bien sûr, l'université donne des moyens à ces jeunes recrutés, la plupart du temps les premières années ils ont un service d'enseignement allégé pour leur laisser le temps 1) de le faire bien, 2) de développer leur équipe correctement.
Certains n'aiment pas du tout enseigner. Ce n'est pas forcément un problème : ils s'investissent alors souvent dans l'administration de l'université et sont plus ou moins déchargés d'enseignement. D'autres au contraire adorent et s'y investissent de plus en plus, parfois au détriment de leur recherche : c'est là aussi accepté. Dans tous les cas, l'enseignement a des lettres de noblesse qu'il n'a plus en France. Il faut dire aussi que 1) l'université vit en partie grâce au frais d'inscription donc c'est pas une bonne stratégie de mépriser les étudiants, 2) la qualité des étudiants est sans comparaison avec celle des étudiants de licence français et forcément le niveau scientifique des enseignements ne peut qu'être différent (merci à la sélection à l'entrée).
- ZagaraGuide spirituel
Quand tu fais une carrière en France, l'enseignement vaut effectivement pour peanuts. L'avancement de carrière se joue avant tout par la reconnaissance des pairs. L'enseignement sert grosso modo à remplir une colonne de CV qui sera utile pour postuler en tant qu'ATER ou PRAG (deux cas où il compte un peu plus), mais pour les concours qui contiennent de la recherche (MCF, CNRS), il n'est que marginalement utile.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
Sulfolobus a écrit:LaMaisonQuiRendFou a écrit:
L'enseignement, on a l'impression que c'est le caillou dans la chaussure des EC : faut le faire mais ça fait ch*er quand même.
Y'a que moi qui pense que c'est un vrai métier, et que c'est important de le faire bien ?
Mais je suis d'accord sur ce dernier point, néanmoins la réalité du métier d'enseignant-chercheur c'est que l'enseignement c'est paeanuts niveau progression de carrière.
Le prendre en compte aurait pour conséquece de séparer encore plus les universitaires français du reste du monde... Par exemple, en gestion le marché des enseignants-chercheurs est totalement mondialisé et seules les publications (si possible en anglais dans des revues bien classées) comptent. Même les conférences c'est peanuts...
Ce n'est pas tout à fait exact.
Dans une bonne fac étrangère, en biologie, le recrutement se fait souvent sur les grants que tu as obtenu ou a minima sur ton potentiel à obtenir les-dits financements. C'est deux points dépendent de : ta créativité, ta capacité à créer des projets de recherche, ta capacité à encadrer une équipe (un lecturer encadre étudiants, thésards et post-doc très jeunes, contrairement à chez nous), ta capacité à écrire des demandes de financement (ça s'apprend) et ton CV (et donc tes publis, en particulier leur qualité et leur lien avec la recherche que tu proposes). L'enseignement compte peu.
Cependant, l'université doit t'accepter dans le cas où tu obtiennes la grant et là l'enseignement fait parti des critères qui entre en compte : que peux-tu amener comme possibilité d'enseignement que l'université n'a pas autrement ? Bien sûr, il y a d'autres critères allant de la place dans les labos, le matos nécessaire.... Compte aussi ta formation à l'enseignement : plus tu as enseigné avant la candidature, meilleur c'est. Enseigner au sens large : encadrer des étudiants dans ton labo mais aussi donner des cours, des TP et des TD ou avoir suivi des formations à l'enseignement.
Mais l'enseignement n'est pas peanuts dans la carrière d'un enseignant-chercheur. De une, parce qu'être un bon enseignant est la meilleure moyen d'attirer les étudiants dans ton équipe (ie une force de travail que tu formes certes mais qui te rapporte des sous et qui est gratuite). De plus, quand les-dits étudiants se révèlent être bons et heureux avec toi, c'est un très bon préalable pour en récupérer en thèse, ie une force de travail qui te rapporte des sous et qui est gratuite (c'est la fac qui les paie la plupart du temps, rarement le chef d'équipe).
Deuxièmement l'enseignement peut être évalué par les étudiants et par des professeurs plus expérimentés. Le retour des étudiants permet l'amélioration de l'adéquation du cours à leur niveau et capacité ainsi que le pointage des faiblesses de l'enseignant. L'évaluation par des professeurs expérimentés permet de former par une méthode de tutorat un jeune PI (et aussi dans le cas où il est étranger de lui apprendre les subtilités du pays dans lequel il travaille).
