Les SVT menacées au lycée - Le billet de Nicole Ferroni

Réaction auto-satisfaite du subtil Xavier Bertrand "J'étais pas très bon en SVT".

Je n'ai pas vu le film en entier, mais l'extrait des Tuche 3 avec le ministre de l'école qui n'arrive pas à résoudre un problème d'un élève résume bien la situation actuelle. Nos décisionnaires ne sont pas des spécialistes des problèmes qu'ils comptent résoudre (de mémoire, il a été ministre de la santé).

Comme d'habitude, merci Nicole de parler de notre métier.

De plus en plus de personnalités du monde éducatif ou pas, mettent en évidence les réels enjeux de cette réforme, dénoncent et crient à l'imposture. Et après. ... Il se passera quoi?
La réforme aura lieu.

RogerMartin a écrit:Réaction auto-satisfaite du subtil Xavier Bertrand "J'étais pas très bon en SVT".

On a envie de lui répondre: "On s'en bat les :censure: "

Caspar a écrit:

RogerMartin a écrit:Réaction auto-satisfaite du subtil Xavier Bertrand "J'étais pas très bon en SVT".

On a envie de lui répondre: "On s'en bat les :censure: "

Voire "On s'en doutait, et ailleurs aussi, non ?"

Bon, avocat du diable, d'un autre côté est-il raisonnable de vouloir faire faire de tout à tout le monde jusqu'au bout du lycée (ce qui ne veut pas dire en seconde) tout en revendiquant des horaires décents pour chaque discipline...
Par contre ces "humanités" (????) qui apparaissent dans les intitulés partout (humanités philo ou humanités et numériques" laissent perplexes en effet...

Disons que l'on comprend difficilement pourquoi, avec un enseignement par modules, la philo ou l'HG ne seraient pas logées à la même enseigne que les SVT.
Quand je repense aux enseignements que j'ai reçus quand j'ai passé le bac C en 1984, j'ai plus appris à réfléchir en SVT que dans ces deux autres matières.

Mais on veut le bac avec de tout et des horaires disciplinaires solides dans les matières de fond, avec un financement pitoyable et des élèves très hétérogènes. C'est donc la recette du succès.

Je ne vois pas comment on peut réfléchir à certaines questions de philo en abandonnant les SVT après la seconde. Dans l'absolu, et aussi parce que il y a actuellement de sacrés enjeux.

Encore une fois, merci Nicole.

En tant que prof d'hist-géo, je suis assez mal à l'aise avec cette réforme. Contente que l'HG garde une  place, mais gênée car j'ai le sentiment que l'HG va s'abattre sur certaines propositions, façon charognard, pour rafler des heures, sans en avoir forcément les qualifications (au détriment des SES, voire des autres disciplines).

J'ai surtout l'impression qu'on introduit au lycée des disciplines au flou artistique dans leur dénomination qui prolongent en réalité les interdisciplinarités épiesques mises en place au collège: ce sont bien les mêmes qui en arrière-plan bâtissent la réforme, non?[rand][/rand]

Iphigénie a écrit:Bon, avocat du diable, d'un autre côté est-il raisonnable de vouloir faire faire de tout à tout le monde jusqu'au bout du lycée (ce qui ne veut pas dire en seconde) tout en revendiquant des horaires décents pour chaque discipline...
Par contre ces "humanités" (????) qui apparaissent dans les intitulés partout (humanités philo ou humanités et numériques" laissent perplexes en effet...

Encore une application du fameux théorème politique dit "de compensation" qui affirme que moins on fait quelque chose, plus on le glorifie en paroles.

Iphigénie a écrit:J'ai surtout l'impression qu'on introduit au lycée des disciplines au flou artistique dans leur dénomination qui prolongent en réalité les interdisciplinarités épiesques mises en place au collège: ce sont bien les mêmes qui en arrière-plan bâtissent la réforme, non?[rand][/rand]

En collège pour l'instant, il y a possibilité de "mélange" en 6ème avec l'EIST : possibilité de mixer SVT, Sc.Phy et techno. C'est tout.

Et la nouvelle/future certification pour enseigner le latin et le grec anciens.

