Catulle poème 13 : sens obscène ?

Bonjour,

tombant sur le poème 13 de Catulle, je me demande comment on peut ne pas en faire une interprétation obscène. Que peut donc bien être l'unguentum que des Vénus ont déjà donné à sa puella, et qu'il veut donner à son ami, de sorte qu'il puisse s'en régaler ? S'il n'y a là que le sens littéral, le poème est bien plat. Et puis je ne vois pas pourquoi dans ce cas cet unguentum aurait été donné par les Vénus et les Cupidons. Mais je connais très mal Catulle. Qu'en dites-vous?

Cēnābis bene, mī Fabulle, apud mē,
paucīs, sī tibi dī favent, diēbus…
sī tēcum attuleris bonam atque magnam
cēnam, nōn sine candidā puellā,
et vīnōet sale et cachinnīs.
Hæc sī, inquām, attuleris, venuste noster,
cēnābis bene ; nam tuī Catullī
plēnus sacculus est arāneārum.
Sed contrā accipiēs merōs amōrēs,
seu quid suāvius ēlegantiusve est :
nam unguentum dabo, quod meæ puellæ
dōnārunt Venerēs Cupīdinēsque,
Quod tū cum olfaciēs, deōs rogābis
Tōtum ut tē faciant, Fabulle, nāsum.

Je pense que tu as raison.
Si je me souviens (un peu) des cours de Jean Granarolo qui était à l'époque le grand spécialiste de Catulle, il y a bien chez lui ce mélange de délicatesse et d'érotise exacerbé qui trouve sa raison dans le contexte de l'époque, et que l'on voit bien par ailleurs dans la succession des poèmes. L'explication du Budé par "le parfum" effectivement, pour embellir latmosphère du repas, et que le poète fauché apporte comme seule participation paraît en effet bien lagardetmichardesque....

D'ailleurs, il me semble que l'allusion obscène peut être précisée autrement que ce que j'ai trouvé dans tel article de 1977. Il pourrait s'agir davantage d'une sécrétion masculine que féminine, que le poète prétend avoir donnée (au parfait) à sa puella, et qu'il va donner à son ami.
C'est que je conçois mal que la sécrétion féminine ait été "donnée" à la femme; c'est à son amant qu'elle est donnée. En revanche... je ne développe pas.

Sur ce terrain là, moi non plus

Je suis une oie blanche, j'ai toujours lu ce poème sans rien y voir d'obscène

DesolationRow a écrit:Je suis une oie blanche, j'ai toujours lu ce poème sans rien y voir d'obscène

C'est pas moi, m'sieur, c'est Nlm qui a l'esprit mal tourné :lol:

M'étonne pas.

De mon esprit notoirement innocent, je n'ai jamais rien lu d'obscène dans le poème. Mais peut-être devrais-je !

Fake ! Des oies blanches et des esprits innocents lisant Catulle, cela n'existe pas !