Bien sûr, l'université donne des moyens à ces jeunes recrutés, la plupart du temps les premières années ils ont un service d'enseignement allégé pour leur laisser le temps 1) de le faire bien, 2) de développer leur équipe correctement.
Certains n'aiment pas du tout enseigner. Ce n'est pas forcément un problème : ils s'investissent alors souvent dans l'administration de l'université et sont plus ou moins déchargés d'enseignement. D'autres au contraire adorent et s'y investissent de plus en plus, parfois au détriment de leur recherche : c'est là aussi accepté. Dans tous les cas, l'enseignement a des lettres de noblesse qu'il n'a plus en France. Il faut dire aussi que 1) l'université vit en partie grâce au frais d'inscription donc c'est pas une bonne stratégie de mépriser les étudiants, 2) la qualité des étudiants est sans comparaison avec celle des étudiants de licence français et forcément le niveau scientifique des enseignements ne peut qu'être différent (merci à la sélection à l'entrée).
Je ne connais pas le contexte en bio. Et puis "une bonne fac étrangère" c'est vague. J'ai l'impression l'emploi du terme "lecturer" fait référence à maître de conférences, donc je suppose que ton expérience est britannique et non pas nord-américaine.
Les PR que j'ai pu consulter pour mon projet de recherche ont été très clair : ce qui compte aujourd'hui ce sont les publications, celles-ci devant au moins être en partie en anglais pour un jeune qui se lance dans le métier (d'où le développement des thèses par articles). Le peanuts c'est l'expression d'un PR pour qualifier tout le reste. Après on peut très bien préférer l'enseignement et l'administratif et laisser de côté la recherche quand on est MCF, j'en connais. Idem pour des collègues qui préfèrent rester PRAG.
La Revue française de gestion (accessible via le Cairn) de juin 2017 traite de cette question des classements et des "étoiles" de manière critique, notamment l'article "Les enseignants en gestion face aux nouvelles injonctions institutionnelles : Une étude France-Québec". Cela permet de mieux comprendre le système actuel et la concentration des plus carriéristes sur les seules publications. Cependant la gestion n'est peut-être pas représentative des autres disciplines...
- DesolationRowEmpereur
Zagara a écrit:Quand tu fais une carrière en France, l'enseignement vaut effectivement pour peanuts. L'avancement de carrière se joue avant tout par la reconnaissance des pairs. L'enseignement sert grosso modo à remplir une colonne de CV qui sera utile pour postuler en tant qu'ATER ou PRAG (deux cas où il compte un peu plus), mais pour les concours qui contiennent de la recherche (MCF, CNRS), il n'est que marginalement utile.
Ben c'est normal pour le CNRS, et c'est faux pour les MCF.
- ZagaraGuide spirituel
Faux je veux bien, mais force est de constater que comme tous les profils en lice ont grosso modo le même profil d'enseignement, il ne compte pas tant que ça, non ? Quasiment tout le monde a fait agreg / CD / ATER / postdoc. Ce n'est pas très discriminant comme critère.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
Zagara a écrit:Quand tu fais une carrière en France, l'enseignement vaut effectivement pour peanuts. L'avancement de carrière se joue avant tout par la reconnaissance des pairs. L'enseignement sert grosso modo à remplir une colonne de CV qui sera utile pour postuler en tant qu'ATER ou PRAG (deux cas où il compte un peu plus), mais pour les concours qui contiennent de la recherche (MCF, CNRS), il n'est que marginalement utile.
Concernant les PRAG, l'enseignement est à double tranchant. Chez moi les PRAG ayant passé trop de temps en lycée sont quasiment systématiquement écartés... Quand on m'a dit ça j'étais tout de même un peu surpris... Une collègue avec plus de recul m'a dit que deux fois sur trois, un recrutement de PRAG aboutissait à un profil ENS fraîchement formaté par l'agrégation.
- DesolationRowEmpereur
Ce n'est pas forcément le cas, non, tout le monde n'a pas le même profil. L'an dernier, j'ai vécu une audition pénible à un poste de MCF à cause de mon expérience d'enseignement un peu atypique, alors que pour une autre audition le même profil a été largement mis à mon crédit. De plus en plus, l'expérience d'enseignement est scrutée - je parle pour les lettres, mais j'ai des amis qui passaient des auditions en histoire cette année et qui m'ont dit grosso modo la même chose.