L'interdisciplinarité est prévue pour travailer dans une même direction ou autour d'un même objet avec les EPIs. Mais chacun reste dans son champ disciplinaire.
(Les EPIs semblent en train de mourir, non ? )

Donc, non, ce n'est pas le modèle du collège qui prévaut, me semble-t-il.

Iphigénie a écrit:J'ai surtout l'impression qu'on introduit au lycée des disciplines au flou artistique dans leur dénomination qui prolongent en réalité les interdisciplinarités épiesques mises en place au collège: ce sont bien les mêmes qui en arrière-plan bâtissent la réforme, non?[rand][/rand]

Ils sont tombés dans l'Edgar Morin quand ils étaient petits. Ils sont convaincus que les innovations de demain naissent dans l'intersection des disciplines. Afin de favoriser ces émergences futures, ils mettent en place des bouillies polydisciplinaires, aux contours flous, avec pour seul argument que " le monde de demain n'est compréhensible qu'à la condition de compétences nabla nabla nabla nabla nabla... "

Exemple de source d'inspiration de ce genre de décisions : http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b2c2.php

Ne dis pas du mal du nabla.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Nabla
Longue vie au calcul vectoriel (mais pas au lycée, manifestement) !

JPhMM a écrit:
Ils sont tombés dans l'Edgar Morin quand ils étaient petits. Ils sont convaincus que les innovations de demain naissent dans l'intersection des disciplines. Afin de favoriser ces émergences futures, ils mettent en place des bouillies polydisciplinaires, aux contours flous, avec pour seul argument que " le monde de demain n'est compréhensible qu'à la condition de compétences nabla nabla nabla nabla nabla... "

Exemple de source d'inspiration de ce genre de décisions : http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b2c2.php

Si tel est le cas, alors ils font la même erreur qu'avec les maths modernes et la méthode de lecture globale : partir d'une réalité qui prévaut chez les individus adultes et l'appliquer aux enfants.

ben2510 a écrit:Ne dis pas du mal du nabla.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Nabla
Longue vie au calcul vectoriel (mais pas au lycée, manifestement) !

New Zealand a écrit:

JPhMM a écrit:
Ils sont tombés dans l'Edgar Morin quand ils étaient petits. Ils sont convaincus que les innovations de demain naissent dans l'intersection des disciplines. Afin de favoriser ces émergences futures, ils mettent en place des bouillies polydisciplinaires, aux contours flous, avec pour seul argument que " le monde de demain n'est compréhensible qu'à la condition de compétences nabla nabla nabla nabla nabla... "

Exemple de source d'inspiration de ce genre de décisions : http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b2c2.php

Si tel est le cas, alors ils font la même erreur qu'avec les maths modernes et la méthode de lecture globale : partir d'une réalité qui prévaut chez les individus adultes et l'appliquer aux enfants.

Évidemment c'est le cas. Il suffit d'écouter les discours enrobant les réformes.
Et évidemment ils font une erreur.
Heureusement qu'ils ne sont pas jardiniers. Ils pourraient penser que puisqu'ils veulent des roses et non des rosiers, il suffit de planter des roses pour avoir des roses.

Sans blague j'imagine la tête des prof en fac de sciences en voyant arriver ces pauvres lycéens!

JPhMM a écrit:

Iphigénie a écrit:J'ai surtout l'impression qu'on introduit au lycée des disciplines au flou artistique dans leur dénomination qui prolongent en réalité les interdisciplinarités épiesques mises en place au collège: ce sont bien les mêmes qui en arrière-plan bâtissent la réforme, non?[rand][/rand]

Ils sont tombés dans l'Edgar Morin quand ils étaient petits. Ils sont convaincus que les innovations de demain naissent dans l'intersection des disciplines. Afin de favoriser ces émergences futures, ils mettent en place des bouillies polydisciplinaires, aux contours flous, avec pour seul argument que " le monde de demain n'est compréhensible qu'à la condition de compétences nabla nabla nabla nabla nabla... "

Exemple de source d'inspiration de ce genre de décisions : http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b2c2.php

L'avantage de la bouillie polydisciplinaire aux contours flous est qu'il n'y a aucun niveau a atteindre et que donc tout le monde y arrive sans rien glander... Faut quand même bien inventer autre chose qu'une matière avec un programme précis pour avoir 80% de réussite au bac !

Nicole Ferroni