- ZagaraGuide spirituel
Ha d'accord, c'est peut-être en train de changer par rapport aux infos que me donnent des MCF qui ont déjà 10 ans d'expérience dans leur poste.DesolationRow a écrit:Ce n'est pas forcément le cas, non, tout le monde n'a pas le même profil. L'an dernier, j'ai vécu une audition pénible à un poste de MCF à cause de mon expérience d'enseignement un peu atypique, alors que pour une autre audition le même profil a été largement mis à mon crédit. De plus en plus, l'expérience d'enseignement est scrutée - je parle pour les lettres, mais j'ai des amis qui passaient des auditions en histoire cette année et qui m'ont dit grosso modo la même chose.
On me disait surtout qu'ils regardaient de plus en plus les tâches administratives effectuées.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
DesolationRow a écrit:Zagara a écrit:Quand tu fais une carrière en France, l'enseignement vaut effectivement pour peanuts. L'avancement de carrière se joue avant tout par la reconnaissance des pairs. L'enseignement sert grosso modo à remplir une colonne de CV qui sera utile pour postuler en tant qu'ATER ou PRAG (deux cas où il compte un peu plus), mais pour les concours qui contiennent de la recherche (MCF, CNRS), il n'est que marginalement utile.
Ben c'est normal pour le CNRS, et c'est faux pour les MCF.
Oui pour la qualification c'est grosso modo :
- Thèse
- Article(s) : normalement 1 dans une revue classée (en gestion mais ça dépend des disciplines ; je crois que c'est pareil en économie).
- Eventuellement conférences / communications mais c'est secondaire.
- Il faut avoir donné des cours : mais en détail je ne sais pas trop ce qu'ils attendent au CNU.
J'ai lu ça dans leur dernier rapport de qualif.
- CathEnchanteur
C'était pas un fil sur les conflits sociaux étudiants ?
- ZagaraGuide spirituel
Oui. En parlant de conflits étudiants, avez-vous pris connaissance de ce magnifique document utilisé par l'académie de Versailles ? http://slu.orleans.over-blog.com/2018/05/ractorat-versailles-via-snes-gestion-de-crise-que-va-t-il-se-passer-le-22-mai.html
Il y a une section "éléments de langage" : ce qu'il faut dire pour faire passer la pilule de Parcoursup, qui s'avère être (surprise ! ...ou pas) bien plus aléatoire et non-performant qu'APB tout en instituant une véritable sélection. Parmi les choses intéressantes à relever, le rectorat dit qu'il faut recommander aux familles d'orienter le lycéen vers l'apprentissage. Alors qu'il voulait accéder au supérieur. L'idée tapie derrière est de créer 2 grands types d'adultes : d'un côté la masse des apprentis et de l'autre les sélectionnés dans le supérieur. On resserre d'un côté l'accès à l'université, et on favorise l'accès à l'apprentissage de l'autre, en croyant que le transvasement sera acceptable/accepté pour les élèves lésés.
On notera aussi que Versailles parle de "candidats qui n'ont reçu que des refus", faisant tomber le masque du mensonge du MEN (la ministre défend mordicus qu'il "n'y aura aucun refus").
Il y a une section "éléments de langage" : ce qu'il faut dire pour faire passer la pilule de Parcoursup, qui s'avère être (surprise ! ...ou pas) bien plus aléatoire et non-performant qu'APB tout en instituant une véritable sélection. Parmi les choses intéressantes à relever, le rectorat dit qu'il faut recommander aux familles d'orienter le lycéen vers l'apprentissage. Alors qu'il voulait accéder au supérieur. L'idée tapie derrière est de créer 2 grands types d'adultes : d'un côté la masse des apprentis et de l'autre les sélectionnés dans le supérieur. On resserre d'un côté l'accès à l'université, et on favorise l'accès à l'apprentissage de l'autre, en croyant que le transvasement sera acceptable/accepté pour les élèves lésés.
On notera aussi que Versailles parle de "candidats qui n'ont reçu que des refus", faisant tomber le masque du mensonge du MEN (la ministre défend mordicus qu'il "n'y aura aucun refus").
- keroGrand sage
C'est sûr qu'il vaut mieux envoyer en L1 des bacheliers qui n'auront pas le niveau pour passer les premiers partiels. Ou, s'ils passent quand même, pour aller bosser chez MacDo 3 ans plus tard avec leur L3 psycho/socio/wathever.
Je pense que si certains élèves sont refusés partout, et en considérant que de toute manière, au regard des places disponibles, ça ne sera - quoi qu'on en dise - qu'une très petite minorité, on peut légitimement supposer qu'ils n'ont pas le niveau pour aller dans le supérieur. À partir de là, je ne vois pas ce qu'il y a de mal à les orienter en apprentissage (ou autres filières pro). Le tout est de se concentrer sur les dispositifs d'apprentissage pour que ça se passe au mieux.
Moi, à un moment donné, je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas simplement faire preuve de pragmatisme. On sait parfaitement - n'importe qui s'est trouvé face à une classe dans le secondaire sait - qu'il y a des gamins très portés vers l'intellectuel, les études, et d'autres qui ont moins d'intérêt pour tout ça, et qui seraient plus épanouis avec des activités plus manuelles. Il me semble qu'il n'y a rien de mal à ça - sauf si, bien sûr - on décrète que l'on ne peut s'épanouir qu'en suivant une filière dans le supérieur.
Au fond, ne seraient-ce pas ceux qui dénoncent la sélection (qui en réalité existait déjà, elle est juste renforcée pour pallier les déficiences du bac) qui portent, le plus en eux, et expriment inconsciemment, un certain mépris pour les métiers plus manuels/techniques ?
Paradoxe, quand tu nous tiens...
Je pense que si certains élèves sont refusés partout, et en considérant que de toute manière, au regard des places disponibles, ça ne sera - quoi qu'on en dise - qu'une très petite minorité, on peut légitimement supposer qu'ils n'ont pas le niveau pour aller dans le supérieur. À partir de là, je ne vois pas ce qu'il y a de mal à les orienter en apprentissage (ou autres filières pro). Le tout est de se concentrer sur les dispositifs d'apprentissage pour que ça se passe au mieux.
Moi, à un moment donné, je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas simplement faire preuve de pragmatisme. On sait parfaitement - n'importe qui s'est trouvé face à une classe dans le secondaire sait - qu'il y a des gamins très portés vers l'intellectuel, les études, et d'autres qui ont moins d'intérêt pour tout ça, et qui seraient plus épanouis avec des activités plus manuelles. Il me semble qu'il n'y a rien de mal à ça - sauf si, bien sûr - on décrète que l'on ne peut s'épanouir qu'en suivant une filière dans le supérieur.
Au fond, ne seraient-ce pas ceux qui dénoncent la sélection (qui en réalité existait déjà, elle est juste renforcée pour pallier les déficiences du bac) qui portent, le plus en eux, et expriment inconsciemment, un certain mépris pour les métiers plus manuels/techniques ?
Paradoxe, quand tu nous tiens...
- titus06Habitué du forum
J'ai aussi du mal à comprendre qu'un élève titulaire d'un bac pro puisse une seule seconde envisager d'aller à la fac...
- JacqGuide spirituel
titus06 a écrit:J'ai aussi du mal à comprendre qu'un élève titulaire d'un bac pro puisse une seule seconde envisager d'aller à la fac...
SI !
C'est là le problème.
J'ai deux élèves qui sont capables de tenter la fac, je ne dis pas réussir (cela, qui peut le dire ?) mais de tenter.
La question est : comment permettre à ses élèves d'entrer en fac (donc une fac sans sélection) tout en écartant ceux qui sont incapables de réussir (d'où sélectivité).
Comment recruter sans exclure (sinon je ne serais jamais entré en fac) ou sélectionner en pensant qu'aucun élève de bac pro ou techno puisse un jour réussir en fac ? Comment aussi dire à un élève incapable de réussir en fac que non, il ne peut pas. Et en même temps, combien de mes prof de terminales pensaient que je pourrais réussir en fac. Bon, en même temps, lorsque je vois le temps que passaient mes prof à s'occuper de nous, je ne vois pas comment ils auraient pu savoir quoi que ce soit de nous.
Mais oui, j'ai deux élèves capables, l'une entre autre, et j'espère qu'elle sera prise !
Je l'espère vivement.
- Rogger FlanaganNiveau 5
titus06 a écrit:J'ai aussi du mal à comprendre qu'un élève titulaire d'un bac pro puisse une seule seconde envisager d'aller à la fac...
Facho !
- JacqGuide spirituel
kero a écrit: [...]
Moi, à un moment donné, je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas simplement faire preuve de pragmatisme. On sait parfaitement - n'importe qui s'est trouvé face à une classe dans le secondaire sait - qu'il y a des gamins très portés vers l'intellectuel, les études, et d'autres qui ont moins d'intérêt pour tout ça, et qui seraient plus épanouis avec des activités plus manuelles. Il me semble qu'il n'y a rien de mal à ça - sauf si, bien sûr - on décrète que l'on ne peut s'épanouir qu'en suivant une filière dans le supérieur.
Au fond, ne seraient-ce pas ceux qui dénoncent la sélection (qui en réalité existait déjà, elle est juste renforcée pour pallier les déficiences du bac) qui portent, le plus en eux, et expriment inconsciemment, un certain mépris pour les métiers plus manuels/techniques ?
Paradoxe, quand tu nous tiens...
Là tu tombes dans la caricature "manuel" et "intellectuel" que tu lies au supérieur. C'est la caricature, non volontaire le plus souvent, que l'on fait entre le professionnel (assimilé au "manuel") et à l'intellectuel (non professionnel). Confusion par méconnaissance. Tu as raison, la sélection devrait se faire non pas par l'entrée dans le supérieur mais par une véritable certification de la qualification par le bac (ou le BEP avant), mais cela fait bien longtemps que les gouvernements ont renoncé à cela pour des raisons électorales ou pour des raisons de statistiques masquant la réalité. Ce n'est pas près de s'arranger. Et pour le supérieur, on prépare la triche aussi avec ce "nouveau monde" finalement bien frileux.
- JacqGuide spirituel
Rogger Flanagan a écrit:titus06 a écrit:J'ai aussi du mal à comprendre qu'un élève titulaire d'un bac pro puisse une seule seconde envisager d'aller à la fac...
Facho !
« Vous vous méprenez, monsieur, ce n’est pas le locataire du sixième qui est antifasciste, c’est le fascisme qui est antilocataire du sixième. »
- JacqGuide spirituel
kero a écrit:Jacq: dont acte, effectivement tu as raison.
Par contre tu as raison sur un point, mais qui n'est pas lié au supérieur. Certains gamins en difficultés liés à l'écrit devraient être orientés plus vers des filières "manuelles" dès la troisième. Mais ce n'est pas lié au "pro" ou "pro", c'est lié à l'attractivité des métiers. Et même nos gamins qui vont en formations dites manuelles souffrent toujours de leur retard en matières générales.
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
titus06 a écrit:J'ai aussi du mal à comprendre qu'un élève titulaire d'un bac pro puisse une seule seconde envisager d'aller à la fac...
Un élève de bac pro (sauf exception rarissime) ne peut pas réussir dans une licence générale à l'université. Dans une des licences de mon UFR, les bacs pros sont majoritaires depuis plusieurs années en L1 (en début d'année...). C'est une hécatombe.
Certains collègues refusent la sélection par principe, d'autres sont plus pragmatiques et mettent en avant l'usine à gaz de la réforme (obligation de classer l'ensemble des dossiers) et son inutilité (vu les capacités d'accueil dans la plupart des licences, tout le monde sera pris), d'où leur opposition. Je pense que l'on aurait pu faire une réforme plus simple : sélectionner en fonction de la filière de bac (exemple fac de droit)
1 - Un bachelier de telle filière aurait de droit sa place (bacheliers généraux)
2 - Les bacheliers d'autres filières jugées moins adaptées seraient sélectionnés sur dossier avec éventuellement la possibilité de faire la L1 en deux ans, ce qui existe déjà dans certains établissements (typiquement des STMG).
3 -Enfin certaines filières seraient exclues d'office (toutes les autres filières technos et pros).
Nous faisons du traitement social du chômage voilà tout. Même mes collègues les plus portés sur le social avaient exclu dès le départ toute idée d'année 0 pour les bacs pros, afin de se concentrer sur certains bacs technos ayant les bases pour s'accrocher en L1 (et finalement on s'en doutait, il n'y a pas d'argent pour mettre une année 0 en place).
Il existe déjà des tas de dispositifs pour accompagner les étudiants faibles en L1 : rien ne marche. Tout est abandonné au fur et à mesure (et ce n'est pas une injonction de l'administration pour faire des économies, les collègues lassés par le manque de résultat laissent tomber d'eux-mêmes).
Cette politique a un coût avec la multiplication des heures de cours en L1 (réalisées par une armée de chargés de TD) pour au final... Presque rien vu le taux d'échec ! Je passe sur les problèmes de locaux.
EDIT : je précise que je suis dans une commission parcoursup, mais jamais vous ne percerez le secret de mon algorithme...
- JacqGuide spirituel
LaMaisonQuiRendFou a écrit:titus06 a écrit:J'ai aussi du mal à comprendre qu'un élève titulaire d'un bac pro puisse une seule seconde envisager d'aller à la fac...
Un élève de bac pro (sauf exception rarissime) ne peut pas réussir dans une licence générale à l'université. Dans une des licences de mon UFR, les bacs pros sont majoritaires depuis plusieurs années en L1 (en début d'année...). C'est une hécatombe.
Certains collègues refusent la sélection par principe, d'autres sont plus pragmatiques et mettent en avant l'usine à gaz de la réforme (obligation de classer l'ensemble des dossiers) et son inutilité (vu les capacités d'accueil dans la plupart des licences, tout le monde sera pris), d'où leur opposition. Je pense que l'on aurait pu faire une réforme plus simple : sélectionner en fonction de la filière de bac (exemple fac de droit)
1 - Un bachelier de telle filière aurait de droit sa place (bacheliers généraux)
2 - Les bacheliers d'autres filières jugées moins adaptées seraient sélectionnés sur dossier avec éventuellement la possibilité de faire la L1 en deux ans, ce qui existe déjà dans certains établissements (typiquement des STMG).
3 -Enfin certaines filières seraient exclues d'office (toutes les autres filières technos et pros).
Nous faisons du traitement social du chômage voilà tout. Même mes collègues les plus portés sur le social avaient exclu dès le départ toute idée d'année 0 pour les bacs pros, afin de se concentrer sur certains bacs technos ayant les bases pour s'accrocher en L1 (et finalement on s'en doutait, il n'y a pas d'argent pour mettre une année 0 en place).
Il existe déjà des tas de dispositifs pour accompagner les étudiants faibles en L1 : rien ne marche. Tout est abandonné au fur et à mesure (et ce n'est pas une injonction de l'administration pour faire des économies, les collègues lassés par le manque de résultat laissent tomber d'eux-mêmes).
Cette politique a un coût avec la multiplication des heures de cours en L1 (réalisées par une armée de chargés de TD) pour au final... Presque rien vu le taux d'échec ! Je passe sur les problèmes de locaux.
C'est cela la véritable sélection. Cela je suis totalement contre.Je n'aurais (bac techno pour moi) alors jamais fait de fac d'histoire et mon meilleur ami ne serait actuellement pas docteur en histoire ! Donc non !
Par contre ne pas accepter d'office les candidats de ces filières, oui. Regarder le dossier, avoir un entretien...; oui.
Je vous résume le cas de "mon" Angélique l'année dernière : pas la moyenne en histoire en LP (redoublante), prise en fac d'histoire. Je lui demande :"que veux tu faire en fac d'histoire ?". "J'aime bien vos cours !" (ouais, 9 de moyenne, elle aime vachement). Je lui demande : "tu as lu des livres en histoire, regardé des documentaires ? Cela t'intéresse réellement ". "C'est quoi un documentaire". Affligé : "Ben un truc qui passe à la télé et qui "parle" d'histoire !". Réponse contente : "Oui, comme 50 mn Inside !" Tout le reste de la classe a rigolé !
Par contre ma Valentine, qui n'a peut être pas tout à fait le niveau, mais peut-être, comment la recruter en fac ? Comment ne pas lui interdire d'entrer en fac (ce qui est proposé plus haut) tout en expliquant clairement à mon Angélique que non, elle n'a aucune chance, aucune (sauf cette année où ils vont mettre 12 à tout le monde) ?
Pourquoi chez toi une majorité de L1 issu de LP ? Quelle filière (tu peux répondre par MP si tu préfères) ?
- Emmanuel Davidenkoff anime deux tables rondes sur les réseaux sociaux pour les étudiants. Tarif : 500€ l'entrée !
- Etudiants et anciens étudiants de Paris 4 : vos avis sur les masters de littérature française et de littérature comparée
- Gestion de conflits
- conflits dans la classe
- Conflits intergénérationnels au travail
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum